28 mars 2021

Année B

Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur

 

L’entrée de Jésus à Jérusalem

 

Prière de bénédiction

Seigneur, aujourd’hui nous portons ces rameaux pour fêter Jésus comme notre roi. Accorde-nous d’entrer avec lui, un jour, dans la Jérusalem éternelle. Lui qui règne pour les siècles des siècles. Amen.

 

Lecture (sous le manguier)

L’entrée de Jésus à Jérusalem est surprenante : quelqu’un qui est monté sur un ânon et qui n’est pas accueilli par les autorités de la ville ne fait pas une entrée triomphale. D’autre part, la pauvreté de Jésus ne peut être plus radicale : ce roi ne possède rien et doit emprunter l’ânon d’autrui et ensuite le restituer.

Derrière le récit de Marc, il y a la page d’un prophète qui, vers les années 300 avant Jésus Christ, avait annoncé : « Exulte avec force, fille de Sion, crie de joie, fille de Jérusalem ! Voici que ton roi vient à toi : il est juste et victorieux, pauvre, monté sur un âne, sur un petit âne, le petit d’une ânesse » (Za 9,9).

Enfin, dans l’acclamation de ceux qui sont avec Jésus, ce roi pauvre et non-violent est considéré comme « celui qui vient au nom du Seigneur » (v. 9)[1].

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (11,1-10)

1 Quand ils approchent de Jérusalem, vers Bethphagé et Béthanie, ils arrivent au mont des Oliviers. Jésus envoie (en avant) deux de ses disciples 2 et il leur dit : « Allez au village qui est devant vous. Tout de suite, en entrant, vous trouverez un petit âne attaché à une corde. Personne ne s’est encore assis sur lui. Détachez-le, et amenez-le. 3 Quelqu’un va peut-être vous demander : “Pourquoi faites-vous cela ? ”. Vous répondrez : “Le Seigneur en a besoin, mais il va le renvoyer ici tout de suite” ».

4 Les disciples partent. Ils trouvent un petit âne dehors, dans la rue, attaché à la porte (d’une maison). Ils le détachent. 5 Des gens qui se trouvaient là leur demandaient : « Que faites-vous ? Pourquoi détachez-vous ce petit âne ? » 6 Les disciples leur disent ce que Jésus leur avait dit, et on les laisse faire.

7 Les disciples amènent le petit âne à Jésus. Ils jettent leurs vêtements sur l’âne, et Jésus s’assoit dessus. 8 Et beaucoup de gens étendent leurs vêtements sur le chemin. D’autres y mettent des branches vertes qu’ils ont coupées dans les champs.

9 Et ceux qui marchent devant Jésus et ceux qui le suivent crient : « Hosanna ! Que Dieu bénisse celui qui vient au nom du Seigneur ! 10 Que Dieu bénisse le Royaume qui vient, le Royaume de David, notre père ! Hosanna au plus haut des cieux ! »

 

Liturgie de la parole et eucharistie

 

Première lecture

Dans le livre d’Isaïe, nous avons quatre chants qui nous parlent d’un personnage nommé « Serviteur ». C’est le Serviteur de Yhwh. Dans le troisième de ces chants, ce Serviteur se présente comme homme de la parole, une parole pour « soutenir le faible » (v. 4)[2], pour l’encourager devant ses déceptions[3]. Mais il se présente surtout comme homme souffrant : il est frappé au dos, on lui arrache la barbe, on lui crache dessus. Mais il voit sa souffrance non comme un châtiment de Dieu mais comme une expérience dans laquelle Dieu lui est proche (v. 7).

 

Lecture du livre du prophète Isaïe (50,4-7)

4 Yhwh le Seigneur m’a donné une langue de disciple,

pour que je sache soutenir le faible,

il fait jaillir en moi une parole [de réconfort].

Matin après matin, il me fait dresser l’oreille

pour que j’écoute comme un disciple.

5 Yhwh le Seigneur m’a ouvert l’oreille.

Et moi je n’ai pas résisté,

je ne me suis pas retiré :

6 mon dos, je l’ai présenté à ceux qui me frappent,

et mes joues à ceux qui m’arrachent la barbe ;

mon visage, je ne l’ai pas soustrait

face à ceux qui m’insultent et qui crachent sur moi.

