Eucharistie 28 novembre 2021

 1er Dimanche de l’Avent — Année C

 

Attendre ta venue et nous engager dans l’amour

 

Première lecture

Dans un instant, nous allons lire trois versets du livre de Jérémie, seulement trois versets mais d’une richesse et d’une actualité extraordinaires.

Ce petit texte du prophète a vu le jour pendant les années 588-587, lorsque la ville de Jérusalem était assiégée par les Babyloniens qui vont la détruire quelque mois plus tard. Dans cette situation tragique, Jérémie ose annoncer que Dieu va intervenir. Dieu va accomplir « la parole, la bonne parole » qu’il avait dite à la communauté d’Israël et à la communauté de Juda.

La parole que Dieu va accomplir apparaît comme une merveille, une surprise[1] : c’est comme une vie nouvelle après la saison sèche. Voilà pourquoi le texte utilise le verbe ‘germer’ et le mot ‘germe’. En effet, Dieu fera « germer pour David un germe de justice » (v. 15), un descendant qui va s’engager pour toute la communauté, pour tout le pays. C’est ainsi que, grâce à son travail, grâce à son engagement pour le droit, il y aura « la justice dans le pays » (v. 15) « et Jérusalem demeurera en sécurité » (v. 16). Encore plus surprenante est la finale de notre texte. Jérusalem recevra un nom nouveau, elle sera appelée « Yhwh, c’est lui notre justice ». La population de Jérusalem, au cœur du pays, deviendra un témoignage vivant de l’intervention de Dieu, de Dieu qui est fidèle et cohérent par rapport à sa promesse[2].

Voilà l’avenir pour Jérusalem. Voilà quel doit être aussi l’avenir de notre communauté : nous devons être un témoignage vivant de la justice de Dieu, de la vie nouvelle que Dieu va faire germer.

 

Lecture du livre du prophète Jérémie (33,14-16)

14 Voici : des jours viennent – déclaration de Yhwh – et j’accomplirai la parole, la bonne parole, que j’ai dite à la communauté d’Israël et à la communauté de Juda.

15 En ces jours-là, en ce temps-là, je ferai germer pour David un germe de justice et il agira selon le droit et la justice dans le pays.

16 En ces jours-là, le royaume de Juda sera sauvé et Jérusalem demeurera en sécurité. Et voici comment la ville sera appelée : « Yhwh, c’est lui notre justice ».

 

Psaume

Le psaume 25 est la prière des pauvres et des humbles : il s’agit des personnes qui, comme chacune et chacun de nous, reconnaissent leur faiblesse et leurs fautes, et demandent à Dieu de les guider sur le bon chemin.

De ce psaume, aujourd’hui nous allons lire trois strophes.

* Dans la première (vv. 4-5ab), le poète insiste sur l’idée du chemin. Il prie Dieu et lui dit : « Tes chemins, Yhwh, fais-moi connaître, enseigne-moi tes sentiers ». Et dans le verset suivant, il revient sur l’idée du chemin en utilisant un verbe qui signifie « conduire sur le chemin ». A travers ces mots, Dieu est invité à lui « enseigner » le bon chemin, à le suivre et l’accompagner sur ce chemin, le chemin qui conduit au salut. Et ce salut, nous dit la finale de la strophe, est Dieu lui-même, le Dieu qui sauve, littéralement « le Dieu de mon salut ».

* La deuxième strophe (vv. 8-9) revient sur l’idée du chemin, le chemin de Dieu, « son chemin ». Oui, Dieu qui est « bon et juste », Dieu conduit sur le bon chemin, le chemin « vers le droit » ou, littéralement « dans le droit ». Mais dans cette strophe, le poète insiste aussi sur les destinataires que Dieu accompagne et auxquels il enseigne. Il s’agit des « humbles », un mot qui revient deux fois dans le même verset. Et ces humbles ne sont pas des saints, ils sont des « errants » (v. 8), des pécheurs, des « hatta’im » nous dit le texte hébreu, des personnes qui ont failli leur vie. Et ces personnes, nous dira la traduction grecque du psaume, sont ceux qui sont « doux », des personnes conscientes de leurs limites et qui ne s’imposent pas sur les autres.

