Eucharistie, 5 mai 2019
« Je t’exalte, Yhwh, car tu m’as remis debout » (Psaume 30,2)
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Eucharistie, 5 mai 2019 : 3ème dimanche de Pâques – année C
Première lecture
Après la mort et la résurrection de Jésus, les apôtres, soutenus par l’Esprit Saint, deviennent des témoins courageux. Ils parlent de Jésus dont l’autorité juive avait voulu la mort. Mais l’autorité juive, le sanhédrin, ne veut pas qu’on parle de Jésus. Elle ordonne le silence aux apôtres et les met en prison. Le lendemain, les apôtres sont à nouveau conduits devant l’autorité. Et le grand prêtre dénonce les apôtres comme désobéissants par rapport à l’autorité juive. Ce que l’autorité ne supporte pas c’est la diffusion d’un enseignement liant le salut au nom de Jésus.
La réaction de Pierre et des apôtres est très claire. Ils expliquent pourquoi ils ont désobéi à l’autorité : « Il faut se soumettre à Dieu plutôt qu’aux hommes » (v. 29). Cette affirmation fondamentale est suivie d’un résumé de la foi chrétienne (vv. 30-32). D’abord Dieu et son intervention dans l’histoire humaine : il « a réveillé de la mort Jésus ». Pour ce qui en est de Jésus, sa vie, sa mort voulue par l’autorité juive, et sa résurrection, ne sont pas une affaire privée. Dieu « l’a fait Initiateur et Sauveur ». En effet, c’est grâce à Jésus que Dieu donne aux humains, et d’abord à Israël, « de changer de comportement et de recevoir le pardon de ses errements ». Le discours évoque aussi l’Esprit Saint : il est donné à celles et à ceux qui se soumettent à Dieu et il leur donne la force de devenir témoins de ce que Dieu a accompli.
Ce discours des apôtres suscite la colère de l’autorité juive, mais Gamaliel, un pharisien respecté par tout le peuple, prend la parole. Il demande au tribunal de ne pas intervenir contre les apôtres. Si le projet des apôtres est un dessin qui vient des hommes, il n’aura pas d’avenir, il sera détruit. Mais s’il est un projet de Dieu, aucune autorité humaine pourra le détruire.
Après cette intervention de Gamaliel, qu’on ne lira pas ce matin, le tribunal décide de frapper les apôtres et de leur donner, ensuite, la liberté. Et la narration se termine en nous présentant les apôtres joyeux dans la souffrance. Pour eux se réalise la béatitude annoncée par Jésus : « heureux et en marche quand les humains vous détestent, quand vous excluent et vous insultent et proscrivent votre nom comme méchant à cause du Fils de l’homme :
soyez joyeux et sautez de joie, car votre récompense est grande dans le ciel » (Luc 6,22-23).
Conformément à cette parole de Jésus, les apôtres « sont tout joyeux » et, toujours en désobéissant à l’autorité juive, ils « continuent à enseigner et à annoncer cette Bonne Nouvelle de Jésus le Christ, le Messie »
Des Actes des apôtres (5,27-32 et 40-42)
27 Les gardes amènent les apôtres devant le tribunal religieux. Le grand prêtre les interroge. 28 Il leur dit : « Nous vous avions sévèrement interdit d’enseigner au nom de Jésus, mais voici : vous avez rempli Jérusalem de votre enseignement ! Vous voulez donc faire retomber sur nous le sang de cet homme ! »
29 Pierre et les autres apôtres répondirent : « Il faut se soumettre à Dieu plutôt qu’aux humains. 30 Le Dieu de nos pères a réveillé de la mort Jésus, que vous, vous avez tué en le clouant sur une croix. 31 Dieu par sa puissance l’a élevé ; il l’a fait Initiateur et Sauveur, pour donner l’occasion – au peuple d’Israël – de changer de comportement et de recevoir le pardon de ses errements. 32 Nous sommes témoins de ces événements, nous et le Saint Esprit que Dieu a donné à ceux qui se soumettent à lui ».
40 Quant aux autorités juives, elles font frapper les apôtres. Ils leur commandent de ne plus parler au nom de Jésus, puis ils les libèrent. 41 Les apôtres quittent le tribunal. Ils sont tout joyeux parce que Dieu les a jugés dignes de souffrir pour le nom de Jésus. 42 Et chaque jour, dans le temple et dans les maisons, ils continuent à enseigner et à annoncer cette Bonne Nouvelle de Jésus le Christ, le Messie.
Psaume
Le Psaume 30 est un chant de remerciement individuel, un chant qui s’ouvre avec ces mots : « Je t’exalte, Yhwh, car tu m’as remis debout » (v. 2). Et la suite du psaume nous montre clairement un individu qui, sauvé d’un danger mortel, remercie son Dieu. Il le remercie parce qu’il lui a redonné la vie qui lui apparaissait – désormais – prisonnière de la mort .
D’autre part, la vie, celle du poète et aussi la nôtre, est une alternance entre la souffrance, qui pèse parfois très lourde, et des moments de joie. Cette alternance apparaît dans tout le psaume . De ce psaume, ce matin nous allons lire quatre strophes.
La première (vv. 3-4) et la troisième (vv. 6cd et 12) insistent sur l’opposition entre vie et mort : Dieu est celui qui fait « remonter du séjour des morts » (v. 4), Dieu – nous dit le poète – est celui qui a « changé mon deuil en une danse » et a « déchiré mes habits funèbres (v. 12) .
Quant à la deuxième (vv. 5-6ab et ) et la quatrième strophe (v. 13), elles insistent sur la joie et sur le chant. En effet, dans la souffrance, dans les ténèbres et les peurs de la nuit, on a parfois l’impression que Dieu est en colère avec nous. Mais « sa colère ne dure qu’un instant, mais sa faveur toute la vie » (v. 6ab). D’ici, l’invitation à chanter : « Chantez pour Yhwh, célébrez-le en faisant mémoire de sa sainteté ». Ces deux verbes reviennent aussi dans la dernière strophe, mais avec deux sujets différents. En effet, le verbe « chanter » a comme sujet « une vie épanouie » ou, littéralement « la gloire » . Quant au verbe « célébrer », il est à la première personne du singulier : « je te célébrerai » ; oui, « pour toujours, Yhwh mon Elohim, je te célébrerai ».
Quant à nous, en écoutant ces quatre strophes, nous voulons intervenir en faisant nôtre l’affirmation initiale du psaume (v. 2). Notre refrain sera donc:
Je t’exalte, Yhwh, car tu m’as remis debout.[…]
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