Ce que je vous dis, je le dis à tous : Veillez!

Ce que je vous dis, je le dis à tous : Veillez!

Eucharistie: 30 novembre 2014

Première lecture

La première lettre aux Thessaloniciens est le premier écrit chrétien que nous possédons. Elle date de l’an 50 ou 51, donc deux décennies après la mort de Jésus. Paul adresse cette lettre à la communauté qui s’est formée grâce à la parole que Paul y a annoncée pendant la brève période de son séjour à Thessalonique.

Vers la fin de sa lettre, Paul évoque la venue du Seigneur. Les chrétiens ont déjà été informés. Voilà pourquoi Paul insiste sur un seul détail : la venue du Seigneur sera imprévisible. Pour en parler, l’apôtre utilise des images, un peu comme Jésus dans les Evangiles et les prophètes dans l’Ancien Testament. La première est celle du voleur1 : « le jour du Seigneur arrivera comme un voleur dans la nuit » (v. 2). La venue du Seigneur dépassera toute attente : comme une catastrophe qui arrive lorsque les gens se sentent en sécurité comme les contemporains de Noé à la veille du déluge2. La troisième image, elle aussi reprise de l’Ancien Testament3, est celle de la femme enceinte : ce qui arrivera sera inévitable, comme l’accouchement.

Dans la deuxième partie du texte, Paul souligne la nouveauté du comportement des chrétiens. Les « autres » (v. 6) ne se préoccupent pas de la venue du Seigneur ; ils n’en ont pas conscience et ils vivent sans souci. Ils sont comparables à ceux qui dorment pendant la nuit et à ceux qui passent la nuit réveillés seulement pour boire et s’enivrer. Les Thessaloniciens, au contraire, sont vigilants, même pendant la nuit. En effet ils sont « fils de la lumière, fils du jour » (v. 5), ils appartiennent désormais à la sphère de la lumière, au domaine de Dieu. C’est lui qui les a enlevés du monde des ténèbres4 où vivent les autres.

Les chrétiens doivent donc vivre d’une façon cohérente. Ils doivent être prêts au ‘combat’, équipés comme des soldats : leurs « vêtements de combat » sont la foi et l’amour, leur casque « l’espérance d’être sauvés ». Et le fruit de leur engagement est évidemment le salut donné « par notre Seigneur Jésus Christ » (v. 9), celui qui est mort pour nous « afin de nous faire vivre avec lui ».

Avec ce regard vers l’avenir, nous pouvons donc suivre l’exhortation de Paul : « encouragez-vous les uns les autres et construisez la communauté ».

De la Première lettre aux Thessaloniciens (5,1-11)

1 Frères et sœurs, au sujet de la date et du moment où le Seigneur viendra, vous n’avez pas besoin qu’on vous écrive. 2 Car vous le savez très bien vous-mêmes : le jour du Seigneur arrivera comme un voleur dans la nuit. 3 Quand les gens diront : « Quelle paix ! Quelle sécurité ! », alors tout à coup, ce sera la catastrophe. Elle tombera sur eux comme les douleurs sur la femme enceinte, et personne ne pourra y échapper.

4 Mais vous, frères et sœurs, vous n’êtes pas en pleine obscurité, et ce jour-là ne peut pas vous surprendre comme un voleur. 5 Tous, en effet, vous êtes fils de la lumière, fils du jour. Nous ne sommes ni de la nuit, ni de l’obscurité. 6 Ainsi donc, ne dormons pas comme les autres, mais veillons et soyons sobres. 7 Ceux qui dorment, dorment la nuit. Et ceux qui boivent trop, boivent la nuit. 8 Mais nous, nous appartenons au jour : alors, soyons sobres ! Prenons la foi et l’amour comme vêtements de combat. Mettons comme casque l’espérance d’être sauvés. 9 Car Dieu ne nous a pas destinés à subir sa colère, mais à posséder le salut par notre Seigneur Jésus Christ. 10 Il

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1 Cf. Mt 24,43s et Lc 12,39s.

2 Cf. C. Coulot, Première épître aux Thessaloniciens, dans Le Nouveau Testament commenté, sous la direction de C. Focant et D. Marguerat, Bayard – Labor et fides, Paris – Genève 2012, p. 929.

3 On lira en particulier Is 13,8-9. Pour d’autres textes, cf. W. A. M. Beuken, Jesaja 13-27, Herder, Freiburg – Basel – Wien, 2007, p. 68ss. Cf. aussi S. Légasse, Les épîtres de Paul aux Thessaloniciens, Cerf, Paris 1999, p. 286ss.

4 Cf. ibidem, p. 295.