Avent-2016-3semaine/

Espérer et bien faire

(Avent 2016 : troisième semaine)

Pour cette troisième semaine de l’avent, je te propose, chère amie, cher ami, de prendre ton temps pour lire avec moi une section du psaume 62. Il s’agit d’un poème composé, très probablement, par un croyant exilé à Babylone. Dans cette situation de souffrance, cet homme nous livre un message fondamental : la violence, le pouvoir, le vol et les richesses ne peuvent pas être source de sûreté et de salut. Seulement auprès de Dieu nous pouvons trouver notre refuge.

Voici une section de ce psaume :
6 Oui, sois tranquille, mon âme, près de Dieu,
car mon espoir vient de lui.
7 Oui, il est mon rocher et mon salut,
il est mon refuge : je suis inébranlable.
8 Mon salut et ma gloire sont tout près de Dieu ;
mon rocher fortifié et mon refuge sont en Dieu.
9 Mettez votre confiance en lui en tout temps, vous, le peuple,
confiez-lui les préoccupations de votre cœur :
Dieu est pour nous un refuge.
Pause de réflexion.
10 Oui, les fils de l’être humain et terrestre ne sont qu’un souffle,
un rien, les fils de l’homme ;
s’ils montaient sur une balance, ils seraient, à eux tous, plus légers qu’un souffle.
11 Ne mettez pas votre confiance dans la violence,
n’attendez rien des biens volés.
Si votre richesse augmente,
n’y mettez pas votre cœur (Psaume 62,6-11).

Cette page s’ouvre avec un dialogue du poète avec soi-même, avec son intimité. Avec certitude, il s’adresse cette invitation : « Oui, sois tranquille, mon âme, près de Dieu ». La motivation pour cette attitude est l’espoir donné par Dieu : « mon espoir vient de lui, il est mon

salut ». Le poète lie ainsi l’espoir et le salut. Et ces deux mots expriment la même réalité, une réalité contemplée de deux points de vue : du côté de Dieu et du côté de nous les humains ; il s’agit du salut promis par Dieu et du salut dans lequel nous mettons notre espoir.
Après l’invitation adressée à son âme, le poète tourne son regard vers la société : d’abord vers les personnes qui mettent leur confiance en Dieu, ensuite vers celles qui sont tentées de le refuser. Avec le premier groupe le poète partage sa certitude. Voilà pourquoi, après avoir dit « Mon rocher fortifié et mon refuge sont en Dieu », le poète ajoute : « Dieu est pour nous un refuge ». Et nous avons vraiment besoin de ce refuge, d’un interlocuteur vraiment digne de confiance. Voilà pourquoi l’auteur du psaume nous invite : « confiez-lui les préoccupations de votre cœur ». Oui, nous tous, nous avons besoin de nous adresser à Dieu pour lui dire nos souffrances, nos angoisses. En effet, nous sommes faibles, nous ne sommes « qu’un souffle », « un rien ». Et si tous les humains « montaient sur une balance, ils seraient, à eux tous, plus légers qu’un souffle » (v. 10).
Enfin, au verset 11, le poète s’adresse à tous ceux qui sont tentés de se replier sur eux-mêmes, qui veulent s’imposer sur les autres – pratiquant la violence et le vol – et qui risquent d’ouvrir leur cœur aux richesses (v. 11) et non à Dieu (v. 9). A chacune et à chacun, le poète adresse son invitation et sa mise en garde.
Bref, il faut éviter ces déviations terribles, il faut s’engager pour la justice et la non-violence, si on veut vivre vraiment l’espoir.
C’est le moment de conclure sur cette page du psaume. Mais je veux aussi faire une référence au Coran, et plus précisément à la sourate 18. Ici je lis :

46 Richesses et enfants ne sont que l’ornement de la vie de ce monde.
Mais les bonnes œuvres, celles qui perdurent,
ont auprès de ton Seigneur une meilleure récompense
et suscitent dans le cœur des fidèles une belle espérance (Sourate 18).

Essayons donc, ma chère, mon cher ami, de nous engager dans « les bonnes œuvres ». Ecoutons le poète qui nous invite à ne pas mettre notre confiance dans la violence et dans le vol. C’est ainsi que l’spoir pourra nous accompagner et nous soutenir dans la vie de tous les jours et « en tout temps ».


Cf.  E. Zenger, Psalm 62, dans F.-L. Hossfeld – E. Zenger, Psalmen 51-100, Herder, Freiburg . Basel . Wien, 2000, p. 182.
Cette certitude, le poète l’exprime avec le mot « oui » qui ouvre les versets 6.7 et 10.
Cf. G. Ravasi, Il libro dei Salmi. Commento e attualizzazione, EDB, Bologna 2015, p. 253.
Pour cette traduction du terme hébreu kâzâv, cf. E. Zenger, Psalm 62, dans F.-L. Hossfeld – E. Zenger, Psalmen 51-100, Herder, Freiburg . Basel . Wien 2000, p. 186.