Eucharistie 27 avril 2014

«Tu m’as sauvé des multiples épreuves»
(Si 51,3)

Eucharistie : 27 avril 2014

 

Première lecture

La Première lettre de Pierre a été écrite vers les années 80 du premier siècle par un écrivain qui, à Rome, a probablement partagé les convictions de Pierre et a recueilli son message. La lettre s’adresse aux chrétiens de cinq provinces de l’actuelle Turquie. Ils vivent isolés, abandonnés, marginalisés, étrangers sur leur propre terre, comme plusieurs personnes parmi nous au temps de la guerre : des déplacements et de la dispersion.

Ces personnes vivent dans la tristesse (v. 6) et dans l’épreuve (v. 7). Et la lettre veut les consoler en leur rappelant d’abord que Dieu le Père les a choisies (v. 1), il les a sanctifiées et purifiées dans le sang de Jésus. C’est ainsi que ces chrétiens peuvent être fidèles à la parole et à la personne de Jésus : ils peuvent lui être fidèles et lui obéir (v. 2).

Après ces considérations globales, l’auteur développe trois points1.

D’abord le futur qui attend les croyants (vv. 3-5). Avec la résurrection du Christ, Dieu dans sa tendresse maternelle les a fait naître à une vie nouvelle, il leur a donné « une espérance qui fait vivre » (v. 3).

Pour ce qui est du présent (vv. 6-9), c’est la joie (vv. 6.9) même dans les difficultés, la tristesse et l’épreuve. Et cela grâce à la foi et à l’amour. En effet, « Jésus, vous ne l’avez pas vu, et pourtant vous l’aimez. Vous ne le voyez pas maintenant, et pourtant vous croyez en lui » (v. 8).

Quant au passé (vv. 10-12), les chrétiens trouvent leur fondement dans les Ecritures. Les prophètes et les porteurs de la Bonne Nouvelle ont annoncé « les souffrances pour le Christ et les gloires

d’après » (v. 11). Et ces mots n’évoquent pas seulement la condition de Jésus ; ces mots sont aussi un message, la Bonne Nouvelle, « pour vous » (v. 12).

De la Première lettre de Pierre (1,1-12)

1 Moi, Pierre, apôtre de Jésus Christ, j’écris à ceux que Dieu a choisis et qui vivent comme des étrangers, dispersés dans les provinces du Pont, de la Galatie, de la Cappadoce, de l’Asie et de la Bithynie. 2 Dieu le Père vous a choisis d’avance comme il l’avait prévu dans son amour. Il a fait de vous un peuple saint par son Esprit, pour que vous obéissiez à Jésus Christ et pour que son sang répandu vous rende purs. Que Dieu vous donne grâce et paix en abondance !

3 Chantons la louange de Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ ! Dans sa grande bonté, il nous a fait naître à une vie nouvelle en ressuscitant Jésus Christ d’entre les morts. Nous avons ainsi une espérance qui fait vivre. 4 C’est ainsi que vous pouvez attendre avec joie les biens que Dieu garde pour vous. Il les garde – engagement définitif – pour vous dans les cieux, là où ils ne peuvent s’abîmer, ni être salis, ni disparaître. 5 Et vous-mêmes, si vous croyez, le Dieu puissant vous garde, à travers votre foi, pour vous sauver. Et ce salut sera parfaitement manifesté à la fin des temps.

6 C’est pourquoi vous êtes remplis de joie, même si toutes sortes de difficultés doivent vous rendre tristes pendant un peu de temps. 7 Ces difficultés permettent de reconnaître la qualité de votre foi. L’or peut s’abîmer, pourtant on le met dans le feu, pour en éprouver la qualité. C’est pareil pour votre foi. Elle est plus précieuse que l’or, mais elle aussi est mise à l’épreuve. Alors, au moment de la manifestation de Jésus Christ, vous recevrez honneur, louange et gloire, à cause de la qualité de votre foi. 8 Jésus, vous ne l’avez pas vu, et pourtant vous l’aimez. Vous ne le voyez pas maintenant, et pourtant vous croyez en lui. C’est pourquoi vous êtes remplis d’une très grande joie, une joie si grande qu’on ne peut même pas en parler et qui anticipe l’avenir de Dieu. 9 Cette joie, vous l’avez parce que vous êtes sauvés. Voilà comment vous réalisez pleinement votre vie, en croyant en Jésus.

10 Les prophètes ont fait beaucoup de recherches et d’investigations au sujet de ce salut. Par avance, ils ont parlé du don que vous alliez recevoir. 11 L’Esprit du Christ était en eux, et il a annoncé par avance les souffrances pour le Christ

10 Les prophètes ont fait beaucoup de recherches et d’investigations au sujet de ce salut. Par avance, ils ont parlé du don que vous alliez recevoir. 11 L’Esprit du Christ était en eux, et il a annoncé par avance les souffrances pour le Christ et les gloires d’après. Les prophètes ont cherché à comprendre à quel moment et de quelle façon ces choses allaient arriver. 12 Voici ce que Dieu leur a révélé : le message qu’ils donnaient n’était pas pour eux, mais pour vous. Maintenant, ceux qui annoncent la Bonne Nouvelle vous ont communiqué ce message, avec la puissance de l’Esprit Saint envoyé du ciel. Et ce message, les anges eux-mêmes désirent beaucoup le connaître.

Psaume

Le psaume 118 – le 117 dans la traduction grecque – est le résultat d’une histoire complexe1. A l’origine, il y a un homme qui a fait l’expérience de Dieu comme un Dieu qui sauve. Et cette expérience il nous la raconte deux fois. Dans la première narration c’est la personne elle-même qui, grâce à l’aide de Dieu, réussit à éloigner les ennemis qui l’encerclaient (vv. 5-12).

Après cette première narration, il y en a une seconde (vv. 13-18), celle que nous allons lire dans un instant. En elle, c’est Dieu lui-même qui sauve l’homme. Quant aux ennemis, ils ne sont pas mentionnés : le poète se limite à dire : « J’ai été poussé, j’ai été bousculé pour me faire tomber » (v. 13). Et le récit insiste sur le salut, le salut donné par Dieu. C’est un salut qui libère de la mort : « Non, je ne mourrai pas, mais je vivrai et je raconterai les œuvres du Seigneur » (v. 17).

Toujours dans cette deuxième narration, le poète fait mention des « tentes des justes » (v. 15). Les tentes évoquent la situation d’Israël à la sortie de l’Egypte et en chemin vers la terre promise (Ex 16,16), lorsque Dieu nourrit le peuple avec le don de la manne. Et la joie des justes, leur « voix de joie » (v. 15), elle évoque la libération : les déplacés à Babylone peuvent désormais rentrer chez

1 E. Zenger dans F.-L. Hossfeld – E. Zenger,
Psalmen 101-150, Herder, Freiburg – Basel – Wien, 2008, p. 309ss.

2 Cf. J. Schlosser, La première épître de Pierre,
Cerf, Paris, 2011, p. 59ss. Cf. aussi C. Combet-Galland,
Première épître de Pierre, dans
Le Nouveau Testament commenté, sous la direction de
C. Focant et D. Marguerat, Bayard – Labor et fides,
Paris – Genève, 2012, p. 1177.

 

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