Eucharistie : Pentecôte, 23 mai 2021

Souffle de Dieu, Souffle d’unité entre les personnes et les peuples

 

Première lecture

Sept semaines après la Pâque qui évoquait la sortie d’Égypte, le peuple d’Israël célébrait la fête des (sept) semaines, « Shavouot » en hébreu, « Pentecôte », comme disaient les Grecs. On célébrait l’intervention de Dieu au mont Sinaï, le don de l’Esprit, le Souffle de Dieu pour renouveler le peuple et le tenir uni.

Et Luc, lorsqu’il parle de la naissance de la communauté chrétienne, revient sur la tradition juive[1]. Le récit de l’Exode (19,16-18) mentionnait des coups de tonnerre, des éclairs, le tremblement de terre, le feu, la voix qui venait du ciel, des traits qu’on retrouve – au moins en partie – dans les Actes des apôtres.

Mais dans la même page, Luc rappelle aussi la première prédication de Jésus dans la synagogue de Nazareth. Jésus commençait en soulignant : « Le Souffle du Seigneur est sur moi » (Lc 4,18). Et c’est encore ce Souffle saint qui fait irruption le jour de la Pentecôte et qui fait parler les apôtres.

D’autre part, le discours de Jésus avait provoqué la surprise dans la synagogue de Nazareth : « tous étaient émerveillés pour les paroles de grâce qui sortaient de sa bouche » (Lc 4,22). Et on retrouve la même réaction le matin de Pentecôte, lorsque les apôtres parlent après avoir reçu le don de l’Esprit (Ac 2,7).

Enfin, une dernière remarque. La Pentecôte était, pour les Juifs, l’occasion de se réunir en provenant de différentes régions autour de la Méditerranée, du Moyen et Proche Orient. Et, dans cette circonstance, le message que les apôtres adressent aux Juifs peut donc atteindre les régions les plus lointaines. Le Souffle, qui fait irruption sur tous (vv. 1.4.7) les apôtres réunis, leur permet de rejoindre, par leur message, toutes (v. 5) les personnes venues des quatre coins du monde.

 

Lecture des Actes des apôtres (2,1-11)

1 Et, comme le jour de la Pentecôte s’accomplissait, ils étaient tous au même lieu, ensemble. 2 Et il arriva tout à coup du ciel un bruit comme d’un souffle violent qui faisait irruption et il remplit la maison tout entière où ils étaient assis. 3 Et ils virent apparaître des langues comme des flammes de feu qui se partageaient, et elles se posèrent une à une sur chacun d’eux. 4 Et tous furent remplis d’un Souffle saint et se mirent à parler en d’autres langues, comme le Souffle leur donnait de s’exprimer.

5 Or, à Jérusalem, résidaient des Juifs, hommes pieux venus de toutes les nations qui sont sous le ciel. 6 Et comme était arrivée cette voix, la foule se réunit et se trouvait en pleine confusion, parce que chacun individuellement les entendait parler sa propre langue. 7 Or, ils étaient hors d’eux-mêmes, ils étaient émerveillés et disaient : « Voici, tous ceux qui parlent ne sont-ils pas des Galiléens ? 8 Et comment se fait-il que nous les entendons chacun dans sa langue, la langue dans laquelle nous fûmes engendrés ? 9 Parthes et Mèdes et Élamites, et ceux qui habitent la Mésopotamie, la Judée ainsi que la Cappadoce, le Pont et l’Asie, 10 la Phrygie ainsi que la Pamphylie, l’Égypte et les régions de la Libye du côté de Cyrène, et les Romains en résidence ici, 11 des Juifs et d’autres qui se sont convertis à la religion juive, des Crétois et des Arabes, nous les entendons annoncer dans nos langues les merveilles de Dieu ».

 

Psaume

Le psaume 104 chante le mystère de la création[2]. De ce psaume, nous allons lire trois strophes.

Dans la première, le poète – plein d’admiration – célèbre Dieu : Dieu est grand, Dieu est présent et se manifeste dans ses œuvres très nombreuses et dans tout ce qu’il fait[3].

