Eucharistie : 8 avril 2018 : 2ème dimanche de Pâques — Année B
Jésus ressuscité nous donne la paix, une vie sans peur et dans le partage
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Eucharistie : 8 avril 2018 : 2ème dimanche de Pâques — Année B
Première lecture
Dans les Actes des apôtres, Luc nous décrit la première communauté chrétienne de Jérusalem. La description n’est pas sans surprises. Elle commence avec une affirmation surprenante : une foule, littéralement une « multitude » qui devient une unité, « un seul cœur et une seule âme ». Cela est possible grâce à la foi ; Luc nous le dit dans la première phrase : « La multitude de ceux qui étaient devenus croyants était un seul cœur et une seule âme » (v. 32).
L’unité, un seul cœur et une seule âme, n’est pas une unité seulement au niveau des sentiments, elle ne se limite pas au « cœur » et à l’ « âme ». Elle se concrétise dans deux formes différentes. Dans la première de ces formes (v. 32b), celui qui a des biens reste propriétaire de ses biens, mais ses biens sont utilisés par tous. Dans la deuxième forme (vv. 34-35), celui qui a des biens vend ses biens et ce qu’il obtient de cette vente il le dépose aux pieds des apôtres pour subvenir aux diverses nécessités du moment. Et c’est ainsi que se réalise la promesse qu’on lit dans la traduction grecque du Deutéronome : « il n’y aura pas chez toi quelqu’un qui manque du nécessaire » (15,4).
Comment cette promesse de Dieu a pu devenir une réalité dans la communauté chrétienne ? Luc nous le dit au verset 33. La communauté est animée par l’Esprit qui agit à travers les apôtres. Jésus, avant de monter au ciel, l’avait promis aux apôtres : « Vous recevrez une puissance, du Saint Esprit venant sur vous, et vous serez mes témoins » (Ac 1,8) Dans la page de ce matin, Luc fait référence à cette promesse en écrivant : « C’est par une grande puissance que les apôtres rendaient témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus, et une grande grâce était à l’œuvre chez eux tous » (v. 33). Ici Luc revient sur le mot « puissance ». « Une grande puissance » permet aux apôtres de rendre témoignage de la résurrection de Jésus (v. 33). En plus « une grande grâce était à l’œuvre », non seulement sur les apôtres, mais aussi « chez eux tous ».
La grâce de Dieu et la résurrection permettent à la multitude de devenir une unité, une communauté dans laquelle toute possession privée devient un bien communautaire. En effet, la résurrection libère de la peur de la mort et aussi de l’obsession de posséder et d’accumuler. Les biens qu’on possède ne peuvent pas nous protéger de la mort et nous libérer de la peur de la mort. Cette libération, puissante et surprenante, est le fruit de la résurrection. Un fruit qui s’est manifesté à Jérusalem au premier siècle, un fruit qui peut et doit se manifester – peut-être dans des formes nouvelles – encore aujourd’hui, à Bujumbura même.
Lecture des Actes des apôtres (4,32-35)
32 La multitude de ceux qui étaient devenus croyants était un seul cœur et une seule âme. Aucun d’eux ne disait que ses biens étaient à lui seul, mais, entre eux, tout ce qu’ils avaient était propriété commune. 33 Et c’est par une grande puissance que les apôtres rendaient témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus, et une grande grâce était à l’œuvre chez eux tous. 34 En effet, parmi eux, personne ne manquait du nécessaire : car, ceux qui se trouvaient possesseurs de terrains ou de maisons les vendaient, apportaient les prix des biens mis en vente 35 et les déposaient aux pieds des apôtres. Chacun en recevait une part selon ses besoins.
Psaume
Comme il y a une semaine, la liturgie nous propose trois strophes du psaume 118.
La première partie du psaume (vv. 1-4) est une invitation à chanter l’amour – l’amour éternel – de Dieu. Cette invitation – comme nous allons l’écouter dans un instant – est adressée à tous, aux Israélites mais aussi à toutes celles et à tous ceux qui aiment Yhwh. « Qu’ils le disent, ceux qui aiment Yhwh: Oui, pour toujours est son amour ! » (v. 4).
La deuxième partie du psaume (vv. 5-18) célèbre la confiance en Dieu. Le poète évoque ses angoisses : « dans la détresse j’ai invoqué Yhwh, il m’a répondu en me libérant » (v. 5). Et ce récit de libération fait réagir les personnes qui écoutent. Elles proclament : « La droite de Yhwh se lève, la droite de Yhwh œuvre en puissance » (v. 16). Et cette intervention de Dieu permet au poète de déclarer en toute confiance « je vivrai et je raconterai les œuvres de Yah » (v. 17). Et dans ces mots, le poète manifeste sa tendresse, sa relation intime avec Dieu qu’il appelle « Yah ».
Enfin la troisième partie du psaume (vv. 19-29). Celui que Dieu a libéré de la mort entre dans le temple. Et dans le temple, les lévites et l’assemblée des fidèles commentent l’œuvre que Dieu a accomplie. « La pierre que les maçons avaient rejetée, est devenue la pierre principale » (v. 22). Voilà ce que Dieu a fait. Et cette œuvre de Dieu est une « merveille », une intervention imprévisible qui dépasse toutes nos capacités humaines.
Quant à nous, ce matin, en pensant à ce que Dieu a fait pour le poète du psaume et pour Jésus en le libérant de la mort, et en pensant aussi à comment Dieu nous est proche dans son amour, nous voulons intervenir, à la fin de chaque strophe, avec le premier verset du psaume :
Rendez grâce au Seigneur : il est bon !
Pour toujours est son amour !
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