Eucharistie : 26 juillet 2020

 

« Bonne, pour moi, est l’instruction qui sort de ta bouche » (Psaume 119,72)

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Eucharistie : 26 juillet 2020 : 17ème Dimanche du Temps Ordinaire — Année A

Première lecture
Le Premier livre des Rois s’ouvre avec les luttes qui caractérisent les derniers jours du roi David, en particulier les luttes entre son fils Adonias et ses opposants en vue de s’imposer sur le trône de David. Mais, après la dureté avec laquelle le narrateur nous présente ces événements , au chapitre suivant nous avons un nouveau départ, vers une royauté de sagesse et de paix .
A Jérusalem, Salomon, un autre fils de David, devient roi. C’est lui qui, dans la quatrième année de son règne (1 Rois 6,1), entreprendra la construction du temple. Mais, avant cette date, Salomon va à Gabaon, une colline à une dizaine de kilomètres de Jérusalem, pour offrir des sacrifices à Yahvéh.
Et c’est à Gabaon que le Seigneur se manifeste à Salomon. Dieu est disposé à accueillir une demande du roi. Et Salomon, dans sa réponse, reconnaît sa faiblesse, son incapacité à guider le peuple de Dieu, littéralement « ton peuple » (vv. 8.9.9). Salomon reconnaît : « je ne sais rien faire, ni sortir ni venir » (v. 7). Et les verbes « sortir » et « venir » évoquent les capacités d’un souverain à sortir, avec son armée, contre les ennemis, et à retourner à la maison vainqueur . Mais Salomon est incapable de faire ça. Il le dit dans sa prière, en se qualifiant comme « un petit garçon » (v. 7).
Et, dans sa prière, il ne demande pas à Dieu de longs jours ou de la richesse ou bien la mort de ses ennemis. Salomon demande à Dieu de lui donner « un cœur qui écoute » (v. 9), un cœur « pour écouter ce qui est droit » (v. 11).
Et Dieu, dans sa réponse, apprécie cette « requête » (vv. 10.10.11.12) de Salomon et lui donne « un cœur sage ».

Du Premier livre des Rois (3,5-6a et 7-12)
5 A Gabaon, dans le rêve pendant la nuit, Yhwh se laisse voir à Salomon. Dieu lui dit : « Demande : que vais-je te donner ? »

6a Et dit Salomon : 7 « Maintenant, Yhwh mon Dieu, c’est toi qui m’as fait régner, moi, ton serviteur, à la place de David, mon père. Et moi, je ne suis qu’un petit garçon, je ne sais rien faire, ni sortir ni venir. 8 Et ton serviteur est au milieu de ton peuple, celui que tu as choisi, un peuple si nombreux qu’on ne peut ni le compter ni le dénombrer à cause de son grand nombre. 9 Donne à ton serviteur un cœur qui écoute, un cœur pour gouverner ton peuple, pour discerner entre le bien et le mal ! Car, qui pourra gouverner ton peuple, ce peuple si important ? ».
10 Et fut bonne, cette requête, aux yeux du Seigneur. Oui, Salomon a demandé cette requête.
11 Et Dieu lui dit : « Tu as demandé cette requête et tu n’as pas demandé pour toi de nombreux jours, tu n’as pas demandé pour toi la richesse, tu n’as pas demandé la mort de tes ennemis, mais tu as demandé, pour toi, le discernement pour écouter ce qui est droit. 12 C’est pourquoi, voici : j’agis selon ta requête. Voici, je te donne un cœur sage et intelligent, plus que toutes les personnes qui ont été avant toi et, après toi, aucune personne ne se lèvera comme toi.

Psaume
Le psaume 119, composé au 4ème ou au 3ème siècle avant la naissance de Jésus, est un psaume alphabétique. Il est composé de vingt-deux strophes : tous les huit versets de la première strophe commencent avec la première lettre de l’alphabet, les huit versets de la deuxième strophe avec la deuxième lettre, et ainsi de suite jusqu’à la dernière strophe avec la dernière lettre de l’alphabet hébreu. Au fond : le poète a besoin de tout son alphabet, répété huit fois, pour chanter la parole de Dieu.
Ce matin, on ne va pas lire tout ce psaume, le psaume le plus long du psautier. La liturgie nous permet de savourer, de goûter, au moins quelques versets.
Dans le premier groupe de versets, le poète évoque sa joie, une joie immense : voilà pourquoi il parle de son « héleq », de son sort, de « la part » qu’il a reçue comme son sort, son “héritage”. Eh bien, la part qu’il a reçue c’est… les paroles du Seigneur. Et le verset
successif revient sur ce don de Dieu ; le poète le qualifie comme « la loi » divine. Voilà la traduction habituelle. Mais il faut faire attention : le mot hébreu « torah » n’évoque pas une loi, avec des sanctions et des peines pour les transgresseurs ; le terme hébreu dérive

