Eucharistie: 17 octobre 2021

 29ème dimanche du Temps Ordinaire — Année B

 

La mission c’est… se mettre au service des autres et leur permettre de retrouver l’espoir

 

Première lecture 

Dans la deuxième partie du livre d’Isaïe (Is 40-55), nous avons quatre chants (Is 42,1-4 ; 49,1-6 ; 50,4-9 et 52,13-53,12) qui nous présentent « le Serviteur de Yhwh ». Ce personnage, royal et prophétique et sacerdotal à la fois, vit une relation intime avec Dieu, et Dieu l’appelle à participer à son œuvre en vue d’une mission universelle. Dans le dernier de ces quatre chants, la souffrance de ce Serviteur est en faveur de tous les humains[1].

Ce quatrième chant présente plusieurs voix :

* D’abord la voix de Dieu qui annonce l’exaltation de son Serviteur qui avait été humilié (52,13-15).

* Ensuite la voix des peuples qui disent leur surprise devant cette exaltation (53,1-6).

* La troisième voix est celle du prophète lui-même : il insiste sur l’innocence et les souffrances de ce Serviteur et il souhaite que le Seigneur le récompense pour sa générosité (53,7-10).

* A cet appel, Dieu répond ; il assure que, après ses souffrances, le Serviteur sera comblé : il attirera les multitudes et leur dispensera la justice (53,11-12)[2].

De ce quatrième chant, la liturgie nous propose deux versets : dans le verset 10 nous avons les derniers mots de l’intervention du prophète et, dans le verset 11, les premiers mots de la réponse de Dieu[3]. Quant au prophète, il nous dit l’essentiel de ce que le Serviteur du Seigneur a vécu et vivra ; quant à Dieu, il insiste sur l’avenir nouveau qui s’ouvre pour son Serviteur et aussi pour la multitude des peuples.

* Le verset 10 évoque l’expérience vécue par le Serviteur du Seigneur ; elle est marquée par la souffrance et la maladie : le serviteur avait été maltraité par les humains et Dieu lui-même l’a « rendu malade »[4]. Et la suite du texte nous dit que, dans cette condition, ce Serviteur a offert sa vie comme « asham », donc comme « sacrifice de réparation », parce qu’une réalité sainte a été profanée[5]. Et ce bien profané par les humains ne peut qu’être le Serviteur de Yhwh lui-même, l’envoyé choisi par Dieu pour une mission particulière. Il est Serviteur et il appartient à son Maître, à celui qui lui a confié cette mission. Il est voué à son service et personne n’a le droit de porter la main sur lui. Cependant – comme d’autres versets de ce même chant nous l’affirment – les multitudes ont commis une grave injustice contre lui, elles l’ont humilié et tué (vv. 7-8). Et la mort du Serviteur de Yhwh correspond à une offrande votive présentée à Yhwh pour compenser un sacrilège[6].

Quant à la deuxième partie du v. 10, le prophète annonce que la mort du Serviteur n’est pas la fin de tout : malgré sa mort, « la volonté de Yhwh, par ses mains, se réalisera »[7].

* Et, dans le v. 11, c’est Dieu lui-même qui présente l’avenir de son Serviteur. En réagissant à la parole du prophète, Dieu revient sur le verbe ‘voir’ : après « ce qu’il a souffert » [8], le Serviteur « verra la lumière[9] et il s’en rassasiera ». En plus, le don que le Serviteur a fait de sa vie sera « au profit des multitudes » : en effet, le martyre du Serviteur obtiendra, pour les multitudes, la réconciliation avec le Seigneur. Et dans ce même verset, le mot « multitudes » évoque des multitudes auxquelles nous aussi nous appartenons. Dieu nous assure : « sitôt connu comme juste, il dispensera la justice, lui, mon Serviteur, au profit des multitudes du fait que lui-même supporte leurs fautes ». Voilà comment Dieu, à travers son Serviteur, nous ouvre le chemin vers la réconciliation et le salut, un chemin caractérisé par la justice que nous recevons de ce Serviteur. Et maintenant les « multitudes » – les personnes des religions païennes et les juifs et aussi nous les chrétiens – à travers notre engagement pour la justice, nous pouvons former une seule communauté[10].

Lecture du livre du prophète Isaïe (53,10-11)

10 Et Yhwh, a voulu agréer

son (Serviteur) qui avait été maltraité et qu’il avait rendu malade.

