Avent 2016-2semaine
Une parole d’en haut: elle fait naître l’espoir
(Avent 2016 : deuxième semaine)
Cette semaine, je veux me laisser prendre par le psaume 130. Toi, chère amie, toi mon ami, tu vas peut-être me demander : pourquoi, Renzo ? Pourquoi ce psaume qu’on chante et qu’on prie surtout devant la mort, la mort de nos proches ? Et ma réponse est très simple : si ce psaume peut m’encourager devant la mort d’une personne aimée, il peut m’encourager dans toutes les autres moments de douleur, devant toute peine, devant chaque expérience qui peut me pousser vers la résignation.
Voici d’abord une traduction du psaume :
1 Chant des montées.
Des profondeurs je t’appelle, Yhwh!
2 Seigneur, écoute ma voix,
que tes oreilles soient attentives à la voix de mes appels à la pitié !
3 Si tu décidais de prendre en considération les torts, Yah,
Seigneur, qui pourra se tenir debout ?
4 Oui, avec toi (est) le pardon, pour que tu sois profondément aimé.
5 J’espère en Yhwh,
mon âme espère
et sur sa parole j’attends.
6 Mon âme (est) vers Yhwh plus que les veilleurs vers le matin,
encore plus que les veilleurs vers le matin,
7 Attends, Israël, vers Yhwh.
Oui, avec Yhwh est l’amour,
et en abondance avec lui la libération.
8 Et lui, il libérera Israël de tous ses torts (Psaume 130).
Déjà à une première lecture, le poème montre sa structure : une première strophe aux versets 1-4 et une seconde aux versets 5-8. La première strophe est un dialogue entre le poète et Dieu, Dieu appelé Yhwh ou, avec un nom encore plus intime, Yah. Le poète est angoissé ; il est menacé par des eaux profondes qui se jettent sur lui et desquelles il n’est pas en mesure de se libérer. Mais il ne cède pas à la résignation, il lance son appel à Dieu, un appel plein de confiance : Dieu existe et il écoute celles et ceux qui lui demandent de l’aide. Dans la suite du dialogue, le poète comprend pourquoi il se trouve dans cette situation. Ses « torts », ses infidélités envers Dieu pèsent sur lui et risquent de l’anéantir. Mais, heureusement, Dieu est le Dieu du pardon, et à Dieu qui me pardonne je ne peux que répondre avec l’amour.
Dans la seconde strophe, le poète réfléchit sur l’appel au pardon qu’il a adressé à Dieu. Son appel à Dieu est un acte d’espoir. Il espère, et son espoir jaillit au plus profond de soi-même, de son «âme». Il espère et son attitude est celle d’une personne qui attend, il attend comme un veilleur et encore plus qu’on veilleur. Sa certitude, celle qui lui donne la force d’affronter la situation, est que Dieu écoute son appel – un appel qui naît du profond – et lui répond : même dans l’obscurité et l’abandon, Dieu lui montre qu’il n’est pas seul. Et en terminant son poème, le poète invite Israël – et aussi chaque lectrice et chaque lecteur – à vivre l’espoir en Dieu, à attendre « sur sa parole », à vivre avec le Seigneur. Car «avec Yhwh est l’amour, et en abondance avec lui la libération».
En lisant ce psaume, je fais – et tu peux faire comme moi et avec moi – une expérience très concrète : celle de la parole, la parole de Dieu, comme source d’espoir.
D’autre part, le Coran aussi atteste que la parole de Dieu fait naître l’espoir. En effet, je lis :
«15Seuls croient en nos signes ceux qui, quand on les leur rappellent, tombent prosternés,
exaltent – par la louange – la transcendance de leur Seigneur, et se dépouillent de tout orgueil,
16 ceux qui s’arrachent à leurs lits pour invoquer leur Seigneur
avec un profond respect et espoir en lui,
ceux qui donnent aux autres une partie de ce que nous leur avons accordé.
17 Nul ne sait combien grande sera la joie que je prépare en récompense de ce qu’ils faisaient»
(Sourate 32).
Oui, les signes de Dieu évoqués dans le Coran, comme la parole de Dieu témoignée dans la Bible, font naître en nous l’espoir : ils nous arrachent de nos lits et, surtout, de notre résignation. Voilà comment nous pouvons trouver la force de vivre notre solidarité avec les autres, la solidarité et l’espoir. Nous pouvons faire comme le poète du psaume qui a trouvé la force de communiquer aux autres son espoir, sa volonté de vivre avec le Seigneur: «Attends, Israël, vers Yhwh. Oui, avec Yhwh est l’amour».