Eucharistie: 27 décembre 2020
(Année B)

La Sainte Famille

Première lecture

Dans le livre de la Genèse, nous allons lire une narration très originale : celle de Dieu qui promet une descendance à Abram. Et cette promesse se réalisera avec la naissance d’Isaac.

Dans la première partie du texte (Gen 15,1-6), celle dans laquelle Dieu fait sa promesse, Dieu commence en assurant à Abram sa protection, il lui assure : « Ne crains pas, Abram ! Je suis ton protecteur » (v. 1). Après cette déclaration, Dieu lui assure : « Ta récompense sera immense, beaucoup ». Mais, devant ce regard vers l’avenir, la réaction d’Abram est immédiate : il va s’en aller sans enfant. Et avec tristesse Abram adresse à Dieu une lamentation – la lamentation d’un homme sans enfants – et presqu’un reproche[1] : « Voici, tu ne m’as pas donné de descendance, et voici : c’est un membre de ma maison qui sera mon héritier » (v. 3).

A cette déclaration, Dieu répond avec une promesse : la naissance d’un fils. Ensuite « Yhwh fit sortir Abram dehors » (v. 5). C’est une invitation à sortir « dehors », « ’ahoûza’ » en hébreu, dehors pour regarder le ciel et, surtout, dehors par rapport à ses craintes, dehors pour s’ouvrir à la parole de Dieu qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. La parole de Dieu est claire : « Regarde vers le ciel et compte les étoiles si tu peux les compter… telle sera ta descendance » (v. 5). Et à ce moment, Abram ne peut que mettre en Dieu toute sa confiance. Un acte fondamental celui accompli par Abram : mettre en Dieu sa confiance ! Et en évoquant ce comportement d’Abram, le narrateur termine cette première partie de son récit en écrivant : « Abram eut confiance en Yhwh, et pour cela Yhwh le considéra comme juste[2] » (v. 6). Abram est juste dans la mesure où il met sa confiance en Dieu. C’est la foi, et seulement la foi, à mettre Abram dans une juste relation avec Dieu[3].

Dans la deuxième partie du texte de ce matin, qu’on lit seulement après plusieurs pages plus en avant dans la Genèse (Gen 21,1-3), le narrateur raconte l’accomplissement de la promesse de Dieu. Pour en parler, le narrateur utilise le verbe « intervenir », « paqad » en hébreu. Ce verbe, qui signifie « regarder avec attention » et « s’intéresser à », exprime l’intervention de Dieu pour sauver une personne ou tout un peuple. Dans notre texte, Sara, la femme d’Abraham[4], en fait l’expérience. En effet, Dieu guérit la peine de Sara, la peine d’une femme stérile[5]. Grâce à cette guérison, Sara devint enceinte et elle donna « un fils à Abraham dans sa vieillesse à la date que Dieu lui avait dite » (v. 2). Et Abraham l’appela « Isaac », un nom très délicat ; en effet il signifie « que Dieu sourie », « que Dieu soit souriant »[6].

Lecture du livre de la Genèse (15,1-6 et 21,1-3)

151 La parole de Yhwh fut adressée à Abram dans une vision : « Ne crains pas, Abram ! Je suis ton protecteur. Ta récompense sera immense, beaucoup ».

2 Et dit Abram : « Seigneur Yhwh, que pourrais-tu me donner ? Je m’en vais sans enfant, et l’héritier de ma maison, c’est Eliézer de Damas ». 3 Et Abram dit encore : « Voici, tu ne m’as pas donné de descendance, et voici : c’est un membre de ma maison qui sera mon héritier ».

4 Et voici, cette parole de Yhwh parvint à Abram : « Ce n’est pas lui qui sera ton héritier, mais celui qui sortira de tes entrailles, celui-ci sera ton héritier ». 5 Et Yhwh fit sortir Abram dehors. Il lui dit : « Regarde vers le ciel et compte les étoiles si tu peux les compter ». Puis il lui dit : « Telle sera ta descendance ».

6 Abram eut confiance en Yhwh, et pour cela Yhwh le considéra comme juste.

211 Et Yhwh intervint en faveur de Sara, comme il l’avait dit, et fit, Yhwh, pour Sara selon sa parole. 2 Et elle devint enceinte ; et donna, Sara, un fils à Abraham dans sa vieillesse à la date que Dieu lui avait dite. 3 Et donna, Abraham, un nom à son fils qui était né de lui, celui que Sara lui avait enfanté. Il l’appela Isaac.

