Avent 2014_II-semaine

La foi et l’ouverture aux autres

(Avent 2014 : deuxième semaine)

 

Pendant cette deuxième semaine, je veux revenir sur le message que le pape François a exprimé à la fin d’octobre. Après avoir souligné comment prendre soin de la terre, il a évoqué un deuxième thème, la nécessité d’un toit. Il a déclaré: «pour qu’un toit soit une maison, il doit avoir une dimension communautaire: c’est en fait dans le quartier que la grande famille de l’humanité commence à se construire, à partir du plus proche, de la vie en commun avec ses voisins ».

Ces mots de François me rappellent une page qu’on lit rarement dans la Bible, une page du livre de Job. Job s’est comporté correctement, et pourtant… il vit la solitude et la souffrance. Et, à propos de son comportement, Job peut dire :

16 Est-ce que j’ai refusé les faibles dans leur demande?

Est-ce que j’ai laissé les yeux de la veuve attendre en vain et s’épuiser?

17 Ai-je mangé tout seul un morceau de mon pain

sans laisser l’orphelin en avoir une part?

18 Au contraire, depuis ma jeunesse, l’orphelin a grandi avec moi comme avec un père,

et – depuis le ventre de ma mère – j’ai toujours été un guide pour la veuve.

19 Ai-je vu quelqu’un mourir par manque de vêtements,

un pauvre qui n’avait rien pour se couvrir,

20 sans qu’il m’ait béni pour avoir mis sur ses reins un tissu,

et sans qu’il ait été réchauffé par la laine de mes moutons?

29 Est-ce que je me suis réjoui quand mon ennemi avait des difficultés?

Est-ce que j’ai dansé de joie quand le malheur l’a frappé?


30 Je n’osais même pas permettre à ma langue

la faute de souhaiter sa mort par une malédiction.

31 Les gens que je recevais chez moi disaient:

« Qui n’a-t-il pas rassasié de viande?»

32 L’étranger ne passait jamais la nuit dehors,

j’ouvrais mes portes au voyageur (Job 31).

Ici le narrateur nous montre Job qui évoque son comportement. Et ce comportement est celui d’une personne qui refuse l’injustice, l’injustice qui marginalise les faibles, la veuve, l’orphelin, le pauvre qui n’a pas de vêtement pour se protéger du froid (vv. 16-20). Et, devant un ennemi en difficulté, Job ne se permet pas de se réjouir ; il ne se permet pas non plus de prononcer une parole de malédiction contre l’ennemi et de souhaiter sa mort (vv. 29-30). Enfin l’étranger, le voyageur, accueilli et nourri par Job, « ne passait jamais la nuit dehors » (v. 32). Malgré ce comportement, Job a dû vivre la souffrance, la perte des enfants, la maladie qui le détruit, incompréhension de la part de ses amis et aussi de son épouse. Mais ces souffrances ne mettent absolument pas en question la décision qu’il a prise: vivre l’ouverture aux autres.

Voilà la société, voilà le quartier, voilà l’idéal « de la vie en commun avec ses voisins» que le pape nous propose aujourd’hui.

Ce message, fondamental dans la Bible, apparaît comme essentiel aussi dans l’islam. Et le Coran y insiste fréquemment. Ici, je me limite à une seule citation:

36 Adorez Dieu, sans rien Lui associer !

Soyez bons envers votre père et votre mère, tous proches parents,

les orphelins, les pauvres, les voisins, qu’ils soient de votre sang ou éloignés,

ainsi que vos compagnons de tous les jours,

les voyageurs de passage et les esclaves que vous possédez,


car Dieu n’aime pas les arrogants vantards,

37 ni ceux qui sont avares, et recommandent l’avarice aux autres

et dissimulent les faveurs dont Dieu les a gratifiés (Sourate 4 /An-Nisâ’).

Le texte est très clair et n’a pas besoin de commentaire. Je me limite à une seule remarque. Ces versets lient d’une façon très étroite la relation à Dieu et l’ouverture aux autres, aux marginalisé(e)s en particulier. La foi en Dieu ne peut pas être vécue sans cette ouverture. Voilà un message décisif pour moi, pour toi, chère amie, cher ami, et vraiment pour tout le monde.

 

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