Eucharistie : 11 août 2019
Travaillons, le regard tendu vers l’avenir de Dieu
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Eucharistie, 11 août 2019: 19ème dimanche du Temps Ordinaire — Année C
Première lecture
Le livre de la Sagesse est le livre le plus récent de tout l’Ancien Testament. Il a été composé, en grec, deux ou trois décennies avant la naissance de Jésus. Il a vu le jour à Alexandrie, la ville sur le delta du Nil, parmi les juifs et les juives ouvert(e)s à la langue et à la civilisation grecque . Et ces personnes, en Égypte, réfléchissent sur les temps de Moïse, lorsque Dieu est intervenu pour mettre fin à la politique du pharaon et des Égyptiens qui voulaient mettre à mort tous les nouveau-nés d’Israël. En effet, dit notre auteur à Dieu, « les Égyptiens avaient décidé de tuer les petits enfants de ceux qui t’appartiennent. Parmi ceux qui devaient mourir, un seul avait été sauvé, Moïse. C’est pourquoi, pour les punir, toi, notre Dieu, tu leur as enlevé un grand nombre de leurs enfants, et tu les as noyés tous ensemble dans la mer agitée » (Sa 18,5 et Ex 12,29). C’est ainsi que Dieu a accompli la promesse qu’il avait faite aux « ancêtres » (v. 6), donc aux patriarches aux temps d’Abraham .
En racontant l’intervention de Dieu en Égypte, notre texte évoque « la nuit » (v. 6), le mystère de cette nuit-là, lorsqu’Israël a vécu la délivrance, en devenant un peuple libre et consacré à Dieu .
Et la page continue, aux versets 7 et 8, en insistant sur le contraste : les fidèles à Dieu et les ennemis de Dieu, ceux qui s’appellent à Dieu et ceux qui le refusent, couvrir d’honneur les uns et punir les autres . Voilà « la délivrance » (v. 6).
Et le texte termine en évoquant la volonté d’obéir à une loi divine : « les saints partageront également les biens reçus et les dangers ». Oui, une loi, la loi divine, demandait de partager, au désert, la manne, les cailles, l’eau, les biens et les obligations de l’alliance ; mais elle demandait aussi de partager les fatigues, les privations, la peur devant les menaces des ennemis .
Et pour nous ? Cette loi nous demande de partager : partager, dans nos quartiers, les petites choses que nous avons et partager, en même temps, la peur. Partager la peur, ne pas nous isoler et nous enfermer dans nos peurs, et ne pas laisser seuls les autres qui sont dans la peur. C’est ainsi que nous pouvons être vraiment des « saints » (v. 9).
Du livre de la Sagesse (18,6-9)
6 La nuit de la délivrance pascale, tu l’avais annoncée d’avance à nos ancêtres pour qu’ils se réjouissent intensément. En effet, ils savaient à quelles promesses ils s’étaient fiés.
7 Ton peuple attendait cette nuit : ils l’attendaient comme salut pour les justes fidèles à Dieu et comme ruine pour les ennemis. 8 Oui, tu as utilisé les mêmes moyens pour punir ceux qui te refusaient et pour nous couvrir d’honneur en nous appelant vers toi.
9 Dans le secret de leurs maisons, les fidèles descendants des justes ont offert des sacrifices. Ils se sont mis d’accord à propos d’une loi divine : les saints partageront également les biens reçus et les dangers. Et ils chantaient déjà les chants de louange qui nous viennent de nos ancêtres.
Parole du Seigneur.
Psaume
Le poète du Psaume 33 appartient au groupe des abashingantahe actifs après l’exil à Babylone. Ce poète s’est formé grâce à la lecture des textes sacerdotaux composés pendant l’exil et il trouve son inspiration dans les écrits des prophètes .
Son poème est un hymne à Dieu et, pour célébrer Dieu, il a besoin de tout l’alphabet : voilà pourquoi il compose un texte « alphabétique » : le premier verset commence par la première lettre de l’alphabet, le deuxième par la deuxième lettre, et ainsi de suite jusqu’au verset 22 qui commence avec la vingt-deuxième et dernière lettre de l’alphabet hébraïque.
De ce psaume, nous lirons trois strophes.
La première (vv. 1 et 12) est une invitation à louer Dieu. A cette louange, le poète invite les « justes », des personnes qui, dans la vie de tous les jours, mettent leur confiance en Dieu et que Dieu considère comme des « justes », un peu comme Abraham (cf. Gen 15,6) . Ces personnes sont aussi qualifiées comme des « gens droits », donc des personnes qui s’engagent à vivre la parole de Dieu.
Cette relation entre les fidèles et Dieu revient au verset 12 : cette relation est dans la joie : en effet « Il est heureux, le pays qui a Yhwh comme son Dieu». Et cette joie naît de Dieu lui-même, parce que cette nation, ce peuple, Dieu l’a choisi « choisi comme son trésor » .
La deuxième strophe (vv. 18-19) revient sur la relation entre Dieu et son peuple. Dieu s’occupe des personnes qui le respectent. Elles sont sans importance et sans pouvoir dans le monde . Elles ne comptent pas sur leur force mais elles mettent leur confiance en Dieu et
« espèrent dans son amour ». Et cet amour est sauveur : il sauve « leur être de la mort » et les fait vivre même « durant la famine ».
Enfin, la dernière strophe (vv. 20.22) s’ouvre avec une déclaration pleine de confiance : « Notre être attend Yhwh, notre secours et notre protection, c’est lui ». Ensuite, le poète termine son psaume s’adressant, avec les autres membres de la communauté, directement à Dieu : « Que ton amour, Yhwh, soit sur nous, comme notre espoir est en toi ! ».
Quant à nous, l’amour de Dieu et le fait de mettre notre espoir en lui ne peuvent que nous réjouir. Nous pouvons donc exprimer notre joie d’être son peuple. Et cette joie, nous allons l’exprimer en revenant sur les mots du verset 12. Notre refrain sera donc:
Heureux le peuple
dont le Seigneur est le Dieu.
Psaume 33 (versets 1.12. 18-19. 20.22)
1 Criez de joie pour Yhwh, hommes justes,
pour les gens droits il est bon de chanter sa louange.
12 Il est heureux, le pays qui a Yhwh comme son Dieu !
Il est heureux, le peuple que le Seigneur a choisi comme son trésor !
Refr. : Heureux le peuple
dont le Seigneur est le Dieu.
18 Voici, l’œil de Yhwh veille sur ceux qui le respectent,
sur ceux qui espèrent dans son amour,
19 pour délivrer leur être de la mort
et pour les faire vivre durant la famine.
Refr. : Heureux le peuple
dont le Seigneur est le Dieu.
20 Notre être attend Yhwh,
notre secours et notre protection, c’est lui.
22 Que ton amour, Yhwh, soit sur nous,
comme notre espoir est en toi !
Refr. : Heureux le peuple
dont le Seigneur est le Dieu. […]
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