* La troisième strophe (vv. 10 et 14) revient encore sur les chemins de Dieu : « Tous les sentiers de Yhwh sont amour et vérité ». Voilà ce que Dieu révèle à « ceux qui suivent (les règles de) son alliance et ses témoignages ». Et l’insistance sur l’alliance[3] revient aussi dans le dernier verset de cette strophe. C’est l’alliance que Dieu fait connaître « à ceux qui le respectent profondément ». Mais ce même verset évoque aussi l’intimité de Dieu, son « sôd », littéralement son « secret ». Si nous décidons de respecter profondément le Seigneur, « son secret, Yhwh le confie » aussi à nous.

C’est avec cette attitude de confiance que nous, en utilisant les premiers mots de ce psaume, nous pouvons dire au Seigneur :

Vers toi, Seigneur, j’élève mon âme,

vers toi, mon Dieu.

Ces mots seront notre refrain à la fin de chaque strophe.

 

Psaume 25 (versets 4-5ab. 8-9. 10.14)

4 Tes chemins, Yhwh, fais-moi connaître,

enseigne-moi tes sentiers.

5ab Conduis-moi sur le chemin de ta vérité

et enseigne-moi, car toi, tu es le Dieu qui me sauve.

Refr. :                        Vers toi, Seigneur, j’élève mon âme,

vers toi, mon Dieu.

 

8 Bon et juste est Yhwh,

c’est pourquoi il montre aux errants le chemin.

9 Les humbles il les conduit dans le chemin vers le droit

et il enseigne aux humbles son chemin.

Refr. :                        Vers toi, Seigneur, j’élève mon âme,

vers toi, mon Dieu.

 

10 Tous les sentiers de Yhwh sont amour et vérité

pour ceux qui suivent (les règles de) son alliance et ses témoignages.

14 Son secret, Yhwh le confie à ceux qui le respectent profondément,

il leur fait connaître son alliance.

Refr. :                        Vers toi, Seigneur, j’élève mon âme,

vers toi, mon Dieu.

 

Deuxième lecture

La première lettre aux Thessaloniciens est le premier écrit chrétien. La lettre a été composée par Paul, avec ses collaborateurs, vers l’an 50-51 du premier siècle.

Dans la petite section que nous allons écouter dans un instant, Paul exprime sa nostalgie des Thessaloniciens qu’il espère pouvoir rencontrer dès que possible (v. 11). Ensuite, après ce souhait rapide, la prière vise les chrétiens de Thessalonique. Pour eux, Paul demande à Dieu l’amour : l’amour réciproque et aussi l’amour envers les autres. D’abord l’amour réciproque à l’intérieur de la communauté où se rencontrent des personnes d’origine et de milieux divers ; ensuite l’amour pour le milieu environnant, un milieu païen qui, fréquemment, a de la peine à comprendre et à accepter les chrétiens[4]. En s’engageant dans l’amour dans ces deux directions, les chrétiens découvriront que l’amour est, en même temps, un don de Dieu, un Dieu qui les rend « irréprochables… en vue de la venue de notre Seigneur Jésus » (v. 13).

Bref : le fait de s’engager – et de nous engager – dans l’amour à l’intérieur de la communauté et envers les autres, nous permet de regarder au retour de Jésus à la fin des temps avec une attitude positive, sans aucune crainte. Et, en vue de ce retour, Paul invite les Thessaloniciens – et nous en même temps – à progresser sur le chemin qu’on a déjà commencé[5]. L’exhortation de l’apôtre est claire : « faites donc encore de nouveaux progrès » (v. 1).

