Eucharistie: 21 février 2016

«Guide-moi dans un sentier de droiture» (Ps 27,11)

 

Eucharistie: 21 février 2016

Première lecture

Dans le livre de la Genèse, nous allons lire une narration très originale : celle de Dieu qui promet une descendance à Abram et qui fait alliance avec lui.

Il y a d’abord (vv. 5-6) une promesse : une descendance nombreuse comme les étoiles du ciel. Et la réaction d’Abram est immédiate: « Abram eut confiance en Yhwh, et pour cela Yhwh le considéra comme juste» (v. 6). Abram est juste dans la mesure où il met sa confiance en Dieu. C’est la foi, et seulement la foi, à mettre Abram dans une juste relation avec Dieu.

La suite du texte nous présente l’alliance que Dieu fait avec Abram. En français, le mot “alliance” peut évoquer un accord : deux personnes s’engagent à se comporter d’une certaine façon. Dans l’antiquité, il y avait un rituel pour conclure un accord. On coupait en deux parties un animal. On mettait les deux moitiés une en face de l’autre. Ensuite, les deux personnes passaient entre les deux moitiés de l’animal en disant : si je ne respecte pas cet engagement, que mon avenir soit comme celui de cette bête coupée en deux.

Dans notre récit, le rituel pour conclure l’alliance est un peu semblable. Le narrateur dit qu’Abram vient avec des animaux, il les coupe en deux et place « les moitiés l’une en face de l’autre » (v. 10). Il y a aussi des oiseaux rapaces qui descendent sur les animaux tués et coupés en deux, et Abram les chasse. Mais le narrateur prend ses distances par rapport au rituel. Il ne fait pas passer Abram entre les bêtes tuées. Seulement un four fumant et une torche de flammes passent entre les animaux partagés (v. 17). A travers les images du four et de la torche, le narrateur veut évoquer Dieu. C’est donc seulement Dieu qui s’engage dans l’alliance avec Abram et qui, pour ainsi dire, sera maudit s’il ne la respectera pas.

Et Abram ? Devant cet engagement unilatéral de Dieu, Abram ne peut que rester surpris. La

décision prise par Dieu, c’est une décision qu’Abram ne peut même pas imaginer. Voilà pourquoi le narrateur, en évoquant Dieu qui prend cette décision, nous dit : « Et il advient : au coucher du soleil, un profond sommeil tombe sur Abram » (v. 12). Dans cette phrase, le détail du sommeil est fondamental. En effet, le mot hébreu ‘tardemah’ évoque un sommeil spécial. C’est le sommeil à la fin duquel la personne se réveille devant une réalité imprévue et inimaginable, totalement surprenante. La Genèse avait déjà utilisé le même mot pour parler du sommeil de l’homme quand Dieu met à côté de lui… la femme (Gn 2,21).

Et dans la page de ce matin, le sommeil sera suivi d’un réveil surprenant : le don d’une terre à Abram et à ses descendants.

Du livre de la Genèse (15,5-12.17-18)

5 Yhwh fit sortir Abram dehors. Il lui dit : « Regarde vers le ciel et compte les étoiles si tu peux les compter ». Puis il lui dit : « Telle sera ta descendance ». 6 Abram eut confiance en Yhwh, et pour cela Yhwh le considéra comme juste.

7 Il lui dit : « C’est moi Yahvéh qui t’ai fait sortir d’Our en Babylone pour te donner ce pays en possession ». 8 Et Abram dit : «Yhwh Seigneur, comment pourrai-je savoir que j’en prendrai possession ? 9Yhwh lui dit : «Amène-moi une jeune vache de trois ans, une chèvre de trois ans, un bélier de trois ans, une tourterelle et une jeune colombe ». 10Abram amène ces animaux. Il les coupe en deux et il place les moitiés l’une en face de l’autre. Mais il ne coupe pas les oiseaux. 11 Des oiseaux rapaces descendent sur les cadavres des animaux, mais Abram les chasse.

12Et il advient: au coucher du soleil, un profond sommeil tombe sur Abram; une terreur, une obscurité grande tombe sur lui.  […]

 

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