Si son âme s’offre en sacrifice de réparation,

il verra une descendance, il prolongera ses jours,

et la volonté de Yhwh, par ses mains, se réalisera.

11 Émergeant de ce qu’il a souffert,

il verra la lumière et il s’en rassasiera.

Sitôt connu comme juste, il dispensera la justice, lui, mon Serviteur,

au profit des multitudes

du fait que lui-même supporte leurs fautes.

 

Psaume

 Le poète du Psaume 33 appartient au groupe des abashingantahe actifs après l’exil à Babylone. Ce poète s’est formé grâce à la lecture des textes sacerdotaux composés pendant l’exil et il trouve son inspiration dans les écrits des prophètes[11].

Son poème est un hymne à Dieu et, pour célébrer Dieu, il utilise tout l’alphabet : voilà pourquoi ce psaume est un texte « alphabétique » : le premier verset commence avec la première lettre de l’alphabet, le deuxième avec la deuxième lettre, et ainsi de suite jusqu’au verset 22 qui commence avec la vingt-deuxième et dernière lettre de l’alphabet hébraïque.

De ce poème, nous allons lire trois strophes.

La première (vv. 4-5) nous dit pourquoi faut-il louer Dieu : à cause de sa parole, de son œuvre et de son amour. D’abord la parole : elle est « droite », donc juste et fiable. Quant à son œuvre, elle est fidèle, elle correspond à ce que Dieu dit. Et, à travers sa parole et à travers « toute son œuvre », Dieu manifeste son amour, son amour pour la justice. Enfin la dernière affirmation : « de l’amour de Yhwh la terre est remplie » (v. 5). Et avec cette dernière affirmation, le poète interprète la phrase du prophète Isaïe : « Plénitude de toute la terre est sa gloire » (Is 6,3). Pour le poète de notre psaume, à remplir la terre n’est plus la gloire ou la puissance du Seigneur très saint mais son amour. C’est l’amour du Seigneur qui permet à Israël – après la destruction de Jérusalem et les souffrances de l’exil – une nouvelle existence[12].

La deuxième strophe (vv. 18-19) nous présente Dieu comme celui qui prend soin des humains. Pour en parler, le poète utilise l’image de « l’œil de Yhwh », une image qui évoque la providence de Dieu[13]. Oui, il prend soin de celles et ceux qui ne comptent pas sur leur force mais « qui espèrent dans son amour » (v. 18)[14]. Toujours dans cette strophe, le regard du poète se tourne vers les difficultés du présent, « la famine » et surtout sur l’avenir qui nous attend : « la mort ». Les croyants peuvent regarder à la mort avec confiance car Dieu peut « délivrer leur être de la mort ». 

Enfin, la dernière strophe (vv. 20.22) est une expression de confiance, pleine confiance. En effet, ceux et celles qui mettent leur confiance en Dieu vont devenir une vraie communauté, une communauté qui confesse : « notre secours et notre protection, c’est lui ». Et, dans le dernier verset, le poète rappelle une dernière fois l’amour : il a mentionné « l’amour de Yhwh » (v. 5), il a rappelé « son amour » (v. 18), et maintenant il souhaite « que ton amour, Yhwh, soit sur nous » (v. 22). Et ce souhait est plein d’espoir, oui, car « notre espoir est en toi ! » (v. 22).

Quant à nous, en écoutant ces trois strophes, nous pouvons intervenir avec les mots que le poète exprime au verset 22 :

Que ton amour, Yhwh, soit sur nous

comme notre espoir est en toi !

Voilà notre refrain à la fin de chaque strophe.

 

Psaume 33 (versets 4-5, 18-19, 20.22)

4 Oui, droite est la parole de Yhwh,

et toute son œuvre est dans la fidélité.

5 Il aime la justice et l’équité ;

de l’amour de Yhwh la terre est remplie.

Refr :               Que ton amour, Yhwh, soit sur nous

comme notre espoir est en toi !

 

18 Voici, l’œil de Yhwh veille sur ceux qui le respectent,

sur ceux qui espèrent dans son amour,

19 pour délivrer leur être de la mort

et pour les faire vivre durant la famine.

Refr :               Que ton amour, Yhwh, soit sur nous

comme notre espoir est en toi !

 

20 Notre être attend Yhwh,

notre secours et notre protection, c’est lui.

22 Que ton amour, Yhwh, soit sur nous

comme notre espoir est en toi !

