Eucharistie 17 juin 2018

Pour faire mémoire des jeunes martyrs de l’Ouganda

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Eucharistie 17 juin 2018

Première lecture

Dans la Bible utilisée par la communauté juive d’Alexandrie en Egypte, il y a des livres, écrits en grec, qui nous informent des événements en Palestine à partir de l’année 176 avant Jésus Christ. De la Méditerranée aux plateaux de l’Iran, le pouvoir est dans les mains di roi de Syrie, Antiochus IV Epiphane. Ce souverain veut interdire le culte juif et transformer le temple de Jérusalem en temple dédié à Zeus. Mais le prêtre Mattathias et son fils Judas Maccabée se révoltent, tandis que d’autres personnes sont mises à mort par l’autorité païenne. C’est le cas d’un vieillard, le scribe Eléazar. C’est aussi le cas de sept frères : on voudrait les contraindre à transgresser la loi juive et à manger la viande de porc ; mai eux, ils refusent et sont tués sous les yeux de leur maman.
De ce récit, nous allons lire deux petites sections, avec le martyre des quatre premiers frères. Dans sa narration, l’écrivain veut donner des exemples pour les jeunes générations de son temps et aussi d’aujourd’hui. De ces jeunes martyrs, le narrateur souligne le courage d’affronter des souffrances atroces quand on les frappe, on leur coupe la langue et les mains. Mais il souligne aussi leur attachement à la loi (v. 2) de Moïse et surtout leur foi. Ces jeunes savent que Dieu, et seulement Dieu, est « Roi ». Il est « le Roi du monde » (v. 9). Quant aux autres souverains, ils peuvent être des criminels, et Antiochus l’est vraiment. Le deuxième frère le déclare ouvertement : « Tu es un criminel ! Tu nous enlèves la vie » (v. 9).
La foi permet à ces jeunes de savoir que chaque personne est une créature de Dieu. Le troisième frère va déclarer : « C’est le Dieu du ciel qui m’a accordé ces membres ; par fidélité à ses lois j’accepte d’en être privé, et j’ai l’espoir qu’il me les rendra » (v. 11). Et ce regard vers l’avenir est souligné aussi par le quatrième frère qui parle de « l’espoir qui dépasse tout espoir » : la résurrection à la vie. C’est en s’appuyant sur les textes des prophètes (Isaïe 25,8 ; 26,19 ; 52,13-53,12 ; Ezéchiel 37,1-14) que les jeunes frères peuvent regarder – pleine confiance – leur mort et leur résurrection : « Quand – par la main des hommes – on passe à l’autre vie, il est bon d’attendre de Dieu l’espoir qui dépasse tout

espoir, l’espoir d’être ressuscité par lui » (v. 14).
Quant à nous ce matin, écoutons ce témoignage important – et très ancien – à propos de l’espoir de la résurrection corporelle , l’espoir qui a permis aussi aux jeunes martyrs de l’Ouganda – vers la fin du dix-neuvième siècle – d’affronter la mort avec courage.

Du Deuxième livre des Maccabées (7,1-2 et 9-14)

1 Il arriva aussi que sept frères furent arrêtés avec leur mère. À coups de fouet et de nerfs de bœuf, le roi Antiochus voulait les obliger à manger de la viande de porc interdite par la loi de Moïse.
2 Un des fils prit la parole au nom des autres. Il dit au roi : « Qu’est-ce que tu veux nous demander et savoir de nous (en nous traitant ainsi) ? Nous sommes prêts à mourir plutôt que de désobéir aux lois de nos ancêtres ».
9 Au moment de rendre le dernier soupir, le deuxième frère dit au roi : « Tu es un criminel ! Tu nous enlèves la vie aujourd’hui. Mais le Roi du monde nous ressuscitera pour une vie nouvelle, éternelle, puisque nous mourons pour obéir à ses lois ».
10 Après celui-là, on tortura le troisième. On lui ordonna de présenter sa langue. Il le fit tout de suite et il tendit les mains sans avoir peur. 11 Il déclara avec courage : « C’est le Dieu du ciel qui m’a accordé ces membres ; par fidélité à ses lois j’accepte d’en être privé, et j’ai l’espoir qu’il me les rendra ». 12 Le roi lui-même et ceux qui l’entouraient furent impressionnés par le courage de ce jeune homme, qui semblait indifférent à ses souffrances.
13 Après sa mort, on tortura le quatrième avec la même cruauté. 14 Au moment de mourir, il dit au roi : « Quand – par la main des hommes – on passe à l’autre vie, il est bon d’attendre de Dieu l’espoir qui dépasse tout espoir, l’espoir d’être ressuscité par lui. Mais pour toi il n’y aura pas de résurrection à la vie ».

Psaume

Le psaume 124 est une prière de remerciement. Dans les deux premières strophes, le poète raconte ce qui se serait passé sans l’intervention de Dieu ; dans la troisième, il raconte ce qui s’est réellement passé .
Avant d’entrer dans les détails sur ce qui se serait passé, le poète évoque Yhwh, « Yhwh qui a été pour nous ». C’est cette proximité de Yhwh qui a permis à son peuple de survivre

même dans les situations les plus terribles. Le psaume évoque donc les menaces et les épreuves auxquelles Israël a été confronté au cours de son histoire et surtout les nombreuses expériences de libération. Entre elles, la libération après l’invasion des Assyriens en Juda l’an 701 et, un siècle et demi plus tard, la fin de l’exil à Babylone . Au terme de la première strophe, ces différentes menaces sont représentées à travers l’image des gens qui auraient pu engloutir Israël. Le poète dit : « dans leur ardente colère contre nous, ils nous auraient avalés tout vifs » .
Dans la deuxième strophe, toujours pour évoquer les menaces qui ont pesé lourdement sur Israël, le poète utilise une autre image, celle de l’arrivée des eaux menaçantes, des eaux qui détruisent tout.
La dernière strophe contient une nouvelle image, celle du « filet » – en hébreu « pah ». Ce mot nous renvoie au chasseur qui tend son filet pour chasser des oiseaux. Ce filet a deux parties : une fixe, appuyée au sol, l’autre mobile. Sur la partie fixe, il y a un appât, une nourriture qui attire l’oiseau. Quand l’oiseau arrive pour la prendre, l’autre partie du filet se ferme sur lui et il ne peut plus rien faire. Il est pris dans ce filet . Tous ses efforts pour se libérer sont inutiles ; au contraire ils le rendent encore plus prisonnier dans les mailles de ce filet. Seulement une intervention de l’extérieur peut libérer l’oiseau . A travers cette image, le poète nous parle du peuple qui est sous le pouvoir de ses ennemis. Dans cette condition, seulement l’intervention de Dieu l’a sauvé, Dieu par qui – nous dit le poète – « Le filet a été brisé ». Oui, Dieu a brisé le filet « et nous, nous nous sommes échappés ».
Ces expériences de la libération font naître, dans le poète et dans le peuple, une réaction d’immense confiance dans « le nom de Yhwh», c’est-à-dire en Dieu lui-même. Ces expériences peuvent désormais soutenir le poète du psaume et son peuple. Mais elles peuvent soutenir aussi notre communauté et chacune et chacun de nous. Voilà pourquoi je vous invite à intervenir, à la fin de chaque strophe, avec les mots que le poète a utilisés en terminant son poème:

Notre secours, c’est le nom de Yhwh,
lui qui a fait les cieux et la terre. […]

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> Lectures pure l’Afrique … et toute la Terre 2018