Eucharistie, 10 décembre 2017

«Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers»
(Marc 1,3)

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Eucharistie, 10 décembre 2017 : deuxième dimanche de l’avent

Première lecture

La première partie du livre d’Isaïe se termine annonçant la déportation des habitants de Jérusalem et le pillage de la ville (Is 39,6-7). Mais, après ce message tragique, voici une surprise : la deuxième partie du livre, un message de consolation (40,1), un message dont nous allons écouter la première page. En elle, le poète annonce à ses frères la parole de Dieu. Mais il donne la parole aussi à d’autres messagers pour annoncer l’intervention surprenante de Dieu. Le résultat est un poème à plusieurs voix .
La première voix (vv. 1-2) est la voix de Dieu présenté comme « votre Elohim », c’est-à-dire comme « votre Dieu ». Et cette voix qui vient du ciel interpelle d’autres voix et les invite à consoler le peuple, celui que Dieu qualifie comme « mon peuple ». Mais, cette consolation du peuple, en quoi consiste-t-elle ? La réponse on l’a dans le verset 2 : « çâvâ’ » qui signifie corvée, service, service militaire, guerre . Il faut donc annoncer au peuple que « son service est accompli », que la guerre est terminée. Et cette guerre, cette guerre qui est terminée avec le siège, la destruction de Jérusalem et l’exil à Babylone, a été comme un châtiment pour Israël, pour tous ses égarements envers le Seigneur. Mais maintenant « sa faute est pardonnée » et le pardon donné par Dieu est beaucoup plus grand du châtiment, il s’agit d’une consolation que vaut « deux fois le prix de tous ses égarements ».
La deuxième voix (vv. 3-5) s’ouvre avec des impératifs : « ouvrez un chemin pour Yahvéh ; rendez droite une route pour notre Elohim » (v. 3). Il faut donc préparer un avenir nouveau, sous le signe de la justice, de la droiture ; et c’est ainsi que Dieu pourra à nouveau venir à Jérusalem et dévoiler à nouveau sa gloire, sa présence. Mais cette manifestation, cette présence ne sera pas seulement pour Israël. En effet « tous les êtres de chair, tous ensemble, verront cela » (v. 5), donc tous les humains pourront découvrir la présence et l’action de Dieu dans l’histoire de l’humanité.
La voix suivante (v. 9) interpelle avec insistance la ville de Jérusalem et sa montagne, Sion. Ses habitants doivent permettre à chaque personne de la région de Juda de découvrir le

motif de la consolation : « Voici votre Elohim ».
Enfin, c’est peut-être une autre voix celle qui – aux versets 10 et 11 – va présenter l’intervention de Dieu : « Avec vigueur il vient » (v. 10) . Et il vient comme berger : il est le berger, il s’occupe surtout des petits et des faibles.
Une dernière remarque : seulement la première voix et la troisième évoquent Jérusalem et la région de Juda. Mais ces limites nationales sont entièrement dépassées dans les autres voix. En effet, dans la deuxième, Dieu est celui qui vient à la rencontre de « tous les êtres de chair » (v. 5), donc de tout être humain dans sa faiblesse. Enfin, dans la dernière, c’est des personnes les plus faibles que Dieu s’occupe : voilà « le résultat de son travail » (v. 10).
Ecoutons donc ce message comme adressé à chacune et à chacun de nous.

Lecture du livre du prophète Isaïe (40,1-5. 9-11)
1 « Consolez, consolez mon peuple »,
dit votre Elohim.
2 « Parlez au cœur de Jérusalem
et proclamez à elle
que son service est accompli,
que sa faute est pardonnée,
qu’elle a reçu, de la main de Yhwh,
deux fois le prix de tous ses égarements ».

3 Une voix proclame :
« Dans le désert ouvrez un chemin pour Yhwh;
rendez droite, dans les terres arides, une route pour notre Elohim.
4 Toute vallée sera élevée,
toute montagne et toute colline seront abaissées,
les hauteurs deviendront des plaines
et l’escarpement une large vallée.
5 Et la gloire de Yhwh sera dévoilée
et tous les êtres de chair, tous ensemble, verront cela.
Oui, la bouche de Yhwh a parlé ».

9 Quant à toi, monte sur une montagne élevée, Sion, joyeuse messagère,

élève la voix avec puissance, Jérusalem, joyeuse messagère.
Elève ta voix, ne crains pas,
dis aux villes de Juda : « Voici votre Elohim ».

10 Voici Yhwh le Seigneur !
Avec vigueur il vient
et son bras lui assurera la souveraineté.
Voici avec lui le résultat de son travail,
et devant lui sa récompense.
11 Comme un berger qui fait paître,
il fait paître son troupeau,
de son bras il rassemble les agneaux,
il les porte sur son cœur,
et il conduit avec douceur les brebis qui allaitent.

Psaume

Le psaume 85 est un poème composé après le retour, à Jérusalem, des personnes qui avaient été exilées à Babylone. Et c’est l’idée du « retour » qui domine tout le psaume.
La structure du poème est simple.
La première partie est composée de deux strophes. Dans la première strophe (vv. 2-4), le poète évoque le passé : Dieu est déjà intervenu pour son peuple, il a « retourné le destin » du peuple, il l’a pardonné, il l’a reconduit sur la vallée du Jourdain, sur une terre de laquelle Dieu prend plaisir. Dans la deuxième strophe (vv. 5-8), le peuple demande à Dieu d’intervenir une nouvelle fois avec son pardon et son amour.

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