Psaume

Le Psaume 105 est une relecture de l’histoire d’Israël. Nous sommes après l’exil à Babylone[7] et le poète veut inviter le peuple à être fidèle à Dieu.

De ce long poème nous allons lire quatre strophes. Les trois premières sont une invitation à vivre très intensément la relation avec Dieu. Dans ce but, à ses destinataires le poète adresse dix impératifs et un exhortatif. A travers ces verbes, le poète leur dit comment ils doivent vivre le lien qui les unit à Dieu[8].

Déjà dans la première strophe (vv. 1-2), la relation avec Dieu doit prendre toute la vie des croyants. Cette relation se manifeste dans la louange à Dieu, dans l’invocation qu’on lui adresse, mais elle se manifeste aussi d’une façon ‘missionnaire’, en racontant, parmi les peuples, les exploits que Dieu accomplit dans l’histoire de l’humanité. Ces actions liturgiques et missionnaires ne font qu’exprimer ce qu’un croyant vit dans sa conscience, lorsqu’il médite sur toutes les merveilles que Dieu accomplit.

La deuxième strophe (vv. 3-4) insiste encore plus sur la relation intime entre le croyant et Dieu. Dieu est la fierté du croyant, Dieu est la source de la joie – une joie très intime – que le croyant vit dans son cœur. Et encore : Dieu est une présence, Dieu est le visage qui nous échappe toujours et que le poète nous invite à rechercher toujours.

La troisième strophe (vv. 5-6) revient sur les « merveilles » que Dieu a accomplies. Et ces merveilles ne sont pas seulement celles que Dieu a mises en œuvre en faisant sortir son peuple de l’esclavage en Égypte. Il s’agit des merveilles que Dieu accomplit dans la vie de chaque personne[9]. Il s’agit de toutes les interventions que Dieu, en œuvres et en paroles, a réalisées dans l’histoire du salut et que, dans les célébrations, sont rappelées et rendues présentes dans l’aujourd’hui de la liturgie[10].

Toujours dans la troisième strophe, important est aussi le verset 6. Ici le poète interpelle les croyants comme « la descendance d’Abraham » et comme « les fils de Jacob ». Abraham est qualifié comme le serviteur du Seigneur, mais en parlant de Jacob le poète actualise son message en soulignant que les fils de Jacob, les croyants, sont « ceux qu’il a choisis »[11].

Après ces trois strophes, le poète fait intervenir la communauté qui déclare : « Lui, Yhwh, notre Dieu, gouverne toute la terre » (v. 7). Et, après cette intervention de la communauté, voilà la dernière strophe que nous allons lire ce matin (vv. 8-9). En elle le poète évoque l’alliance de Dieu avec les ancêtres. Il s’agit d’une alliance de laquelle Dieu « se souvient », il se souvient « toujours ».

Oui, Dieu se souvient de l’alliance qu’il a faite avec Abraham et qu’il a confirmée à Isaac. Voilà pourquoi chaque membre du peuple, « pour mille générations », peut et doit se sentir enraciné dans la promesse de Dieu à Abraham.

Et nous aussi, ce matin, nous pouvons donc nous sentir concerné(e)s par cette promesse, par cette alliance, par cette parole de Dieu. En reprenant les paroles du poète (aux versets 7 et 8), nous pouvons donc intervenir à la fin de chaque strophe avec le refrain :

Le Seigneur, c’est lui notre Dieu ;

il s’est toujours souvenu de son alliance.

 

Psaume 105 (versets 1-2, 3-4, 5-6, 8-9)

1 Célébrez Yhwh, invoquez son nom,

racontez parmi les peuples ses exploits.

2 Chantez pour lui, célébrez-le par vos chants,

méditez sur toutes ses merveilles.

Refr. : Le Seigneur, c’est lui notre Dieu ;

il s’est toujours souvenu de son alliance.

 

3 Mettez votre fierté dans son nom sacré !

Que se réjouisse le cœur de ceux qui cherchent Yhwh !

4 Cherchez Yhwh et sa force,

recherchez son visage, toujours.

Refr. : Le Seigneur, c’est lui notre Dieu ;

il s’est toujours souvenu de son alliance.

