Eucharistie : 18 février 2018

C’est le moment : changeons, mettons notre confiance dans l’Evangile !

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Eucharistie : 18 février 2018 : 1erdimanche de Carême — Année B

Première lecture

Le livre de la Genèse contient un long récit très connu : le récit du déluge. Moins connue est peut-être la finale du même récit : l’alliance de Dieu avec Noé. Dans le langage courant, le terme « alliance » fait penser à deux personnes qui s’engagent d’une façon réciproque. Mais, dans notre récit, le mot « alliance » (vv. 9. 11. 12. 13. 15), « berît » en hébreu, évoque l’engagement solennel que Dieu prend avec Noé et ses fils, et aussi avec les animaux et les oiseaux. Il s’agit d’une décision unilatérale : Dieu s’engage sans rien demander, en contrepartie, à l’homme et, évidemment, aux animaux. Dieu s’engage à conserver la terre et la vie : « aucune chair ne sera plus exterminée par les eaux du déluge » (v. 11).

D’une façon encore plus surprenante, de cet engagement pris par Dieu, Dieu va poser un signe : l’arc-en-ciel, littéralement « l’arc dans le nuage » (v. 14). Et le récit nous dit que cet arc est un souvenir pour Dieu lui-même : ce signe, que pendant la saison des pluies nous avons la possibilité de contempler, doit – d’après le récit biblique – rappeler à Dieu sa promesse, son engagement.

Grâce à cette page, le narrateur pousse à l’extrême son message : la conservation des êtres humains et de tous les vivants dépend, à la racine, exclusivement de Dieu. Malgré toutes les catastrophes de l’histoire, malgré toute la corruption qui menace l’humanité et la planète, et malgré toutes nos désobéissances et nos infidélités à Dieu, Dieu et son engagement pour tous les humains et pour toute la création, auront le dernier mot. Affirmation déconcertante, celle du narrateur : une narration qui est aussi une provocation qu’il nous adresse. En effet, devant cet engagement unilatéral de Dieu, quelle sera notre réaction : seulement passive ?

Du livre de la Genèse (9,8-15)
8 Et dit, Elohim, à Noé et à ses fils avec lui :

9 « Et moi, me voici, je vais établir mon alliance avec vous et avec votre descendance après vous 10 et avec tout être vivant qui est avec vous : les oiseaux, les animaux domestiques et toutes les bêtes de la terre qui sont avec vous, toutes celles qui sont sorties de l’arche avec vous, bref, toutes les bêtes de la terre. 11 J’établirai mon alliance avec vous : aucune chair ne sera plus exterminée par les eaux du déluge. Il n’y aura plus de déluge pour détruire la terre ».
12 Et dit, Elohim : « Voici le signe de l’alliance que je place entre moi et vous et tout être vivant avec vous, pour toutes les générations futures.13 Mon arc, je le place dans le nuage, et il deviendra un signe d’alliance entre moi et la terre. 14 Et il adviendra : quand je ferai apparaître un nuage au-dessus de la terre et que sera vu l’arc dans le nuage,15 je me souviendrai de mon alliance qui est entre moi et vous et tout être vivant et toute chair : les eaux ne deviendront plus jamais un déluge pour détruire toute chair. »

Psaume

Le psaume 25 est, probablement, un poème composé après le retour de l’exil à Babylone. Les personnes qui, mettant leur confiance en Dieu, sont retournées sur la terre de leurs origines se sentent déçues, elles ne se sentent pas accueillies par les autres et sont, surtout, sans espoir.
Voilà la situation dans laquelle le poète du psaume 25 parle à Dieu et lui adresse – dans une première strophe – quatre supplications : « fais-moi connaître », « apprends-moi tes sentiers », « conduis-moi sur le chemin de ta vérité », « apprends-moi ». Le poète adresse à Dieu ces quatre demandes parce qu’il sait que Dieu est « le Dieu qui me sauve ».
Dans la deuxième strophe (vv. 6-7), le poète insiste sur le verbe « zakar », un verbe qui signifie « se souvenir et intervenir ». Dans la première invocation, il demande à Dieu de se souvenir de ses
tendresses et d’intervenir dans son amour. En effet, ses tendresses maternelles et son amour « sont depuis toujours ». Dans la deuxième demande, le poète prie Dieu : « souviens-toi de moi ». Et pour cette demande le poète ne peut que s’appuyer sur l’amour et sur la bonté de Dieu qui sont les deux caractéristiques fondamentales de Dieu : « Dans ton amour, toi, souviens-toi de moi, à cause de ta propre bonté, Yhwh».
Dans la dernière strophe que la liturgie nous propose (vv. 8-9), le poète nous parle de Dieu en utilisant deux mots : « bon et juste ». La bonté de Dieu et sa justice ne se concrétisent pas en châtiant ceux qui se comportent mal et ont perdu une bonne orientation dans leur vie.

Dieu, dans sa bonté et sa justice, « enseigne aux errants le chemin ». Et, pour ce qui en est des humbles et des pauvres, il les fait cheminer « dans le droit et il apprend aux humbles son chemin ».
Devant ce comportement de Dieu qui enseigne le bon chemin aux errants et aux humbles, nous sommes invité(e)s à nous ouvrir. Et le poète nous encourage dans cette ouverture à Dieu. Il nous encourage à travers les paroles du verset 10 : « Tous les chemins de Yhwh sont amour et vérité, pour ceux qui gardent son alliance et ses préceptes ».
Faisons nôtre cette déclaration, en disant à Dieu, après chaque strophe :

Tes chemins, Seigneur, sont amour et vérité
pour qui garde ton alliance.

Psaume 25 (versets 4-5ab. 6-7bc. 8-9)

4 Tes chemins, Yhwh, fais-moi connaître,
apprends-moi tes sentiers.
5ab Conduis-moi sur le chemin de ta vérité
et apprends-moi, car toi, tu es le Dieu qui me sauve.
Refr. : Tes chemins, Seigneur, sont amour et vérité
pour qui garde ton alliance.

6 Souviens-toi, Yhwh, de tes tendresses et de ton amour,
car elles sont depuis toujours.
7bc Dans ton amour, toi, souviens-toi de moi,
à cause de ta propre bonté, Yhwh.
Refr. : Tes chemins, Seigneur, sont amour et vérité
pour qui garde ton alliance.  […]

 

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