Eucharistie, 16 août 2020

Les barrières ethniques… tombent !

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Eucharistie : 16 août 2020, : 20ème Dimanche du Temps Ordinaire — Année A

Première lecture
La première lecture est la page d’un prophète actif entre les années 538 et 520 avant la naissance de Jésus. Les exilés sont rentrés de l’exil à Babylone, et maintenant il faut reconstruire une communauté avec les personnes qui sont restées à Jérusalem et avec des étrangers qui sont arrivés en ville pendant l’exil. C’est dans cette situation qu’un prophète, dont le message a été accueilli dans le livre d’Isaïe, prend la parole.
Et le message de ce prophète est vraiment bouleversant : la communauté qui va naître est une communauté à laquelle tous les humains peuvent participer. Même les étrangers et les personnes mal considérées peuvent faire partie de cette communauté. La seule condition c’est de s’attacher à Dieu, de se donner à Dieu et de se conduire en conséquence : prendre soin du droit et pratiquer la justice (v. 1). Ce comportement ne doit pas caractériser seulement les responsables politiques. Tout le peuple et chacun de ses membres est invité à agir ainsi.
Quant aux étrangers, eux aussi ont leur place dans le peuple de Dieu. Ils y entrent par le fait même qu’ils se joignent à Yhwh . Ils trouvent leur place dans le peuple de Dieu et ils pourront aussi entrer dans le temple – c’est Dieu lui-même qui va les conduire (v. 7) – et assumer des offices dans le temple : il faudra seulement qu’ils s’attachent à Yhwh et qu’ils aiment son nom (v. 6). Et Dieu les remplira de joie dans le temple. Et c’est ainsi que la Maison de Dieu « sera appelée “Maison de prière pour tous les peuples” » (v. 7).
Et l’histoire de l’humanité sera totalement différente : à la place de l’exclusion et des conflits, l’histoire sera l’histoire de Dieu qui rassemble. Dieu, qui a rassemblé les exilés de Babylone, va rassembler tous les peuples et toutes les personnes marginalisées.

Du livre d’Isaïe (56,1. 6-7)
1 Ainsi parle Yhwh :
« Prenez soin du droit et pratiquez la justice,
car mon salut est proche, il est sur le point d’arriver,

et ma justice sur le point de se révéler.
6 Et les fils de l’étranger qui s’attachent à Yhwh
pour l’honorer, pour aimer le nom de Yhwh,
pour être à lui comme serviteurs,
tous ceux qui prendront soin du sabbat sans le déshonorer
et se tiennent solidement à mon alliance,
7 ces personnes-là, je les ferai venir à ma sainte montagne,
je les remplirai de joie dans la Maison où l’on me prie.
J’accepterai les divers sacrifices qu’ils m’offriront sur l’autel,
car ma Maison sera appelée “Maison de prière pour tous les peuples” ».

Psaume
Nous sommes, très probablement, entre les années 522 et 486, au temps de Darius Premier, roi de Perse. Ce souverain favorisait la reconstruction du temple de Jérusalem et permettait, dans tout l’Orient, de vivre une période de paix . C’est dans ce climat de paix qu’un poète compose le psaume 67, un petit bijou – 53 mots en hébreu – pour chanter Dieu qui intervient, comme lumière, pour la terre entière et pour tous les peuples.
La structure du psaume est très soignée . Après le premier verset qui nous donne les informations sur la musique et les instruments, nous avons trois strophes. La strophe centrale est évidemment le cœur du psaume, et elle est encadrée entre la première strophe (vv. 2-3) et la troisième (vv. 7-8) qui se correspondent. Et la même structure nous l’avons dans la strophe centrale, là où le verset 5 est encadré entre le précédent et le suivant, deux versets identiques.
Dans la première et dans la dernière strophe, le poète invoque la bénédiction de Dieu (vv. 2.7.8) : il demande que la « grâce », l’amour et la tendresse de Dieu nous accompagnent, nous soutiennent dans notre vie. Dans sa requête, le poète fait référence au livre des Nombres au chapitre 6. Ici nous avons des invocations qu’Aaron et ses descendants devaient utiliser pour bénir le peuple. En reprenant trois de ces invocations, le poète du psaume prie : « Que Dieu nous accorde sa grâce et qu’il nous bénisse, qu’il fasse briller parmi nous son visage » (v. 2. cf. No 6,25b. 24a. 25a). En effet, un visage lumineux, un visage souriant, c’est le visage d’une personne heureuse de te voir, de t’accueillir, de t’aider . Voilà Dieu, le Dieu que le poète nous invite à chanter.

La première et la dernière strophe ont une perspective universelle : que Dieu, dans son chemin porteur de salut, soit connu « parmi toutes les nations » (v. 3), et que toutes les nations puissent mettre leur « confiance » (v. 8) en lui. La terre elle-même – généreuse envers les humains en leur donnant la récolte (v. 7) qui est une bénédiction de Dieu – peut pousser les nations à s’ouvrir à Dieu.
Quant à la strophe centrale (vv. 4-6), elle donne aux peuples une autre motivation pour louer Dieu. En effet, au centre du psaume, dans le verset 5, le poète dit à Dieu : « tu gouvernes les peuples avec droiture », et « les populations tu les accompagnes sur la terre d’une façon surprenante » . Le verbe “accompagner” suggère fréquemment l’idée de Dieu comme le berger qui prend soin de ses brebis. Quant au verbe “gouverner”, il n’évoque aucune crainte. Au contraire, l’action de Dieu qui gouverne avec droiture pousse les peuples à se réjouir et à crier de joie. Et le pluriel « les populations », « les peuples », fait tomber toutes les barrières et souligne que l’action de Dieu n’a pas de limites ethniques et religieuses.
Bref. Le psaume est une invitation à nous ouvrir, à devenir une communauté toujours plus ouverte. Dieu n’est pas seulement notre Dieu. Nous pouvons l’appeler « notre Dieu » (v. 7) seulement si nous sommes capables de reconnaître que Dieu aime aussi les autres, tous et toutes, tout près de nous et jusqu’à « toutes les extrémités de la terre » (v. 8).
Je vous invite dont à intervenir, à la fin de chaque strophe, avec les mots des versets 4 et 6, qui encadrent le verset central du psaume :

Que les peuples, Dieu, te rendent grâce,
que les peuples te rendent grâce tous ensemble !

Psaume 67 (versets 2-3. 5. 7-8)
2 Que Dieu nous accorde sa grâce et qu’il nous bénisse,

qu’il fasse briller parmi nous son visage, sa présence surprenante !
3 Alors sur la terre, on pourra connaître ton chemin,
ton salut parmi toutes les nations !
Refr. :  Que les peuples, Dieu, te rendent grâce,
que les peuples te rendent grâce tous ensemble !

5 Que les populations se réjouissent,
qu’elles chantent leur joie ;
car tu gouvernes les peuples avec droiture,
les populations tu les accompagnes sur la terre d’une façon surprenante.
Refr. :  Que les peuples, Dieu, te rendent grâce,
que les peuples te rendent grâce tous ensemble !

7 La terre a donné ses récoltes ;
que Dieu, notre Dieu, nous bénisse !
8 Oui, que Dieu nous bénisse,
et qu’elles aient confiance en lui,
toutes les extrémités de la terre !
Refr. :  Que les peuples, Dieu, te rendent grâce,
que les peuples te rendent grâce tous ensemble !

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