Eucharistie 3 mars 2019

« L’homme bon, du bon trésor de son cœur, fait sortir de bonnes choses » (Luc 6,45)

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3 mars 2019 : 8ème dimanche du Temps Ordinaire – Année C

Première lecture
La première lecture de ce matin est une page d’un écrivain qu’on lit rarement. Cet écrivain s’appelle Jésus Ben Sira, donc Jésus fils de Sira, appelé aussi Siracide. Il s’agit d’un umushingantahe juif qui a fait des voyages et qui s’est ouvert aussi à la littérature grecque. Ensuite, vers les années 175 avant la naissance de Jésus, ce sage a ouvert une maison d’enseignement pour les jeunes de Jérusalem. Ensuite, il a mis par écrit – en hébreu – ses enseignements. Un demi-siècle plus tard, en Egypte, le petit-fils du Siracide a traduit son livre en grec. Et ça heureusement, car le texte en hébreu plus tard on l’a perdu. Seulement à partir de l’an 1896, des parties de l’original hébreu ont été retrouvées .
La page qu’on va écouter ce matin est une section du chapitre 27, un chapitre qui s’ouvre en parlant des personnes qui veulent s’enrichir, en particulier des commerçants. Après ces considérations, qu’on ne lira pas aujourd’hui, le Siracide nous montre comment on peut se faire une idée d’une personne. Et ici son discours ne se limite plus au comportement plus ou moins honnête d’un commerçant . Le discours du Siracide est un regard sur le comportement de chaque personne. Le comportement et l’identité d’une personne se révèlent à travers ce qu’elle dit .
Au verset 4, le Siracide nous dit qu’une mauvaise personne est comme un tamis. Le tamis permet de séparer “la balle”, c’est-à-dire “l’enveloppe” des grains des céréales : l’enveloppe reste dans le tamis, les grains passent à travers le tamis qui les laisse tomber . La mauvaise personne fait de même : elle laisse tomber les bonnes pensées et garde les mauvaises en arrière. D’autre part, d’après le v. 5, le potier applique la même méthode de sélection : en retirant du four ses vases, il les divise en bons et en mauvais. Le troisième exemple, le Siracide le voit dans les champs. En Palestine – comme sur les collines du Burundi – on peut distinguer un arbre de bonne qualité ; il suffit de regarder s’il porte de bons ou de mauvais fruits . Après ces trois comparaisons, c’est le Siracide lui-même qui, au verset 7, en dégage l’enseignement et adresse ce conseil à ses jeunes et aussi à nous :
« Ne chante pas la louange d’un homme avant qu’il parle. En effet, c’est en l’écoutant qu’on connaît sa valeur » (v. 7). Avec ce petit poème dans lequel l’action de parler est mentionnée trois fois, notre page nous suggère des critères d’évaluation de la valeur d’une personne .

Lecture du livre de Ben Sira le Sage (27,4-7)
4 Quand on passe quelque chose dans un tamis, ce sont les saletés qui restent.
De même, on voit les défauts d’une personne quand elle commence à parler.
5 La cuisson au four révèle la qualité du vase fait par le potier.
De même, pour savoir ce que vaut un homme, il suffit de l’entendre parler.
6 Le fruit de l’arbre révèle comment on l’a cultivé,
de même la discussion les pensées du cœur de l’homme.
7 Ne chante pas la louange d’un homme avant qu’il parle.
En effet, c’est en l’écoutant qu’on connaît sa valeur.

Psaume
Le psaume 92 est un poème composé au cinquième ou au quatrième siècle avant Jésus Christ . L’auteur raconte son expérience personnelle : il a été sauvé du pouvoir de ses ennemis. D’ici son remerciement à Dieu et sa réflexion sur le destin des personnes fidèles à Dieu et de celles qui refusent Dieu et se comportent injustement.
La structure du poème est simple.
La première partie (vv. 2-4), de laquelle nous allons lire seulement deux versets (vv. 2-3), évoque la bonté et la fidélité de Dieu. Mais elle le fait d’une façon indirecte. Au lieu de proclamer la bonté de Dieu, notre strophe souligne le fait que chanter la bonté de Dieu est une bonne chose. En effet, la strophe s’ouvre avec ces mots : « Il est bon de rendre grâce à Yahvéh » (v. 2). L’action de chanter la bonté de Dieu est une bonne chose, elle donne de la joie à ceux qui chantent et aussi à ceux qui écoutent. Dieu aussi, en écoutant ces chants, va s’en réjouir . Toujours dans cette strophe, le poète mentionne le contenu de ces chants : l’amour et la fidélité de Dieu, donc les caractéristiques fondamentales de l’action de Dieu dans le monde et dans l’histoire de l’humanité .
La deuxième partie du psaume (vv. 5-12), qu’on ne lira pas ce matin, est structurée en trois moments. Dans les premiers versets (vv. 5-7) et dans les derniers (vv. 11-12), le poète dit sa joie parce que Dieu l’a libéré des ennemis qui le menaçaient. Au contraire, dans les versets

au centre de cette deuxième partie, il parle du sort de ses ennemis (vv. 8 et 10) et de Dieu qui – du ciel – domine tout et pour toujours (v. 9).
Enfin, la troisième partie du psaume (vv. 13-16). Il s’agit de deux strophes qui célèbrent le sort du juste dans son lien avec Dieu. « Le juste » est d’abord un individu qui pousse et qui grandit (v. 13). Mais toute de suite après, le poète voit d’autres personnes comme ce juste. Et elles « pousseront » dans l’intimité avec Dieu, « dans les cours de notre Elohim » (v. 14). D’année en année, même à l’âge des cheveux blancs, ces justes « donneront des fruits, ils seront pleins de sève et de vie » (v. 15).
Toujours dans cette partie finale du psaume, le poète revient sur le verbe « annoncer » qu’il avait employé dans la première strophe (v. 3). Et, dans le verset final, l’action d’annoncer l’amour et la fidélité de Dieu nous est présentée comme le sens et la finalité de l’existence des justes. La vie entière des justes est pour annoncer « Yhwh est droit ! Il est mon rocher ! En lui pas d’injustice ! » Et avec ces mots, le poète revient sur le message que Moïse, à 120 ans, au terme de sa vie, avait laissé comme résumé de sa vie dans son chant qu’on lit vers la fin du livre du Deutéronome (Deut 32,4) .
Quant à nous, ce psaume va nous encourager devant l’avenir que Dieu prépare pour ceux et celles qui lui sont fidèles et s’engagent pour être « justes » et pour donner des fruits. Et, en accueillant cette invitation à porter des fruits, nous voulons dire grâce à Dieu qui nous en donne la force. En reprenant le verset 2, notre refrain sera donc :

Il est bon, Seigneur, de te rendre grâce ! […]

 

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