Refr :               Que ton amour, Yhwh, soit sur nous

comme notre espoir est en toi !

 

Deuxième lecture

Comme deuxième lecture, la liturgie de ce matin nous propose la page qui – dans la lettre aux Hébreux – suit celle que nous avons lue dimanche passé. Cette page est une exhortation à vivre pleinement notre foi. Notre foi, une foi aimante et confiante, s’adresse à Jésus que l’auteur nous présente dans sa double dimension, humaine et divine[15]. Son humanité est soulignée à travers son nom propre : « Jésus » et aussi par sa qualification « grand prêtre », un terme qui fait référence aux grands prêtres de l’ancien Israël[16]. En plus, comme le grand prêtre Simon évoqué en 1 Macchabées 13,42, à propos de Jésus notre lettre utilise l’expression « un grand prêtre éminent ». Mais, différemment de ce qui s’est vérifié pour tous les grands prêtres d’Israël, le grand prêtre Jésus, dans son humanité, « a traversé – définitivement – les cieux » jusqu’à la droite de Dieu. Et, après toutes ces informations, l’auteur de notre lettre peut définir Jésus comme « le Fils de Dieu ».

Après cette présentation rapide de Jésus homme et Dieu, l’auteur revient, au verset 15, sur la dimension humaine : une humanité comme la nôtre celle de Jésus. « En effet, nous n’avons pas un grand prêtre incapable de souffrir, avec nous, de nos faiblesses. Au contraire, notre grand prêtre a été éprouvé en tout comme nous le sommes, mais sans commettre de péché » (v. 15). Jésus est donc entré pleinement dans notre condition humaine, il n’a pas été compris, il a été refusé, il a été déçu par le comportement de ses intimes, comme on le verra dans la page de l’Évangile de ce matin. Ces expériences ont mis à dure épreuve Jésus et elles restent indélébiles, ineffaçables dans sa vie[17].

Après avoir présenté Jésus dans sa divinité et dans son humanité solidaire avec la nôtre, l’auteur termine sa page avec une exhortation : « Avançons-nous donc avec pleine assurance vers le Trône de Dieu, où règne la grâce ». A travers ces mots, l’auteur nous invite à nous approcher à ce Trône, nous approcher comme communauté et aussi individuellement, dans chaque moment et chaque situation de notre vie[18]. Pour des personnes fascinées par le culte juif, cette invitation est une surprise totale : en effet, dans la tradition juive, seulement les prêtres pouvaient avoir accès à Dieu, et encore avec mille précautions. Mais désormais, toutes les personnes qui accueillent le Christ peuvent hardiment paraître devant lui[19]. Et cette approche au Christ Jésus nous permettra d’obtenir le pardon et la grâce « pour être secourus au bon moment ».

 

Lecture de la lettre aux Hébreux (4,14-16)

Frères, 14 nous avons un grand prêtre éminent qui a traversé – définitivement – les cieux : c’est Jésus, le Fils de Dieu. Alors, gardons solidement ce que nous croyons. 15 En effet, nous n’avons pas un grand prêtre incapable de souffrir, avec nous, de nos faiblesses. Au contraire, notre grand prêtre a été éprouvé en tout comme nous le sommes, mais sans commettre de péché. 16 Avançons-nous donc avec pleine assurance vers le Trône de Dieu, où règne la grâce. Nous y obtiendrons le pardon et nous y trouverons la grâce, pour être secourus au bon moment.

 

 

Évangile

Après avoir annoncé une troisième fois la passion et la mort qui l’attendent (Mc 10,32-34), Jésus est interpellé par deux disciples qui rêvent un avenir totalement opposé : un Jésus qui, vainqueur, s’impose à Jérusalem et va instaurer un royaume de puissance[20]. C’est à côté de lui, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche, que ces disciples veulent prendre place.

Pour évoquer le comportement de ces deux disciples, Marc utilise – et c’est la seule fois dans son Évangile et dans tout le Nouveau Testament – le verbe « pros-poreuomai » qui signifie « s’approcher vers ». Et le choix de ce verbe nous permet de comprendre que les deux disciples, au lieu d’être avec lui (cf. Mc 3,14) constamment, seulement maintenant s’approchent de Jésus[21]. Et ça, parce qu’ils veulent des privilèges, oui, ils « veulent » (v. 35) des privilèges par rapport aux autres dix disciples.