7 Et Yhwh le Seigneur me vient au secours :

dès lors je ne cède pas aux outrages,

dès lors j’ai rendu mon visage dur comme la pierre,

et je sais que je n’éprouverai pas de honte.

 

Psaume

Le psaume 22 est certainement un des psaumes les plus connus. C’est le psaume dans lequel Jésus crucifié trouve son identité en criant : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mc 15,34 et Mt 27,46). Après cette demande très vigoureuse qui ouvre le psaume, le poète présente sa grande souffrance[4]. Il a « orienté » – littéralement il a « roulé »[5] – sa vie vers Dieu et il a mis en Dieu tout son plaisir (v. 9), mais des gens se moquent de lui et de la confiance qu’il a faite au Seigneur.

En plus, il est encerclé par « un groupe de malfaiteurs » (v. 17). Ils sont autour de lui « comme des chiens » et ils ont percé ses mains et ses pieds.

Dans cette situation, le poète adresse à Dieu sa prière, pour sa vie, pour sa vie menacée. Dans sa prière, le poète est animé par une confiance intense envers le Seigneur. Voilà pourquoi il peut terminer sa supplication en découvrant que Dieu n’est pas loin. Pour évoquer sa surprise, un seul mot lui suffit, un seul mot adressé à Dieu : « ‘anitani », c’est-à-dire « tu m’as répondu » (v. 22)[6]. Et, de cette surprise, naît sa louange à Dieu, une louange qu’il partage avec toute la communauté.

Quant à nous, ce matin, en écoutant ce psaume, nous ne pouvons que penser aux souffrances vécues par Jésus, ses souffrances et sa mort. En pensant à ses souffrances, nous pouvons faire nôtres les paroles du poète et surtout les paroles de Jésus. Voilà pourquoi je vous propose comme refrain :

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »,

mais en sachant que – à Jésus – Dieu lui a répondu de la façon la plus extraordinaire, avec la résurrection.

 

Psaume 22 (versets 8-9, 17-18a, 19-20, 22c-24a)

8 Tous ceux qui me voient se moquent de moi,

avec leurs lèvres ils font des grimaces,

ils secouent la tête en disant :

9 « Il a orienté sa vie vers Yhwh : qu’il le délivre !

Qu’il le sauve, puisqu’il a mis en lui tout son plaisir ! »

Refr. : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?

 

17 Un groupe de malfaiteurs m’entoure,

ils sont autour de moi comme des chiens.

Ils m’ont percé les mains et les pieds

18a et je peux compter tous mes os.

Refr. : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?

 

19 Entre eux, ils partagent mes habits

et tirent au sort pour savoir qui aura mes vêtements.

20 Et toi, Yhwh, ne t’éloigne pas !

Toi qui es ma force, viens vite à mon secours.

Refr. : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?

 

22c Tu m’as répondu !

23 Je veux donc parler de toi à mes frères,

je veux chanter ta louange au milieu de l’assemblée :

24a vous qui respectez Yhwh, chantez sa louange !

Refr. : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?

 

Deuxième lecture

Dans un instant, nous allons écouter un poème qui était chanté dans les premières communautés chrétiennes. Ce chant, que Paul cite dans la lettre aux Philippiens, parle de Jésus en présentant deux mouvements.

Le premier (vv. 6-8) d’en haut en bas, de la condition divine à la condition humaine la plus basse, la condition d’esclave, et l’anéantissement de la mort. Voilà ce que Jésus a vécu.

Le deuxième mouvement (vv. 9-11) d’en bas en haut : de la mort à la résurrection et à la glorification universelle du Christ, un mouvement dans lequel le Christ va associer l’humanité entière.

 

De la lettre de saint Paul aux Philippiens (2,6-11)

6 Le Christ Jésus, étant de condition divine,

son égalité à Dieu, il ne l’a pas considérée comme une chose à ravir.

7 Mais, lui-même, il s’est anéanti

prenant condition d’esclave

et devenant semblable aux humains ;

et, reconnu à son aspect vraiment comme un homme,

8 il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort,

et à la mort sur une croix !

9 C’est pourquoi Dieu l’a souverainement exalté

et lui a fait don du Nom

qui est au-dessus de tout nom,

10 afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse,

dans les cieux, sur la terre et sous la terre,

11 et que toute langue proclame :

« Jésus Christ est Seigneur »

pour la gloire de Dieu le Père.