La seconde strophe est un regard sur les vivants. Et ici le poète souligne une donnée fondamentale : la vie, à chaque instant, est un don de Dieu. Et, si Dieu “cache” son visage, c’est la peur ; si Dieu retire son souffle, « ils meurent et vers leur poussière ils retournent » (v. 29). Mais la strophe se termine par un regard positif : Dieu qui envoie son souffle et qui renouvelle sa création toute entière. Avec une phrase unique dans toute la Bible, le poète affirme : « tu renouvelles le visage de la terre » (v. 30)[4].

Enfin, dans la dernière strophe, le poète souhaite que la « gloire » de Dieu, c’est-à-dire sa présence bénéfique et vivifiante, demeure pour toujours. D’autre part, et c’est le seul cas dans toute la Bible, le poète ose souhaiter que Dieu « se réjouisse dans ses œuvres » (v. 31)[5]. En terminant, le poète présente son poème comme une humble offrande à Dieu[6] : « Que mon poème lui soit agréable ». Et, comme Dieu peut se réjouir (v. 31) dans ses œuvres, de même le poète se réjouit (v. 34) en Dieu.

Et nous, aujourd’hui, fête de Pentecôte, en écoutant ce psaume, nous voulons revenir sur le don du Souffle, l’Esprit que Dieu envoie pour tout renouveler dans le monde. D’ici notre refrain :

Ô Seigneur, envoie ton Esprit
qui renouvelle la face de la terre !

 

Psaume 104 (versets 1ab.24ac, 29bc-30 et 31.34)

1ab Bénis Yhwh, ô mon âme !

Yhwh, mon Dieu, tu es si grand !

24ac Que tes œuvres sont nombreuses, Yhwh !

la terre est remplie de tout ce que tu fais.

Refr. : Ô Seigneur, envoie ton Esprit

qui renouvelle la face de la terre !

 

29bc Tu leur enlèves leur souffle, ils meurent

et vers leur poussière ils retournent.

30 Tu envoies ton souffle, ils sont créés,

et tu renouvelles le visage de la terre.

Refr. : Ô Seigneur, envoie ton Esprit

qui renouvelle la face de la terre !

 

31 Que soit, la gloire de Yhwh, pour toujours,

et qu’il se réjouisse, Yhwh, dans ses œuvres !

34 Que mon poème lui soit agréable ;

moi, je me réjouis en Yhwh.

Refr. : Ô Seigneur, envoie ton Esprit

qui renouvelle la face de la terre !

 

Deuxième lecture

Vers les années 56-57 du premier siècle, Paul écrit la lettre aux Galates, des chrétiens qui habitent dans la partie centrale de l’actuelle Turquie. Ces chrétiens vivent une situation de crise. Ils étaient païens et ils se sont ouverts à la Bonne Nouvelle annoncée par Paul. Mais certains d’entre eux n’ont pas changé leur mentalité et leur style de vie déréglé. D’autre part, certains perturbateurs liés au judaïsme veulent imposer aux chrétiens la loi de Moïse et la circoncision[7]. Et devant cette situation, Paul intervient écrivant la lettre aux Galates.

Ce matin nous allons lire une section de la dernière partie de la lettre. Paul a insisté sur le danger de la soumission à la loi de Moïse. Et maintenant il souligne le danger d’une autre forme de servitude : un mauvais comportement causé par la soumission à la chair[8]. Dans le langage de Paul, le mot « chair » ne désigne pas la réalité humaine et charnelle. En effet, Paul utilise le mot « chair » pour parler de l’homme assujetti à la puissance du péché, une puissance qui, s’imposant, prend tout. Oui, les humains sont enserrés dans une existence marquée par le péché et hostile à Dieu. De cette situation tragique les humains ne sont donc pas capables de se libérer par leurs propres forces[9]. C’est ainsi que Paul peut dire aux Galates : « vous ne pouvez pas faire ce que vous voulez » (v. 17).