 

5 Souvenez-vous des merveilles qu’il a accomplies,

de ses prodiges et des décisions sorties de sa bouche,

6 vous, qui êtes la descendance d’Abraham, son serviteur,

vous, les fils de Jacob, ceux qu’il a choisis !

Refr. : Le Seigneur, c’est lui notre Dieu ;

il s’est toujours souvenu de son alliance.

 

8 Il se souvient toujours de son alliance,

de la parole qu’il a donnée pour mille générations :

9 c’est l’alliance établie avec Abraham,

confirmée à Isaac par un serment.

Refr. : Le Seigneur, c’est lui notre Dieu ;

il s’est toujours souvenu de son alliance.

Deuxième lecture

Comme le jour de Noël, la deuxième lecture revient sur la lettre aux Hébreux. L’auteur s’adresse à des chrétiens – surtout d’origine juive – qui vivent à Rome et, dans la partie centrale de sa lettre, il les exhorte à être constants dans la foi. Voilà pourquoi, dans le chapitre 11 de sa lettre, l’auteur présente Israël comme le peuple de la foi, des hommes et aussi des femmes qui se sont engagé(e)s dans la foi, intensément, constamment[12]. Parmi ces personnes, parmi ces témoins de la foi, il y a d’abord Abel, Énoch, Noé et, comme nous allons lire dans un instant, Abraham et Sara. La foi de ce couple est liée à la parole de Dieu et à ses promesses.

En effet, le premier trait de la foi d’Abraham est lié à son départ. Il part de sa terre vers le pays « que Dieu allait lui donner en possession. Et il partit sans savoir où il allait » (v. 8). L’auteur souligne ensuite la foi de Sara : « elle aussi, malgré son âge avancé[13], fut rendue capable d’avoir une descendance » (v. 11). Toujours à propos de cette « descendance », l’horizon s’ouvre d’une façon inattendue. En effet, grâce à la promesse faite par Dieu qui est digne de confiance, on passe d’un seul homme à une postérité innombrable[14].

Enfin, dans la dernière section de notre page, l’auteur revient sur la foi d’Abraham, mais maintenant à propos du sacrifice d’Isaac. Ici l’auteur utilise deux fois le verbe offrir[15] : « Abraham a offert Isaac en sacrifice. Et il offrait le fils unique » (v. 17). Voilà ce qu’Abraham a pu faire « grâce à la foi », la foi dans la parole de Dieu qui lui avait dit : « Par Isaac, tu auras une descendance qui portera ton nom » (v. 18). Comment Abraham a-t-il pu vivre cette « épreuve » ? L’auteur nous le dit dans la dernière phrase : « Abraham estimait que Dieu est capable même de ressusciter les morts » (v. 19). Grâce à la foi, Abraham retrouve ainsi non seulement le fils de la promesse ; il retrouve aussi le fils « ressuscité » par Dieu[16]. Ainsi, dans cette page, l’auteur nous présente Abraham comme animé par une foi presque chrétienne, la foi dans Jésus le Fils ressuscité par Dieu.

Lecture de la lettre aux Hébreux (11,8. 11-12. 17-19)

Frères, 8 grâce à la foi, Abraham obéit à l’appel de Dieu : il partit vers un pays que Dieu allait lui donner en possession. Et il partit sans savoir où il allait.

11 Grâce à la foi, Sara, elle aussi, malgré son âge avancé, fut rendue capable d’avoir une descendance. Et ça, parce qu’elle considérait digne de confiance celui qui avait fait la promesse. 12 C’est ainsi qu’à partir de ce seul homme, pourtant déjà marqué par la mort, sont nés des descendants nombreux comme les étoiles dans le ciel, innombrables comme les grains de sable au bord de la mer.

17 Grâce à la foi, quand Dieu le mit à l’épreuve, Abraham a offert Isaac en sacrifice. Et il offrait le fils unique, alors qu’il avait reçu les promesses 18 et entendu cette parole : « Par Isaac, tu auras une descendance qui portera ton nom ». 19 En effet, Abraham estimait que Dieu est capable même de ressusciter les morts ; c’est pourquoi son fils lui fut rendu : et ce fait a la valeur d’un symbole.

 

Évangile

L’Évangile de ce matin nous parle de Marie et de Joseph qui vont présenter Jésus au temple de Jérusalem. Le récit est composé de trois parties.

