Avent 2017 – deuxième semaine
Aaron « devait enseigner les exigences de Dieu et illuminer Israël par sa loi » (Siracide 45,17)
(Avent 2017 : deuxième semaine)
Pendant cette deuxième semaine, je veux prendre mon temps pour réfléchir sur une page qu’on lit très rarement. C’est une page d’un livre titré « Sagesse de Jésus fils de Sirac » ; d’ici l’expression habituelle « Siracide ». L’auteur du livre est un umushingantahe juif, un sage engagé pour la formation des jeunes. Et, pour les jeunes de son temps, le Siracide écrit ce manuel de sagesse. Dans la partie finale de son livre, le Siracide nous présente les grands personnages de la Bible, depuis les temps de Noé et jusqu’à son temps, environs les années 180 avant la naissance de Jésus. Parmi ces nombreux personnages, il y a évidemment Moïse et Aaron auxquels le Siracide consacre une grande partie du chapitre 45. De ce récit, qui nous a été conservé dans sa langue originale en hébreu et aussi dans sa traduction en grec, voici une petite section :
15 Moïse confia à Aaron la charge du service du Seigneur,
en lui versant de l’huile sur la tête, comme signe qu’il appartenait à Dieu.
C’était – pour Aaron et pour sa descendance – une alliance éternelle,
valable aussi longtemps que durera le ciel.
Ils devaient servir le Seigneur et exercer, pour lui, l’activité comme prêtres,
et bénir le peuple en son nom.
16 Le Seigneur a choisi Aaron parmi tous les vivants.
Il devait offrir au Seigneur les fruits de la terre,
l’encens et les parfums pour qu’il se souvienne d’Israël ;
il devait aussi faire sur le peuple
le geste rituel afin que Dieu pardonne les errements du peuple.
17 En ce qui concerne les commandements,
Dieu a donné à Aaron le pouvoir d’interpréter les prescriptions de la loi.
Voilà comment il devait enseigner à Jacob les exigences de Dieu
et illuminer Israël par sa loi (Siracide 45,15-17).
La page s’ouvre en mentionnant le geste de Moïse qui verse de l’huile sur la tête d’Aaron. L’onction avec une huile sainte était une action pratiquée dans deux cas : pour consacrer une personne comme roi ou bien pour la consacrer comme prêtre. Dans les deux cas, l’onction était comprise comme un signe très important : la personne ‘ointe’ se trouvait dans une relation particulière avec Dieu, désormais elle « appartenait à Dieu » (v. 15).
Dans le cas d’Aaron et plus en général des prêtres, il s’agissait d’offrir au Seigneur « les fruits de la terre, l’encens et les parfums pour qu’il se souvienne d’Israël » (v. 16). Et le but de ces offrandes était « afin que Dieu pardonne les errements du peuple » (v. 16).
Mais, à côté de ces fonctions liturgiques, Aaron doit instruire le peuple en expliquant et en interprétant la loi donnée, par Dieu, à travers Moïse. Jésus fils de Sirac le dit clairement : Aaron « devait enseigner à Jacob les exigences de Dieu et illuminer Israël par sa loi » (v. 17). Donc, pour le Siracide comme pour le poète du Psaume 119 que nous avons lu il y a une semaine, la loi – donnée, par Dieu, à Moïse – est un don très important : elle est une lumière pour le peuple, elle est une lumière – et ça c’est une nouveauté vue par le Siracide – si elle est interprétée correctement par Aaron.
En réfléchissant sur le thème de la lumière liée à la loi de Moïse et à la fonction d’Aaron, je pense aussi au Coran et, plus précisément, à deux versets de la sourate 21, titrée « les Prophètes » (« al ’Anbiyâ’ » en arabe). Dieu, d’après ce texte, affirme :
48 Certes, nous avons donné à Moïse et à Aaron (le livre du) discernement,
une lumière et un rappel pour ceux qui se préparent à rencontrer Dieu,
49 qui respectent leur Seigneur en secret et sont préoccupés de l’heure finale (Sourate 21,48-49).
Dans le Coran, le mot « discernement » (« al Furqân » en arabe) désigne tout livre révélé permettant de discerner la vérité de l’erreur, le bien du mal, le licite de l’illicite. Et, dans la suite de la phrase, cette idée est complétée par les termes « lumière » et « rappel ».
Pour conclure : Jésus fils de Sirac et le Coran nous invitent à nous pencher régulièrement sur la Bible. Dans ce livre nous trouverons une lumière qui nous guide et nous prépare, jour après jour, à rencontrer le mystère de Dieu. Et sur ce chemin, mon ami, et toi, ma chère, nous serons ensemble.