 

De la Première lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens (3,11-4,2)

Frères, 311 que Dieu lui-même, notre Père, et que Jésus notre Seigneur guident notre chemin vers vous. 12 Quant à vous, que le Seigneur vous fasse grandir et abonder dans l’amour les uns envers les autres et envers tous, à l’image de notre amour pour vous. 13 Qu’il fortifie ainsi vos cœurs en les rendant irréprochables dans la sainteté devant Dieu notre Père, en vue de la venue de notre Seigneur Jésus avec tous ses saints. Amen.

41 Enfin, frères, nous vous demandons et vous encourageons dans le Seigneur Jésus : vous avez appris de nous comment vous devez vous conduire pour plaire à Dieu, et c’est ainsi que vous vous conduisez ; faites donc encore de nouveaux progrès. 2 En effet, vous savez quelles instructions nous vous avons données de la part du Seigneur Jésus.

 

Évangile

La nouvelle année liturgique, qui commence ce matin, nous propose la lecture de l’Évangile de Luc. Et, pour ce premier dimanche de l’avent, nous avons une page avec deux petites sections du dernier discours de Jésus (Lc 21,8-36). En effet, Jésus, après avoir annoncé la ruine du temple de Jérusalem, annonce la fin des temps et son retour dans la gloire.

Dans la première section qu’on va écouter (vv. 25-28), Jésus évoque la fin des temps comme un changement radical qui concerne la terre habitée, les cieux et ses puissances (v. 26). C’est la création tout entière à être puissamment secouée[6].

Dans ce cadre surprenant, l’Évangile présente la seconde venue de Jésus. Si la première, de la crèche à la croix, était marquée par la faiblesse et la souffrance, la seconde venue sera marquée par la puissance et la gloire[7].

L’annonce de cette deuxième venue se termine avec un encouragement adressé aux croyants : si des personnes sont anéanties par la peur des événements (v. 26), les croyants sont invités à se redresser, à retrouver le courage, à réveiller l’espoir, « car votre délivrance approche » (v. 28).

Quant à la deuxième section (vv. 34-36), elle indique comment vivre, tout en ignorant quand le Ressuscité reviendra. La réponse est simple : la vigilance et la prière « à chaque instant » (v. 36). C’est ainsi que nous pourrons « échapper à tous ces événements à venir » et nous « présenter debout devant le Fils de l’homme ».

Une dernière remarque. Dans l’histoire des deux derniers millénaires, à chaque génération, les catastrophes et les guerres ont été interprétées comme des signes de la fin des temps. Mais Jésus n’est pas un prophète de malheur. L’Évangile donne une clé pour lire l’histoire des hommes. Au-delà des peurs et des angoisses, il y a la promesse d’un monde nouveau, délivré de ses malheurs et transformé par Dieu[8].

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (21,25-28.34-36)

« 25 Et il y aura des signes dans le soleil, et dans la lune et dans les étoiles. Et sur la terre, il y aura une angoisse des nations qui ne sauront que faire par le bruit violent de la mer et des vagues.

26 Des gens vont mourir par la peur et l’attente des événements qui vont arriver sur la terre habitée. En effet, les puissances des cieux seront ébranlées. 27 Et alors, ils verront le Fils de l’homme arriver dans un nuage, avec beaucoup de puissance et de gloire. 28 Quand ces événements commenceront à se produire, redressez-vous et relevez votre tête, car votre délivrance approche.

34 Prenez garde à vous-mêmes ! Ne laissez pas vos cœurs s’alourdir dans les excès et les ivresses et les soucis de cette vie, et que ce jour-là n’arrive sur vous à l’improviste, 35 comme un piège ; car il viendra sur tous ceux qui vivent sur la face de la terre entière. 36 Veillez donc priant à chaque instant. Alors, vous aurez la force d’échapper à tous ces événements à venir et de vous présenter debout devant le Fils de l’homme.

