Eucharistie, 23 juin 2019

Le corps et le sang du Christ : une vie donnée

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Eucharistie, 23 juin 2019 — Année C

Première lecture
Dans le livre de la Genèse, le chapitre 14 nous présente d’abord plusieurs rois d’Orient. Ces rois se coalisent pour faire la guerre et prendre les richesses de Sodome et de quatre autres villes auprès de la Mer Morte. Ensuite, en rentrant chez eux, ces rois capturent aussi Loth, le neveu d’Abram, celui qui habitait à Sodome. Lorsqu’Abram en est informé, il intervient : il libère son neveu, sa famille et tous leurs biens. Quant au roi de Sodome, il veut qu’Abram garde les biens repris aux ennemis. Mais Abram refuse. Ces biens appartiennent au roi de Sodome, et Abram ne veut pas en profiter. Il dit au roi : « je ne prendrai rien de ce qui est à toi : pas un fil, même pas une lanière de sandale » (v. 23).
Dans ce contexte de conflit, le narrateur fait intervenir un personnage surprenant : Melkisédek. Son nom signifie « mon Seigneur est justice » ou bien « mon Seigneur est le salut » . Il s’agit du « roi de Salem ». Salem est, bien sûr, la ville de Jérusalem. Mais le nom « Salem » évoque un climat de paix , « shalom » en hébreu, « salam » en arabe. Melkisédek, nous dit le narrateur, « est prêtre pour Dieu, le Très-Haut ». Et ici, l’expression « pour Dieu » est très riche. Melkisédek n’est pas prêtre de Dieu mais pour Dieu, pour servir Dieu.
Et ce souverain et prêtre accueille Abram qui revient après avoir accompli la libération des cinq villes. A cet homme fatigué, le roi Melkisédek garantit un accueil en toute sûreté sur son territoire. Il lui offre nourriture et boisson. Avec ses mains de prêtre, il lui offre du pain et du vin, et, par ce geste, la bénédiction du Seigneur.
C’est ce que l’auteur nous dit au centre de sa page. Melkisédek va demander, dans sa prière, que « Béni soit Abram pour Dieu, le Très-Haut ». Voilà la prière au Dieu qui possède le ciel et la terre. Et, dans sa prière, Melkisédek loue Abram aux yeux de Dieu, « pour Dieu », afin que Dieu lui-même soit bienfaisant envers Abram .
Et la prière se termine avec une bénédiction adressée directement à Dieu : « Béni soit Dieu, le Très-Haut ». En effet, si Abram a pu libérer Loth, cette libération est surtout une action de Dieu. C’est Dieu « qui a livré tes adversaires entre tes mains ! ».


Quant à Abram, sa réaction est simple. Il accepte la bénédiction et les dons du roi-prêtre Melkisédek. De cette façon il reconnaît Melkisédek comme prêtre et il reconnaît aussi son sanctuaire. Voilà ce qu’Abram exprime en offrant « le dixième de tout ce qu’il avait pris »

 

Du livre de la Genèse (14,18-20)

18 Melkisédek est roi de Salem. Il est prêtre pour Dieu, le Très-Haut.
Il apporte du pain et du vin. 19 Et il bénit Abram en disant :
« Béni soit Abram pour Dieu, le Très-Haut,
celui qui possède le ciel et la terre !
20 Béni soit Dieu, le Très-Haut,
qui a livré tes adversaires entre tes mains ! »
Abram lui donne le dixième de tout ce qu’il avait pris.

Psaume
Le Psaume 110 – composé après l’exil à Babylone – s’ouvre avec une déclaration de Dieu, une déclaration que Dieu adresse au « seigneur » du poète, c’est-à-dire au roi .
En effet, dans la première partie du poème (vv. 1-3), Dieu proclame le roi comme installé ou assis à sa droite. Cette image veut donc présenter le roi comme envoyé de Dieu, comme son représentant. Toujours à l’intérieur de cette image royale, le souverain participe à la souveraineté de Dieu qui s’impose sur toutes les forces du mal , les forces qui sont ennemies de Dieu et, par conséquent, ennemies du roi. Nous avons donc l’image d’un souverain invité à s’engager pour la justice, un souverain qui, dans son engagement, arrive « jusqu’au cœur » de ceux qui s’opposent à Dieu (v. 2).
A côte de ce souverain, la troisième strophe (v. 3) de cette partie nous présente tout le peuple et les jeunes : toutes ces personnes s’engagent afin que puisse s’ouvrir l’aube d’une époque nouvelle, de joie, de paix, de justice .
La seconde partie du psaume (vv. 4-7), de laquelle nous allons lire seulement le premier verset, nous présente une nouvelle déclaration de Dieu. Ici, Dieu déclare la dignité sacerdotale du roi. Pour cette image du roi-prêtre, le poète fait référence à un personnage que l’Ancien Testament mentionne seulement ici et dans la première lecture de ce matin.


En effet, le roi-prêtre présenté dans notre psaume est comme Melkisédek, qui « est roi de Salem » et « prêtre pour Dieu, le Très-Haut » (Gen 14,18). Et le psaume souligne que ce personnage est « prêtre pour toujours ». Voilà comment le poète du psaume nous présente le messie à venir : roi-prêtre, ce roi qui, comme Melkisédek, est roi de justice et de salut.
En revenant sur la déclaration du verset 4, nous pouvons donc – en pensant à Jésus – intervenir avec ce refrain à la fin de chaque strophe :

Tu es prêtre pour toujours,
à la manière de Melkisédek.

Psaume 110 (versets 1. 2. 3. 4)
1 Déclaration de Yhwh à mon seigneur (le roi) :
« Viens t’asseoir à ma droite,
Je vais mettre tes ennemis
sous tes pieds ».
Refr. :             Tu es prêtre pour toujours,
à la manière de Melkisédek.

2 Depuis le temple de Sion,
Yhwh te présente le bâton de ton pouvoir,
et toi, tu auras autorité au cœur de tes ennemis ».
Refr. :             Tu es prêtre pour toujours,
à la manière de Melkisédek.

3 Ton peuple s’engage volontairement
le jour où paraît ta puissance,
dans l’éclat de la sainteté divine.
Tes jeunes gens viennent à toi
comme la rosée qui naît de l’aurore.
Refr. :             Tu es prêtre pour toujours,
à la manière de Melkisédek.

4 Yhwh a fait ce serment,


il ne regrettera pas (sa parole) :
« Tu es prêtre pour toujours
à la manière de Melkisédek ».
Refr. :             Tu es prêtre pour toujours,
à la manière de Melkisédek.

[…]

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