Dans la première (vv. 22-24), Luc nous dit le but du voyage au temple. Marie et Joseph vont au temple « pour la cérémonie de leur purification selon la loi de Moïse » (v. 22). D’après le texte du Lévitique (Lév. 12,1-4), ce rituel concerne la purification de la maman quarante jours après l’accouchement d’un fils. Mais la narration de Luc nous parle d’une purification qui concerne les deux parents. Après cette remarque sur la purification des parents, Luc souligne la relation entre Jésus et Dieu. Dans ce but, l’évangéliste utilise une citation du livre de l’Exode : « Tout premier-né mâle qui en naissant ouvre la matrice de sa maman est consacré au Seigneur »[17]. A travers cette citation, l’appartenance du nouveau-né au Seigneur[18] apparaît de la façon la plus claire. Enfin, en terminant cette première partie du récit, Luc mentionne les dons que les parents apportent au temple : « un couple de tourterelles ou deux petites colombes » (v. 24). Et ici la référence est au livre du Lévitique 12,8 : d’après ce texte, une femme qui accouche porte ces dons, si elle ne peut pas se permettre d’apporter un agneau. Et à travers cette référence, l’Évangile nous suggère la pauvreté de la famille dans laquelle Jésus est né[19].

La deuxième section de la narration évangélique (vv. 25-35) nous présente l’intervention de Siméon. Il est un homme « juste et fidèle à Dieu » (v. 25) et il attend l’arrivée du Messie. Cette venue du Sauveur, il la voit comme une « consolation » pour Israël et aussi comme la réalisation de sa vie personnelle. En effet, « L’Esprit Saint lui avait révélé qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie envoyé par le Seigneur » (v. 26).

Cette conviction pousse Siméon à un geste d’immense tendresse. Dans un geste maternel[20], « Siméon accueillit l’enfant dans ses bras » (v. 28). Cette action est un point culminant dans l’histoire de l’humanité : le vieux temps touche au temps nouveau et en fait l’expérience. Siméon, un représentant de l’ancienne alliance, témoigne – à travers son action – que dans cet enfant Dieu offre son salut à son peuple[21]. Et le cantique de Siméon va souligner cet aspect. Il le souligne déjà dans le premier mot « maintenant ». Ce mot a une portée messianique : « mes yeux ont vu le salut que tu nous donnes » (v. 30) et c’est le salut que Dieu a préparé devant tous les peuples (v. 31), c’est la « lumière » qui fera connaître Dieu à toutes les nations (v. 32). A la fin de ce cantique, Siméon jette son regard sur l’avenir : cet enfant va « provoquer la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe devant lequel les gens vont se diviser » (v. 34). Jésus va permettre à des personnes de se relever ; mais pour d’autres, pour ceux qui vont le refuser, il sera une occasion de chute. Et devant ce refus de son fils, sa maman aussi sera dans la souffrance. Voilà pourquoi Siméon peut dire à Marie : « Marie, la douleur te transpercera l’âme comme une épée » (v. 35).

Enfin, la troisième partie de la page, avec Anne, une « femme prophète » (v. 36). Et cette femme, nous dit l’Évangile, « proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la libération de Jérusalem » (v. 38). Deux réactions, donc, de cette femme devant Jésus : d’abord la prière, une prière de louange ; ensuite la prophétie : cet enfant va apporter au peuple la libération. C’est la libération chantée par Israël et aussi par la communauté chrétienne dans le chant du « De profundis », le chant « A partir des profondeurs ». C’est le chant qui se termine avec les mots : « Le Seigneur : c’est lui qui libère Israël de toutes ses fautes » (Psaume 130,8)[22]. Écoutons donc très attentivement cette page qui nous parle aussi de nos attentes : l’attente, comme Siméon, de la consolation, et l’attente, comme Anne, de la libération.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (2,22-40)

22 Quand furent accomplis les jours pour la cérémonie de leur purification selon la loi de Moïse, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur. 23 En effet, dans la loi du Seigneur c’est écrit : « Tout premier-né mâle qui en naissant ouvre la matrice de sa maman est consacré au Seigneur ». 24 Marie et Joseph venaient aussi offrir le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : un couple de tourterelles ou deux petites colombes.