La réaction de Jésus est très nette : « Vous ne savez pas ce que vous demandez » (v. 38). La coupe que Jésus va boire n’est pas une coupe de gloire mais une coupe de persécution et de souffrances[22], et le baptême dans lequel il va être immergé n’est pas l’eau du Jourdain, d’où il est remonté : c’est le gouffre de la mort. Voilà ce que Jésus a devant lui, voilà ce que les disciples ont devant eux.

Dans la seconde partie du récit (vv. 41-45), Marc nous présente la réaction des autres dix disciples : « les dix (autres), après avoir entendu (cela), commencèrent à s’indigner au sujet de Jacques et Jean » (v. 41). Pourquoi cette forte réaction des dix ? S’agit-il d’un reproche que les dix adressent à Jacques et à Jean ? Ou bien s’agit-il de l’expression de la colère, de la rancune des dix pour la place que les deux ont tenté de leur soustraire ?[23] Marc ne nous donne pas de réponses à cette question.

Au lieu de répondre à cette question, il nous transmet un enseignement fondamental que Jésus a donné à ses disciples et aussi à nous ce matin. C’est un enseignement qui renverse totalement la logique et la mentalité du monde. Rêver la gloire et la domination, c’est le rêve de ceux qui pensent commander aux nations, c’est le rêve des grands qui exercent une autorité écrasante. Le seul choix qui donne un sens à la vie de Jésus et à la nôtre c’est donner sa propre vie, se mettre au service des autres, permettre aux autres de retrouver l’espérance et de s’épanouir, dans leur fragilité, comme une fleur.

Quant à la dernière phrase de notre page, en elle Jésus ne se présente pas comme un bouc émissaire. Au contraire, il agit comme pourrait le faire un donneur généreux, prêt à payer lui-même la somme nécessaire pour le règlement d’un conflit, au nom de l’amitié, dans le cas où la partie coupable est incapable de le faire[24].

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (10,35-45)

35 Et Jacques et Jean, les fils de Zébédée, s’approchent vers Jésus et lui disent : « Maître, nous voulons que tu fasses pour nous ce que nous te demanderons ». 36 Il leur dit : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? » 37 Ils lui dirent : « Donne-nous de siéger l’un à ta droite et l’autre à ta gauche dans ta gloire ». 38 Jésus leur dit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe (de douleur) que moi je bois, ou être baptisés du baptême (de souffrance) dont je suis baptisé ? » 39 Ils lui dirent : « Nous le pouvons ». Jésus leur dit : « La coupe que, moi, je bois, vous la boirez, et le baptême dont moi je suis baptisé, vous en serez baptisés. 40 Mais siéger à ma droite ou à ma gauche, ce n’est pas à moi de le donner mais c’est pour ceux pour qui cela a été préparé ».

41 Et les dix (autres), après avoir entendu (cela), commencèrent à s’indigner au sujet de Jacques et Jean. 42 Et, les ayant appelés vers (lui), Jésus leur dit : « Vous savez que ceux qui pensent commander aux nations dominent en seigneurs sur elles, et leurs grands exercent sur elles une autorité écrasante. 43 Or, il n’en est pas ainsi parmi vous. Au contraire, celui qui veut devenir grand parmi vous, sera votre serviteur, 44 et celui qui veut être le premier parmi vous, sera l’esclave de tous. 45 Car le Fils de l’homme aussi n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie pour libérer un grand nombre de gens ».

 

Prière d’ouverture

Je veux rendre grâces au Dieu caché, à l’inconnaissable,

je veux créer des chants pour son nom.

Je veux le remercier pour toute la hauteur du ciel

et pour toute l’ampleur de la terre.

Je veux raconter sa puissance à celui qui va vers le nord

et à celui qui va vers le sud.

Qu’on parle de lui aux générations,

aux générations qui n’existent pas encore.

Tu es le Dieu caché, l’inconnaissable,

le Seigneur du silence,

tu qui viens à la voix du pauvre.

Je t’invoque dans ma misère et tu viens me libérer.

Tu permets au malheureux de respirer,

tu me libères lorsque je suis prisonnier,

tu es miséricordieux quand on t’invoque,

tu es celui qui vient au secours, tu viens de loin[25].

