Eucharistie, 26 février 2017
Confions-nous au Seigneur, pleine confiance
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Eucharistie, 26 février 2017
Première lecture
L’an 587, les Babyloniens détruisent Jérusalem. Quant aux Juifs déportés à Babylone, ils ont l’impression d’être, désormais, abandonnés. Assis au bord des fleuves de Babylone, ils pleurent en se souvenant de Jérusalem. Ils pleurent, ils ne peuvent plus chanter. En effet, dans ces conditions, « comment chanter un chant de Yhwh? » (Ps 137,4).
Mais, parmi les exilés, un prophète prend la parole. C’est le prophète dont le message a été conservé dans le livre d’Isaïe, dans les chapitres 40-55. Ces chapitres, on les appelle “Livre de la consolation”, parce qu’ils commencent avec les mots : « Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu » (Is 40,1). Et en hébreu, ‘consoler’ ou ‘réconforter’ ne signifie pas dire des paroles de consolation ; le verbe signifie ranimer la respiration, permettre à une personne de retrouver le souffle de la vie .
Dans la page de ce matin, le prophète rappelle d’abord la critique que la ville de Jérusalem adresse à Dieu. Comme une femme abandonnée, la ville déclare : « le Seigneur m’a oubliée ! ».
Mais Dieu réagit en parlant de son amour pour la communauté, un amour tel, qu’il dépasse tout amour humain, y compris l’amour maternel . Dieu se comporte comme un fiancé qui grave dans la peau de sa main le nom de sa promise. Dieu voit la ville détruite, un peu comme nous avons vu nos quartiers détruits il n’y a pas trop longtemps. Dieu a nostalgie de sa ville et va donner à ses habitants la force de la reconstruire. Et encore plus : l’amour de Dieu pour sa communauté va devenir la vraie source de la vie pour Israël… et pour nous aussi.
Du livre d’Isaïe (49,14-16)
14 Sion disait : « Yhwh m’a abandonnée,
le Seigneur m’a oubliée ! »
15 Mais Yhwh répond :
« Est-ce qu’une femme oublie
le bébé qu’elle allaite ?
Est-ce qu’elle cesse d’éprouver de la tendresse
pour l’enfant qu’elle a porté dans son ventre ?
Même si elle l’oubliait,
moi je ne t’oublierai jamais.
16 Vois, j’ai écrit ton nom sur la paume de mes mains
et tes murailles détruites sont constamment devant mes yeux ».
Parole du Seigneur.
Psaume
Le Psaume 62 nous met devant les yeux la situation d’un exilé à Babylone . Comme beaucoup de personnes qui ont dû laisser nos quartiers et se sont trouvées dans un milieu parfois très peu accueillant, le poète du psaume vit une situation difficile. Il est sans protection et il se sent menacé par des personnes capables de se ruer sur lui « pour l’abattre comme un mur qui penche ou comme une clôture qui s’effondre » (v. 4). Il sait aussi que des personnes – bien qu’apparemment correctes – au fond d’elles-mêmes le maudissent.
Et Dieu, l’Elohim que le poète mentionne plusieurs fois (vv. 2.6.8.8.9) ? Le poète l’avoue dans la première et dans la deuxième strophe : « il est mon rocher et mon salut » (vv. 3.7). Voilà pourquoi il n’a pas besoin de prier Dieu, de lui demander quoi que ce soit. Il peut s’abandonner à Dieu en toute confiance, sans dire un mot : « devant Elohim, silence est mon âme » (v. 2 ; cf. v. 6). Et, s’abandonnant à Dieu, il est sûr : « je ne vacillerai pas abondamment » (v. 3) .
Enrichi par cette expérience, le poète peut – dans la troisième strophe (vv. 8-9) – s’adresser au peuple, à ses compagnons d’exil et aux Babyloniens. Il les invite à mettre leur confiance en Dieu, « en tout temps » et à lui confier « les préoccupations » de leur cœur. Enfin, dans cette même strophe, celui que le poète qualifiait comme « mon refuge » (v. 8), devient le refuge de toutes et de tous les croyants. En effet, le poète écrit : « Elohim est pour nous un refuge ». Et cette déclaration va devenir un motif important sur lequel réfléchir.
Quant à nous, ce matin, laissons-nous prendre par l’invitation que ce poète nous adresse. Voilà pourquoi nous pourrons intervenir, à la fin de chaque strophe, avec ce refrain :
Elohim est pour nous un refuge ;
à lui nous voulons nous abandonner pleine confiance.
Psaume 62 (versets 2-3. 6-7. 8-9)
2 Vraiment, devant Elohim, silence est mon âme,
de lui vient mon salut.
3 Vraiment, lui, il est mon rocher et mon salut,
mon lieu sûr ; je ne vacillerai pas abondamment.
Refr. : Elohim est pour nous un refuge ;
à lui nous voulons nous abandonner pleine confiance.
6 Vraiment, pour Elohim, fais silence, mon âme,
car de lui vient mon espoir !
7 Vraiment, lui, il est mon rocher et mon salut,
mon lieu sûr ; je ne vacillerai pas.
Refr. : Elohim est pour nous un refuge ;
à lui nous voulons nous abandonner pleine confiance.
8 Auprès d’Elohim est mon salut et ma gloire ;
le rocher de ma force, mon refuge est en Elohim.
9 Mettez votre confiance en lui en tout temps, vous, le peuple !
confiez-lui les préoccupations de votre cœur :
Elohim est pour nous un refuge.
Pause de réflexion.
Refr. : Elohim est pour nous un refuge ;
à lui nous voulons nous abandonner pleine confiance.
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