Eucharistie : 22 mars 2020

« Qui décide de me suivre ne marchera pas dans l’obscurité mais aura la lumière de la vie » (Jn 8,12)

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Eucharistie : 22 mars 2020, 4ème dimanche de Carême

Première lecture

Avec la première lecture, nous sommes vers l’an 1010 avant la naissance de Jésus. D’après le narrateur biblique, le roi Saül n’a pas respecté les normes rituelles et Dieu l’a rejeté . Voilà pourquoi Dieu ordonne à Samuel de se rendre à Bethléem pour consacrer, par l’onction, un nouveau roi.
Le récit de ce qui se passe à Bethléem est très soigné. Les habitants, en voyant Samuel, sont surpris et inquiets, littéralement ils « tremblent ». Ils veulent savoir si le prophète est porteur de paix. Le prophète les rassure. Mais, dans sa réponse, il parle aussi d’un sacrifice (v. 5). En effet, c’est dans une cérémonie religieuse que le nouveau roi sera oint.
La narration de cette onction nous tient en suspens. Le prophète lui-même ne sait pas qui est celui que Dieu a choisi. Il pense d’abord à Éliab, le fils aîné de Jessé : il est « haut dans sa taille », il a la taille du combattant, un peu comme Saül qui « dépassait tout le peuple de la tête et des épaules » (1 Sam 9,2). Mais ce n’est pas Éliab que Dieu veut. Dieu dit au prophète : « Je ne juge pas comme les humains. Les gens font attention à ce qui se voit, mais Yhwh regarde le fond du cœur » (v. 7) .
Après Éliab, Jessé présente encore six de ses fils. Mais parmi eux il n’y a pas celui que Dieu veut. C’est pourquoi Samuel demande à Jessé : « Est-ce que tes fils sont tous là ? » (v. 11). Non, il y a encore le plus jeune : il s’occupe – berger – des moutons. On le fait venir et Samuel lui donne l’onction parmi ses frères. Et c’est seulement au moment où l’Esprit de Yhwh vient sur ce jeune, que le narrateur nous dit son nom : David . David, un inconnu, un inconnu même pour le prophète. Et pourtant Dieu le remplit de son Esprit : « et se précipite – l’Esprit de Yhwh – sur David à partir de ce jour-là et au-delà» (v. 13). Une action soudaine, celle de l’Esprit : l’Esprit qui pénètre dans une personne et la transforme intérieurement. Cette personne est la plus jeune, la plus faible par rapport à ses frères : voilà la personne que Dieu préfère pour agir dans l’histoire de son peuple.

Du Premier livre de Samuel (16,1b. 4-13a)

1b Et dit, Yhwh, à Samuel : « Remplis d’huile ta corne et va. Je t’envoie vers Jessé, à Bethléem, car j’ai vu – parmi ses fils – un roi pour moi ». 4 Et fit, Samuel, ce que Yhwh avait dit, et il se rendit à Bethléem. Et les anciens de la ville tremblent. Ils viennent à sa rencontre et lui demandent : « Est-ce que ta venue est une venue de paix ? » 5 Et Samuel répond : « Oui, de paix. Je viens offrir un sacrifice à Yhwh. Rendez-vous purs pour la cérémonie et venez ensuite avec moi ».
Samuel dit aussi à Jessé et à ses fils : « Rendez-vous purs, je vous invite au sacrifice ». 6 Quand Jessé et ses fils arrivent, Samuel voit Éliab et pense : « Certainement, Yhwh a devant lui l’homme de son onction ! » 7 Mais Yhwh dit à Samuel : « Cet homme est beau et haut dans sa taille. Mais tu ne dois pas faire attention à cela ! Ce n’est pas lui que j’ai choisi. Je ne juge pas comme les humains. Les gens font attention à ce qui se voit, mais Yhwh regarde le fond du cœur ».
8 Ensuite Jessé appelle Abinadab. Il le fait passer devant Samuel, mais Samuel dit : « Ce n’est pas non plus cet homme-là que Yhwh a choisi ». 9 Jessé fit passer Shamma, mais Samuel dit : « Celui-ci non plus, Yhwh ne l’a pas choisi ». 10 Jessé fait passer ainsi sept de ses fils devant Samuel. Et Samuel dit à Jessé : « Yhwh n’a choisi aucun d’eux ».
11 Puis, à Jessé, Samuel ajoute : « Est-ce que tes fils sont tous là ? » Jessé répond : « Non, il y a encore le plus jeune. Il s’occupe – berger – des moutons ». Alors Samuel dit à Jessé : « Envoie quelqu’un le chercher ! Nous ne commencerons pas le repas (du sacrifice) avant son arrivée ». 12 Jessé le fit donc venir. Et lui, il avait le teint clair, avec de beaux yeux et un beau visage. Alors Yhwh dit à Samuel : « Lève-toi, donne-lui l’onction, c’est lui ! ». 13a Et prend, Samuel, la corne de l’huile et il lui donne l’onction au milieu de ses frères. Et se précipite – l’Esprit de Yhwh – sur David à partir de ce jour-là et au-delà.