 

Evangile

* Dans un instant, nous allons lire – dans l’Evangile de Marc – le récit de la passion. Dès les premiers versets, Marc nous mentionne la décision prise par les autorités religieuses : arrêter Jésus et le mettre à mort (14,1-2).

* Mais, dans ce climat d’une tristesse infinie, Marc rallume notre espoir. Et ça, grâce à l’action d’une femme qui, pendant un repas dans la maison de Simon le lépreux (14,3-11), verse du parfum sur la tête de Jésus. Et, en commentant cette action de la femme, Jésus parle de sa mort : la femme a parfumé mon corps « pour l’ensevelissement ». Mais le regard de Jésus va encore plus en avant. L’ensevelissement n’est pas le dernier mot : il y aura quand même l’annonce de la bonne nouvelle dans le monde entier, et on racontera aussi ce que cette femme a fait.

* Après ce repas, il y a la préparation et la réalisation du dernier souper de Jésus avec les siens. Le cœur du récit est certainement le pain rompu et le vin distribué. C’est un signe clair de la mort qui est proche et du don que cette mort contient : une vie donnée. Et c’est aussi un signe d’espoir : le vin… « nouveau, dans le Royaume de Dieu » (v. 25).

Mais le don du pain et du vin est précédé et suivi de l’annonce de la réaction des disciples : la trahison de Judas, le reniement de Pierre et la chute de tous.

* La scène suivante est au Gethsémani (14,32-52), là où Jésus se trouve, de plus en plus, isolé par rapport à ses disciples[7]. Et, dans cette situation, Jésus s’adresse au Père, il l’appelle « abba », littéralement « papa »[8] (v. 36) et il lui demande : « pour toi tout est possible. Eloigne de moi cette coupe » Mais, juste après ces mots, Jésus accepte ce que le Père veut : « Toutefois, non pas ce que moi, je veux, mais ce que toi, tu veux » Et la scène se termine avec l’arrivé de Judas, le baiser de Judas, l’arrestation de Jésus et la fuite des disciples qui abandonnent Jésus : « Et tous l’abandonnèrent » (v. 50).

* Le récit continue avec Jésus devant le sanhédrin (14,53-65). Il y a ceux qui portent de faux témoignages contre Jésus. Mais ce qui provoque la condamnation de Jésus est la réponse que Jésus lui-même donne au grand prêtre qui lui demande s’il est le Christ, le Fils du Dieu béni. A cette demande Jésus répond : « Moi, je suis. Et vous verrez le Fils de l’homme assis à la droite du Tout-Puissant et venant avec les nuées du ciel » (v. 62). Voilà comment Jésus révèle son identité. Et cette révélation provoque la décision des chefs : « tous le condamnèrent comme méritant la mort » (v. 64).

* Le chapitre 14 se termine avec Pierre qui renie Jésus : « Je ne connais pas cet homme que vous dites » (71). Heureusement, après cette déclaration terrible, Pierre prend conscience de la gravité de cette affirmation et pleure.

* Le chapitre suivant s’ouvre avec Jésus conduit devant Pilate (15,1-15). L’interrogatoire affronte rapidement le thème de la royauté de Jésus et se termine par le silence de Jésus, un silence qui étonne Pilate. Ensuite Pilate discute avec la foule pour déterminer s’il faut « relâcher » (vv. 6.9.11.15) Jésus ou Barabbas. Le contraste entre le silence de Jésus (v. 5) et les cris de la foule est intense. Et ces cris poussent Pilate à ne pas relâcher Jésus et à accepter la volonté des grands prêtres, des grands prêtres animés par la « jalousie » (v. 10).

* Après la condamnation, il y a les outrages à Jésus (vv. 16-20a). Les soldats romains tournent en dérision celui qui a été condamné comme roi des Juifs. Sans se rendre compte, ces concitoyens de l’évangéliste Marc vont célébrer une sorte de triomphe de Jésus.

* La crucifixion (vv. 20b-32) est racontée brièvement. Marc insiste surtout sur Jésus injurié par ceux qui passaient, par les grands prêtres et aussi par ceux qui étaient crucifiés avec lui. Bref : Jésus refusé par tous.

