Eucharistie, 29 octobre 2017

Dieu, nous l’aimons dans nos frères et sœurs

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Eucharistie, 29 octobre 2017 : 30ème dimanche du Temps Ordinaire — Année A

Première lecture

Une page très connue, dans le livre de l’Exode, est certainement celle qui contient le décalogue, c’est-à-dire les dix paroles, les dix commandements (Ex 20,1-17). Moins connue est la section successive, le ‘code de l’alliance’ (20,18-23,33). Il s’agit d’un recueil de lois, des instructions qui concernent le culte à Dieu et aussi des normes visant à protéger les personnes : les esclaves, les étrangers, les veuves et les orphelins .
De ce code de l’alliance, qui a une structure complexe , nous allons lire deux petites sections.
La première (vv. 20-23) insiste sur le respect. Dans la communauté, le principe de l’égalité doit être lié au respect des personnes plus faibles. Parmi ces personnes, le texte mentionne d’abord l’étranger installé chez vous : il ne faut pas le molester, il ne faut pas l’exploiter. L’expérience que les Juifs ont vécue en Egypte leur a certainement appris combien triste est le fait de vivre comme étranger.
Après avoir parlé de l’étranger, notre texte évoque deux autres groupes de personnes marginalisées : la veuve et l’orphelin : « Vous ne maltraiterez aucune veuve ni aucun orphelin » (v. 21). Le fait de maltraiter ces personnes a des conséquences graves : leurs cris arriveront jusqu’à Dieu qui ne pourra que réagir.
La deuxième section (vv. 24-26) concerne l’attitude envers le pauvre. L’accent est sur la solidarité. Israël n’est pas n’importe quel peuple. Dieu le qualifie comme « mon peuple » (v. 24). Et le peuple de Dieu doit avoir une caractéristique fondamentale : le pauvre « est avec toi », il doit donc pouvoir vivre en communion avec toi .
Une dernière remarque. Dans la première partie, Dieu entend le cri de l’orphelin et de la veuve. Dans la seconde, Dieu entend le cri du pauvre. Dans le premier cas, le cri fait jaillir – en Dieu – la colère. Au contraire, dans la seconde partie, à la place de la colère il y a la compassion. « Je suis miséricordieux , moi », voilà la caractéristique fondamentale de Dieu.

Lecture du livre de l’Exode (22, 20-26)

20 Un étranger installé chez vous, tu ne le molesteras pas et tu ne l’opprimeras pas ; vous aussi vous étiez des étrangers au pays d’Egypte.
21 Vous ne maltraiterez aucune veuve ni aucun orphelin. 22 Si tu le maltraites, oui, si tu le maltraites et s’il crie vers moi passionnément, j’entendrai, oui, j’entendrai son cri. 23 Et ma colère s’enflammera, et je vous ferai mourir à la guerre. Alors vos femmes deviendront veuves, et vos enfants seront orphelins.
24 Si tu prêtes de l’argent à quelqu’un de mon peuple, au pauvre qui est avec toi, tu ne seras pas – à son égard – comme un usurier. Vous n’exigerez pas de lui un intérêt. 25 Si tu prends le vêtement de ton prochain en échange de quelque chose, rends-le-lui avant le coucher du soleil. 26 Car c’est sa seule couverture, elle est son vêtement qui protège sa peau. Dans quoi se coucherait-il ? Et adviendra : quand il criera vers moi, je l’entendrai, car je suis miséricordieux, moi.

 

Psaume

Le psaume 18 est le seul psaume qu’on lit aussi, avec des petites variantes, ailleurs dans l’Ancien Testament (en 2 Samuel 22). Ce psaume est un des poèmes les plus longs de tout le psautier . Il est composé de 51 versets. Il s’agit d’un chant de remerciement, un remerciement que le premier verset du psaume attribue à David une fois libéré de tous ses ennemis et des menaces de Saül.
De ce psaume, nous allons lire trois strophes. La première (vv. 2-3) s’ouvre avec une déclaration d’amour : « Je t’aime, Yahvéh, du fond de mes entrailles » (v. 2). Et ici c’est le seul cas, dans toute la Bible, où le verbe « aimer du fond de ses entrailles » a, comme sujet, un être humain qui s’adresse à Dieu. En effet, dans les autres attestations, ce même verbe a, comme sujet, Dieu lui-même . Mais pourquoi cet amour pour Dieu ? Le poète nous le dit dans la même strophe. Dieu est “tout” pour le poète : il est « mon rocher où je me réfugie, il est la force qui me sauve » (v. 3).
L’idée de Dieu qui me sauve revient aussi dans la deuxième strophe (vv. 4.20). Mais ici le poète nous dit en quoi consiste cette action de Dieu. Dieu est celui qui « me sauve de

l’ennemi, la mort ». Et ici le poète mentionne la mort en utilisant, en hébreu, « ‘oyebi », un pluriel d’excellence, pour indiquer l’ennemi le plus important et terrible, la mort . Toujours dans la même strophe, cette libération est présentée avec une image : une “sortie”. En utilisant un verbe qui caractérise la sortie de l’esclavage en Egypte (Ps 114,1), le poète dit : « Il m’a fait sortir (pour me mettre) à l’aise » (v. 20). Et il ajoute aussi la motivation : Dieu m’a libéré « parce qu’il m’aime ». Oui, Dieu l’a libéré en raison de l’amour réciproque qui lie Dieu et le poète . Mais attention : l’amour de Dieu pour le poète précède l’amour du poète envers Dieu . Il en est la source.
Enfin la troisième strophe (vv. 47.51) avec l’acclamation : « Vivant est Yhwh ». Oui, Yahvéh est le vrai et unique souverain. Qu’il soit donc béni et qu’il triomphe! (v. 47).
Le psaume se termine avec un chant d’action de grâce, un chant dans lequel la communauté, après l’exil à Babylone, évoque son attente du messie : le roi attendu pour l’avenir sera un modèle de justice. Dieu le sauvera et lui soumettra tous les peuples.
Voilà comment – à une communauté dans l’angoisse comme la nôtre – le psaume apporte une espérance . Et notre réaction peut être un peu comme celle du poète qui commence le psaume en avouant son amour pour le Seigneur. D’ici notre refrain à la fin de chaque strophe :

Je t’aime, Seigneur, du fond de mes entrailles : tu es ma force

[…]

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