Eucharistie: 9 août 2015

«Attiré(e)s par Dieu et
nourri(e)s par lui»

Eucharistie: 9 août 2015

 

Première lecture

Dans le Premier livre des Rois, il y a un long récit (1 Rois 17-19) sur la nourriture. Le narrateur nous parle d’une femme veuve, une femme non-juive, qui donne au prophète Elie de l’eau et du pain. Et Dieu, comme ‘réponse’ à cette générosité, va permettre à cette femme païenne la survie dans toute la période de la famine (17,8-16).

Même dans la page que nous allons écouter ce matin, nous avons le prophète qui sort de la terre d’Israël. Cette fois, il vers le sud, vers le désert du Sinaï. Il laisse sa terre parce que la reine d’Israël – son nom est Jézabel – veut le tuer. Le prophète abandonne sa patrie pour sauver sa vie, mais – au fond de soi-même – il veut aussi abandonner sa vie. Et le narrateur souligne ce contraste intime du prophète, sa volonté de vie et de mort en même temps. Le texte nous dit : il veut « sauver son être » (v. 3), mais en même temps « il demande la mort de son être » (v. 4). Le prophète veut mourir, il demande à Dieu de « prendre son être » (v. 4), puis « il se couche » (v. 5) en attendant sa mort.

Mais une surprise le relève : un messager de Dieu lui fait ouvrir les yeux sur un gâteau et sur un bocal d’eau. Le prophète mange, boit, se couche à nouveau.

Mais Dieu n’accepte pas la résignation du prophète. Il veut un homme qui, malgré sa faiblesse, sache se mettre à nouveau en route. Voilà donc une seconde fois le messager de Dieu. Il lui dit : « Lève-toi ! Mange. Car grand, trop pour toi, le chemin ! » (v. 7).

Et grâce à cette nourriture, Elie pourra aller – un peu comme Moïse dans le désert – à la rencontre de Dieu.

Lecture du Premier livre des Rois (19,3-8)

3 Et Elie, il se lève et va pour sauver son être. Et il vient à Beér Shèba, une localité du royaume de Juda. Il laisse là le jeune qui l’accompagnait. 4 Et lui, il va au désert, le chemin d’un jour. Et il vient, et s’assied sous un arbuste et demande la mort de son être et dit : « Assez, maintenant, Yhwh! Prends mon être ! Car moi-même je ne suis pas meilleur que mes pères ! » 5 Et il se couche et il s’endort sous un arbuste.

Et voici, un messager le touche et lui dit: « Lève-toi et mange ! » 6 Et il regarde, et voici : tout près de sa tête, un gâteau sur des braises et un bocal d’eau. Et il mange et il boit, et il retourne et se couche.

7 Et retourne, le messager de Yhwh, une deuxième fois et il le touche et il dit: « Lève-toi ! Mange. Car grand, trop pour toi, le chemin ! » 8 Et il se lève et mange et boit et il va, dans la force de cette nourriture, quarante jours et quarante nuits, jusqu’au mont d’Elohim, à l’Horéb.

 

Psaume

Le Livre des Rois nous a présenté Elie dans une situation difficile, Elie menacé par Jézabel, la reine d’Israël. Une situation pas trop différente est celle du Psaume 34. Ici le poète évoque David qui, pour échapper à la haine du roi Saül, va vers l’ouest ; il va chercher refuge à Gat, une ville des Philistins. Et à Gat, pour ne pas inquiéter Abimélek le roi de la ville, David se fait passer pour fou.

Quant au poète de notre Psaume, lui aussi a vécu la peur. Il le dit au verset 5, là où il parle des « megourôtai », littéralement « mes terreurs » (v. 5), un mot que nous retrouvons seulement trois fois dans toute la Bible.

Le poète était dans les terreurs, il a cherché Yhwh et Yhwh lui a répondu, il l’a délivré. D’ici sa louange à Dieu : elle va prendre toute sa vie, « en tout temps », « sans cesse » (v. 2). En effet, en Dieu le poète a retrouvé sa fierté au point qu’il peut dire : « En Yhwh mon âme se glorifie » (v. 3).

Mais le poète ne se limite pas à évoquer son expérience. Il sait que cette expérience est – et peut être – l’expérience de chaque pauvre : en écoutant le récit de son expérience, les pauvres « se réjouissent » (v. 3), se sentent solidaires avec lui et lui avec eux. D’ici […]

 

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> Lectures pure l’Afrique … et toute la Terre


Cf. E. Zenger, Psalm 34, dans F.-L. Hossfeld – E. Zenger, Die Psalmen. Bd I, Ps 1-50, Echter, Würzburg, 1993, p. 213.