Ramadan 2016: deuxième semaine

La douceur de Dieu, une douceur qui se manifeste

Ramadan 2016: deuxième semaine

 di Renzo Petraglio

La sourate 22 porte le titre « Al-Hajj », c’est-à-dire « Le pèlerinage ». En effet, une section de la sourate (vv. 25-37) parle du pèlerinage. Mais toute la sourate évoque la pureté, la prière, l’humilité et l’inconditionnelle adhérence à Dieu et à son appel, et ceci pour donner plénitude de sens au pèlerinage.

Quant à moi, pendant cette semaine, j’aimerai lire avec toi une section de cette sourate : elle nous montre les caractéristiques de Dieu, « celui qui efface nos fautes et qui aime pardonner ». C’est ce que je lis à la fin du verset 60. Et les versets suivants en sont, pour ainsi dire, un commentaire :

61 Il en est ainsi, parce que Dieu fait pénétrer la nuit dans le jour

et fait pénétrer le jour dans la nuit.

Dieu est celui qui entend et celui qui voit parfaitement.

62 Et il en est ainsi parce que Dieu est la vérité même,

alors que ce qu’ils invoquent en dehors de Lui est le faux.

Dieu est le Très-Haut et le Très-Grand.

63 N’as-tu pas vu que Dieu fait descendre l’eau du ciel grâce à laquelle la terre devient verte ?

Dieu est Doux, parfaitement Connaisseur.

64 A lui ce qui est dans des cieux et la terre.

Dieu est le seul qui suffit à lui-même, et qui est digne de louange (Sourate 22,61-64).

Cette page du Coran nous présente Dieu avec des termes différents : il est celui qui entend et

qui voit parfaitement (v. 61), il est la vérité même, il est le Très-Haut et le Très-Grand (v. 62), il est Doux, parfaitement Connaisseur (v. 63), il est le seul qui suffit à lui-même et qui est digne de louange (v. 64). A côte de ces données, le texte évoque des actions qui nous permettent de découvrir la bonté et la douceur de Dieu. La première de ces actions, nous pouvons la constater dans la succession des jours et des nuits : « Dieu fait pénétrer la nuit dans le jour et fait pénétrer le jour dans la nuit » (v. 61). Mais il y a aussi le don de la pluie : essaie, ma chère, mon cher ami, de penser au Burundi… si la saison des pluies arrive en retard ou si elle n’arrivait pas… Et bien, le Coran nous parle de la pluie comme un don de Dieu : « N’as-tu pas vu que Dieu fait descendre l’eau du ciel grâce à laquelle la terre devient verte ? » (v. 63). Voilà des signes qui nous permettent de découvrir Dieu. Au contraire, ce que les personnes « invoquent en dehors de Lui est le faux » (v. 62). Nous ne devons donc pas prendre leur exemple.

 

Ce même regard sur Dieu et sur ses interventions dans la création me rappelle une page que je lis dans les psaumes. La voici :

5 Grand est notre Seigneur et plein de force, son intelligence est infinie.

6 Soulage les humbles, Seigneur, et abaisse les méchants jusqu’à terre.

7 Chantez pour le Seigneur avec reconnaissance, célébrez notre Dieu sur la cithare ;

8 c’est lui qui couvre les cieux de nuages,

qui prépare la pluie pour la terre et fait pousser l’herbe sur les montagnes ;

9 c’est lui qui donne la nourriture au bétail et aux petits du corbeau quand ils crient.

10 Il n’apprécie pas les prouesses du cheval, il n’a pas d’intérêt pour les exploits du coureur,

11 mais s’intéresse, le Seigneur, à ceux qui le respectent, à ceux qui espèrent en sa fidélité

(Psaume 147).

 

Dans cette page, la douceur de Dieu nous pouvons la constater dans le fait qu’il soulage

les humbles et prépare la pluie qui permet la vie de toute la création. Dieu est sensible aussi aux cris des petits du corbeau. A plus forte raison, il s’intéresse à celles et ceux qui espèrent dans son « hèsèd » (v. 11), un mot hébreu qui désigne, en même temps, la fidélité, la délicatesse, la douceur de Dieu. Nous pouvons donc, toi ma chère, toi mon cher ami, mettre notre espoir en lui. Et, quand la pluie arrive arroser nos terres, quand l’aube vient nous réveiller et quand le jour commence à décliner et nous invite au repos, nous pouvons – avec la création toute entière – chanter à Dieu, chanter à Dieu notre reconnaissance. Et on sera ensemble, toi et moi, dans une accolade de tendresse.


Cf. Le Coran. L’Appel. Traduit et commenté par A. Chouraqui, Laffont, Paris, 1990, p. 657.

 

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