25 Et voici qu’il y avait à Jérusalem un homme appelé Siméon. Cet homme était juste et fidèle à Dieu ; il attendait la consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. 26 L’Esprit Saint lui avait révélé qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie envoyé par le Seigneur. 27 Sous l’action de l’Esprit, Siméon vint au Temple. Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour faire ce que la Loi prescrivait à son sujet, 28 Siméon accueillit l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant :

29 « Maintenant, ô Maître souverain,

tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole.

30 Car mes yeux ont vu le salut que tu nous donnes.

31 Tu l’as préparé devant tous les peuples :

32 lumière qui te fera connaître aux nations

et donnera gloire à ton peuple Israël ».

33 Le père et la mère de l’enfant étaient étonnés de ce que Siméon disait de lui. 34 Siméon les bénit et il dit à Marie sa mère : « Voici que cet enfant est là pour provoquer la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe devant lequel les gens vont se diviser. 35 Quant à toi, Marie, la douleur te transpercera l’âme comme une épée. C’est ainsi que seront dévoilées les pensées cachées dans le cœur de beaucoup de personnes ».

36 Il y avait aussi une femme prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Elle était très âgée.

Elle avait vécu sept ans avec le mari qu’elle avait épousé dans sa jeunesse, 37 puis elle était devenue veuve. Elle avait 84 ans. Elle ne s’éloignait pas du temple, participant au culte nuit et jour par des jeûnes et des prières. 38 Elle aussi survint à ce moment même. Elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la libération de Jérusalem.

39 Quand les parents de Jésus eurent terminé tout ce que la loi du Seigneur demande, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth.

40 L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait ; il était rempli de sagesse, et la faveur de Dieu était sur lui.

Prière d’ouverture

Sainte Famille de Nazareth,

que plus jamais il n’y ait dans les familles

des scènes de violence, d’isolement et de division ;

que celui qui a été blessé ou scandalisé

soit, bientôt, consolé et guéri.

 

Sainte Famille de Nazareth,

fais prendre conscience à tous

du caractère sacré et inviolable de la famille,

de sa beauté dans le projet de Dieu.

Jésus, Marie et Joseph,

Écoutez, exaucez notre prière.

Amen[23].

[Prière à la Sainte Famille du pape François : 29 décembre 2013]

Prière des fidèles

* Le livre de la Genèse nous a présenté Abram qui met toute sa confiance en Dieu. Et le narrateur ajoute : « et pour cela Yhwh le considéra comme juste ». Cette affirmation vaut pour Abram et aussi pour nous : si nous mettons toute notre confiance en Dieu, Dieu apprécie notre relation à lui. Il la considère comme juste. Que ce comportement d’Abram puisse devenir un modèle aussi pour nous : confiance en Dieu même dans les situations les plus difficiles.

* Le psaume de ce matin est une invitation à vivre, d’une façon très intense, notre relation avec Dieu. C’est seulement ainsi que peut se réjouir « le cœur de ceux qui cherchent Yhwh ». D’autre part – comme nous le dit le même psaume – en vivant une relation intense avec Dieu, nous pourrons découvrir les « merveilles » que Dieu a accomplies dans l’histoire de son peuple mais aussi dans notre vie personnelle. C’est seulement ainsi que nous pourrons constater que chacune et chacun, nous sommes celles et ceux « qu’il a choisis » dans son amour.

* Aujourd’hui, à nous qui célébrons la Sainte Famille, la lettre aux Hébreux rappelle Abraham et Sara et la foi qui qui a soutenu et encouragé ce couple. Ce couple laisser sa terre et part vers une terre inconnue. Sara, dans sa foi à la promesse de Dieu, est capable – malgré son âge – de mettre au monde Isaac. Et Abraham obéit à la parole de Dieu en acceptant d’offrir son fils à Dieu. Que la foi qui a soutenu ce couple puisse soutenir et encourager aussi nos familles.

* L’Évangile de ce matin nous présente la Sainte Famille au temple, et leur rencontre avec Siméon et Anne. Ces deux personnes parlent de l’avenir qui attend la Sainte Famille et Siméon annonce à Marie : « Quant à toi, Marie, la douleur te transpercera l’âme comme une épée ». Que la foi de Marie puisse être un modèle pour chacune et pour chacun de nous. Que notre foi puisse nous donner la force d’affronter et de vivre même les moments les plus douloureux de notre vie.

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[1] Ainsi C. Westermann, Genesi, Edizioni PIEMME, Casale Monferrato, 1989, p. 128.

