Eucharistie : 28 juillet 2019
« Le jour où je t’ai appelé, tu m’as répondu » (Psaume 138,3)
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Eucharistie, 28 juillet 2019, 17ème dimanche du Temps Ordinaire — Année C
Première lecture
Il y a une semaine, nous avons lu la première partie de Genèse 18 : des visiteurs qui portent à Abraham l’annonce d’une bonne nouvelle : Sara aura un enfant.
Dans la suite du même chapitre, dans la page que nous allons lire ce matin, les visiteurs vont vers Sodome, tandis qu’Abraham est seul avec Dieu. Et le narrateur va nous présenter une question théologique fondamentale. Elle concerne la justice de Dieu. Dans la théologie de l’époque, l’avenir des méchants est négatif : « ils sont comme la paille dispersée par le vent » (Ps 1,4). Bien différent est l’avenir du juste : il est comme un arbre « qui donne son fruit et tout ce qu’il fait réussit » (Ps 1,3) .
Par rapport à cette théologie, la page de ce matin présente un changement radical. A travers les interrogations qu’Abraham pose à Dieu, le narrateur nous présente une nouvelle vision de Dieu : Dieu ne se limite pas à sauver le juste, à ne pas le « supprimer avec le coupable » (v. 23). Dieu, « qui juge la terre selon le droit » (v. 25), permet aux justes de sauver leur vie et aussi la vie des autres . Un groupe de cinquante justes et aussi un groupe encore plus petit comme « dix justes » pourrait sauver une ville entière comme la ville de Sodome et ses habitants dont les « errements sont graves, intensément » (v. 20).
Dans cette même ligne, le livre d’Isaïe parle d’un juste, le serviteur de Yhwh, un juste qui « apportera la justice à la multitude et il se chargera de leurs fautes » (Is 53,11) .
Du livre de la Genèse (18,20-32)
En ces jours-là, les trois visiteurs d’Abraham allaient partir pour Sodome.
20 Et dit, Yhwh, (à Abraham) : « L’accusation contre les habitants de Sodome et de Gomorrhe est énorme, et leurs errements sont graves, intensément. 21 Est-ce qu’ils ont vraiment fait tout ce dont on les accuse ? Je vais descendre pour voir cela. Si ce n’est pas le cas, je le saurai ».
22 Les visiteurs quittent cet endroit, ils vont vers Sodome, mais Abraham reste encore devant Yhwh. 23 Et s’approche, Abraham, et dit : « Vas-tu vraiment supprimer, Seigneur, le juste avec
le coupable ? 24 À Sodome, il y a peut-être cinquante justes. Vas-tu vraiment supprimer cette ville ? Ne pardonneras-tu pas à cette cité à cause des cinquante justes qui sont au milieu d’elle ? 25 Loin de toi de faire une chose pareille ! Faire mourir le juste avec le méchant, ce serait traiter le juste de la même manière que le méchant : loin de toi de faire une chose pareille ! Celui qui juge toute la terre n’agira-t-il pas selon le droit ? ».
26 Et dit, Yhwh : « Si je trouve à Sodome cinquante justes au milieu de la ville, à cause d’eux je pardonnerai à la cité toute entière ».
27 Et répondit, Abraham, et dit : « Je t’en prie, voici, j’ose encore parler au Seigneur, moi qui ne suis que poussière et cendre. 28 Peut-être, sur les cinquante justes, en manquera-t-il cinq : pour ces cinq-là, vas-tu détruire toute la ville ? ». Il répondit : « Non, je ne la détruirai pas, si j’en trouve quarante-cinq ».
29 Abraham continua cependant de lui parler. Il dit : « Peut-être s’en trouvera-t-il là quarante ». Il répondit : « A cause de ces quarante-là, je ne ferai aucune destruction ».