* Enfin, la mort (vv. 33-41). L’accent est surtout sur la solitude : Jésus meurt seul, abandonné aussi par Dieu, un Dieu que Jésus continue quand même à interpeller comme « mon Dieu ». Voilà l’ultime prière, la prière du « pourquoi » (v. 34), adressée à Dieu par Jésus. Et cette relation de Jésus à Dieu est soulignée aussi par l’officier romain qui « voyant qu’il avait ainsi expiré en criant, dit : Vraiment cet homme était fils de Dieu ! » (v. 39). C’est le message que Marc donne à ses lecteurs : celles et ceux qui mettent leur confiance en un homme qui meurt ainsi, celles et ceux qui acceptent le message de ce « fils », à leur mort pourront être reconnues et reconnus comme des filles et des fils de Dieu.

* Et le récit se termine par l’ensevelissement (vv. 42-47). Il s’agit d’une décision prise par Joseph d’Arimathée, « un homme qui attendait, lui aussi, le Royaume de Dieu » (v. 43). Et Marc évoque son courage : « il entra chez Pilate et demanda le corps de Jésus » (v. 43). Oui, c’est un acte de courage, surtout pour un notable, le fait de révéler son intérêt pour quelqu’un que Pilate vient de condamner à mort[9]. Dans sa demande à Pilate, Joseph utilise le mot « corps », le corps de Jésus, le « corps » que la femme de Béthanie a parfumé (14,8)[10], le « corps » que Jésus a donné, dans son dernier repas (14,22), aux disciples et à nous ce matin.

 

La Passion de notre Seigneur Jésus Christ selon saint Marc (14,1 – 15,47)

Lecteur :            141 La fête de la Pâque et des pains sans levain allait avoir lieu deux jours après.

Les grands prêtres et les scribes cherchaient comment arrêter Jésus par ruse et le tuer. 2 Car ils se disaient :

Autres :             « Pas en pleine fête, pour éviter une agitation dans le peuple ».

 

Lecteur :            3 Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux. Pendant qu’il était à table, une femme entra, avec un très beau vase plein d’un parfum très cher, fait avec du nard pur. Brisant le vase, elle versa le parfum sur la tête de Jésus.

                       4 Alors quelques-uns des invités s’indignaient :

Autres :             « À quoi bon gaspiller ce parfum ? 5 En effet, on aurait pu vendre ce parfum pour plus de trois cents pièces d’argent, que l’on aurait données aux pauvres ».

Lecteur :            Et ils s’irritaient contre elle. 6 Mais Jésus leur dit :

Jésus :              « Laissez-la ! Pourquoi la tourmenter ? Il est beau, le geste qu’elle a fait envers moi.

7 Vous avez toujours des pauvres avec vous. Et vous pouvez leur faire du bien chaque fois que vous le voulez. Mais moi, vous ne m’avez pas toujours.

8 Ce qu’elle avait à faire, elle l’a fait. Elle a mis du parfum sur mon corps : d’avance, elle l’a parfumé pour l’ensevelissement. 9 Amen, je vous le dis : partout où l’Évangile sera proclamé – dans le monde entier –, on racontera, aussi, en souvenir d’elle, ce qu’elle vient de faire ».

Lecteur :            10 Et Judas Iscariote, l’un des Douze, alla chez les grands prêtres pour leur livrer Jésus. 11 En l’entendant, ils se réjouirent et promirent de lui donner de l’argent. Et Judas cherchait comment le livrer au bon moment.

 

12 Le premier jour (de la fête) des pains sans levain, où l’on immolait l’agneau pascal, les disciples de Jésus lui disent :

Disciples / amis : « Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour que tu manges la Pâque ? »

Lecteur :            13 Et il envoie deux de ses disciples et il leur dit :

Jésus :              « Allez à la ville. Un homme portant une cruche d’eau viendra à votre rencontre. Suivez-le, 14 et là où il entrera, dites au propriétaire :

“Le Maître te dit : Où est ma salle où je vais manger la Pâque avec mes disciples ? ”

15 Il vous indiquera, à l’étage, une grande pièce aménagée et toute prête pour un repas. Là vous nous préparerez (la Pâque) ».

Lecteur :            16 Les disciples partirent et allèrent à la ville ; ils trouvèrent tout comme Jésus le leur avait dit, et ils préparèrent (le repas de) la Pâque.

