Eucharistie, 18 août 2019

Rester fidèles et confiant(e)s même dans les épreuves

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Eucharistie, 18 août 2019, 20ème dimanche du Temps Ordinaire — Année C

Première lecture
Dans une section écrite probablement par Baruch, secrétaire de Jérémie, nous lisons, ce matin, ce qui se passe aux derniers jours de Jérusalem, juste avant sa chute : l’an 587 avant la naissance de Jésus. Dans la ville assiégée par les Babyloniens, Jérémie annonce : il faut cesser le combat et se rendre aux assiégeants : c’est la seule façon de sauver la vie des habitants.
Mais les princes autour du roi ne sont pas disposés à renoncer à leur pouvoir et veulent éliminer le prophète.
Quant au roi Sédécias, il est faible et maladroit : dans son impuissance, il dit oui à chaque requête . Il dit oui aux princes, qui vont jeter Jérémie dans une citerne, mais il dit oui aussi à un étranger , un fonctionnaire de la cour, qui va sauver le prophète. Ce fonctionnaire est un éthiopien, il s’appelle « Eved-Mélek ». Son nom, qui signifie « Serviteur du roi (d’Égypte) », nous dit qu’Eved-Mélek était né dans une famille de sympathisants de la politique égyptienne . Mais, indépendamment de ses conceptions politiques, Eved-Mélek, un non-juif, sauve Jérémie. Voilà comment cet étranger réagit devant un homme que des politiciens juifs ont jeté dans une citerne pour le faire mourir. Aucune motivation politique, seulement la vie – la vie d’un étranger – est importante à ses yeux.
Une dernière remarque : à Eved-Mélek, qui a sauvé la vie d’un homme, Dieu promet qu’il aura la vie sauve, lorsque l’armée des Babyloniens entrera en Jérusalem (Jér 39,15-18).

Du livre du prophète Jérémie (38,4-10)
4 Les princes disent au roi Sédécias : « Que soit mis à mort, donc, cet homme. Oui, c’est parce qu’il affaiblit les mains des hommes de combat, ceux qui restent dans cette ville, et les mains de tout le peuple, quand il parle avec eux, avec ces paroles. En effet, cet homme ne cherche pas la paix pour ce peuple, mais au contraire le malheur ».
5 Et dit, le roi Sédécias : « Voici, il est entre vos mains, lui. Car le roi ne peut rien contre vous ! » 6 Et ils prennent Jérémie et le jettent dans la citerne de Malkiya, fils du roi,

celle qui est dans la cour de garde. Avec des cordes, ils font descendre Jérémie. Et dans la citerne il n’y a pas d’eau, mais – au contraire – de la boue, et s’enfonce, Jérémie, dans la boue.
7 Et Eved-Mélek, l’éthiopien, un serviteur important dans la maison du roi, entend qu’ils ont mis Jérémie dans la citerne. Quant au roi, il siège à la porte de Benjamin.
8 Et sort, Eved-Mélek, de la maison du roi et il parle au roi en disant : 9 « Mon seigneur le roi, ont fait mal – ces hommes – avec tout ce qu’ils ont fait au prophète Jérémie : ils l’ont jeté dans la citerne, et il va y mourir, là-dessous, à cause de la faim car il n’y a plus de pain dans la ville ! »
10 Et donne l’ordre, le roi, à Eved-Mélek l’éthiopien, en disant : « Prends en ta main, d’ici, trente hommes, et tu feras remonter de la citerne le prophète Jérémie, avant qu’il ne meure ».

Psaume
Le psaume 40 a connu une longue évolution à travers les siècles. La partie la plus ancienne a été composée, probablement, au moment de la destruction de Jérusalem l’année 587. Elle a été ensuite ‘actualisée’ pendant l’exil à Babylone, et, plus tard encore, après le retour de l’exil, pour devenir la prière, la lamentation, du groupe des pauvres marginalisés dans la ville de Jérusalem reconstruite .
De ce psaume, ce matin nous allons lire la première partie (vv. 2-4) et la conclusion (v. 18). La première partie – la plus ancienne de ce psaume – est un chant de remerciement. Ce chant fait référence à la biographie de Jérémie qu’un étranger a voulu faire remonter de la citerne. Mais, dans le psaume, c’est Dieu lui-même qui « fait remonter d’une citerne de destruction, de la boue sans fond » (v. 3). De ce constat, naît la confession du poète : « Mon espoir, j’ai mis mon espoir en Yhwh et il s’est penché vers moi et il a entendu mon appel au secours » (v. 2). Le poète regarde ensuite vers l’avenir : ce que Dieu a accompli dans sa vie permettra à d’autres – à « beaucoup » (v. 4) – de découvrir l’action surprenante de Dieu et de mettre en Dieu leur confiance.
Après ces trois strophes de la première partie, la dernière partie de notre psaume (vv. 14-18) reprend, avec de petites modifications, le psaume 70. Il s’agit d’un des psaumes – nombreux – dans lesquels les pauvres, des gens sans protection et mis à l’écart, sont victimes des ennemis . De cette dernière partie du psaume 40, la liturgie nous propose le dernier verset.

Ici le poète, en reprenant le psaume 70, opère un petit changement. Au lieu de dire à Dieu « viens vite » (Ps 70,6), il prie Dieu en lui disant : « mon Seigneur, pense à moi ». Et ici le verbe hébreu évoque les soins que Dieu a pour les pauvres et les opprimé(e)s. En effet, la tendresse de Dieu se manifeste surtout pour les personnes qui sont sans protection, celles et ceux qui n’ont pas d’appui dans la puissance de l’économie, de la politique et du prestige . Voilà les personnes qui s’ouvrent à Dieu en lui disant : « pense à moi ».
Toujours de la deuxième partie du psaume, la liturgie reprend le verset 14b, là où le poète dit à Dieu : « Yhwh, viens vite à mon aide ! »

Et ces mots seront notre refrain à la fin de chaque strophe.

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