30 Et dit Abraham : « Que ma parole – je t’en prie – ne provoque pas d’irritation pour le Seigneur : peut-être là se trouveront seulement trente justes ». Il répondit : « Je ne ferai rien, si j’en trouve là trente ».
31 Abraham dit : « Je t’en prie, voici, j’ose encore parler au Seigneur : Peut-être s’en trouvera-t-il là vingt ». Il répondit : « Je ne détruirai pas (la ville) à cause de ces vingt ».
32 Et dit Abraham : « Que ma parole – je t’en prie – ne provoque pas d’irritation pour le Seigneur, si je parle encore une fois. Peut-être là se trouveront seulement dix justes ». Il répondit : « Je ne détruirai pas (la ville) à cause de ces dix ».
Psaume
Le psaume 138 est une invitation à louer Dieu et à avoir confiance en lui .
La structure du poème est simple. Après le titre, dans lequel l’auteur fait référence à David, la première partie du psaume (vv. 1-3) exprime une décision. Le poète dit à Dieu : « Je te rendrai grâce de tout mon cœur » (v. 1). Et, en présentant à Dieu son remerciement, le poète évoque sa situation : il est dans un milieu païen, où se trouvent de nombreuses statues des dieux . Mais notre poète, dans sa prière, s’oriente vers Jérusalem et surtout vers le temple saint de Dieu. Et sa prière est une action de grâce pour l’amour et la fidélité que Dieu a pour les humains et pour la promesse, une promesse vraiment exceptionnelle , avec laquelle il les accompagne. Il peut donc dire à Dieu : « tu as rendu grande ta promesse , au-delà de
toute ta renommée » (v. 2c).
L’amour de Dieu et sa promesse, le poète les a constatés dans sa propre expérience : « Le jour où je t’ai appelé, tu m’as répondu ». Et la réponse de Dieu a fait naître « en mon âme, force et confiance » .
De la deuxième partie du psaume (vv. 4-8), nous lirons seulement deux strophes, les versets 6-7ab, et 7c-8. La première parle d’abord de Dieu, qui a une prédilection non pour les puissants mais pour les petits, pour celles et ceux qui sont marginalisés. Et le poète souligne un contraste surprenant : « Oui, élevé est Yhwh, et pourtant il regarde vers l’abaissé ». Quant à l’individu qui se situe à un haut niveau, Dieu le regarde de loin et ne lui donne aucune importance : même dans sa hauteur, cet individu reste infiniment loin de Dieu . Dans la même strophe, le poète parle aussi de soi-même. Même s’il est dans une situation de détresse, même si les ennemis en colère le menacent, Dieu le fait vivre et le sauve. Et le poète, s’adressant directement à Dieu, lui dit : « Si je marche au milieu de l’adversité, tu me fais vivre malgré la colère de mes ennemis » (v. 7ab).
Enfin, dans la strophe suivante (vv. 7c-8), le poète s’arrête d’abord sur la main de Dieu. La « main » est une image fréquente pour évoquer l’irrésistible puissance de Dieu et les œuvres que Dieu accomplit . Et le poète peut dire à Dieu : « Tu étends ta main, et ta (main) droite me sauve ». Après cette déclaration, le poète regarde vers son avenir en toute confiance car « Yhwh portera à terme son dessin en ma faveur ». Mais, en terminant la strophe, le regard du poète est sur l’histoire tout entière : « Yhwh, ton amour est pour toujours ! ». Et la strophe se termine en revenant sur les mains de Dieu : « Les œuvres de tes mains, ne les délaisse pas ! ».
Quant à nous, nous voulons nous laisser prendre par la confiance que le poète avait en regardant l’avenir, l’amour du Seigneur, un amour qui est pour toujours. L’amour du Seigneur est présent aujourd’hui encore, pour chacune et pour chacun de nous. Nous pouvons donc actualiser ce que le poète affirmait au verset 3. Notre refrain sera donc :
Le jour où je t’appelle, réponds-moi, Seigneur.
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