17 Le soir venu, Jésus arrive avec les Douze. 18 Pendant qu’ils étaient à table et qu’ils mangeaient, Jésus dit :

Jésus :               « Amen, je vous le dis : l’un de vous me livrera, celui qui mange avec moi ».

Lecteur :            19 Ils commencèrent à s’attrister et à lui dire l’un après l’autre :

Disciples / amis : « Serait-ce moi ? »

Lecteur :            20 Il leur dit :

Jésus :               « C’est l’un des Douze, celui qui plonge avec moi la main dans le même plat. 21 Oui, le Fils de l’homme s’en va selon qu’il est écrit de lui ; mais hélas pour cet homme-là par qui le Fils de l’homme est livré ! Il eût été bien pour lui de ne pas être engendré, cet homme-là ! »

Lecteur :            22 Et tandis qu’ils mangeaient, ayant pris du pain Jésus prononça la bénédiction, le rompit et le leur donna et dit :

Jésus :               « Prenez, ceci est mon corps ».

Lecteur :            23 Puis, prenant une coupe, il rendit grâces et la leur donna, et ils en burent tous. 24 Et il leur dit :

Jésus :               « Ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui est répandu pour une multitude. 25 Amen, je vous le dis, jamais plus je ne boirai du produit de la vigne jusqu’à ce jour-là, quand je le boirai, nouveau, dans le Royaume de Dieu ».

Lecteur :            26 Et ayant chanté des psaumes, ils sortirent vers le mont des Oliviers.

27 Et Jésus leur dit :

Jésus :               « Tous vous trouverez une cause de chute, car il est écrit : “Je frapperai le berger et les brebis seront dispersées”. 28 Mais après être reveillé (des morts), je vous précéderai vers la Galilée ».

Lecteur :            29 Pierre lui dit :

Disciples / amis : « Même si tous trouveront une cause de chute, eh bien, pas moi ! »

Lecteur :            30 Jésus lui dit :

Jésus :               « Amen, je te le dis : toi, aujourd’hui, cette nuit même, avant que le coq chante deux fois, tu m’auras renié trois fois ».

Lecteur :            31 Mais lui, encore plus, il disait :

Disciples / amis : « Même s’il me faut mourir avec toi, jamais je ne te renierai ».

Lecteur :            Et tous disaient de même.

 

32 Et ils vont à un endroit appelé Gethsémani. Et Jésus dit à ses disciples :

Jésus :               « Asseyez-vous ici, pendant que je vais prier ».

Lecteur :            33 Il prend avec lui Pierre, Jacques et Jean.

Et il commença alors à être effrayé et angoissé. 34 Il leur dit :

Jésus :               « Mon âme est triste jusqu’à la mort ; restez ici et veillez ».

Lecteur :            35 Et, allant un peu plus loin, il tombait à terre et priait pour que, si possible, cette             heure s’éloigne de lui. 36 Il disait :

Jésus :               « Abba, Père, pour toi tout est possible. Eloigne de moi cette coupe (de souffrance) ! Toutefois, non pas ce que moi, je veux, mais ce que toi, tu veux ».

Lecteur :            37 Jésus revient (vers les trois disciples) et il les trouve endormis. Et il dit à Pierre :

Jésus :               « Simon, tu dors ? Tu n’as pas eu la force de rester éveillé, même pendant une heure ? 38 Veillez et priez, pour ne pas entrer dans l’épreuve ; l’esprit est ardent, mais la chair est faible ».

Lecteur :            39 Et, de nouveau, il s’éloigna et pria, en disant la même parole.

40 Et, de nouveau, il vint et les trouva endormis, car ils avaient les yeux alourdis de sommeil. Et ils ne savaient que lui répondre.

41 Et il vient pour la troisième fois et leur dit :

Jésus :               « Dormez, désormais, encore ; et reposez-vous ! C’est fini : l’heure est venue. Voici, le Fils de l’homme est livré dans les mains des pécheurs.

                       42 Levez-vous, allons ! Voici : celui qui me livre est proche ».

Lecteur :            43 Et aussitôt, comme il parlait encore, arrive Judas, l’un des Douze, et avec lui une foule armée d’épées et de bâtons, envoyée par les grands prêtres, les scribes et les anciens. 44 Or, celui qui le livrait leur avait donné un signal convenu :

Disciples / amis : « Celui que j’embrasserai, c’est lui ; arrêtez-le et emmenez-le sous bonne garde ».

