Un frère pas comme les autres

Un frère pas comme les autres

Ramadan 2014: deuxième semaine

 di Renzo Petraglio

Je reviens, pendant cette semaine, sur les frères de Joseph. La semaine passée, je me suis arrêté sur ces frères qui ne sont pas conscients de l’amour que Jacob a pour eux. Ils pensent que Jacob aime seulement Joseph. Voilà pourquoi ils veulent éliminer Joseph. Mais, parmi ces frères, il y en a un qui prend ses distances :

8 Les frères de Joseph se disent : « Bien que nous soyons plus nombreux, Joseph et son frère sont les préférés de notre père. C’est clair, notre père est dans un égarement manifeste. 9 Tuez Joseph, ou alors éloignez-le dans une terre lointaine. Le visage de votre père sera pour vous seuls, et vous serez, après sa disparition, des gens bien en vue ».

10 L’un d’entre eux dit : « Ne tuez pas Joseph, mais jetez-le dans les profondeurs de la citerne, si vous êtes décidés . Un voyageur de passage le trouvera » (Sourate 12).

 Le verset 10 nous présente donc un frère qui, avec un projet apparemment cruel, veut sauver Joseph. Ce frère, dont le Coran ne dit pas le nom, ne dit rien sur la relation de Jacob envers ses fils ; il ne dit pas s’il est du même avis que ses frères ; il ne critique pas ses frères. Il se limite à envisager une décision différente à propos de Joseph. Et c’est ainsi qu’il empêche à ses frères de tuer Joseph. Avec sa proposition, il prend les distances par rapport à ses frères et il va sauver Joseph de la main des autres.

Cette intervention d’un des frères en faveur de Joseph est racontée aussi dans la Bible :

18 Ses frères voient Joseph de loin. Et, avant qu’il s’approche vers eux, ils préparent sa mort en secret. 19 Et ils se disent entre eux : « Voici venir le maître des rêves. 20 Et maintenant, allez : tuons-le et jetons-le dans une des citernes ! Nous dirons qu’une bête sauvage l’a dévoré. Et nous verrons ce que deviendront ses rêves ». 21 Ruben les entend. Il veut libérer Joseph de leur main, et il dit : « Ne touchons pas à sa vie ». 22 Et Ruben ajoute : « Ne répandez pas de sang ; jetez-le dans cette citerne qui est dans le désert, et ne portez pas la main sur lui ». C’était pour le libérer de

leurs mains et pour le faire revenir vers son père (Genèse 37).

 Devant le récit du Coran et celui de la Bible, je ne peux que penser à des événements qui se sont passés au Burundi. Je pense à des personnes qui, pour le dire avec les mots de la Bible, ont libéré une personne de la main de ceux qui voulaient la tuer. Et, pour sauver cette personne, parfois ces ‘sauveurs’ ont risqué leur vie.

Sauver une vie : cela peut se vérifier dans des conditions de guerre. Mais cela peut se vérifier aussi dans des conditions apparemment moins violentes. Le simple fait de prendre soin d’une personne qui vit dans l’isolement et dans la solitude, le simple fait d’adresser une parole à une personne qui est au bout du souffle et qui n’a plus d’espoir…

Et ma prière, pendant cette semaine, est à Dieu : qu’il puisse m’ouvrir les yeux pour voir la souffrance, la solitude et le désespoir de celles et ceux qui vivent à côté de moi.

 

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