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« Celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu » (1 Jn 4,16)

Eucharistie: 17 mai 2015

 

Première lecture

Dans sa Première lettre, composée vers l’année 100 après la naissance de Jésus, Jean s’adresse à une communauté chrétienne d’Asie Mineure, l’actuelle Turquie. Le message que l’auteur veut exprimer à sa communauté est fondamental : la relation d’amour qui nous lie à Dieu se vérifie dans la relation d’amour qui nous unit les uns avec les autres. L’auteur y insiste à chaque page de sa lettre mais surtout dans celle que nous allons écouter ce matin. Pour le constater, il suffit de regarder combien de fois l’auteur, dans six versets, utilise les mots “aimer” et “amour” et le verbe “demeurer”, demeurer dans l’amour, demeurer en nous, demeurer en Dieu.
La relation – relation d’amour – qui relie Dieu et les croyant(e)s passe à travers le Fils. L’auteur le dit clairement : « Dieu, personne ne l’a jamais contemplé » (v. 12), mais nous pouvons contempler l’action de Dieu dans son Fils : « nous avons contemplé et nous témoignons : que le Père a envoyé son Fils comme sauveur du monde » (v. 14).
Dans l’antiquité, et parfois encore aujourd’hui, le titre « sauveur » était utilisé pour parler d’un chef politique. Mais, ici, Jean nous dit que le sauveur, le sauveur du monde, est Jésus. Voilà ce que nous avons contemplé. Et nous avons contemplé que Jésus, et seulement Jésus, est le sauveur du monde parce que c’est Dieu lui-même qui l’a envoyé. S’il y a un sauveur, c’est un don de Dieu, un don de Dieu dans son amour pour le monde.
La relation d’amour de Dieu pour le monde passe à travers le Fils, mais elle passe aussi à travers l’Esprit que Dieu nous a donné (v. 13). En effet, c’est l’Esprit qui nous soutient dans cette relation d’amour. Et il s’agit d’une relation constante, au point que Jean peut utiliser le verbe demeurer : nous demeurons en Dieu, et Dieu en nous.
Enfin, au verset 16, nous avons certainement le sommet de la lettre. Le verset commence en évoquant l’amour que Dieu suscite et tient actif dans l’intériorité du croyant, l’amour que le croyant découvre en lui-même et par lequel il agit : « nous avons connu et nous avons cru à

l’amour que Dieu a en nous ». La suite du verset ne fait que “définir” Dieu, le définir comme « amour », amour et rien d’autre.
D’ici la conséquence : il faut demeurer dans l’amour en aimant nos sœurs et nos frères.

De la Première lettre de Jean (4,11-16)
11 Mes bien-aimés,
si c’est ainsi que Dieu nous a aimés,
nous aussi nous devons nous aimer les uns les autres.
12 Dieu, personne ne l’a jamais contemplé.
Si nous nous aimons les uns les autres,
Dieu demeure en nous,
et en nous, son amour atteint la perfection.
13 Voici comment nous connaissons
que nous demeurons en lui, et lui en nous :
parce qu’il nous a donné de son Esprit.
14 Et nous, nous avons contemplé
et nous témoignons :
que le Père a envoyé son Fils comme sauveur du monde.
15 Celui qui confesse que Jésus est le Fils de Dieu,
Dieu demeure en lui, et lui en Dieu.
16 Et nous, nous avons connu et nous avons cru à l’amour que Dieu a pour nous.
Dieu est amour […]

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Cf. A. Deissmann, Licht vom Osten. Das Neue Testament und die neuentdeckten Texte der hellenistich-römischen Welt, Mohr, Tübingen 1923, p. 311s.
Cf. R. Schnackenburg, Die Johannesbriefe, Herder, Freiburg . Basel . Wien 1965, p. 242ss.

Cf. M. Morgen, Les épîtres de Jean, Cerf, Paris 2005, p. 174.