«Qu’est-ce que ressusciter d’entre les morts?» (Mc 9,10)

«Qu’est-ce que ressusciter d’entre
les morts?» (Mc 9,10)

Eucharistie: 1 mars 2015, deuxième dimanche de Carême

Première lecture

La première lecture de ce matin est une page d’un juif, Flavius Josèphe. Vers la fin du premier siècle, lorsque les chrétiens composent les Evangiles, cet écrivain juif écrit un ouvrage imposant, titré « Antiquités juives ». Dans ce livre, Josèphe raconte l’histoire juive, de la création du ciel et de la terre jusqu’à la veille de la guerre des Juifs contre les Romains pendant les années 66-70.

Dans la page que nous allons lire, Flavius Josèphe nous parle de la mort de Moïse1. Dans son récit, le narrateur nous montre comment, à son époque, on lisait le dernier chapitre du Deutéronome (Deut 35) qui évoque la mort de Moïse. La tradition parle de Moïse qui se dirigeait vers une montagne. Et sur cette montagne, lorsqu’il embrasse le grand-prêtre Eléazar et Josué, une nuée se pose sur Moïse et il « disparaît dans un ravin ». La mort de Moïse, un peu comme celle du prophète Elie racontée dans le Deuxième livre des Rois (2 Rois 2,1-11), est donc présentée comme un enlèvement2, fruit de l’intervention de Dieu. Ecoutons.

Des Antiquités juives (4,323-325)

323 Tandis que Moïse s’avançait vers l’endroit d’où il allait disparaître, tout le monde le suivait en larmes. Moïse, d’un signe de la main, ordonnait à ceux qui étaient loin de s’arrêter un peu à l’écart ; il exhortait aussi ceux qui étaient plus près de lui, leur disant de ne pas lui faire un départ plein de larmes en suivant ses pas. 324 Ceux-ci, se décidant à accepter son désir et à lui permettre de quitter la vie à sa guise, s’arrêtent en pleurant ensemble. Seuls les Anciens l’accompagnèrent ainsi qu’Éléazar, le grand prêtre, et Josué, le chef de l’armée. 325 Mais lorsqu’il arriva sur la montagne qu’on appelle Abaris – c’est une hauteur située en face de Jéricho, qui permet d’apercevoir, quand on l’a gravie, la plus belle contrée des Cananéens sur une large étendue -, Moïse congédia les Anciens. Et pendant qu’il embrasse Éléazar et Josué et qu’il s’entretient encore avec eux, une nuée soudain s’étant posée sur lui, il disparaît dans un ravin.   > continua (pdf) 

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1 Une traduction complète des Antiquités juives a été réalisée par R. Harmand dans Flavius Josèphe. Œuvres complètes, traduction en français sous la direction de Th. Reinach, Ed. Leroux, Paris 1900-1932. Pour une traduction plus récente, en cours de publication, cf. Les antiquités juives. Texte, traduction et notes par E. Nodet, Cerf, Paris 1992-. En italien on lira Giuseppe Flavio, Antichità giudaiche. Vol. I-II, a cura di L. Moraldi, UTET, Torino 1998.

2 Cfr. C. Focant, L’évangile selon Marc, Cerf, Paris 2004, p. 335.