Avent 2017 – troisième semaine

« Tu es mon serviteur. Je vais faire de toi la lumière des peuples »
(Isaïe 49,6)

(Avent 2017 : troisième semaine)

Pendant cette troisième semaine de l’avent, j’aimerai lire avec toi, mon ami, ma chère, une page du livre d’Isaïe. Ce livre peut être considéré comme une “bibliothèque ouverte” ou comme “la bibliothèque prophétique par excellence”. En effet, à côté des textes du prophète Isaïe actif entre les années 740 et 700, ce livre contient aussi des textes plus récents. C’est le cas des chapitres 40-55. Nous sommes vers les années 538-530. L’exil imposé par les Babyloniens à une partie des habitants de Jérusalem dure depuis cinq décennies. Après les lamentations et les protestations pour la destruction de Jérusalem et de son temple et pour la perte de l’autonomie du royaume de Juda, parmi les exilés il y a maintenant des attitudes différentes : il y a de la résignation, il y a du désespoir ; mais il y a aussi des personnes qui cherchent, maintenant, à s’installer définitivement, d’une manière ou d’une autre, à Babylone. Voilà pourquoi, lorsque Cyrus, roi de Perse, entre à Babylone et proclame la fin de la captivité des Juifs, il ne suscite pas un grand enthousiasme chez les exilés.
Bien différente est l’attitude du prophète dont les messages sont contenus dans le livre d’Isaïe. Ce prophète voit la décision de Cyrus comme insérée dans le plan voulu par Dieu. Et il pense que Dieu veut que les Israélites rentrent à Jérusalem pour reconstruire la ville et le temple et un peuple uni, un peuple uni et fidèle à Dieu. Voilà le projet de Dieu, Dieu que le prophète appelle « le Saint d’Israël ».
En plus, d’après ce prophète, Dieu confie à son « serviteur » la tâche de reconduire les exilés vers Jérusalem. Et ce « serviteur » est un petit groupe de Juifs ou, plus probablement, un individu. A ce propos, je veux lire avec toi, mon amie, mon cher, deux versets qui nous parlent de ce « serviteur » :

6 (Dieu) m’a dit :
« Tu es mon serviteur pour relever les tribus de Jacob
et pour faire revenir ceux, d’Israël, qui sont restés en vie.

Mais ce n’est pas tout.
Je vais faire de toi la lumière des autres peuples
pour que mon salut arrive jusqu’aux extrémités de la terre ».
7 Ainsi te parle Yhwh, le Libérateur et le Saint d’Israël ;
il te déclare, à toi que l’on méprise et que les gens détestent, à toi l’esclave des tyrans :
« Des rois verront et se lèveront de leur trône,
des princes aussi s’inclineront devant toi ».
Ils montreront ainsi leur respect pour Yhwh, qui maintient sa parole,
pour le Saint d’Israël, celui qui t’a choisi (Isaïe 49,6-7).

Cette page nous présente Dieu comme celui qui interpelle son « serviteur » pour redonner foi et vie au rassemblement plénier des douze tribus de Jacob. Mais Dieu veut encore plus : il ne se limite pas aux personnes qui rentrent de l’exil à Babylone. Le groupe des personnes qui rentrent de l’exil, le groupe que Dieu qualifié comme « mon serviteur » doivent être une lumière. Le projet de Dieu est clair : « Je vais faire de toi la lumière des autres peuples pour que mon salut arrive jusqu’aux extrémités de la terre » (v. 6).

Mais ce « serviteur », pour pouvoir illuminer le monde, doit aussi passer par la souffrance : en effet, on le méprise et des gens le détestent, et il est traité, par des tyrans, comme un esclave. Mais Dieu ne l’abandonne pas dans cette condition injuste et douloureuse : Dieu, « le Libérateur », va intervenir. Et les étrangers et leurs rois eux-mêmes vont s’ouvrir à une attitude de respect : il reconnaîtront Dieu, Dieu qui est fidèle à sa parole, Dieu qui a choisi son « serviteur ».

Cette page du livre d’Isaïe est une page “ouverte”. Elle nous parle d’un individu – ou d’un groupe – qui porte un message prophétique à son peuple et aussi à d’autres peuples. En tout cas, à la source de tout il y a Dieu qui va faire de ce « serviteur » une lumière.

Et sur ce thème, je me souviens aussi d’une page du Coran :

En vérité, Nous avons révélé le Pentateuque comme guide et comme lumière.
Et c’est sur la base de ce Livre que les prophètes, soumis à la volonté de Dieu,
ainsi que les rabbins et les grands théologiens en tant que gardiens et témoins de cette Écriture,

devaient rendre la justice entre les juifs (Sourate 5,44).

Ici, au point de départ, il y a le Pentateuque, donc les premiers cinq livres de l’Ancien Testament. Et le Pentateuque, que Dieu a révélé, est « guide et lumière » pour les prophètes, pour les rabbins et pour les grands théologiens, donc pour des personnes qui, comme le « serviteur » évoqué dans la page du livre d’Isaïe, vont devenir des témoins de Dieu et de son projet de justice. Laissons-nous illuminer par cette lumière que des personnes diverses nous apportent et que Jésus, lui-aussi, va nous apporter, depuis sa naissance et tout au long de sa vie.