Mais, pour les Galates et pour tous les humains, la situation a changé, radicalement : avec la mort et la résurrection de Jésus, le péché a été privé de sa force. Grâce à la libération accomplie par le Christ, le croyant a, maintenant, la possibilité nouvelle de marcher selon l’Esprit[10]. Paul l’affirme en commençant sa page : « je vous le dis : laissez le Saint Esprit diriger votre vie et vous ne risquerez pas de suivre les désirs de la chair » (v. 16). Et l’apôtre termine la première section de sa page en évoquant à nouveau le risque, pour les Galates, de se laisser imposer la soumission à la loi de Moïse et la circoncision. Il écrit : « Mais si vous vous laissez conduire par l’Esprit, vous n’êtes plus soumis à la Loi » (v. 18). Le don de l’Esprit permet de ne pas être sous la domination de la chair et, aussi, sous la domination de la Loi.

Dans la seconde section de sa page, Paul présente les manifestations des deux forces opposées : la chair et l’Esprit. D’abord les actions auxquelles la chair nous conduit (vv. 19-21), ensuite le fruit de la présence de l’Esprit en nous (vv. 22-25). En mentionnant la chair, Paul s’arrête sur quatre secteurs : la sexualité, la religion, la vie communautaire, la modération[11]. Dans ces quatre secteurs, la chair nous conduit sur des chemins injustes. Mais, en parlant de l’Esprit, Paul n’utilise plus le mot « actions », il utilise « fruit ». Et ce dernier terme suggère l’idée d’un “don”. En effet, si les œuvres méchantes dépendent exclusivement de nous, les œuvres bonnes ne sont pas seulement le résultat de nos engagements, elles sont – en même temps – le fruit de la présence de Dieu qui nous soutient dans son amour[12].

Et en parlant du fruit de l’Esprit, Paul ne fait que souligner l’amour dans ses différentes manifestations. En effet, l’apôtre écrit : « voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, service aux autres et confiance dans les autres, douceur, maîtrise de soi » (vv. 22-23).

Après avoir parlé des œuvres de la chair et du fruit de l’Esprit, Paul revient sur la situation des croyants : « Ceux qui appartiennent au Christ Jésus ont cloué sur la croix leur propre chair avec ses passions et ses désirs » (v. 24). En effet, si nous avons vraiment célébré la mort et la résurrection de Jésus, nous aussi, nous avons cloué sur la croix notre chair avec ses passions et ses désirs. Et nous vivons désormais animé(e)s par l’Esprit. Laissons donc nous conduire par l’Esprit (v. 25). Et le résultat sera l’amour dans les formes que Paul nous indique dans sa lettre.

 

De la lettre de saint Paul apôtre aux Galates (5,16-25)

Frères, 16 je vous le dis : laissez le Saint Esprit diriger votre vie et vous ne risquerez pas de suivre les désirs de la chair. 17 Car la chair, dans ses désirs, s’oppose à l’Esprit, et l’Esprit à la chair : ils sont complètement opposés l’un à l’autre, de sorte que vous ne pouvez pas faire ce que vous voulez. 18 Mais si vous vous laissez conduire par l’Esprit, vous n’êtes plus soumis à la Loi.

19 On sait bien à quelles actions mène la chair : on va vers une sexualité sans aucune norme, vers une vie immorale, vers le vice, 20 le culte des faux-dieux et la pratique de la sorcellerie. Les gens se haïssent les uns les autres, se querellent et sont jaloux, ils sont dominés par la colère et les rivalités. Ils se divisent en partis et en groupes opposés ; 21 ils veulent ce que les autres possèdent, ils boivent trop, ils mangent trop et ils font d’autres choses semblables. Je vous avertis maintenant comme je l’ai déjà fait : ceux qui font ces choses-là n’auront pas de place dans le Royaume de Dieu.

22 Mais voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, service aux autres et confiance dans les autres, 23 douceur, maîtrise de soi. La Loi n’est sûrement pas contre de telles choses.