d’un verbe qui signifie « instruire », « éduquer ». Voilà pourquoi ce mot il faut le traduire par « instruction ». En effet, la « loi » de Dieu est l’ensemble des instructions que Dieu a donné à son peuple afin qu’il sache comment affronter toutes les situations de la vie . En pensant à cette instruction qui sort de la bouche de Dieu, le poète peut dire qu’elle est bonne et qu’elle vaut « plus que des milliers de pièces d’or et d’argent ».
Dans le deuxième groupe de versets, le poète revient sur l’instruction que Dieu lui donne, et il avoue à Dieu : « ton instruction fait mes délices ». Mais, avant d’évoquer l’instruction, il s’arrête un moment sur l’amour et les tendresses maternelles de Dieu. Et sa prière est double : « Que ton amour vienne, à présent, pour me consoler » (v. 76) et « Que viennent à moi tes tendresses maternelles, et je vivrai » (v. 77). Et avec cette deuxième prière, le poète évoque, littéralement, « les entrailles maternelles » de Dieu . C’est grâce aux entrailles maternelles de Dieu que le poète peut vivre.
Dans le troisième groupe de versets, le poète exprime sa réaction à l’amour et à la tendresse que Dieu lui manifeste à travers ses paroles et son instruction. Sa réaction est à deux niveaux. D’abord une réaction d’amour : « J’aime tes volontés » (v. 127). Ensuite une réaction intellectuelle et émotionnelle à la fois : « Je considère justes toutes tes ordonnances, et tout sentier de mensonge je le déteste » (v. 128). Pour celui qui aime Dieu et s’engage en suivant la volonté de Dieu, tout autre chemin, même si habillé de gloire et de succès, est détesté et considéré comme une vraie misère .
Enfin le quatrième groupe de versets. Ici le poète dit son immense surprise devant la parole de Dieu, une parole qui exprime les exigences de Dieu, les projets que Dieu a pour les humains. Le verset s’ouvre avec une exclamation : « Quelles merveilles tes exigences ». Et devant ces exigences surprenantes, la réaction est presque spontanée : « voilà pourquoi ma conscience les observe ». Oui, le poète observe les indications données par Dieu et il se sent, littéralement, « illuminé » par la révélation de la parole divine. En effet, à travers sa parole, Dieu « se révèle » – littéralement, il « s’ouvre » – à nous les humains.
Quant à nous, ce matin, en écoutant ces quatre groupes de verset, nous pouvons nous laisser prendre par ce que l’auteur a vécu et avoué dans son poème (v. 97a). Je vous
propose donc d’intervenir avec le refrain !
         De quel amour j’aime ton instruction, Seigneur !


Psaume 119 (versets 57.72 ; 76-77 ; 127-128 ; 129-130)
 
57 Je l’ai dit, la part qui me revient, Yhwh,
c’est de prendre soin de tes paroles.
72 Bonne, pour moi, est l’instruction qui sort de ta bouche
plus que des milliers de pièces d’or et d’argent.
Refr. :  De quel amour j’aime ton instruction, Seigneur !

76 Que ton amour vienne, à présent, pour me consoler,
comme tu me l’as dit, à moi ton serviteur.
77 Que viennent à moi tes tendresses maternelles, et je vivrai ;
oui, ton instruction fait mes délices.
Refr. :  De quel amour j’aime ton instruction, Seigneur !

127 J’aime tes volontés plus que l’or,
plus que l’or précieux.
128 Je considère justes toutes tes ordonnances,
et tout sentier de mensonge je le déteste.
Refr. :  De quel amour j’aime ton instruction, Seigneur !

129 Quelles merveilles tes exigences,
voilà pourquoi ma conscience les observe.
130 La révélation de tes paroles illumine,
elle donne du discernement aux gens simples.
Refr. :  De quel amour j’aime ton instruction, Seigneur !

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