Lecteur :            45 Et, sitôt arrivé, il s’approche de lui et lui dit :

Disciples / amis : « Rabbi ! »

Lecteur :            Et il lui donna un baiser. 46 Et (les autres) mirent la main sur lui et l’arrêtèrent.

47 Un de ceux qui étaient là tira l’épée, frappa l’esclave du grand prêtre et lui coupa l’oreille.

48 Prenant la parole, Jésus leur dit :

Jésus :               « Comme contre un bandit, vous êtes sortis avec des épées et des bâtons pour vous emparer de moi ! 49 Chaque jour, j’étais auprès de vous dans le temple à enseigner et vous ne m’avez pas arrêté. Mais (cela arrive) pour que les Ecritures soient accomplies ».

Lecteur :            50 Et tous (les disciples) l’abandonnèrent et prirent la fuite.

51 Et un jeune homme accompagnait Jésus. Il est couvert seulement d’un drap sur (le corps) nu. Ils le saisissent, 52 mais lui, abandonnant le drap, s’enfuit tout nu.

 

53 Et ils emmenèrent Jésus chez le grand prêtre. Et se réunirent tous ensemble, les grands prêtres, les anciens et les scribes.

54 Et Pierre, de loin, avait suivi Jésus jusqu’à l’intérieur du palais du grand prêtre. Et il était assis avec les gardes et se chauffait près du feu.

55 Or les grands prêtres et tout le Conseil suprême cherchaient contre Jésus un témoignage pour le mettre à mort et ils n’en trouvaient pas. 56 Car beaucoup portaient de faux témoignages contre lui, mais les témoignages ne concordaient pas. 57 Et quelques-uns se levaient pour donner un faux témoignage contre lui en disant :

Autres :             58 « Nous l’avons entendu dire : “Moi, je détruirai ce sanctuaire fait par la main de l’homme et, en trois jours, j’en bâtirai un autre, qui ne sera pas fait par la main de l’homme ” ».

Lecteur :            59 Et même sur ce point-là, leurs témoignages ne concordaient pas.

60 Et le grand prêtre, se levant au milieu de l’assemblée, interrogea Jésus disant :

Autres :                        « Tu ne réponds rien aux témoignages que ceux-ci portent contre toi ? »

Lecteur :            61 Mais Jésus se taisait, il ne répondait rien. Le grand prêtre l’interrogea de nouveau et lui dit :

Autres :                        « Es-tu le Christ, le Fils du (Dieu) béni ? »

Lecteur :            62 Jésus dit :

Jésus :               « Moi, je suis. Et vous verrez le Fils de l’homme assis à la droite du Tout-Puissant et venant avec les nuées du ciel ».

Lecteur :            63 Alors le grand prêtre déchire ses vêtements et il dit :

Autres :                        « Pourquoi nous faut-il encore des témoins ?

64 Vous avez entendu le blasphème. Qu’en pensez-vous ? »

Lecteur :            Et tous le condamnèrent comme méritant la mort.

65 Et quelques-uns commencèrent à cracher sur lui, à lui couvrir le visage, à lui donner des coups et à lui dire :

Foule :              « Fais le prophète ! »

Lecteur :            Et les gardes l’accueillent avec des gifles.

 

66 Comme Pierre était en bas dans la cour, arrive une des servantes du grand prêtre. 67 Et voyant Pierre qui se chauffait, ayant fixé son regard sur lui, elle dit :

Autres :                        « Toi aussi, tu étais avec le Nazaréen, Jésus ».

Lecteur :            68 Mais Pierre nia, disant :

Disciples / amis : « Je ne sais, je ne comprends pas ce que tu veux dire ».

Lecteur :            Et il sortit dehors, vers le vestibule, et un coq chanta. 69 Et la servante, l’ayant vu, recommença à dire à ceux qui étaient présents :

Autres :                        « Celui-ci est (l’un) d’eux ».

Lecteur :            70 Mais lui, de nouveau, niait. Peu après, de nouveau, ceux qui étaient présents disaient à Pierre :

Foule :               « Vraiment tu es l’un d’eux. En effet tu es Galiléen, [et tu parles comme eux] ».