24 Ceux qui appartiennent au Christ Jésus ont cloué sur la croix leur propre chair avec ses passions et ses désirs. 25 Puisque l’Esprit nous fait vivre, laissons-nous conduire par l’Esprit.

 

Séquence

Cette séquence, composée en latin au treizième siècle, est très vite entrée comme chant pour la Pentecôte. En elle, on demande à Dieu le don de l’Esprit Saint, l’Esprit qui nous soutient, nous encourage et nous accompagne jusqu’à la joie éternelle.

 

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs

et envoie du haut du ciel

un rayon de ta lumière.

 

Viens en nous, père des pauvres,

viens, dispensateur des dons,

viens, lumière de nos cœurs.

 

Consolateur souverain,

hôte très doux de nos âmes,

adoucissante fraîcheur.

 

Dans le labeur, le repos ;

dans la fièvre, la fraîcheur ;

dans les pleurs, le réconfort.

 

Ô lumière bienheureuse,

viens remplir jusqu’à l’intime

le cœur de tous tes fidèles.

 

Sans ta puissance divine,

il n’est rien en aucun homme,

rien qui ne soit perverti.

 

Lave ce qui est souillé,

baigne ce qui est aride,

guéris ce qui est blessé.

 

Assouplis ce qui est raide,

réchauffe ce qui est froid,

rends droit ce qui est faussé.

 

À tous ceux qui ont la foi

et qui en toi se confient

donne tes sept dons sacrés.

 

Donne mérite et vertu,

donne le salut final,

donne la joie éternelle. Amen.

 

Évangile

Comme pendant les derniers dimanches, la liturgie de ce matin nous propose l’Évangile de Jean et, plus précisément, deux sections du discours d’adieu de Jésus avant sa mort.

En parlant à ses disciples, Jésus évoque fréquemment l’Esprit, l’Esprit saint. Mais, dans la première section (15,26-27), pour parler de l’Esprit Jésus utilise le terme Paraclet, en grec « Paraklêtos »[13]. Ce mot signifie « appelé auprès de », appelé pour soutenir, secourir et encourager. Dans le langage juridique, il peut aussi indiquer celui qui aide une personne en qualité de témoin.

Dans notre texte, Le Paraclet ou Secoureur est, en premier lieu, un don du Père, un don « qui procède du Père ». Et c’est un don que Jésus va donner à ses disciples, pour les soutenir une fois que Jésus leur sera enlevé. Voilà pourquoi, toujours pendant le dernier repas, Jésus avait dit : « Je prierai le Père et le Père vous donnera un autre Secoureur » (Jn 14,16). En effet, pendant le temps passé avec ses disciples, Jésus les a soutenus et encouragés par sa présence. Et, après la Pâque, cette fonction sera accomplie par « un autre Secoureur », l’Esprit.

Dans la première section de ce matin, comme aussi dans la seconde, l’Esprit est qualifié comme « l’Esprit de la vérité ». L’Esprit est donc un “souffle” qui va soutenir les disciples dans un monde parfois hostile à Jésus ; il va les soutenir dans leurs efforts de cohérence avec ce que les disciples ont vécu avec Jésus « depuis le commencement ».

Dans la seconde section (16,12-15), Jésus évoque la situation des disciples : maintenant, ils ne sont pas en mesure de « porter » (v. 12), c’est-à-dire de saisir correctement ce que Jésus aurait à leur confier au sujet de leur avenir[14]. Telle est la situation maintenant, mais après Pâques viendra « l’Esprit de la vérité », l’Esprit qui révèle l’amour de Dieu pour le monde, comme Jésus – qui est la vérité (14,6) – l’a révélé à travers sa vie et ses œuvres.

Quant à l’Esprit, « il vous guidera dans la vérité toute entière » (v. 13). La vérité toute entière est déjà là, dans le Christ. Mais l’Esprit va permettre aux disciples – et à nous aussi – d’approfondir, d’actualiser dans la vie de tous les jours la révélation et la découverte de l’amour de Dieu pour le monde ; c’est la révélation et la découverte que Jésus lui-même a porté aux hommes : l’Esprit « recevra de ce qui est à moi et il vous l’annoncera » (v. 14).

