4 mars 2018 : 3ème dimanche de Carême — Année B

La parole de Dieu nous « redonne la force de vivre » (Psaume 19,8)

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Eucharistie : 4 mars 2018 : 3ème dimanche de Carême — Année B

Première lecture

Le livre de l’Exode nous présente Dieu qui fait sortir Israël de l’Egypte et, au mont Sinaï, fait alliance avec son peuple. Dans ce contexte de l’alliance, Dieu se révèle en donnant le décalogue, les ‘dix commandements’. En effet, celui qui – avec la sortie de l’Egypte – a donné vie et liberté à son peuple, maintenant lui donne aussi une parole qui trace un chemin .
La structure de notre page est simple. D’abord, Dieu se présente et évoque son action : « Moi je suis Yhwh ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Egypte, de la maison des esclaves » (v. 2). Ici, et jusqu’au verset 6, Dieu s’exprime avec la première personne du singulier et interpelle Israël avec la deuxième personne. L’argument de cette section est la relation entre Dieu et son peuple. Dieu se présente comme « passionné », « qânâ’ » en hébreu (v. 5) : il est un Dieu sensible ; il n’est pas indifférent vis-à-vis de ceux qui le « détestent » (v. 5) et vis-à-vis de ceux qui l’« aiment » (v. 6). En effet, il tient compte (v. 5) de nos sentiments envers lui, de nos attitudes négatives et surtout de nos attitudes positives : une éventuelle attitude négative de notre part aura du poids aussi sur nos enfants « jusqu’à la troisième ou la quatrième génération » (v. 5). Au contraire, pour les personnes qui l’aiment et prennent soin de ses commandements, Dieu nous assure : « j’agis avec amour pendant des milliers de générations pour ceux qui m’aiment et qui prennent soin de mes commandements » (v. 6).
Dans la deuxième section (vv. 7-12), Dieu continue à interpeller le peuple en utilisant la deuxième personne du singulier. Mais, à différence des versets précédents, maintenant Dieu parle de lui-même à la troisième personne du singulier. Ici, l’accent est sur le respect du « nom » de Yhwh, le respect de sa personne, de sa présence et de son action, de son amour pour le peuple. Et ce respect se concrétise, en particulier, dans le respect du sabbat, le sabbat qui est « le sabbat pour Yhwh ton Dieu » (v. 10). Mais, dans cette section, le respect pour Dieu implique en même temps, le respect des autres : et les personnes qui ne jouissent

pas de tous les droits, comme les esclaves, les étrangers, et aussi le bétail, y participent. En effet, « le septième jour, c’est le sabbat pour Yhwh ton Dieu. Tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ta vache, ni l’étranger qui est aux portes de ta ville » (v 10). Le « sabbat pour Yhwh» devient donc, pour le monde tout entier, un chant, un chant de libération adressé à Dieu.
La troisième section (vv. 13-17) de notre page ne fait plus mention de Dieu et se limite aux relations avec le prochain : ici, il y a une succession de six impératifs négatifs, toujours à la deuxième personne du singulier. Il faut éviter le meurtre, l’adultère, le vol, le faux témoignage. Enfin, le dernier verset, va encore plus en profondeur : ici nous lisons deux fois le verbe « hâmad » qui signifie « convoiter », « avoir de visées ». Le texte nous demande d’éviter des actes concrets mais aussi des projets et des désirs qui détruisent le tissu social : « Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni sa vache, ni son âne, ni rien qui soit à ton prochain ».
En résumant : le décalogue, les ‘dix commandements’ que nous lisons dans le livre de l’Exode nous révèlent le Seigneur, le Seigneur mentionné dix fois : cinq fois comme « Yhwh ton Dieu » (vv. 2. 5. 7. 10. 12), trois fois comme « Yhwh» (vv. 7. 11. 11), deux fois comme « Dieu » (vv. 1.5). Dans ces dix commandements, dès la première phrase c’est Dieu qui se révèle : « Moi je suis Yhwh ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Egypte, de la maison des esclaves » (v. 2). Et cette révélation de Dieu nous ouvre, progressivement, au prochain. Et l’expression « ton prochain », le prochain qu’on doit respecter, sera le dernier mot de notre texte.

Lecture du livre de l’Exode (20,1-17)
1 Et prononça, Dieu, toutes ces paroles en disant :
2 « Moi je suis Yhwh ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Egypte, de la maison des esclaves : 3 tu n’auras pas d’autres dieux devant moi. 4 Tu ne te feras pas de statue, aucun objet qui représente ce qui est dans le ciel, sur la terre ou dans l’eau sous la terre. 5 Tu ne te mettras pas à genoux devant ces dieux, tu ne les serviras pas. Car moi je suis Yhwh ton Dieu, un Dieu passionné. De la faute des pères, j’en tiens compte aussi avec leurs enfants, jusqu’à la troisième ou la quatrième génération, pour ceux qui me détestent. 6 Mais j’agis avec amour pendant des milliers de générations pour ceux qui m’aiment et qui prennent soin de mes commandements.

7 Tu ne prononceras pas le nom de Yhwh ton Dieu pour tromper quelqu’un, car Yhwh ne tiendra pas pour innocent celui qui prononce son nom pour tromper. 8 Que du jour du sabbat on fasse mémoire pour en faire un jour sacré. 9 Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage. 10 Mais le septième jour, c’est le sabbat pour Yhwh ton Dieu. Tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ta vache, ni l’étranger qui est aux portes de ta ville. 11 Car en six jours, Yhwh a fait le ciel et la terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent, mais il s’est reposé le septième jour. C’est pourquoi a béni, Yhwh, le jour du sabbat et l’a consacré.12 Respecte ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur la terre que Yhwh ton Dieu te donne.
13 Tu ne commettras pas de meurtre. 14 Tu ne commettras pas d’adultère. 15 Tu ne commettras pas de vol. 16 Tu ne prononceras pas de faux témoignage contre ton prochain. 17 Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni sa vache, ni son âne, ni rien qui soit à ton prochain.

Psaume

Le psaume 19 est composé de trois parties . Dans la première (vv. 1-7), le poète chante l’œuvre de Dieu dans la création toute entière : elle nous manifeste la grandeur de Dieu. Le jour révèle cette grandeur au jour suivant, et de même chaque nuit à la nuit qui suit. Et le message livré par la création peut être compris par chaque personne.
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