Eucharistie, 8 décembre 2019
« Préparez le chemin du Seigneur » (Matthieu 3,3)
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Eucharistie : 8 décembre 2019, 2er Dimanche de l’Avent — Année A
Première lecture
La première lecture de ce matin nous met devant les yeux les dernières décennies du huitième siècle avant la naissance de Jésus. A ce moment, dans la Haute Mésopotamie, l’actuelle partie septentrionale de l’Irak, sur le fleuve Tigre s’installe un pouvoir d’une énorme puissance : c’est l’empire assyrien, qui s’impose sur le nord de la Palestine et aussi sur le sud, à Jérusalem .
Pour le prophète Isaïe, avec cette armée assyrienne qui descend vers Jérusalem, il y a aussi… Dieu. Dieu se sert des armées ennemies. Et, avec ces armées, il descend punir Jérusalem en détruisant tout à son passage. C’est ainsi qu’il « arrache la frondaison avec violence, et les arbres les plus hauts sont coupés et jetés à terre. Il va abattre – à coups de hache – les buissons de la forêt, et les beaux cèdres du Liban tombent au sol sous les coups d’un Puissant » (Is 10,33-34).
Mais, après cette intervention terrible, Dieu prépare un avenir nouveau, inimaginable. D’un tronc d’un arbre coupé, un rejeton jaillira, il « jaillira de ses racines portant du fruit ». Et cet arbre est l’image de la dynastie royale de David. Le prophète en parle évoquant Jessé, l’ancêtre de David.
Et sur ce personnage à venir, qui sortira du tronc de Jessé, viendra, « avec vigueur , un souffle de Yhwh» (v. 2). Et le prophète insiste : il s’agit d’un « souffle de sagesse et de discernement, un souffle de conseil et de force, un souffle de connaissance et du respect de Yhwh ». Et avec le mot « respect », le prophète veut évoquer la familiarité, l’intimité entre cette personne et Dieu. Grâce à cette relation intime avec Dieu, cette personne pourra mettre sur pied un gouvernement juste en prenant soin, d’abord, des personnes faibles et sans protection .
Et cette personne à venir, ce descendant de Jessé, va aussi instaurer la paix : une paix universelle, une paix aussi entre les humains et les animaux, même les plus menaçants, comme le lion et la vipère.
Et le prophète termine sa page en revenant sur l’image du « tronc de Jessé ». Il parle
maintenant de « la racine de Jessé » (v. 10). Ce descendant de Jessé sera le point de référence aussi pour les nations : il « se lèvera comme un étendard pour les peuples, et les nations viendront le chercher ». En effet, là « où il s’établira, brillera la glorieuse présence de Dieu ». Voilà comment Isaïe pouvait annoncer la naissance du messie roi .
Lecture du livre d’Isaïe (11,1-10)
1 Et sortira – un rameau – du tronc de Jessé,
un rejeton jaillira de ses racines portant du fruit.
2 Et viendra sur lui, avec vigueur, un souffle de Yhwh:
un souffle de sagesse et de discernement,
un souffle de conseil et de force,
un souffle de connaissance et du respect de Yhwh.
3 Et il respirera dans le profond respect de Yhwh.
Il ne jugera pas selon les apparences, il ne décidera pas d’après ce qu’il entend dire.
4 Et il jugera les faibles avec justice,
il sera juste pour ceux qui, dans le pays, sont sans défense.
Ses paroles vont éduquer la population du pays,
et du souffle de ses lèvres il fera mourir le méchant.
5 Et sera, la justice, la ceinture de ses reins,
et la fidélité sera la ceinture de ses hanches.
6 Et habitera, le loup, avec l’agneau,
et le léopard avec le petit de la chèvre se couchera.
Le veau, le jeune lion et la bête grasse iront ensemble,
et un petit garçon les conduira.
7 Et la vache et l’ourse mangeront dans le même champ,
ensemble se coucheront leurs petits,
et le lion, comme le bœuf, mangera de la paille.
8 Et s’amusera, le nourrisson, sur le trou de la vipère,
et sur le nid du serpent le petit enfant mettra sa main.
9 Ils ne feront plus de mal et plus aucune destruction sur toute ma montagne sainte,
car le pays sera rempli de la connaissance de Yhwh,
comme les eaux recouvrent le fond de la mer.
10 Ce jour-là, la racine de Jessé
se lèvera comme un étendard pour les peuples,
et les nations viendront le chercher.
Et, du lieu où il s’établira, brillera la glorieuse présence de Dieu.
Psaume
Le prophète Natan avait annoncé à David un successeur (2 Sam 7), son fils “Salomon”, c’est-à-dire “Homme de paix”. Mais la paix réalisée par Salomon et aussi par ses successeurs avait ses limites : l’exploitation des pauvres et les privilèges des personnes à la cour. Et les conséquences de cette politique malheureuse pèsent lourdement sur le peuple.
Voilà pourquoi le poète du psaume 72 demande à Dieu un souverain bien différent de Salomon et de tous les rois que l’histoire humaine a connus : un souverain qui s’engage pour la justice, en particulier pour les pauvres, un souverain qui réalise la paix entre les peuples.
La forme que le poète donne à ce rêve est celle d’une prière de David pour un Salomon vraiment homme de paix. Et c’est, en même temps, le portrait d’un roi à venir, le messie de Dieu.
De ce psaume qui a une structure très soignée , ce matin nous lirons seulement quatre strophes.
* La première est une invocation adressée à Dieu pour un roi qui puisse mettre en œuvre la justice qui caractérise Dieu. C’est ainsi qu’il pourra juger les pauvres selon le droit, et ces pauvres – dit le poète à Dieu – sont « tes pauvres », ils appartiennent donc au Seigneur.
* La deuxième strophe présente la royauté de ce souverain comme une situation qui voit le juste fleurir et la paix s’installer – partout – d’une façon définitive, littéralement « tant que la lune brillera ».
* La troisième strophe revient sur le comportement du souverain : « Oui, il délivrera l’indigent qui crie au secours ». En effet, la condition des pauvres et des indigents touche, intimement, ce roi . Il écoute leurs cris ; leurs souffrances font jaillir en lui un sens de pitié et de compassion, de co-participation à leurs souffrances.
* La quatrième strophe voit ce roi comme un arbre qui va fleurir. D’ici le vœu : « que puisse fleurir, oui, que puisse fleurir son nom devant le soleil ». Et le poète voit se réaliser, dans ce roi
à venir, la promesse que Dieu avait faite à Abraham : « En toi seront bénies toutes les familles de la terre » (Gen 12,3). Enfin, le psaume souhaite que les nations reconnaissent la béatitude de ce roi . En effet, en lui, la présence efficace de Dieu est à l’œuvre .
Ce regard vers l’avenir, comme le poète l’exprime dans son psaume, fait naître aussi en nous la même attente, le même espoir. D’ici notre refrain – à la fin de chaque strophe – qui reprend le vœu du v. 7 :
Refr. : En ces jours-là, fleurira la justice,
grande paix jusqu’à la fin des temps.
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