En actualisant le message porté par Jésus, l’Esprit va donner gloire à Jésus : L’Esprit « me glorifiera » (v. 14).

Toujours à propos de l’Esprit, l’Évangile nous dit : « il vous annoncera les choses à venir » (v. 13). L’idée est que l’Esprit annoncera le Christ qui vient. Toujours dans l’Évangile de Jean, Jésus avait dit : « Je ne vous laisserai pas orphelins, je viens à vous » (14,18). Et maintenant, après le retour de Jésus chez le Père, l’Esprit dévoile comment Jésus, l’absent”, se tient au seuil du présent et de ce temps qui s’ouvre devant nous.

C’est le message que l’Évangile donnait aux chrétiens de la fin du premier siècle. Ce même message vaut aussi pour nous aujourd’hui : chacune et chacun de nous a une expérience personnelle de Jésus. Dans notre vie de tous les jours et dans nos relations avec les autres, nous devons être cohérent(e)s par rapport à cette expérience personnelle. C’est une tâche difficile, mais le Paraclet nous soutient sur ce chemin.

 

Lecture de l’Évangile selon Jean (15,26-27 et 16,12-15)

Jésus disait à ses disciples :

1526 « Lorsque viendra le Paraclet, le Secoureur que je vais vous envoyer et que je reçois du Père, l’Esprit de la vérité qui procède du Père, il rendra lui-même témoignage de moi. 27 Et vous aussi, à votre tour, vous me rendrez témoignage, parce que vous êtes avec moi depuis le commencement.

1612 J’ai encore bien des choses à vous dire mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter. 13 Mais quand il viendra, lui, l’Esprit de la vérité, il vous guidera dans la vérité toute entière ; en effet, il ne parlera pas à partir de lui-même, mais tout ce qu’il entendra, il le dira et il vous annoncera les choses à venir. 14 Lui me glorifiera car il recevra de ce qui est à moi et il vous l’annoncera. 15 Tout ce que mon Père a, est à moi ; c’est pourquoi j’ai dit : il reçoit de ce qui est à moi et vous l’annoncera ».

 

Prière d’ouverture

Dieu vivant,

nous sommes parfois étrangers sur la terre,

déconcertés par les violences,

la dureté d’oppositions.

Comme une brise légère,

Tu souffles sur nous l’Esprit de paix.

Transfigure les déserts de nos doutes

pour nous préparer à être porteurs de réconciliation

là où tu nous places,

jusqu’à ce que se lève

une espérance de paix parmi les humains[15].

[Chant de la communauté de Taizé]

 

Prière des fidèles

* Le livre de la Genèse commence avec le récit de la création en évoquant le souffle de Dieu présent sur la surface des eaux. Et ce matin le livre des Actes revient sur l’image du vent, « d’un souffle » qui fait irruption sur les apôtres. Et ce souffle devient un symbole du Souffle saint, du Saint Esprit qui change les apôtres et leur donne la force d’annoncer à tout le monde « les merveilles de Dieu ». Seigneur, donne aussi à nous, ce matin, ce Souffle qui nous permettra de découvrir et d’annoncer les merveilles que tu accomplis dans nos vies et dans notre communauté.  

* Le poète du Psaume s’adresse à Dieu en le louant pour ses œuvres présentes dans la création tout entière. En poursuivant son poème, il évoque l’esprit créateur de Dieu, l’esprit qui redonne vie et renouvelle le visage de la terre. Et, en terminant son poème, il nous parle de Dieu qui, du ciel, peut contempler, en se réjouissant, ses œuvres. Que Dieu puisse aussi se réjouir de chacune et de chacun de nous.

* Le psaume parle du souffle qui nous habite : c’est notre vie, la vie que Dieu nous donne, la vie qui nous abandonnera un jour. Mais le psaume nous parle aussi du souffle de Dieu, de « ton souffle », Seigneur, le souffle qui nous ouvre à une vie nouvelle, à la vie éternelle. Aide-nous, Seigneur à accepter nous-mêmes et les autres comme des dons – des dons fragiles que tu nous faits – et à attendre avec confiance la nouvelle création, un don que nous ne pouvons même pas imaginer.