Lecteur :            71 Mais il commença à proférer des imprécations et à jurer :

Disciples / amis : « Je ne connais pas cet homme que vous dites ».

Lecteur :            72 Et aussitôt, pour la seconde fois, un coq chanta. Et Pierre se rappela de la parole que Jésus lui avait dite : « Avant qu’un coq chante deux fois, tu m’auras renié trois fois ». Et, ayant éclaté (en larmes), il pleurait.

 

Lecteur :            151 Dès le matin, les grands prêtres tinrent conseil avec les anciens et les scribes et tout le Conseil suprême. Ils lièrent Jésus, l’emmenèrent et le livrèrent à Pilate. 2 Et Pilate l’interrogea :

Autres :             « Toi, es-tu le roi des Juifs ? ».

Lecteur :            Jésus, répondant, lui dit :

Jésus :               « Toi, tu le dis ».

Lecteur :            3 Et les grands prêtres multipliaient contre lui les accusations.

4 Or Pilate de nouveau l’interrogeait disant :

Autres :             « Tu ne réponds rien ? Vois de combien de choses ils t’accusent ! »

Lecteur :            5 Mais Jésus ne répondit plus rien, si bien que Pilate s’étonnait.

6 A chaque fête (de Pâque), il leur relâchait un prisonnier, celui qu’ils demandaient. 7 Or, il y avait en prison le nommé Barabbas, arrêté avec les émeutiers, ceux qui avaient commis un meurtre pendant l’émeute. 8 Et, étant montée, la foule se mit à demander ce qu’il leur accordait d’habitude. 9 Pilate leur répondit :

Autres :                         « Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ? »

Lecteur :            10 En effet, il se rendait bien compte que c’était par jalousie que les grands prêtres l’avaient livré. 11 Or les grands prêtres excitèrent la foule pour qu’il leur relâche plutôt Barabbas. 12 Pilate, prenant de nouveau la parole, leur disait :

Autres :             « Que voulez-vous donc que je fasse de celui que vous appelez le roi des Juifs ? »

Lecteur :            13 Mais eux crièrent de nouveau :

Foule :               « Crucifie-le ! »

Lecteur :            14 Et Pilate leur disait :

Autres :             « Qu’a-t-il donc fait de mal ? »

Lecteur :            Mais eux crièrent plus fort :

Foule :               « Crucifie-le ! »

Lecteur :            15 Pilate alors, voulant contenter la foule, leur relâcha Barabbas et, après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour être crucifié.

 

16 Les soldats l’emmenèrent à l’intérieur du palais, qui est le prétoire, et ils convoquent toute la troupe. 17 Ils le revêtent de pourpre, puis, ayant tressé une couronne d’épines, ils la mettent (su sa tête). 18 Et ils commencèrent à le saluer :

Foule :              « Salut, roi des Juifs ! »

Lecteur :            19 Et ils lui frappaient la tête avec un roseau et ils lui crachaient sur lui, et se mettaient à genoux pour s’incliner bien bas devant lui. 20 Puis, quand ils se furent moqués de lui, ils lui ôtèrent la pourpre et le revêtirent de ses vêtements.

 

Et ils le conduisent dehors pour le crucifier.

21 Un certain Simon, de Cyrène, le père d’Alexandre et de Rufus, passait par là, revenant des champs. Les soldats l’obligent à porter la croix de Jésus. 22 Et ils amènent Jésus au lieu dit Golgotha, ce qui se traduit “lieu du Crâne”. 23 Et ils lui donnaient du vin parfumé de myrrhe, mais il n’en prit pas. 24 Puis ils le crucifient et se partagent ses vêtements en tirant au sort : qui prendrait quoi ? 25 Il était neuf heures, et ils le crucifièrent. 26 L’inscription qui indiquait le motif de sa condamnation avait été inscrite : « Le roi des Juifs ». 27 Et avec lui ils crucifient deux bandits, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche.

29 Et ceux qui passaient l’injuriaient en hochant la tête et disant :

Autres :             « Hé ! Toi qui détruis le sanctuaire et le rebâtis en trois jours, 30 sauve-toi toi-même en descendant de la croix ! »

Lecteur :            31 Pareillement les grands prêtres aussi, avec les scribes, se moquaient entre eux et disaient :

Autres :             « Il en a sauvé d’autres et il ne peut pas se sauver lui-même ! 32 Le Christ, le Roi d’Israël, qu’il descende maintenant de la croix, pour que nous voyions et que nous croyions ».

