Eucharistie : 26 mai 2019

Une paix « non à la manière du monde » (Jean 14,27)

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Eucharistie, 26 mai 2019 : 6ème dimanche de Pâques – année C

Première lecture
A Antioche de Syrie arrivent des personnes qui disent aux chrétiens : « Vous devez vous faire circoncire, comme la loi de Moïse le commande, sinon vous ne pouvez pas être sauvés » (v. 1). Ce message provoque un conflit. On décide donc d’envoyer Paul, Barnabas et d’autres personnes à Jérusalem. Là, avec les apôtres et la communauté locale, ils vont discuter de cette question. C’est l’assemblée ou le concile de Jérusalem.
Dans cette réunion – de laquelle nous lirons seulement la décision finale – , Pierre déclare : « Dieu n’a pas fait de différence » (v. 9) entre les juifs et les non-juifs. Et vouloir imposer la circoncision aux non-juifs qui deviennent chrétiens c’est « provoquer Dieu » (v. 10).
Après l’intervention de Pierre, Barnabas et Paul évoquent leurs expériences chez les non-juifs en Turquie. Ces expériences, nous les avons écoutées dimanche passé et le dimanche précédent. Barnabas et Paul les présentent comme « des signes et des actions extraordinaires que Dieu a faites, par eux, chez ceux qui ne sont pas juifs » (v. 12).
Il y a ensuite l’intervention de Jacques qui mentionne le prophète Amos. Ce prophète de l’Ancien Testament évoquait les actions de Dieu pour permettre que « toutes les nations » (v. 17) s’ouvrent à lui. Jacques peut ainsi affirmer : on ne peut pas « tourmenter ceux des nations qui se tournent vers Dieu » (v. 19). Ensuite, Jacques termine avec une surprise . Il rappelle des normes que les maîtres juifs appelaient ‘les commandements de Noé’. Il s’agit des normes qui devaient être observées par tout honnête homme, des normes acceptées dans le Proche orient de l’époque . Ces normes demandent d’éviter le culte des faux-dieux et les mauvais comportements au niveau de la sexualité.
Enfin – et c’est la page que nous lirons ce-matin – l’assemblée de Jérusalem décide : on choisit deux délégués et on va « les envoyer à Antioche avec Paul et Barnabas » (v. 22). Ils vont apporter une lettre dans laquelle les apôtres et les abashingantahe de Jérusalem s’expriment ainsi : « il a paru bon à l’Esprit Saint et à nous de ne vous imposer aucune charge de plus que les nécessités » (v. 28). La lettre évoque encore – avec de petites variantes – les commandements de Noé, et termine en assurant : « Si vous évitez tout cela avec soin, vous

 

aurez bien agi » (v. 29).
Cette page des Actes des apôtres nous permet de voir comment la première communauté chrétienne, soutenue par l’Esprit Saint, essaie de garder ses liens avec la tradition juive mais, en même temps, elle s’ouvre aux païens. Car « Dieu n’a pas fait de différence » (v. 9). Il accueille les juifs et aussi ceux qui ne le sont pas. Il accueille chacune et chacun de nous.

 

Des Actes des apôtres (15,1-2. 22-29)
1 De la Judée, des personnes étaient venues (à Antioche de Syrie). Et elles enseignaient aux frères : « Vous devez vous faire circoncire, comme la loi de Moïse le commande, sinon vous ne pouvez pas être sauvés ». 2 Un conflit en résulta, et des discussions assez graves opposèrent Paul et Barnabas à ces gens. On décide que Paul, Barnabas et quelques autres personnes d’Antioche montent à Jérusalem auprès des apôtres et des abashingantahe à propos de cette question.
22 Alors les apôtres et les abashingantahe, avec toute l’Église, décidèrent de choisir quelques-uns d’entre eux et de les envoyer à Antioche avec Paul et Barnabas. Ils choisirent Jude, appelé aussi Barsabbas, et Silas, deux estimés parmi les frères ; 23 ils devaient apporter (cette lettre) écrite de leur main.
« Vos frères les apôtres et les abashingantahe saluent les frères d’origine païenne qui sont à Antioche, en Syrie et en Cilicie. 24 Nous avons appris que quelques-uns sortis de chez nous, auxquels nous n’avions donné aucun ordre, vous ont troublés par leurs discours, et ont inquiété vos âmes. 25 C’est pourquoi, nous avons décidé – d’un commun accord – de choisir des délégués et de vous les envoyer. Ils accompagneront nos chers amis Barnabas et Paul, 26 eux qui ont livré leur vie pour le nom de notre Seigneur Jésus Christ. 27 Nous vous envoyons donc Jude et Silas, qui vous apporteront de vive voix le même message. 28 En effet, il a paru bon à l’Esprit Saint et à nous de ne vous imposer aucune charge de plus que les nécessités : 29 ne pas manger de viandes offertes en sacrifices aux idoles ; ne pas manger de sang, ni de la chair d’animaux étranglés ; vous garder de l’immoralité. Si vous évitez tout cela avec soin, vous aurez bien agi. Portez-vous bien ! ».

Psaume

Nous sommes, très probablement, entre les années 522 et 486, au temps de Darius Premier,

 

roi de Perse. Ce souverain favorisait la reconstruction du temple de Jérusalem et permettait, dans tout l’Orient, de vivre une période de paix . C’est dans ce climat de paix qu’un poète compose le psaume 67 pour chanter Dieu qui intervient, comme lumière, pour tous les peuples.
Pour ce qui est du contenu, le psaume est, en même temps, une prière de demande adressée à Dieu et une invitation à rendre grâce.
Dans la première strophe (vv. 2-3), le poète exprime à Dieu trois demandes : qu’il nous fasse grâce, qu’il nous bénisse, qu’il fasse briller son regard sur nous en manifestant ainsi sa disponibilité à nous accueillir et à nous aider (v. 2). Mais déjà dans le verset suivant, le psaume s’ouvre à toutes les nations. Ces deux perspectives, l’une axée sur « nous », l’autre sur « tous », on les retrouve aussi dans les versets suivants de notre psaume.
La deuxième strophe (v. 5) est une invitation adressée à tous les peuples : « Que les nations se réjouissent et qu’elles crient de joie ». Et la même strophe nous dit d’où jaillit cette joie. Elle naît du fait que Dieu s’engage non seulement pour Israël mais aussi pour tous les peuples : « tu gouvernes les peuples avec droiture » et, comme un berger, « tu les conduis ».
Dans la strophe finale (vv. 7-8), le poète regarde la terre et il est surpris : « La terre a donné son fruit ». Et ce fruit est le résultat des efforts des humains, mais il est aussi un signe de la bénédiction donnée par Dieu . D’ici sa dernière invocation qui revient sur « nous » et sur l’adjectif « tout » : Qu’il nous bénisse, Dieu, et qu’elles aient confiance en lui, toutes les extrémités de la terre ».
Quant à nous, avec les mots que le poète répète aux versets 4 et 6, nous voulons intervenir – à la fin de chaque strophe – avec le refrain :

Que les peuples te rendent grâce, Dieu !
Que les peuples te rendent grâce, eux tous !

[…]

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> Lectures pure l’Afrique … et toute la Terre 2019