Eucharistie : 25 juin 2017

Sacré-Cœur de Jésus

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Eucharistie, 25 juin 2017

Première lecture

La première lecture est une page du Deutéronome. Et, comme dimanche passé, nous sommes à l’intérieur d’un long discours (Deut 4,44-26,19) que Moïse, pendant la traversée du désert, adresse au peuple.
Dans la page de ce matin, l’accent est sur Israël comme peuple choisi et saint. Le fait d’être « choisi » par Dieu fait d’Israël un peuple « saint ». Le terme « saint », « qadosh » en hébreu, signifie « totalement différent » et, surtout, en relation intime avec Dieu. Cette relation à Dieu fait d’Israël un peuple séparé, totalement différent par rapport aux autres peuples qui ont d’autres divinités et d’autres cultes. Toujours dans le même verset, Israël est présenté comme « segullâh », c’est-à-dire comme « le bien le plus précieux » pour Dieu. Et ce mot exprime l’affection spéciale que Dieu a pour son peuple.
L’idée d’une relation intime de Dieu avec son peuple est soulignée aussi dans les versets suivants. Dans ces versets, le discours de Moïse revient sur le verbe « choisir ». Mais à ce verbe l’auteur ajoute deux termes qui expriment des sentiments très profonds et intenses : s’attacher et aimer : « Yahvéh s’est attaché à vous ». Et ce même verbe, l’auteur l’utilise aussi pour parler de la passion, de l’attachement d’un homme par rapport à une femme (Deut 21,11). Quant au verbe aimer, l’auteur l’utilise avant d’évoquer l’engagement de Dieu pour libérer son peuple : « Yahvéh vous aime et il prend soin du serment qu’il a fait à vos pères ». Dans cette phrase, qui souligne la constance de Dieu dans son amour et ses promesses pour Israël, nous avons le verbe « shamar » qui signifie « prendre soin ». Et ce verbe reviendra encore deux fois dans la page de ce matin. En effet, l’auteur l’utilise encore dans le verset suivant en parlant de Dieu, Dieu « qui prend soin de son alliance et de sa fidélité ». Mais dans la suite du discours de Moïse, ce même verbe est utilisé pour parler de la réaction des israélites, « ceux qui l’aiment et qui prennent soin de ses commandements ». Et la page se termine avec une exhortation construite sur le même verbe : « Prends donc soin du commandement ».
Comme l’expression « prendre soin », aussi le verbe « aimer » est utilisé pour évoquer non seulement l’action de Dieu mais aussi la réponse des israélites, celles et ceux qui sont fidèles à la parole de Dieu : ces israélites sont « ceux qui l’aiment et qui prennent soin de ses commandements ». L’attitude opposée est exprimée avec le verbe « détester » que l’auteur utilise deux fois, une au pluriel, l’autre au singulier, dans le verset 10.
Quant à nous, évitons de faire ce choix négatif de détester et de refuser Dieu ! Au contraire, accueillons l’exhortation terminale que le texte adresse aux israélites et aussi à chacune et à chacun de nous ce matin : « Prends donc soin du commandement, des lois et des règles que je te donne aujourd’hui, pour les mettre en pratique ».

Lecture du livre du Deutéronome (7,6-11)

Moïse disait au peuple :

6 « Tu es un peuple saint pour Yhwh ton Dieu : Yhwh ton Dieu t’a choisi pour devenir le peuple qui est son bien le plus précieux parmi tous les peuples de la terre.
7 Si Yhwh s’est attaché à vous et il vous a choisis, ce n’est pas parce que vous étiez un peuple plus nombreux que tous les autres. En fait, vous êtes le plus petit de tous les peuples ; 8 mais Yhwh vous aime et il prend soin du serment qu’il a fait à vos pères. Voilà pourquoi Yhwh vous a fait sortir, d’une main forte ; voilà pourquoi il t’a libéré de la maison des esclaves et de la main du pharaon, le roi d’Egypte.
9 Tu sauras donc que Yhwh ton Dieu est Dieu, le Dieu digne de confiance, celui qui prend soin de son alliance et de sa fidélité – durant mille générations – envers ceux qui l’aiment et qui prennent soin de ses commandements. 10 Mais à ceux qui le détestent, il leur donne ce qu’ils méritent en les faisant périr. Non, il ne tarde pas à agir envers celui qui le déteste ; il lui donne ce qu’il mérite.
11 Prends donc soin du commandement, des lois et des règles que je te donne aujourd’hui, pour les mettre en pratique.

Psaume

Avec le psaume 103, nous sommes au cinquième ou au quatrième siècle. L’exil à Babylone est terminé depuis longtemps et les prophètes vécus après l’exil ont fréquemment insisté sur l’amour et la compassion que Dieu a pour nous. Et maintenant, avec le psaume 103, c’est

un poète qui revient sur Dieu qui nous aime et nous pardonne.
Quant à nous, ce matin nous allons lire quatre strophes de ce psaume. La première (vv. 1-2) est une invitation à « bénir » Dieu, donc à le louer, à le chanter, à le remercier. Cette invitation, répétée trois fois, le poète ne l’adresse pas aux autres. Il l’adresse à soi-même, à son « âme ». C’est une invitation à chanter à pleine voix, à pleine gueule et de toutes ses entrailles. Et cette exhortation naît du fait que Dieu intervient dans notre vie avec ses bienfaits. Voilà pourquoi, en terminant sa strophe, le poète dit à son âme : « n’oublie aucun de ses bienfaits ! ».
La deuxième strophe (vv. 3-4) évoque d’abord notre fragilité humaine, nos fautes, nos maladies, nos expériences de la mort. A tout ça, Dieu répond avec le pardon, la guérison, avec son amour, sa tendresse. Dans cette strophe, le poète insiste sur les actions de Dieu avec quatre phrases : Dieu est celui qui pardonne, qui guérit, qui libère, qui couronne d’amour. Toutes ces actions ne font que manifester les deux caractéristiques fondamentales de Dieu, son amour et sa tendresse, littéralement – en hébreu – ses entrailles maternelles.
Dans la troisième strophe (vv. 6-7), le poète évoque l’expérience fondamentale de l’exode : à travers Moïse, Dieu a libéré son peuple de l’esclavage en Egypte. Et cette intervention de Dieu est, pour le poète, le modèle de toutes les autres interventions de Dieu : Dieu qui libère celles et ceux qui étaient exilé(e)s à Babylone, Dieu qui s’engage pour la justice et « défend le droit de tous les opprimés » (v. 6).
Enfin, dans la dernière strophe (vv. 8.10), le poète applique à la situation actuelle les expériences du passé.  Dieu qui, dans le passé, a pardonné à son peuple et ne l’a pas châtié en mesure de ses infidélités, Dieu « n’agit pas envers nous selon nos errements, il ne nous rend pas selon nos fautes » (v. 10). C’est ainsi que Dieu apparaît tel qu’il est : « Plein de tendresse et bienveillant, lent à la colère et riche d’amour » (v. 8). […]

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