Lecteur :            Même ceux qui étaient crucifiés avec lui l’insultaient.

 

33 Quand arriva l’heure de midi, l’obscurité arriva sur la terre entière jusque vers trois heures. 34 Et, à trois heures, Jésus cria d’une voix grande :

Jésus :               « Élôï, Élôï, lema sabachthani »,

Lecteur :            ce qui se traduit :

Jésus :               « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

Lecteur :            35 Certains de ceux qui étaient présents disaient, en l’entendant :

Foule :              « Voilà qu’il appelle Élie ! »

Lecteur :            36 Quelqu’un courut tremper une éponge dans du vinaigre et, l’ayant mise autour d’un roseau, il lui donnait à boire en disant :

Autres :                         « Laissez ! Voyions si Élie vient le faire descendre ! »

Lecteur :            37 Or Jésus, laissant (échapper) un grand cri, expira.

(Ici on fléchit le genou et on s’arrête un instant)

 

Lecteur :            38 Et le voile du sanctuaire se déchira en deux, du haut en bas. 39 Voyant qu’il avait ainsi expiré en criant, l’officier romain, qui était présent en face de lui, dit :

Autres :                         « Vraiment cet homme était fils de Dieu ! »

Lecteur :            40 Il y avait aussi des femmes qui regardaient à distance, entre autres Marie de Magdala, Marie mère de Jacques le Petit et de José, et Salomé, 41 qui le suivaient et le servaient quand il était en Galilée, et beaucoup d’autres encore qui étaient montées avec lui à Jérusalem.

 

42 Déjà le soir était venu, et comme c’était un jour de Préparation, c’est-à-dire une veille de sabbat, 43 Joseph, celui de la ville d’Arimathée, un honorable conseiller, un homme qui attendait, lui aussi, le Royaume de Dieu, arriva. Et, courageusement, il entra chez Pilate et demanda le corps de Jésus.

44 Et Pilate fut étonné (d’apprendre) qu’il était déjà mort. Il fit donc appeler l’officier romain et lui demanda si Jésus était mort depuis longtemps. 45 Et, informé par l’officier romain, il donna le cadavre à Joseph.

46 Celui-ci acheta un drap, descendit Jésus (de la croix), l’enveloppa avec le drap et le mit dans un tombeau creusé dans le rocher ; puis il roula une pierre contre l’entrée du tombeau.

47 Marie de Magdala et Marie, mère de José, regardaient où on l’avait mis.

 

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[1] Le verset 9 reprend une expression grecque du Psaume 117/118,26.

[2] Le verbe hébreu rendu par « soutenir » est utilisé seulement ici dans toute la Bible hébraïque. Cf. A. Mello, Isaia. Introduzione, traduzione e commento, San Paolo, Cinisello Balsamo (Milano), 2012, p. 344s.

[3] Cf. U. Berges, Jesaja 49-54, Herder, Freiburg . Basel . Wien, 2015, p. 101.

[4] B. Maggioni, Davanti a Dio. I salmi 1-75, Vita e pensiero, Milano, 2001, p. 73.

[5] Pour ce verbe, cf. G. Ravasi, Il libro dei salmi. Commento e attualizzazione. Vol. I (Salmi 1-50), EDB, Bologna, 2015, p. 413.

[6] Pour ce mot qui reprend et corrige le v. 3 du même psaume, cf. M. Girard, Les psaumes redécouverts. De la structure au sens (Ps 1-50), Bellarmin, Montréal, 1996, p. 417.

[7] A. Guida, Vangelo secondo Marco. Traduzione e commento, dans I Vangeli, a cura di R. Virgili, Ancora, Milano, 2015, p. 720.

[8] J. Jeremias, Teologia del Nuovo Testamento. Volume I. La predicazione di Gesù, Paideia, Brescia, 1976, p. 81.

[9] Ainsi C. Focant, Evangile selon Marc, dans Le Nouveau Testament commenté, sous la direction de C. Focant et D. Marguerat, Bayard – Labor et fides, Paris – Genève 2012, p. 239.

[10] C. Focant, L’évangile selon Marc, Cerf, Paris 2004, p. 590.