 

Prière d’entrée

Père, oublie nos errements,

souviens-toi seulement de ton amour sans fin,

conserve-nous dans ta vérité :

éclairé(e)s par elle à chaque instant,

nous pouvons suivre le chemin de la vie,

le chemin sur lequel ton Fils Jésus nous précède. Amen[9].

[David Maria Turoldo, prêtre et poète, Italie : 1916-1992]

 

Prière des fidèles

* Le livre de Jérémie contient un message exceptionnel. Aux habitants assiégés par les Babyloniens, Dieu annonce un avenir inimaginable : grâce à celui qui sera « un germe de justice », Jérusalem deviendra une ville dans laquelle la justice de Dieu se réalisera concrètement. Que notre communauté puisse, d’une certaine façon, devenir un peu semblable à la ville évoquée par le prophète.

* Le poète du psaume nous rappelle que nous sommes faibles, nous sommes des « errants ». Mais le poète nous rappelle aussi que le Seigneur est « bon et juste, c’est pourquoi il montre aux errants le chemin ». Ouvrons donc nos cœurs pour accueillir son enseignement, pour découvrir l’alliance qu’il a faite avec nous. Et il nous confiera « son secret », son intimité.

* Paul invitait les chrétiens de Thessalonique, et invite nous aussi, à laisser tomber la peur devant le retour du Christ et, en même temps, à nous engager dans l’amour, l’amour entre croyants et aussi l’amour « envers tous ». Aide-nous, Seigneur, à faire « encore de nouveaux progrès », des actions concrètes dans cette direction.

* L’Évangile nous demande de ne pas perdre la tête dans les excès et les ivresses. D’autre part, même « les soucis de cette vie » ne doivent pas nous faire oublier que l’histoire de l’humanité et notre histoire personnelle sont ouvertes à une rencontre. Aide-nous à prendre conscience que notre délivrance approche et qu’elle nous permettra, comme Jésus nous l’a dit, de nous présenter « debout devant le Fils de l’homme ».

 

Prière eucharistique

Hommes

Plusieurs fois, Seigneur Dieu, nous avons entendu

une exhortation comme celle des abashingantahe de l’ancien Israël :

« Que ton cœur n’envie pas les méchants,

mais qu’il reste, tout le jour, dans le respect de Yhwh,

car, assurément, il y aura un avenir

et ton espérance ne sera pas fauchée.  

Écoute, mon fils, deviens sage,

et dirige ton cœur dans le bon chemin » (Prov 23,17-19).  

Et encore : « Telle sera pour toi la sagesse, sache-le bien !

Si tu la trouves, il y aura un avenir,

et ton espérance ne sera pas fauchée » (Prov 24,14).

 

Femmes

Fréquemment nous avons entendu une exhortation pareille,

mais nos expériences sont bien différentes.

En effet, pour nous les humains, Seigneur Dieu,

pour nous et pour nos enfants, l’espoir c’est quoi ?

« Pour un arbre il y a un espoir :

s’il est coupé, encore il repousse,

et ses rejetons continuent de pousser.  

Si ses racines ont vieilli dans la terre

et sa souche meurt dans le sol,

l’odeur de l’eau suffit pour qu’il reprenne vie,

pour qu’il pousse des rameaux comme s’il était jeune.  

Mais l’homme… » (Job 14,7-10).

 

Ensemble

Comme pour Job, au fond de nous-mêmes

la question jaillit : « Qu’ai-je à espérer ?

Où est mon espoir ?

Et mon espoir, qui l’entrevoit ? » (Job 17,13.15).

En effet, la vie « m’a ruiné(e) et je succombe » (Job 19,10) ;

la vie, et peut-être Dieu lui-même,

« a arraché mon espoir, comme on arrache un arbre » (Job 19,10).

Oui, « J’espérais le bonheur, et le malheur est venu,

je m’attendais la lumière et l’obscurité est venue » (Job 30,26).