[Prière de Nebrè, peintre de l’ancienne Égypte]

 

Prière des fidèles

* La première lecture nous parle d’un « Serviteur », un Serviteur qui est capable de « s’offrir » en faveur des autres. C’est ce que tu as fait, Jésus, jusqu’à la mort, pour l’humanité entière et pour chacune et chacun de nous. Que ton comportement – que tous les signes de la croix nous rappellent – puisse nous réveiller et nous pousser à nous engager au service de nos sœurs et de nos frères.

* Le Juste, ton Serviteur, « dispensera la justice au profit des multitudes ». Prions pour les pauvres, les petits, les malades et les personnes isolées. Afin que nous soyons des témoins crédibles de l’amour du Seigneur et que notre engagement missionnaire aide nos contemporains à percevoir combien Dieu les aime, prions le Seigneur.

* Le poète du psaume nous invite à mettre notre pleine confiance dans le Seigneur : oui, « l’œil de Yhwh veille sur ceux qui espèrent dans son amour ». En effet, « notre secours et notre protection, c’est lui ». Laissons-nous prendre par ce message et prions, avec les mêmes mots du poète : « Que ton amour, Yhwh, soit sur nous comme notre espoir est en toi ! »

* La lettre aux Hébreux nous a surpris(e)s en soulignant un aspect fondamental de l’humanité de Jésus. Jésus est « un grand prêtre éminent », un grand prêtre qui a voulu « souffrir, avec nous, de nos faiblesses ». Que ce message puisse nous encourager, de jour en jour, et que ce même message puisse nous pousser à vivre solidaires avec les personnes qui souffrent, ici dans nos quartiers et aussi ailleurs.

* A travers ta vie et ta parole, Jésus, tu nous as appris : « celui qui veut devenir grand parmi vous, sera votre serviteur ». Que ta vie et ta parole nous poussent à nous engager pour les autres, que ta force nous soit donnée pour servir les pauvres, les petits, les malades, les prisonniers et les personnes isolées. Afin que nous soyons des témoins crédibles de ton amour et que notre engagement missionnaire aide nos contemporains à percevoir combien Dieu les aime ; prions le Seigneur.

 

Prière finale

« Quand on sème, on s’aime ! »

Dieu le Père,

je te rends grâce

pour ta Parole semée dans mon cœur.

 

Jésus,

je veux devenir ton envoyé.

Augmente en moi la foi

afin de tourner mon regard

vers mes frères et sœurs les plus pauvres

et découvrir ta présence.

 

Enseigne-moi ton espérance

pour semer autour de moi

des grains de pardon et de joie,

de bonheur et de paix,

d’amitié et de solidarité.

 

Donne-moi d’aimer comme tu aimes,

de pardonner comme tu pardonnes

et de vivre selon ton amour.

Aujourd’hui et toujours.

Amen[26].

[P. André Gagnon, jésuite, Canada]

 

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[1] Cf. H.-W Jüngling, Il libro di Isaia, in E. Zenger (ed.), Introduzione all’Antico Testamento, Queriniana, Brescia, 2008, p. 661s.

[2] Ainsi P.-E. Bonnard, Le second Isaïe, son disciple et leurs éditeurs. Isaïe 40-66, Gabalda, Paris, 1972, p. 269.

[3] Pour la critique textuelle de ces deux versets, les biblistes ont des avis différents. Cf. D. Barthélemy, Critique textuelle de l’Ancien Testament. Tome 2. Isaïe, Jérémie, Lamentations, Éditions universitaires – Vandenhoeck & Ruprecht, Fribourg – Göttingen, 1986, pp. 400ss.

[4] Pour cette traduction de la forme verbale de l’hébreu, cf. D. Barthélemy, Op. cit., p. 401s. Mais le texte hébreu est ambigu, au point qu’on pourrait aussi traduire : « Dieu a rétabli son Serviteur ». Ainsi dans La Bible expliquée. Ancien Testament, intégrant les livres deutérocanoniques, et Nouveau Testament. Traduite de l’hébreu et du grec en français courant, Alliance Biblique Universelle, Villiers-le-Bel, 2004, p. AT. 1088.

[5] Le même emploi du terme « asham » ou « sacrifice de réparation », on l’a dans 1 Sam 6,3.4.8.17, là où les Philistins restituent l’Arche de l’Alliance aux Israélites et présentent des offrandes sacrées en guise de réparation. Cf. aussi U. Berges, Jesaja 49-54, Herder, Freiburg . Basel . Wien, 2015, p. 269s.

