Solennité du corps et du sang du Christ

Solennité du corps et du sang du Christ

Eucharistie : 22 juin 2014

Première lecture

Deutéronome’ est un mot grec ; il signifie ‘seconde loi’. C’est le titre qu’on a donné au cinquième livre de l’Ancien Testament. En effet, la ‘première loi’, écrite dans le livre de l’Exode, est ici ré-écrite sous forme de prédication1. En effet, le Deutéronome se présente comme une prédication faite par Moïse qui évoque l’histoire d’Israël dès la sortie de l’Egypte et jette un regard vers l’avenir.

Dans la page de ce matin, fondamentale est l’exhortation à ‘prendre garde’ : « Prends garde à toi… n’oublie pas de prendre garde ». Il faut prendre garde des commandements, des règles et des ordres que Moïse communique au peuple. Mais le respect des commandements ne naît pas de la peur d’un châtiment. Respecter les commandements est, en premier lieu, une forme d’attention et de respect de soi-même, c’est prendre soin de soi-même et de sa réalisation personnelle, de son propre épanouissement. Mais, toujours dans la première phrase, le texte souligne que l’épanouissement d’une personne se réalise dans le dialogue, un dialogue constant avec un Dieu auquel tu es intimement lié : « n’oublie pas Yhwh ton Elohim ».

Le verbe ‘oublier’ revient dans la suite du texte. Et l’auteur nous dit comment peut-on oublier Dieu. Tu l’oublies si tu penses que les joies de ta vie – la nourriture, les biens et les richesses dont tu disposes – sont le fruit de tes mains, de tes efforts et engagements. La maison que tu habites, c’est peut-être toi qui l’as construite. Mais elle et tous les autres biens sont des dons que tu as reçus et desquels tu ne peux pas devenir orgueilleux. Si tu prétends que ta réalisation est seulement le résultat de tes efforts, tu oublies Dieu, ton Dieu et ses dons, des dons signes de son amour2.

Pour motiver cette invitation à ne pas oublier Dieu, le texte invite le lecteur à regarder au passé, à la libération de l’esclavage en Egypte et à l’expérience vécue au désert. Et l’invitation est structurée comme un chant à Dieu3 : « C’est lui qui t’a fait sortir d’Egypte. C’est lui qui t’a fait > continua  (pdf)

1 Cf. R. Virgili, Per leggere il Pentateuco, dans E. Borghi – R. Petraglio (a cura di), La Scrittura che libera. Introduzione alla lettura dell’Antico Testamento, Borla, Roma 2008, p. 104.

2 Cf. E. Otto, Deuteronomium 4,44-11,32, Herder, Freiburg – Basel – Wien 2012, p. 918.

3 Cf. G. von Rad, Deuteronomio, Paideia, Brescia 1979, p. 81.