[2] Seulement ici et très rarement ailleurs (Deut 24,13 et Ps 106,31), le texte hébreu utilise « zedaqah », c’est-à-dire « justice », pour caractériser une juste relation envers Dieu. Cf. C. Westermann, Genesis. 2. Teilband. Genesis 12-36, Neukirchener Verlag, Neukirchen, 1981, p. 264s.

[3] Cf. G. Von Rad, Genesi, Paideia, Brescia, 1971, p. 248.

[4] Dans ce deuxième récit, le mari de Sara est appelé « Abraham ». E ça grâce à l’alliance que Dieu a fait avec lui en disant : « On ne t’appellera plus Abram, mis ton nom sera Abraham » (Gen 17,5). A partir de ce verset, dans la suite de la Genèse le mari de Sara sera toujours appelé « Abraham ».

[5] Cf. W. Schottroff, pqd, dans E. Jenni – C. Westermann, Dizionario teologico dell’Antico Testamento. Volume II, Marietti, Torino, 1982, col. 429.

[6] Cf. La voix „Isaac“, dans O. Odelain et R. Séguineau, Dictionnaire des noms propres de la Bible, Cerf, Paris, 2002, p. 180.

[7] Cf. F.-L. Hossfeld, Psalm 105, dans F.-L. Hossfeld – E. Zenger, Psalmen 101-150, Herder, Freiburg – Basel – Wien, 2008, p. 101.

[8] Cf. J.-L. Vesco, Le psautier de David traduit et commenté, Cerf, Paris, 2006, p. 976.

[9] Cf. F.-L. Hossfeld, Psalm 105, dans F.-L. Hossfeld – E. Zenger, Psalmen 101-150, Herder, Freiburg – Basel – Wien, 2008, p. 103.

[10] Ainsi G. Ravasi, Il libro dei salmi. Commento e attualizzazione. Vol. III (Salmi 101-150), EDB, Bologna, 2015, p. 147.

[11] Pour ce passage du singulier « son serviteur » au pluriel « ceux qu’il a choisis », cf. D. Barthélemy, Critique textuelle de l’Ancien Testament. Tome 4. Psaumes, Academic Press – Vandenhoeck & Ruprecht, Fribourg – Göttingen, 2005, p. 699-700.

[12] Cf. C. Marcheselli-Casale, Lettera agli Ebrei, Paoline, Milano, 2005, p. 476.

[13] Plusieurs manuscrits du texte grec ont, en plus de cette information, un autre détail : Sara, « malgré sa stérilité ». Cf. C. Marcheselli-Casale, Lettera agli Ebrei, Paoline, Milano, 2005, p. 501s, note 124.

[14] Ainsi Ch. Grappe, Épître aux Hébreux, dans Le Nouveau Testament commenté, sous la direction de C. Focant et D. Marguerat, Bayard – Labor et fides, Paris – Genève, 2012, p. 1042.

[15] Dans le premier emploi du verbe « offrir », l’auteur utilise le parfait comme si Abraham avait accompli, totalement et définitivement, l’offrande. « Mais ce sacrifice, en vérité, Abraham ne l’a pas accompli matériellement, mais dans la foi » (ainsi C. Marcheselli-Casale, Lettera agli Ebrei, Paoline, Milano, 2005, p. 512).

[16] Cf. R. Fabris, Le lettere di Paolo. Traduzione e commento, vol. 3, Borla, Roma, 1980, p. 725.

[17] Il s’agit d’une citation qui s’inspire du chapitre 13 de l’Exode, aux versets 2.12.15.

[18] Ainsi F. Bovon, L’Évangile selon saint Luc 1-9, Labor et fides, Genève, 1991, p. 138.

[19] Cf. E. Borghi, La gioia del perdono. Lettura esegetico-ermeneutica del Vangelo secondo Luca, Edizioni Messaggero, Padova, 2012, p. 120.

[20] Cf. F. Bovon, L’Évangile selon saint Luc 1-9, Labor et fides, Genève, 1991, p. 140.

[21] J. Ernst, Il Vangelo secondo Luca. Volume primo. Luca 1,1-9,50, Morcelliana, Brescia, 1985, p. 157.

[22] A travers le mot « libération », en grec « lytrôsis », Luc reprend le verbe « libérer » (lytroô » en grec) du Psaume 129/130.

[23] Prière à la sainte famille du pape François – Croire-La Croixhttps://croire.la-croix.com