[6] Cf. A. Schenker, Douceur de Dieu et violence des hommes. Le quatrième chant du Serviteur de Dieu, Lumen vitae, Bruxelles, 2002, p. 41.

[7] Pour le mot hébreu qui signifie « volonté » ou projet, cf. L. Alonso Schökel – J.L. Sicre Diaz, I profeti, Borla, Roma, 1989, p. 376.

[8] Le mot hébreux « ‘amal », qui signifie « tourment », « peine », « souffrance », est rare dans le livre d’Isaïe et chez les prophètes, mais il est utilisé fréquemment dans les Psaumes et dans le livre de Job. Pour ce mot, cf. U. Berges, Jesaja 49-54, Herder, Freiburg – Basel – Wien, 2015, p. 271.

[9] Pour le mot “lumière” qu’il faut ajouter au texte hébreu mais qui est attesté dans la traduction grecque, cf. Barthélemy, Op. cit., p. 406s.

[10] Ainsi G. Fohrer, Jesaja 40-66. Deuterojesaja / Tritojesaja, TVZ, Zürich, 1986, p. 167 en commentant les versets 11-12 de ce chapitre.

[11] Cf. E. Zenger, Psalm 33, dans F.-L. Hossfeld – E. Zenger, Die Psalmen. Bd I, Psalm 1-50, Echter, Würzburg, 1993, p. 206.

[12] Ainsi E. Zenger, I Salmi. Preghiera e poesia, vol. 1. Col mio Dio scavalco muraglie, Paideia, Brescia, 2013, p. 175.

[13] Cf. G. Ravasi, Il libro dei salmi. Commento e attualizzazione. Vol. I (Salmi 1-50), EDB, Bologna, 2015, p. 607.

[14] Le poète revient ici, avec le mot « amour » (en hébreu « hèsèd»), à ce qu’il avait déclaré au verset 5. Ce mot, comme plusieurs autres termes, est une des ‘vertèbres’ qui constituent – pour ainsi dire – l’épine dorsale de ce psaume. Cf. M. Girard, Les psaumes redécouverts. De la structure au sens (Ps 1-50), Bellarmin, Montréal, 1996, p. 566ss.

[15] Pour cette remarque et pour les suivantes, on peut voir C. Spicq, L’épître aux Hébreux. Vol. II. Commentaire, Gabalda, Paris, 1953, p. 91s.

[16] Il est utilisé, par exemple, dans Lév 21,10 et No 35,25.28… et très fréquemment dans les livres des Macchabées.

[17] Ce caractère indélébile est souligné, par notre auteur, avec le verbe au parfait « pepeirasménon ». Cf. F. Urso, Lettera agli Ebrei. Introduzione, traduzione e commento, Edizioni San Paolo, Cinisello Balsamo (Milano), 2014, p. 76.

[18] Cette dimension temporelle apparaît, en grec, dans le subjonctif présent « proserchômetha ». C. Marcheselli-Casale, Lettera agli Ebrei, Paoline, Milano, 2005, p. 237, note 224.

[19] Ainsi C. Spicq, L’épître aux Hébreux. Vol. II. Commentaire, Gabalda, Paris, 1953, p. 94.

[20] J. Mateos – F. Camacho, Il vangelo di Marco. Analisi linguistica e commento esegetico. Vol. 3 (capp. 10,32-16,8), Cittadella, Assisi, 2010, p. 25.

[21] Cf. Ibidem.

[22] Cf. Marc 14,36 où Jésus dit au Père : « Écarte de moi cette coupe ». Dans d’autres textes, surtout chez les prophètes, le mot « coupe » est une image pour évoquer un châtiment, le châtiment que Dieu donne à Israël ou à d’autres peuples : cf. Isaïe 51,17.22 ; Jérémie 25,15.17.28 ; 49,12 ; Ézéchiel 23,31.32.33.33 ; Habaquq 2,16 ; Lamentations 4,21.

[23] Ainsi A. Guida, Vangelo secondo Marco. Traduzione e commento, dans I Vangeli, a cura di R. Virgili, Ancora, Milano, 2015, p. 650.

[24] Cf. C. Focant, L’évangile selon Marc, Cerf, Paris, 2004, p. 399.

[25] A. Zarri, Il pozzo di Giacobbe. Raccolte di preghiere da tutte le fedi, Gribaudi, Torino, 1992, p. 114s.

[26] http://www.diocesenicolet.qc.ca/mission/mission005.php

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