Psaume

Le psaume 23 est une prière très simple : elle ne demande rien à Dieu, elle n’est pas un remerciement ou une louange . Elle est un moment dans lequel une personne prend conscience de ce qu’elle vit.
Le poème se compose de deux parties : la première (vv. 1-4) chante Dieu comme berger, la seconde (vv. 5-6) comme hôte.

Dans la première partie, le poète célèbre Dieu – d’abord (vv. 1-3) – à la troisième personne : il est mon berger, il me fait reposer, il me conduit, il me guide. L’image est celle d’un berger qui n’a pas de résidence fixe. Il est toujours en marche, avec sa brebis, pour la guider où il y a de l’eau, de l’herbe fraîche, un endroit pour lui permettre le repos. Mais, si en Palestine d’habitude le berger s’occupe de plusieurs brebis, le poète se sent comme la seule brebis, et le berger s’occupe toujours d’elle, en lui révélant son amour, « son intimité » (v. 3).
A la fin de cette première partie, le poète ne parle plus à Dieu à la troisième personne : il utilise la deuxième personne, il lui dit ‘tu’ : « tu es avec moi » (v. 4). Et cette présence de Dieu permet au poète de ne pas avoir peur. Il n’a pas peur même s’il va « dans une vallée de profonde obscurité » comme il y en a dans le sud de la Palestine, des vallées escarpées et très dangereuses. Plus tard, dans la traduction grecque, cette image de la vallée sera profondément transformée : en changeant une petite voyelle de l’hébreu, on traduit : « Même si je vais au cœur de l’ombre de la mort, … tu es avec moi ».
Comme dans la finale de la première partie, aussi au début de la seconde partie (v. 5), le poète s’adresse à Dieu en lui disant ‘tu’ : « Tu prépares un banquet pour moi. Tu m’accueilles. Tu remplis ma coupe jusqu’au bord ». Ces images correspondent à celles de la première partie : nourriture, boisson, repos. Mais ces actions ne visent plus une brebis. Le poète ne s’identifie plus à une brebis dont le berger prend soin. Le poète se présente désormais comme une personne que Dieu accueille comme hôte, un hôte de respect .
Enfin, dans le dernier verset, le poète revient sur Dieu. Il en parle en utilisant la troisième personne : Dieu lui-même, sa bonté et sa fidélité « m’accompagneront tous les jours de ma vie ». Si le verset 5 pouvait faire penser à Dieu qui, une seule fois, accueille l’homme comme son hôte, le dernier verset élimine toute ambiguïté. L’homme reviendra et habitera dans la maison de Yhwh, car Yhwh l’accueillera dans sa maison « pour de longs jours », une expression biblique qui signifie ‘pour toujours’ . Voilà le banquet que Dieu a préparé, pour chacune et chacun de nous et pour toutes les personnes tuées dont nous portons, dans notre cœur, une immense nostalgie.
Mais maintenant, nous qui sommes encore en chemin, nous pouvons, en lisant ce psaume, intervenir avec ce refrain qui reprend le verset 1 :

        Le Seigneur est mon berger : rien ne saurait me manquer.

Psaume 23 (versets 1-2. 3. 4. 5. 6
1 Psaume appartenant au recueil de David.
Yhwh est mon berger, je ne manque de rien.
2 Il me fait reposer dans des prés d’herbe fraîche,
il me conduit vers des eaux, dans des espaces de tranquillité.
Refr. : Le Seigneur est mon berger : rien ne saurait me manquer.

3 Il me rend les forces,
il me conduit
par les bons sentiers,
parce qu’il me révèle son intimité.
Refr. : Le Seigneur est mon berger : rien ne saurait me manquer.

4 Même si je vais dans une vallée de profonde obscurité,
je n’ai peur de rien,
car toi, tu es avec moi.
Ton bâton de berger est près de moi, il me rassure.
Refr. : Le Seigneur est mon berger : rien ne saurait me manquer.

5 Vis-à-vis de ceux qui m’attaquent,
tu prépares un banquet pour moi.
Tu m’accueilles en versant sur ma tête de l’huile parfumée.
Tu remplis ma coupe jusqu’au bord.
Refr. : Le Seigneur est mon berger : rien ne saurait me manquer.

6 Oui, sa bonté et sa fidélité
m’accompagneront tous les jours de ma vie,
et j’habiterai à la maison de Yhwh
pour de longs jours.
Refr. : Le Seigneur est mon berger : rien ne saurait me manquer.

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