Et pourtant, ce matin, Seigneur Dieu…

comme aux habitants de Jérusalem assiégés,

à nous aussi tu as adressé ta parole :

 

Lecteur

« Voici : des jours viennent

et j’accomplirai la parole, la bonne parole,

que j’ai dite à la communauté d’Israël et à la communauté de Juda.

Je ferai germer pour David un germe de justice

et il agira selon le droit et la justice dans le pays.

Le royaume de Juda sera sauvé et Jérusalem demeurera en sécurité.

Elle sera appelée : « Yhwh, c’est lui notre justice » (Jér 33,14-16).

 

Ensemble

Devant cette parole qui nous bouleverse entièrement,

devant l’annonce de ton intervention inimaginable,

nous ne pouvons que te dire notre surprise,

Seigneur Dieu, Dieu saint et surprenant.

Nous ne pouvons que te dire notre surprise

et chanter toutes et tous ensemble : Saint, saint, saint…

 

Hommes

Jésus notre frère, tu es venu au nom du Seigneur.

Tu es le germe de justice annoncé par le prophète.

Tu as pratiqué le droit et la justice dans le pays.

A travers ta personne, ton comportement et ta parole,

Dieu nous a fait connaître ses chemins et ses sentiers,

il nous a conduits sur le chemin de sa vérité (Ps 25,4s).

 

Femmes

En toi, Jésus notre frère, nous avons pu découvrir

les tendresses et l’amour de Dieu pour les humains,

tendresses et amour qui « sont depuis toujours » (Ps 25,6).

Et dans ta solidarité avec les pauvres, nous constatons

que « tous les sentiers de Yhwh sont amour et vérité

pour ceux qui suivent (les règles de) son alliance et ses témoignages » (Ps 25,10).

 

Ensemble

Jésus, dont nous sommes les sœurs et les frères,

dans ton comportement avec l’homme paralysé (Mc 2,3ss)

et avec la femme qui t’a baigné les pieds de ses larmes

et les a essuyés de ses cheveux (Lc 7,37ss),

tu nous montres le Père qui pardonne.

Oui, le Père écoute la prière du poète et notre prière :

« Que tu ne te souviennes plus des errements de ma jeunesse et de mes révoltes.

Dans ton amour, toi, souviens-toi de moi,

à cause de ta bonté, Yhwh » (Ps 25,7).

C’est en vue de ce pardon que,

sur la croix, tu as prié le Père (Lc 23,34) ;

c’est en vue du pardon de nos errements,

que tu as donné ton corps, ton sang, ta vie.

 

Prêtres

Oui, pour nous, Jésus a offert sa vie, son corps, son sang.

C’est ainsi que « pendant le repas,

Jésus a pris du pain et, louant Dieu, il l’a rompu,

l’a donné aux disciples en disant :

Prenez, mangez, ceci est mon corps.

Puis, il a pris une coupe et rendu grâce,

il l’a donnée en disant :

Buvez-en tous, car ceci est mon sang,

le sang de l’Alliance, versé pour la multitude,

pour le pardon des errements.

Je vous le dis : je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne

jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, avec vous dans le Royaume de mon Père.

Après avoir chanté les psaumes, ils sortirent

pour aller au mont des Oliviers » (Mt 26,26-30),

les disciples vers le sommeil et vers la fuite,

Jésus vers la prière et la mort.

Il est grand le mystère de la foi.

Nous proclamons ta mort…

 

Femmes

Ton retour, Jésus ressuscité, nous l’attendons

conformément à ta parole :

« Il y aura des signes, et sur la terre

une angoisse des nations qui ne sauront que faire…

Quant à vous, redressez-vous et relevez votre tête,

car votre délivrance approche » (Lc 21,25-28).

 

Hommes

Avec les autres communautés disséminées dans le monde,

nous voulons attendre ton retour

sans nous laisser alourdir par les excès

et les ivresses et les soucis de cette vie (Lc 21,34).

