Eucharistie-11 février 2018

Maladie et guérison, marginalisation et mort

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Eucharistie, 11 février 2018, 6ème semaine du Temps Ordinaire — Année

Première lecture

Le troisième livre de l’Ancien Testament s’appelle « Lévitique » parce qu’il insiste sur le rôle que les lévites – donc la classe sacerdotale de la tribu de Lévi – avaient dans les célébrations religieuses et dans la gestion de la communauté. En effet, les lévites décidaient si une personne pouvait participer au culte ou bien si elle en était exclue pour les raisons les plus diverses.

Concrètement – et c’est le thème traité dans les chapitres 13 et 14 de ce livre – la santé d’une personne était un critère fondamental. C’est ainsi que tous les signes qui se manifestaient sur la peau d’une personne devaient être analysés par les prêtres. Parfois, ces modifications de la peau pouvaient être interprétées comme « une plaie », comme un signe d’une maladie appelée « zara’at », un terme générique pour indiquer les différentes formes, plus ou moins graves, de « lèpre ».

Dans l’ancien Israël, c’est le prêtre qui doit décider si les changements de la peau sont les signes de cette maladie. Dans ce cas, l’homme est exclu du culte et de toute vie sociale. Il doit vivre totalement séparé des autres, « à l’extérieur du camp » (v. 46). Il est considéré impur et faible. On pense qu’il peut être victime des forces négatives. Il doit donc se défigurer au niveau du visage (v. 45), afin que les puissances négatives ne puissent pas le reconnaître. D’autre part, le fait de crier « Impur ! Impur ! » doit informer les autres personnes d’éviter chaque contact avec lui. 

Du livre du Lévitique (13,1-2. 45-46)

1 Et parle, Yhwh, à Moïse et à Aaron en disant :
2 « Un être humain, quand dans la peau de sa chair sera une tumeur, ou une induration ou une tache, et elle deviendra – dans la peau de sa chair – une plaie de lèpre : Alors, on le conduira à Aaron, le prêtre, ou à l’un des prêtres ses fils.
45 Et le lépreux, qui a en lui la plaie de la lèpre : ses vêtements seront déchirés, il ne devra

 

pas se coiffer, il devra se couvrir le bas du visage, il devra crier : “Impur ! Impur ! ”
46 Tous les jours où sa plaie est en lui impure, impur il sera ; il habitera à l’écart : à l’extérieur du camp sera son habitation ».

Psaume 

Le psaume 32 est une prière – et en même temps une instruction- dans laquelle un homme évoque son expérience. Il a vécu l’errement, la rébellion par rapport à Dieu ; ensuite il a avoué à Dieu sa faute et il vit la joie du pardon.
La structure du psaume est simple : il est composé de trois parties.
La première (vv. 1-2) chante la joie du pardon et nous invite à l’accueillir : « Heureux et en marche » (vv. 1 et 2) vers le pardon. Et le pardon nous est présenté comme une intervention de Dieu : Dieu qui enlève la révolte, Dieu qui pardonne nos errements, Dieu qui décide de ne plus tenir compte de nos fautes. Grâce à cette intervention de Dieu, la personne pardonnée n’a plus de tromperie dans son esprit.
Le thème du pardon revient dans la deuxième partie du poème (vv. 3-7). Le poète évoque son passé. Il était enfermé en lui-même et dans son silence. Ses fautes le pressaient et le faisaient souffrir (vv. 3-4). C’est dans cette situation qu’il a décidé d’avouer à Dieu ses errements, sa faute, ses rébellions. Et, dans la strophe que nous allons lire, il raconte à Dieu ce qu’il a vécu : « Je t’ai fait connaître mes errements et je ne t’ai pas couvert ma faute » (v. 5). Et la réaction de Dieu a été, pour le poète, une vraie libération : « tu as enlevé le poids de mes errements ».
Dans la troisième partie du psaume (vv. 8-10), le poète qui a été pardonné par Dieu, devient un sage, un umushingantahe, un maître qui raconte son expérience à d’autres personnes. Désormais, celles et ceux qui se sont éloigné(e)s de Dieu peuvent faire une expérience comme celle du poète qui disait à Dieu : « Tu es un refuge pour moi ; tu me sauves loin de l’angoisse, de chants de délivrance, tu m’entoures » (v. 7ac). Et cette déclaration, nous allons la reprendre comme refrain à la fin de chaque strophe.
Mais, après cette troisième partie, la liturgie de ce matin nous rappelle le dernier verset du psaume, une invitation que le poète adresse à toute la communauté des justes, des gens au cœur droit. C’est un impératif à se réjouir, à se réjouir dans le Seigneur : « Réjouissez-vous en Yhwh, vous les justes, poussez des cris de joie, vous tous qui avez le cœur droit ! » (v. 11).

C’est donc avec une attitude joyeuse que nous pourrons intervenir, à la fin de chaque strophe, proclamant – en toute confiance – le refrain :
Tu es un refuge pour moi ;
de chants de délivrance, tu m’entoures.

Psaume 32 (versets 1-2. 5. 11)

1 De David. Instruction.
Heureux et en marche celui à qui a été enlevé un péché de révolte
et pardonnés les errements.
2 Heureux et en marche l’être humain
à qui Yhwh ne compte pas sa faute
et dans l’esprit duquel il n’y a pas de tromperie.
Refr. : Tu es un refuge pour moi ;
de chants de délivrance, tu m’entoures.
 
5 Je t’ai fait connaître mes errements
et je ne t’ai pas couvert ma faute.
J’ai dit : « Je ferai connaître à Yhwh mes révoltes »
et toi, tu as enlevé le poids de mes errements.
Pause de réflexion.
Refr. : Tu es un refuge pour moi ;
de chants de délivrance, tu m’entoures.

[…]

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