Eucharistie, 9 juin 2019

Souffle de Dieu,
nous t’appelons avec des noms humains

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Eucharistie, 9 juin 2019 : Pentecôte — Année C année C

Première lecture
Sept semaines après la Pâque qui évoquait la sortie d’Égypte, le peuple d’Israël célébrait la fête des (sept) semaines, « Chavouot » en hébreu, «Pentecôte», comme disaient les Grecs. On célébrait l’intervention de Dieu au mont Sinaï, le don de l’Esprit, le Souffle de Dieu pour renouveler le peuple et le tenir uni.
Et Luc, lorsqu’il parle de la naissance de la communauté chrétienne, revient sur la tradition juive. Le récit de l’Exode (19,16-18) mentionnait des coups de tonnerre, des éclairs, le tremblement de terre, le feu, la voix qui venait du ciel, des traits qu’on retrouve – au moins en partie – dans les Actes des apôtres.
Mais dans la même page, Luc raconte la Pentecôte et les premiers pas de la communauté chrétienne en rappelant aussi la première prédication de Jésus dans la synagogue de Nazareth. Jésus commençait en soulignant : « Le Souffle du Seigneur est sur moi » (Lc 4,18). Et c’est encore ce Souffle saint qui fait irruption le jour de la Pentecôte et qui fait parler les apôtres.
D’autre part, le discours de Jésus avait provoqué la surprise dans la synagogue : « tous étaient émerveillés pour les paroles de grâce qui sortaient de sa bouche » (Lc 4,22). Et on retrouve la même réaction le matin de Pentecôte, lorsque les apôtres parlent après avoir reçu le don de l’Esprit (Ac 2,7).
Enfin, une dernière remarque. La Pentecôte était, pour les Juifs, l’occasion de se réunir en provenant des différentes régions autour de la Méditerranée, du Moyen et Proche Orient. Et, dans cette circonstance, le message que les apôtres adressent aux Juifs peut donc atteindre les régions les plus lointaines. Le Souffle, qui fait irruption sur tous (vv. 1.4.7) les apôtres réunis, leur permet de rejoindre, par leur message, toutes les personnes (vv. 5.12) venues des quatre coins du monde.

Des Actes des apôtres (2,1-13)
1 Et, comme le jour de la Pentecôte s’accomplissait, ils étaient tous au même lieu, ensemble.
2 Et il arriva tout à coup du ciel un bruit comme d’un souffle violent qui faisait irruption et il remplit la maison toute entière où ils étaient assis. 3 Et ils virent apparaître des langues comme des flammes de feu qui se partageaient, et elles se posèrent une à une sur chacun d’eux. 4 Et tous furent remplis d’un Souffle saint et se mirent à parler en d’autres langues, comme le Souffle leur donnait de s’exprimer.
5 Or, il y avait – résidant à Jérusalem – des Juifs, hommes pieux venus de toutes les nations qui sont sous le ciel. 6 Et comme était arrivée cette voix, la foule se réunit et se trouvait en pleine confusion, car chacun les entendait parler sa propre langue. 7 Or, ils étaient hors d’eux-mêmes, ils étaient émerveillés et disaient : « Voici, tous ceux qui parlent ne sont-ils pas des Galiléens ? 8 Et comment se fait-il que nous les entendons chacun dans sa langue, la langue dans laquelle nous fûmes engendrés ? 9 Parthes et Mèdes et Élamites, et ceux qui habitent la Mésopotamie, la Judée ainsi que la Cappadoce, le Pont et l’Asie, 10 la Phrygie ainsi que la Pamphylie, l’Égypte et les régions de la Libye proches de Cyrène, et les Romains en résidence ici, 11 des Juifs et d’autres qui se sont convertis à la religion juive, des Crétois et des Arabes, nous les entendons annoncer dans nos langues les merveilles de Dieu ».
12 Or, tous étaient hors d’eux-mêmes et ne savaient plus que penser. Ils se disaient l’un à l’autre : « Qu’est-ce que cela signifie ? » 13 Mais d’autres se moquaient des croyants en disant : « Ils sont complètement ivres ! ».

Psaume
Dans le psaume 104, le poète contemple – plein d’admiration – l’univers dans ses différentes composantes. D’abord les composantes cosmiques : la lumière, les eaux et la terre, les nuages et les vents (vv. 1-9). Ensuite il chante l’eau comme une force qui nourrit le sol et le transforme en paysage riche de vie et de fertilité : un abri pour les oiseaux et les animaux, une terre qui permet à l’homme de travailler et de se réjouir de son travail (vv. 10-18). En poursuivant son chant, le poète revient sur la lumière qui permet le cycle harmonieux des jours et des nuits, tant pour les animaux que pour les humains (19-24). Le regard du poète s’arrête ensuite sur la mer peuplée par les poissons de toute dimension et traversée par les navires (25-26).
Dans les versets suivants (vv. 27-30), l’auteur entre plus en profondeur dans la réalité en

célébrant la vie. A chaque instant elle est un don de Dieu, un don généreux de sa main. C’est ainsi que les vivants « sont comblés de biens » (v. 28). En effet, la présence de Dieu permet une vie entièrement épanouie ; mais si Dieu cache son visage, c’est la peur, et si Dieu retire son souffle, « ils meurent et vers leur poussière ils retournent » (v. 29). Après cette rapide mention de la mort, le poète revient sur Dieu qui envoie son souffle et qui renouvelle sa création toute entière. Avec une phrase unique dans toute la Bible, le poète affirme : « tu renouvelles le visage de la terre » (v. 30). Que la ‘vieille’ terre soit chaque jour ‘jeune’ est une annonce – vraiment nouvelle – avec laquelle le poète résume sa réflexion sur le monde.
Enfin, dans les derniers versets (vv. 31-35), le poète souhaite que la « gloire » de Dieu, c’est-à-dire sa présence bénéfique et vivifiante, demeure pour toujours. D’autre part, et c’est le seul cas dans toute la Bible, le poète ose souhaiter que Dieu « se réjouisse dans ses œuvres » (v. 31). Elles sont des manifestations de sa présence dans le monde : parmi elles, les tremblements de terres et les éruptions volcaniques qui, dans la Bible, sont les symboles de son intervention dans l’histoire humaine. Mais le poète voit la présence de Dieu comme porteuse de joie, comme une présence qui permet de rêver un monde sans « méchants » (v. 35).
De ce poème d’une immense richesse, la liturgie nous propose trois strophes. Elles nous permettent de nous ouvrir au mystère, le mystère présent dans toute la création, le mystère grâce auquel le royaume de Dieu vient à nous à travers le don de l’Esprit.
Laissons-nous prendre par cette « méditation ». Et faisons nôtre la confiance que le poète a en Dieu qui envoie son Esprit, l’Esprit qui seul peut rénover la terre (v. 30) et la communauté humaine. Ce sera notre refrain à la fin de chaque strophe :

Ô Seigneur, envoie ton Esprit
qui renouvelle la face de la terre !

[…]

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> Lectures pure l’Afrique … et toute la Terre 2019