* La lettre de Paul nos a présenté deux situations opposées l’une à l’autre : une avec des actions mauvaises qui peuvent naître en nous en suivant « les désirs de la chair », l’autre qui est « le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, service aux autres et confiance dans les autres ». Devant ces deux chemins, nous voulons suivre l’exhortation de l’apôtre : « laissons-nous conduire par l’Esprit ». Voilà ce que nous demandons à Dieu.

* Jésus, dans l’Évangile, tu nous rappelles notre mission : te rendre témoignage. Que, grâce au don de l’Esprit, notre comportement, dans la vie de tous les jours, puisse être cohérent avec l’expérience que nous vivons ici, d’un dimanche à l’autre : l’intimité avec toi, le fait « d’être avec toi ». Voilà ce que nous pourrons témoigner : une relation intime avec toi, notre frère Jésus.

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[1] Cf. D. Marguerat, Les Actes des apôtres (1-12), Labor et fides, Genève, 2007, p. 71s.

[2] Cf. E. Zenger, Salmi. Preghiera e poesia, vol. 2. L’aurora voglio destare, Paideia, Brescia, 2013, p. 26ss.

[3] Pour le dernier mot du texte hébreu du v. 24, cf. L. Alonso Schökel (director), Diccionario bíblico hebreo-español, Editorial Trotta, Madrid, 1994, p. 664.

[4] Cf. F.-L. Hossfeld, Psalm 104, dans F.-L. Hossfeld – E. Zenger, Psalmen 101-150, Herder, Freiburg – Basel – Wien, 2008, p. 84.

[5] J.-L. Vesco, Le psautier de David traduit et commenté, Cerf, Paris, 2006, p. 963, note 2.

[6] Cf. G. Ravasi, Il libro dei salmi. Commento e attualizzazione. Vol. III (Salmi 101-150), EDB, Bologna, 2015, p. 128.

[7] H. Conzelmann – A. Lindemann, Guida allo studio del Nuovo Testamento. Nuova edizione italiana con aggiornamento a cura di M. Pesce, Marietti, Genova, 1996, p. 202ss.

[8] S. Butticaz, Épître aux Galates, dans Le Nouveau Testament commenté, sous la direction de C. Focant et D. Marguerat, Bayard – Labor et fides, Paris – Genève, 2012, p. 838.

[9] Cf. A. Sand, “sarx”, dans Dizionario esegetico del Nuovo Testamento, a cura di H. Balz e G. Schneider, Paideia, Brescia, 2004, vol. II, col. 1303.

[10] Ainsi P. Bonnard, cité par F. Mussner, Der Galaterbrief, Herder, Freiburg . Basel . Wien, 1981, p. 378, n. 25.

[11] Cf. G. Barbaglio, Le lettere di Paolo. Traduzione e commento. Volume 2, Borla, Roma, 1980, p. 157.

[12] Ainsi Jean Chrysostome, en commentant Gal 5,22 dans ses Homiliae (Patrologia Graeca, vol. 51). Cf. H. Schlier, Lettera ai Galati, Paideia, Brescia, 1966, p. 263.

[13] Dans tout le Nouveau Testament, ce mot revient seulement dans l’Évangile de Jean (14,16. 26 ; 15,26 ; 16,7) et dans la Première lettre de Jean (2,1). Dans l’Évangile, « Paraklêtos » est utilisé pour parler de l’Esprit, dans la Première lettre pour parler de Jésus.

[14] Cf. J. Zumstein, L’Évangile selon saint Jean (13-21), Labor et fides, Genève, 2007, p. 138ss.

[15] Le grand livre des prières. Textes choisis et présentés par C. Florence et la rédaction de Prier, avec la collaboration de M. Siemek, Prier – Desclée de Brouwer, Paris 2010, p. 59.