Eucharistie : 5 mars, 1er dimanche de Carême

Le carême : une prise de conscience, une nouvelle orientation

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Eucharistie : 5 mars, 1er dimanche de Carême

Première lecture

La première lecture de ce matin nous propose deux pages du livre de la Genèse. Dans la première (2,7-9), le narrateur, qui écrit neuf ou dix siècles avant la naissance de Jésus, nous parle de l’origine de l’être humain. Le terme hébreu est « ’Adam », qui signifie terrestre, humain ; et ce mot est apparenté à « ’adamah », terre. Avec ce choix, le narrateur nous présente l’être humain comme fragile, lié à l’humus, à la terre.

Le deuxième détail de la narration est le verbe « façonner ». En hébreu, ce verbe qualifie l’action du potier, celui qui donne forme à ses objets en modelant et en caressant la terre, l’argile. A travers ce verbe, le narrateur nous présente donc l’être humain dans sa faiblesse, vraie poussière, mais une faiblesse aimée et caressée par Dieu.

Toujours dans la première page, le narrateur nous présente l’humain comme animé par « un souffle de vie ». C’est un souffle que Dieu nous donne et que Dieu seul possède, un souffle qui permet à l’humain de se comprendre et de s’orienter dans sa vie.

Enfin, dans cette même page, nous avons Dieu qui prend soin de l’humain et qui plante un jardin et qui fait pousser, pour l’humain, « tout arbre beau à voir et bon pour la nourriture » (v. 9). Et parmi ces arbres, il y a aussi « l’arbre de la connaissance du bien et du mal », donc l’arbre qui nous oriente dans nos décisions.

Sur cet arbre revient la page suivante dans le livre de la Genèse (3,1-7). Ici, autour de l’arbre, il y a trois personnages : l’homme, la femme et le serpent. Avec ces trois personnages, le narrateur a devant ses yeux les temples du paganisme qui existaient à son temps : des temples des idoles, des fausses divinités. Dans ses temples, Astarte, la déesse de la fertilité, ou bien le dieu Baal, étaient servis par des femmes. Et il y avant aussi des représentations du serpent comme signe séducteur.

Quant au narrateur, il revient sur ces images. Il mentionne le serpent séducteur. Et ce serpent veut donner une image négative de Dieu, Dieu comme celui qui ne permet pas à l’humain de manger l’aucun arbre du jardin. La femme réagit et précise : on peut manger des fruits des arbres. Mais à propos de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu nous a dit : « Vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez pas, sinon vous mourrez » (v. 3).

C’est à ce moment que le séducteur intervient en présentant une caricature de Dieu, un Dieu jaloux : 

« Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme Elohim, les Elohim qui connaissent le bien et le mal » (v. 5). Quant à la femme, elle accepte cette explication qui la pousse à voir différemment l’arbre en question : au lieu d’accepter l’arbre comme un guide dans la vie, dans le choix entre le bien et le mal, elle veut décider elle-même – à la place de Dieu -quel est son bien et son mal. En plus, trompée par le séducteur, la femme voit l’arbre comme « désirable l’arbre, pour avoir du succès » (v. 6). Et elle en mange et en donne aussi à l’homme à

Du livre de la Genèse (2,7-9 et 3,1-7)

27 L’être humain terrestre, Yhwh Elohim le façonne poussière de la terre. Puis il souffle dans son nez un souffle de vie, et l’être humain terrestre devient un être vivant. 8 Et plante, Yahvéh Elohim, un jardin en Eden, vers l’est. Et là, il met l’être humain terrestre qu’il avait façonné. 9 Et de la terre fait pousser, Yhwh Elohim, tout arbre beau à voir et bon pour la nourriture. Et, au milieu du jardin, il place l’arbre de vie et l’arbre de la connaissance du bien et du mal.

31 Or le serpent était rusé, plus que tous les animaux des champs que Yhwh Elohim avait faits.

Et il dit à la femme : « Vraiment, oui, Elohim a dit : “Vous ne mangerez d’aucun arbre du jardin” ».

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