Eucharistie, 24 septembre 2017

Nous, les derniers, Dieu ne nous oublie pas

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Eucharistie, 24 septembre 2017

 

Première lecture

Avec la première lecture, nous sommes au sixième siècle avant Jésus Christ. Une partie importante des habitants de Jérusalem est exilée à Babylone. Mais un prophète sans nom, dont les poèmes ont été insérés dans le livre d’Isaïe, ose annoncer la fin de l’exil. Ce sera le fruit de l’intervention de Dieu dans l’histoire humaine.
A cette manifestation de Dieu il faut se préparer se mettant à la recherche du Seigneur (v. 6). Que l’homme méchant abandonne son chemin, qu’il retourne vers le Seigneur « qui lui manifestera ses tendresses » (v. 7). Elles sont comparables aux tendresses d’une maman – littéralement aux entrailles maternelles – une maman qui sait pardonner d’une façon généreuse. Mais le pardon de Dieu va même au-delà d’un pardon maternel. Derrière le verbe français « pardonner », en hébreu il y a « salah », un verbe qui, dans la Bible hébraïque, a seulement Dieu comme sujet. Le pardon donné par Dieu est différent, infiniment plus généreux que le pardon donné par des humains.
Cette distance entre l’homme et Dieu est soulignée aussi dans la seconde partie (vv. 8-9) du poème. Les projets de Dieu et ses actions, ses « chemins », ne sont absolument pas comparables aux projets et aux actions des hommes. Comme « les cieux sont hauts, par rapport à la terre » (v. 9), ainsi sa perfection, sa puissance, sa sainteté, son amour pour l’humanité dépassent tout ce que nous pouvons imaginer.

Lecture du livre du prophète Isaïe (55,6-9)
6 Recherchez Yhwh car il se laisse trouver,
appelez-le, car il est proche.
7 Qu’abandonne, le méchant, son chemin,
et l’homme malfaisant, ses pensées.
Qu’il retourne vers Yhwh,

qui lui manifestera ses tendresses,
vers notre Elohim,
qui pardonne généreusement.
8 Car mes pensées ne sont pas vos pensées,
et vos chemins ne sont pas mes chemins,
– déclaration de Yhwh.
9 C’est que les cieux sont hauts, par rapport à la terre :
aussi hauts, mes chemins, au-dessus de vos chemins,
et mes pensées, au-dessus de vos pensées.

Parole du Seigneur.
 
Psaume

Le psaume 145 est un des psaumes les plus récents de l’Ancien Testament ; il a été composé probablement au quatrième siècle avant la naissance de Jésus.
Il s’agit d’un psaume alphabétique : le premier verset commence avec la première lettre de l’alphabet, le deuxième avec la deuxième lettre, et ainsi jusqu’au dernier verset avec la dernière lettre. Le poète veut ainsi louer Dieu – c’est le but de ce psaume – à travers tout son alphabet.
De ce psaume, nous allons lire trois strophes.
Dans la première (vv. 2-3), le poète veut bénir Dieu, il veut le louer. Et cette décision naît d’un constat : le poète a constaté la grandeur de Yhwh, une grandeur au-delà de toute mesure. Oui, « à sa grandeur, il n’est pas de limite » (v. 3).
La deuxième strophe (vv. 8-9) revient sur la grandeur du Seigneur, mais en soulignant qu’elle se manifeste dans l’amour. En effet, Yhwh « est grand dans l’amour » (v. 8). Son amour naît de ses « tendresses maternelles » ou – comme nous dit littéralement le poète – de ses « entrailles ». Et les tendresses maternelles de Dieu « sont pour toutes ses œuvres » (v. 9).
Enfin, dans la troisième strophe (vv. 17-18), le poète contemple les interventions de Dieu, littéralement « ses chemins », dans toute l’histoire du monde et de l’humanité : et il ne peut que constater la justice et la fidélité de Dieu dans tout ce que Dieu fait. Et la strophe se termine en soulignant la proximité de Dieu. Dieu n’est pas loin, Dieu n’est pas absent. Et ceux

qui font appel à Dieu peuvent constater sa proximité : en effet « Proche est Yhwh pour tous ceux qui l’appellent, pour tous ceux qui sont sincères en l’appelant » (v. 18).
Quant à nous, ce matin, nous voulons nous unir au poète dans son chant de remerciement. Et notre refrain, à la fin de chaque strophe, reprendra les mots du dernier verset. Je vous invite donc à intervenir avec le refrain :

Proche est le Seigneur

pour ceux qui l’invoquent.   […]

 

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