Eucharistie : 2 avril 2017

« Celui qui met sa foi en moi, même s’il meurt, il vivra »
(Jn 11,25)

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Eucharistie, 2 avril 2017 : cinquième dimanche de Carême

Première lecture

Avec la première lecture, nous sommes parmi les exilé(e)s à Babylone. Et le désespoir est très intense, surtout après avoir reçu, en janvier 587, une nouvelle tragique : Jérusalem et son temple détruits par l’armée des Babyloniens.
C’est dans ce climat de désespoir que le prophète Ezéchiel prend la parole. Et il raconte une vision (vv. 1-10) : la main et le souffle de Dieu portent le prophète dans une vallée. Et le prophète voit un spectacle terrible : le peuple n’est plus que des os desséchés. A cette vue, le prophète ne peut que s’adresser à Dieu. Et Dieu, d’une façon très surprenante, demande à son prophète d’annoncer un avenir à ces os. Et lorsqu’Ezéchiel fait cette annonce, voici un frémissement, une espèce de tempête : et les os se lient réciproquement, les nerfs et la peau recouvrent les os, et la chair revient. Enfin, le prophète reçoit un autre ordre de Dieu : il doit annoncer la venue du souffle. Le prophète obéit et voici l’irruption du souffle, et les personnes se redressent vivantes !
Après cette vision, il y a un commentaire (v. 11). La vision s’applique au peuple, au peuple et à sa lamentation. En effet, le peuple se déclare sans espoir. Il dit : «Non os sont desséchés, notre espérance a été détruite, et nous, quant à nous, nous sommes en miettes».
Mais, après cette déclaration, Dieu demande au prophète d’intervenir pour annoncer l’avenir que Dieu prépare. Ce n’est pas la résurrection des morts, mais le retour – aussi inimaginable – de l’exil vers « la terre d’Israël ». Mais c’est surtout un retour du désespoir à une nouvelle relation intime avec Yahvéh : Israël deviendra « mon peuple » (vv. 12 et 13), un peuple vivant, un peuple qui connaît et aime Yahvéh. Et cela grâce au souffle, le souffle que Dieu qualifie comme « ruhi », c’est à-dire « Mon souffle ». Dieu nous l’assure : « Je mettrai en vous mon souffle. Alors vous reconnaîtrez que moi, je suis Yhwh».
Voilà la promesse de Dieu. Et à cette promesse, à cette parole nous pouvons croire. Elle va dépasser le temps de l’exil et du retour de l’exil. Elle va faire naître l’espoir dans la

résurrection. Une résurrection rendue possible par celui qui a dit : « J’ai parlé, et je fais ».

 

Lecture du livre du prophète Ezéchiel (37,12-14)
12 Parle en prophète, Ezéchiel, et aux Israélites tu diras : « Ainsi parle Yhwh le Seigneur : Voici, moi, je vais ouvrir vos tombes et je vous ferai remonter hors de vos tombes, ô mon peuple, et je vous ferai revenir sur la terre d’Israël. 13 Et vous reconnaîtrez que moi, je suis Yhwh, quand j’ouvrirai vos tombes et je vous ferai remonter hors de vos tombes, ô mon peuple ! 14 Je mettrai en vous mon souffle, et vous serez vivants. Je vous installerai sur votre terre. Alors vous reconnaîtrez que moi, je suis Yhwh. J’ai parlé, et je fais. Déclaration de Yhwh.

Parole du Seigneur.

 

Psaume

Le psaume 130 a été composé après le retour de l’exil à Babylone et, plus précisément, vers les années 450-400. Nous sommes aux temps d’Esdras et de Néhémie, lorsqu’on a reconstruit les murs et les portes de Jérusalem et on a voulu s’engager pour une société plus juste, une société capable de reconnaître son infidélité à Dieu. On peut penser, en particulier, à Néhémie qui, au chapitre 9, présente la liturgie dans laquelle le peuple reconnaît ses fautes devant Dieu. Quant au poète du psaume, il est très conscient de ses fautes et de son incapacité à en sortir ; mais il est aussi très conscient de la générosité de Dieu. Voilà d’où naît, très solide, son espoir. […]

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