Carême 2018 : quatrième semaine

« S’ils cherchent mon visage et reviennent de leurs voies mauvaises… » (2 Chr 7,14)

Carême 2018 : quatrième semaine

Dans l’Ancien Testament, il y a – en hébreu – un ouvrage titré « Les faits des jours ». Dans la tradition occidentale influencée, ce même ouvrage est appelé « Les Chroniques ». Il s’agit du Premier et du Second livre des Chroniques. Cet ouvrage présente l’histoire à partir d’Adam et arrive aux derniers rois di Royaume de Juda, à la destruction de Jérusalem et du temple, et à l’exil. Mais l’ouvrage se termine avec un message d’espoir : le roi perse Cyrus invite les Juifs à retourner à Jérusalem. Pour chaque membre d’Israël, Cyrus exprime ce souhait : « Que Yahvéh son Dieu soit avec lui et qu’il monte ! » (2 Chr 36,23). Voilà l’invitation – un nouveau commencement – avec laquelle se termine le Second livre des Chroniques et, globalement, la Bible en hébreux.
De ce livre, qui est un des plus récents de l’Ancien Testament, je veux lire avec toi, mon ami, et avec toi, ma chère, une section qui concerne l’époque du roi Salomon. Ce roi, fils de David, a bâti le temple de Jérusalem et, au moment de la dédicace du temple, a adressé à Dieu sa prière. Ensuite, le roi et le peuple ont présenté à Dieu leurs offrandes. C’est à ce moment que le narrateur mentionne une révélation de Dieu à Salomon.

12 Et se laissa voir, Yhwh, à Salomon pendant la nuit et il lui dit :
« J’ai entendu ta prière et j’ai choisi ce lieu pour moi, comme Maison où m’offrir des sacrifices.
13 Si je ferme les cieux et qu’il n’y ait pas de pluie,
si je commande à la sauterelle de dévorer les récoltes du pays,
si j’envoie une épidémie de peste sur mon peuple :
14 si alors mon peuple, le peuple auquel j’ai donné mon nom, reconnaît sa faiblesse, et prie,
si les Israélites cherchent mon visage et reviennent de leurs voies mauvaises,
moi, j’écouterai depuis les cieux et je pardonnerai leurs errements et je guérirai leur pays.

15 Dès maintenant, mes yeux sont ouverts et mes oreilles attentives à la prière faite en ce lieu
(2 Chr 7,12-15).

En racontant la dédicace du temple, notre auteur a sous les yeux le récit parallèle qu’on lit dans le Premier livre des Rois (chapitres 8-9). Mais, dans les versets que je viens de traduire, seulement la première phrase (v. 12) a un parallèle dans le Premier livre des Rois (9,2-3). Au contraire, les versets 13-15 n’ont pas de parallèle. Et dans ces versets, Dieu – en répondant à la prière que Salomon lui avait adressée – promet à Salomon d’exaucer quiconque, dans le peuple, se présentera au temple en demandant secours à Dieu.

Dans ces versets, Dieu évoque d’abord le temple comme « Maison » pour lui offrir des sacrifices, donc comme le lieu où on célèbre le culte. Dans la phrase suivante, le culte est exprimé d’abord comme un acte dans lequel un croyant reconnaît sa faiblesse et prie Dieu. Et deux autres verbes nous expliquent qu’est-ce-que c’est la prière. Elle consiste dans la recherche du « visage » de Dieu, donc la recherche d’une relation personnelle, intime, avec Dieu. Et cette recherche se concrétise dans l’action de revenir des mauvais chemins que nous avons parcourus. Voilà ce que nous devons faire afin que Dieu puisse écouter nos prières et pardonner nos errements. En effet, Dieu à les oreilles attentives à nos prières, s’il constate un changement dans notre vie.
Voilà le message que l’auteur inconnu qui a composé les Livres des Chroniques nous donne. Son message et sa vision du pardon présentent des ressemblances avec le message de Chou‘ayb, un prophète arabe qui, d’après le Coran, Dieu a envoyé aux gens de Madyan, une population caractérisée par la malhonnêteté et par des actions de brigandage. A ces gens de Madyan, Chou‘ayb dit :

Demandez pardon à votre Seigneur et revenez à lui.
Mon Seigneur est très miséricordieux, aimant (Sourate 11,90).

Ici, le prophète invite ses frères, les gens de Madyan, à changer leur comportement : ils doivent changer de comportement, revenir à Dieu et mettre en pratique sa parole. Seulement s’il y a ce changement, le fait de demander à Dieu le pardon devient un acte cohérent, un acte qui nous ouvre au pardon de Dieu, Dieu qui est « très miséricordieux, aimant ». Oui, nous pouvons faire confiance à Dieu qui est « très miséricordieux,

aimant ». En effet, Dieu nous assure que, si nous reconnaissons nos faiblesses, si nous cherchons son visage et si nous revenons de nos mauvaises actions, sa promesse s’accomplit : « j’écouterai depuis les cieux et je pardonnerai leurs errements ».

 

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