Nous voulons attendre ton retour en veillant,

– soutenus par l’Esprit que tu nous as laissé –

et en adressant au Père nos requêtes à chaque instant (Lc 21,36).

 

Femmes

Nous voulons attendre ton retour,

mais non dans la résignation et la passivité.

Nous voulons attendre ton retour

en nous engageant dans l’amour :

l’amour réciproque, « les uns envers les autres »,

et aussi « envers tous », même envers ceux qui nous ont fait du mal.

C’est ce que Paul a vécu,

ce qu’il a demandé aux Thessaloniciens et à nous ce matin. (1 Thess 3,12).

 

Hommes

Soutiens-nous, Jésus notre frère,

dans cet engagement de l’amour

et aide-nous, à travers ton Esprit,

à faire « encore de nouveaux progrès » (1 Thess 4,1).

Nous pourrons ainsi nous « présenter debout » (Lc 21,36),

– avec celles et ceux qui nous ont précédés

et dont nous faisons ici mémoire –

devant toi, le Fils de l’homme et notre frère,

dans le royaume de ton Père.

 

Ensemble

Là, nous pourrons, toutes et tous ensemble,

boire avec toi le vin nouveau.

C’est ainsi que viendra le jour que tu as tellement désiré,

le jour – tu disais – où le vin « je le boirai, nouveau, avec vous

dans le Royaume de mon Père » (Mt 26,29).

C’est dans cette attente que nous voulons chanter ensemble : Notre Père…

 

Prière finale

Dieu, notre Seigneur,

apprends-nous à reconnaître

le temps de ta grâce :

ce jour que tu nous donnes

pour réparer nos négligences,

pour revenir l’un vers l’autre

et vers toi.

Tourne notre attention vers ton heure

toujours brève et précieuse ;

fais-nous vivre tendu(e)s vers ton avenir

dans l’attente de ce qui doit encore grandir,

tandis que nous usons de la grâce présente

que tu nous donnes

aujourd’hui et tous les jours de notre vie[10].

[Frans Cromphout, prêtre, Pays-Bas : 1924-2003]

 

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[1] Cf. S. Amsler, Germogliare, dans E. Jenni – C. Westermann (a cura di), Dizionario Teologico dell’Antico Testamento. Volume II, Marietti, Casale Monferrato, 1982, col. 508s.

[2] Cf. G. Fischer, Jeremia 26-52, Herder, Freiburg – Basel – Wien, 2005, p. 234.

[3] Cf. G. Ravasi, Il libro dei Salmi. Commento e attualizzazione. Vol. I (Salmi 1-50), EDB, Bologna, 2015, p. 469.

[4] Cf. S. Légasse, Les Épîtres de Paul aux Thessaloniciens, Cerf, Paris, 1999, p. 194.

[5] Cf. G. Barbaglio, Le lettere di Paolo. Traduzione e commento. Volume 1, Borla, Roma, 1980, p. 124.

[6] Cf. F. Bovon, L’Évangile selon saint Luc. Vol. IV : 19,28 – 24,53, Labor et Fides, Genève, 2009, p. 153s.

[7] Cf. Ibid., p. 155.

[8] ZeBible : l’autre expérience. Ancien et Nouveau Testament : avec les livres deutérocanoniques / trad. de l’hébreu et du grec en français courant ; avec introductions, notices, outils de lecture et vocabulaire, Bibli’O Éditeur, Villiers-le-Bel, 2011, p. 1817.

[9] D. M. Turoldo – G. Ravasi, « Lungo i fiumi ». I salmi. Traduzione poetica e commento, San Paolo, Cinisello Balsamo (Milano), 1987, p. 85.

[10] F. Cromphout, Un temps pour parler, Éditions Foyer Notre-Dame, Bruxelles, 1970, p. 63.