Eucharistie : 19 juillet 2020

« L’Esprit intercède – en nous et à notre faveur – par des gémissements inexprimables » (Rom 8,26)

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Eucharistie : 19 juillet 2020 : 16ème Dimanche du Temps Ordinaire — Année A

Première lecture
Le livre de la Sagesse est l’écrit le plus récent de tout l’Ancien Testament. Il a été composé, probablement, deux décennies avant la naissance de Jésus. Son auteur vit en Égypte, là où les communautés juives sont confrontées avec un milieu fréquemment intolérant. Il y a aussi des Juifs qui ont abandonné la foi et l’enseignement des ancêtres, des Juifs qui s’unissent à des Égyptiens pour se moquer des justes qui restent fidèles à la foi. Heureusement, dans la société égyptienne, il y a aussi des personnes ouvertes au dialogue, des personnes qui, malgré les difficultés, s’engagent pour la justice.
Le livre de la Sagesse est structuré en trois parties : la première (1,1-6,21) est une exhortation à la justice, la deuxième (6,22-11,1) une louange à la sagesse ; enfin, dans la troisième (11,2-19,22) l’auteur nous donne une relecture de l’exode, la fin de l’esclavage en Égypte et la libération . Dans cette troisième partie, l’auteur compose aussi une longue section (11,15-12,27) pour évoquer la clémence de Dieu envers les Égyptiens en Égypte (11,15-12,2) et vers les Cananéens qui habitaient en Palestine avant l’arrivée des Israélites (12,3ss).
De cette page sur la clémence de Dieu envers les Cananéens, la liturgie nous propose, ce matin, une petite section. Le texte commence en éclairant la caractéristique fondamentale du Dieu unique : il « prend soin » de toute sa création. Voilà comment nous pouvons comprendre la justice de Dieu et de ses jugements (v. 13).
Le thème de la justice de Dieu revient dans le verset 16, mais l’auteur souligne encore une fois que cette justice est liée à la bonté : « tu es le Maître de tout, tu es bon envers tous » .
Dans les deux versets suivants, le texte grec est, dans plusieurs manuscrits, corrompu. Il faut remonter à l’original qui opposait deux comportements différents : l’attitude ombrageuse des souverains terrestres et le comportement de Dieu . Les premiers imposent leur force quand on met en doute leur pouvoir absolu. En plus, ils imposent le silence, ils l’imposent même sur ceux qui les respectent et les connaissent. Bien différent est le comportement de Dieu. Il dispose de la force, il peut intervenir chez les humains. Et pourtant – dit l’auteur en

s’adressant à Dieu – « tu juges avec mesure, tu nous gouvernes avec beaucoup d’indulgence ».
Enfin, dans le dernier verset, l’auteur peut conclure en disant : « Par ton exemple tu as enseigné ceci à ton peuple : que le juste doit manifester son amour pour les humains ». Ici l’auteur utilise l’adjectif « philanthropos », littéralement « ami des humains » . Voici comment nous devons nous comporter. Ce comportement, cette conversion de la violence à l’amour, est possible. En effet, Seigneur Dieu, « à tes enfants tu as donné cette belle espérance : après la faute, tu accordes la conversion ». Accueillons donc, à cœur ouvert, cette invitation à la mansuétude, à la compassion même pour les ennemis. La mansuétude avec laquelle Dieu a traité les ennemis d’Israël est une leçon d’humanité. Mais elle est aussi un message d’espoir : Dieu va donner son pardon aussi à nous .

Lecture du livre de la Sagesse (12,13.16-19)
13 Il n’existe pas d’autre dieu que toi,
qui prenne soin de toute chose :
tu montres ainsi que tes jugements ne sont pas injustes.
16 Ta force est à l’origine de ta justice,
et, parce que tu es le Maître de tout,
tu es bon envers tous.
17 Celui dont le pouvoir absolu est mis en doute impose sa force
et il réduit au silence même ceux qui le respectent.
18 Mais toi, qui disposes de la force, tu juges avec mesure
et tu nous gouvernes avec beaucoup d’indulgence.
Cependant, tu as le pouvoir d’intervenir quand tu le veux.
19 Par ton exemple tu as enseigné ceci à ton peuple :
que le juste doit manifester son amour pour les humains ;
à tes enfants tu as donné cette belle espérance :
après la faute, tu accordes la conversion
Parole du Seigneur.

Psaume
Le psaume 86 est, en même temps, une supplication et une louange : une supplication dans la première (vv. 1-7) et dans la dernière partie (vv. 14-17), une louange dans la deuxième

 

(vv. 8-10) et la troisième (vv. 11-13).
De ce psaume, la liturgie nous propose trois strophes, une pour la première partie du psaume, une pour la deuxième et une pour la dernière.
La première strophe est un cri à Dieu. Le poète l’interpelle en disant « entends ma voix qui te supplie » (v. 6). Cette invocation naît d’un homme qui met toute sa confiance en Dieu, Dieu qui est bon et qui pardonne, Dieu qui est « plein d’amour » pour tous ceux qui l’appellent (v. 5).
La deuxième strophe (vv. 9-10) est une louange à Dieu qui fait des merveilles. Parmi ces merveilles, il y a – affirmation unique dans la Bible hébraïque – la création des nations. Les nations païennes, le poète les regarde avec optimisme : elles, toutes, « viendront se prosterner devant toi, Seigneur » (v. 9).
Comme la première strophe, la dernière est à nouveau une supplication. Ici, le poète revient sur sa vision de Dieu, « Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, plein d’amour et de vérité » (v. 15). C’est en ce Dieu qu’il a confiance, même s’il se sent entouré par des personnes qui veulent sa mort. Et cette confiance pousse le poète à dire à Dieu : « regarde vers moi et fais-moi grâce ».
Quant à nous, un peu comme le poète du psaume, nous pouvons exprimer à Dieu notre confiance et notre demande d’aide pour vivre notre temps difficile. Je vous invite donc à intervenir, à la fin de chaque strophe, avec le refrain qui revient sur la première strophe :

Toi qui es bon et qui pardonnes,
écoute ma prière, Seigneur.
5 Toi, Seigneur, qui es bon et qui pardonnes,
toi plein d’amour pour tous ceux qui t’appellent,
6 écoute ma prière, Yhwh,
et entends ma voix qui te supplie.
Refr. :  Toi qui es bon et qui pardonnes,
écoute ma prière, Seigneur.
 
9ab Toutes les nations, que tu as faites,
viendront se prosterner devant toi, Seigneur,
10 car tu es grand et tu fais des merveilles,
toi, Dieu, toi seul.
Refr. :  Toi qui es bon et qui pardonnes,
écoute ma prière, Seigneur.
 
15 Toi, Seigneur, Dieu de tendresse et de pitié,
lent à la colère, plein d’amour et de vérité,
16ab regarde vers moi
et fais-moi grâce.
Refr. :  Toi qui es bon et qui pardonnes,
écoute ma prière, Seigneur.

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