Eucharistie, 20 janvier 2019

« Tu feras la joie de ton Dieu » (Isaïe 62,5)

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Eucharistie, 20 janvier 2019, 2ème dimanche du Temps Ordinaire – Année C

Première lecture
Avec la première lecture, nous sommes entre les années 537-520 avant la naissance de Jésus. L’exil à Babylone vient de terminer, et Jérusalem est plus ou moins abandonnée, exploitée, endeuillée par ses malheurs récents .
Dans cette situation, un poète, dont le texte a été conservé dans le livre d’Isaïe, annonce à la ville un message de Dieu (v. 1). Même si la ville a l’impression d’être abandonnée par le Seigneur, Dieu ne reste pas silencieux et inactif. Il est en train de préparer, pour la ville, une situation totalement différente, une lumière, une lampe ; et alors la « justice » (v. 1) de Jérusalem apparaîtra.
Dans les versets suivants (vv. 2-5), c’est le prophète qui prend la parole. Il revient sur le mot « justice » (v. 2) en soulignant que la justice de Jérusalem sera vue aussi par les autres peuples. Mais le prophète insiste surtout sur le changement qui se prépare pour la ville : elle va recevoir un nom nouveau que seulement Dieu peut connaître et prononcer. Quant aux autres, en constatant le changement total de la ville, ils ne vont plus la qualifier comme l’Abandonnée, la Désolée. On parlera d’elle en l’appelant « Celle en qui je prends plaisir ». Et à prendre plaisir de cette ville sera Dieu lui-même car, nous dit le prophète : « Yhwh prendra plaisir en toi » (v. 4), Yhwh « qui te reconstruit » .
Pour sa part, dans sa relation avec Dieu, la ville va réjouir Dieu : « Comme une jeune mariée fait la joie de son mari, tu feras la joie de ton Dieu » (v. 5). C’est le message du prophète pour la ville de son temps, mais c’est aussi un message pour nous : comme communauté, ici, à Bujumbura, nous devons faire la joie de notre Dieu

Lecture du livre d’Isaïe (62,1-5)
1 Pour la cause de Sion, je ne serai pas silencieux,
pour la cause de Jérusalem, je ne resterai pas sans agir,
jusqu’à quand paraîtra, comme une lumière, sa justice,

et son salut brillera comme une lampe allumée.

2 Alors les peuples verront ta justice
et tous les rois ta gloire.
Alors tu seras appelée d’un nouveau nom,
que Yhwh prononcera de sa bouche.
3 Et tu seras comme une couronne magnifique dans la main de Yhwh,
un turban royal dans la main de ton Dieu.
4 On ne t’appellera plus « Celle qui est abandonnée »,
on ne dira plus de ta terre « la Désolée ».
Au contraire, on t’appellera « Celle en qui je prends plaisir »,
et ta terre « l’Épousée »,
car Yhwh prendra plaisir en toi
et ta terre sera épousée.
5Comme un jeune homme se marie avec une jeune fille,
ainsi celui qui te reconstruit sera un mari pour toi.
Comme une jeune mariée fait la joie de son mari,
tu feras la joie de ton Dieu.

Psaume
L’auteur du psaume 96 est un poète qui a vécu après l’exil à Babylone, probablement au quatrième siècle avant Jésus Christ. C’est une période pendant laquelle Israël est confronté à différents peuples, avec des relations parfois très tendues. Mais, au lieu de regarder vers le passé riche de souffrances et vers les difficultés du présent, le poète est capable de regarder vers l’avenir, vers les peuples au pluriel, et vers la création toute entière .
Le poème est composé de trois parties .
De la première partie (vv. 1-6), nous allons lire deux strophes.
La première s’ouvre avec l’impératif « chantez » répété trois fois ; la deuxième nous adresse deux autres impératifs : « annoncez », « racontez ». Tous ces impératifs s’adressent à la terre toute entière. Ils sont des invitations à louer Dieu avec un « chant nouveau ». La motivation pour cette louange est exprimée dans la deuxième strophe. Il faut louer Dieu et annoncer « son salut », le salut et les « merveilles » qu’il accomplit dans l’histoire de l’humanité.
Comme la première partie, aussi la deuxième (vv. 7-10) commence avec un impératif répété trois fois : « Donnez à Yhwh». Le poète adresse cet impératif aux « familles des peuples ». Ces familles des peuples sont invitées à offrir à Dieu ce qui convient à sa grandeur en reconnaissant et en proclamant sa « gloire » et sa « force » (v. 7) .
La seconde strophe de cette partie contient une invitation à se rendre au temple et à se prosterner à Dieu quand sa sainteté éclate (v. 9), quand Dieu manifeste sa présence sainte. Cette manifestation n’est pas limitée au temple. Elle est au niveau de la terre entière, la terre dans laquelle on peut découvrir sa présence et sa royauté. Et la finale de cette strophe nous le dit très clairement : « Yhwh règne : il gouverne les peuples avec droiture ».
La troisième partie (vv. 11-13), une partie qu’on ne lira pas ce matin, revient sur Dieu qui « gouverne le monde dans la justice et les peuples dans la fidélité » (v. 13). Et cette gouvernance de Dieu provoque la joie de toute la création. C’est avec cette attitude joyeuse que nous voulons intervenir, à la fin de chaque strophe, avec le refrain qui reprend le verset 3 :

Racontez à tous les peuples
les merveilles du Seigneur ! !


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