Avent 2015_IV-semaine

La miséricorde de Dieu fait jaillir la miséricorde aussi dans nos cœurs

(Avent 2015: quatrième semaine)

 

Nous sommes à la dernière semaine de l’avent. Et pendant cette semaine, je veux lire avec toi, chère amie et cher ami, des versets du psaume 112. Il s’agit d’un psaume dit “alphabétique”. En effet, après l’invitation initiale à louer Dieu, la première ligne commence par la première lettre de l’alphabet hébreu, la deuxième ligne avec la deuxième lettre, et ainsi jusqu’à la fin du poème et de l’alphabet. Oui, le poète a besoin de tout l’alphabet pour nous montrer que le monde, tel qu’il est, peut être transformé par ceux et celles qui s’engagent pour la justice et la solidarité avec les marginaux.
Voici la première partie de ce psaume:
1 Louez Ya, intensément !
Heureux et en marche l’homme qui respecte Yhwh
et qui à ses commandements prend un grand plaisir.
2 Courageuse sera sa descendance sur la terre,
la génération des gens droits sera bénie.
3 Prospérité et richesse dans sa maison,
et sa justice subsistera à jamais.
 
4 Quand tout est obscur, il est une lumière qui se lève pour les gens droits :
il est plein de pitié, il est miséricordieux et juste.
5 Bon est l’homme plein de pitié et qui prête sans intérêt,
qui règle ses affaires selon le droit !
6 Il ne vacillera pas, pour toujours,
il restera toujours dans la mémoire, le juste (Psaume 112,1-6).
Dans ces versets, on peut bien voir deux strophes. La première (vv. 1-3) est une double invitation : à louer Dieu et à se mettre en chemin pour accomplir ses commandements. Ces

commandements ne veulent pas provoquer la peur. Ils invitent celui qui respecte Dieu à les accomplir en prenant « un grand plaisir ». Le plaisir de se comporter avec droiture et de voir ses enfants faire de même, le plaisir de savoir que son idéal de justice « subsistera à jamais ».

La deuxième strophe (vv. 4-6) nous donne le portrait de celui qui respecte Dieu : il est l’image vivante de Dieu à l’intérieur de la société où il vit. En effet, il est plein de pitié et miséricordieux (v. 4) : deux mots que la Bible hébraïque utilise toujours pour parler de Dieu et que seulement ici sont appliqués à un homme, le juste. La strophe souligne aussi qu’est-ce que pitié et miséricorde : c’est ouverture aux pauvres, en leur faisant des prêts sans intérêt. En temps de crise et quand tout est obscur, celui qui agit ainsi « est une lumière », un signe d’espoir pour les gens droits. Et même après sa mort, « il restera toujours dans la mémoire, le juste » (v. 6).
Pour plusieurs aspects, ces paroles du psaume me rappellent une page du Coran, dans la sourate 57. D’après cette page, Dieu dit:

25 Nous avons envoyé nos envoyés avec des preuves évidentes.
Par leur intermédiaire, nous avons révélé l’Ecriture.
Nous avons fait descendre la balance, afin que les humains agissent avec justice.
Nous avons fait descendre le fer dans lequel il y a une force dangereuse,
et des profits pour les humains,
pour que Dieu reconnaisse ceux qui, dans le secret, se tiennent à côté de lui et de ses envoyés.
Dieu est très fort et très puissant.
26 Nous avons envoyé Noé et Abraham
et nous avons confié à leur descendance la prophétie et l’Ecriture.
Certains parmi eux ont suivi le droit chemin, beaucoup d’autres furent méchants.
27 Ensuite, sur leurs traces, nous avons envoyé nos autres envoyés
et nous avons envoyé Jésus, fils de Marie, à qui nous avons confié l’Evangile.
Et nous avons fait naître dans le cœur de ceux qui l’ont suivi compassion et miséricorde
28 Ô vous qui croyez ! Respectez Dieu et croyez à son envoyé,
afin qu’il vous accorde deux parts de sa miséricorde,
une lumière grâce à laquelle marcher et son pardon.
Dieu est pardonneur et très miséricordieux (Le fer / Sourate 57,25-28).

Un peu comme le psaume, cette page du Coran souligne la bonté de Dieu. Dieu nous adresse sa parole, à travers l’Ecriture, à travers les prophètes, et aussi à travers la vie concrète sur la terre. C’est à nous d’en faire, comme dans le cas du fer, un bon usage. A travers ses dons, Dieu nous manifeste sa miséricorde. Et cette miséricorde – qui nous est manifestée en particulier en Jésus fils de Marie et dans l’Evangile – doit se concrétiser aussi dans notre vie de tous les jours. Nous devons être un peu comme le personnage centrale du psaume : « il est plein de pitié, il est miséricordieux et juste » (Psaume 112,4). Nous devons permettre que jaillissent, dans notre comportement, « compassion et miséricorde » (Sourate 57,27), ces dons que Dieu fait naître dans le cœur de celles et ceux qui suivent Jésus et son Evangile.

Voilà comment vivre ce Noël et les jours qui viendront. Nous voulons nous engager ensemble. A toi, mon amie, mon ami, une accolade de tout cœur

Renzo

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