Eucharistie 10 juillet 2016
«Le voyant, il fut pris aux entrailles» (Lc 10,33)
Eucharistie: 10 juillet 2016
Première lecture
En grec, le cinquième livre de l’Ancien Testament a été appelé « Deutéronome », c’est-à-dire « Deuxième loi ». En réalité, ce livre est une relecture de la loi, des commandements et aussi de toute la révélation de Dieu à Israël dans le désert, avant l’entrée dans la terre promise. Et c’est une relecture à la lumière de l’expérience de l’exil à Babylone au sixième siècle. L’expérience de la destruction de Jérusalem et de l’exil explique pourquoi, à la fin du livre, Moïse évoque le bonheur de l’alliance de Dieu, mais aussi les conséquences négatives si on y est infidèle. C’est le schéma qu’on retrouve dans les traités d’alliance d’un souverain avec son vassal : le souverain annonce bénédiction et malédiction selon que ce qui est stipulé est accompli ou non.
Dans notre page, Moïse rappelle au peuple que Dieu parle du « commandement » (v. 11) et de la « parole » (v. 14). Le mot commandement évoque l’idée d’un ordre qu’il faut exécuter. Au contraire, le mot parole souligne que la Loi est une révélation, le lieu de rencontre, face à face, de Dieu avec son peuple. Et cette parole est « dans ta bouche et dans ton cœur, pour la mettre en pratique » (v. 14). Dans ton cœur, dans ta conscience !
Enfin, dans les derniers versets, toujours en évoquant la parole de Dieu, Moïse met le peuple devant le choix fondamental : fidélité ou infidélité à Dieu. La fidélité ouvre à la vie, l’infidélité à la mort. Le choix est donc entre une vie bonne, heureuse, bénie, ou une existence sous le signe de la mort. Mais ce choix n’est pas seulement entre obéissance ou désobéissance aux commandements. Ecouter les commandements c’est, d’abord, « aimer le Seigneur ton Dieu » (v. 16).
Du livre du Deutéronome (30,10-19)
Moïse disait au peuple :
10 Écoute la voix de Yhwh ton Dieu, pour prendre soin de ses commandements et ses
prescriptions inscrits dans ce livre de la Loi, et tu reviendras vers Yhwh ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme. 11 Oui, ce commandement que je t’ordonne aujourd’hui n’est pas au-delà de tes moyens ni hors de ton atteinte. 12 Il n’est pas dans les cieux, lui, pour que tu dises : « Qui montera pour nous aux cieux, et le prendra pour nous et nous le fera entendre, et nous le mettrons en pratique ? » 13 Il n’est pas de l’autre côté de la mer, lui, pour que tu dises : « Qui passera pour nous vers l’autre côté de la mer, et le prendra pour nous et nous le fera entendre, et nous le mettrons en pratique ? » 14 Car la parole est près de toi, intensément près. Elle est dans ta bouche et dans ton cœur, pour la mettre en pratique.
15 Vois, je mets devant toi, aujourd’hui, la vie et le bien, la mort et le mal. 16 Si tu écoutes les commandements de Yhwh ton Dieu que je te prescris aujourd’hui – aimer Yhwh ton Dieu, en allant sur ses chemins et en gardant ses commandements, ses prescriptions et ses règles – tu vivras et tu te multiplieras, et Yhwh ton Dieu te bénira dans le pays où tu entres pour en prendre possession.
17 Mais si ton cœur se détourne, si tu n’écoutes pas et si tu te laisses entraîner à te prosterner devant des dieux autres et tu les sers, 18 je vous déclare aujourd’hui que vous disparaîtrez, vous disparaîtrez certainement, et vous ne prolongerez pas vos jours sur la terre où tu vas entrer pour en prendre possession en passant le Jourdain.
19 Je prends à témoin, aujourd’hui, contre vous les cieux et la terre : la vie et la mort j’ai mis devant toi, la bénédiction et la malédiction. Et tu choisiras la vie, afin que tu vives, toi et ta descendance.
Psaume
Le psaume 69 a connu une histoire complexe. Il a été composé comme une prière d’un prisonnier ou d’une personne menacée par les puissants (v. 5). Ensuite, sous l’influence du journal intime de Jérémie, on a fait du psaume une lamentation prophétique d’un homme fidèle à Dieu, un homme qui s’engage pour un vrai culte à Dieu, mais qui à cause de ça est refusé par les siens (vv. 8-13 et 20-22). […]
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