Eucharistie, 6 mars 2022

1er dimanche de carême — Année C

« Mon Dieu en qui je mets ma confiance » (Psaume 91,2)

 

Première lecture

Dans le livre du Deutéronome, on a un premier (1,6-4,43) et un second discours de Moïse. Dans ce dernier discours, très long (4,44-26,19), l’auteur fait dire à Moïse ce que l’israélite devra faire une fois arrivé dans la vallée du Jourdain. On annonce deux célébrations (26,1-11 et 26,12-15). La première est une liturgie dans laquelle le fidèle offre à Dieu les premiers produits de la terre. Cette offrande est présentée comme la réponse – une réponse très personnelle – à Dieu qui a réalisé ses promesses faites aux ancêtres[1]. En effet, le fidèle, en présentant son offrande, dit au prêtre : « Je déclare aujourd’hui à Yhwh ton Elohim, que je suis venu dans le pays que Yhwh a promis à nos pères de nous donner » (v. 3).

Ensuite, comme nous lirons dans un instant, le prêtre va déposer l’offrande devant l’autel. Quant au fidèle, il intervient à nouveau en déclarant sa foi. Il rappelle l’histoire : d’abord la condition d’errant, ensuite le séjour en Égypte et l’esclavage, l’invocation adressée à Dieu et la réponse de Dieu, la libération ! Dans ce petit récit, le fidèle raconte son histoire personnelle et celle de son peuple. En effet, il utilise la première personne du singulier « mon père était un Araméen nomade »[2], et aussi la première personne du pluriel « nous ont maltraités, les Égyptiens ». Et à la fin, après avoir déposé l’offrande devant Dieu, il y a la joie : la joie du fidèle et aussi de toute la communauté, en particulier des lévites, qui n’ont aucune terre, et des immigrés.

Une dernière remarque. La page du Deutéronome parle de l’offrande des « premiers produits du sol » (vv. 2.10), donc les fruits les meilleurs qui naissent de la vitalité de la terre. Et ces premiers fruits deviennent un symbole : le don de notre vie, de notre jeunesse. Et en donnant à Dieu note vie, notre vie trouve son sens, sa signification profonde. D’ici la joie, une joie partagée avec les autres, avec les pauvres qui sont à côté de nous[3]. Une joie partagée, et aussi les biens partagés, « tous les biens que Yhwh ton Elohim t’a donnés » (v. 11)[4].

Lecture du livre du Deutéronome (26,4-11)

Moïse disait au peuple :

Lorsque tu présenteras les prémices de tes récoltes, 4 le prêtre prendra le panier de ta main et le déposera devant l’autel de Yhwh ton Elohim. 5 Alors, tu prendras la parole et tu diras devant Yhwh ton Elohim :

« Mon père était un Araméen nomade. Et il est descendu en Égypte, et il a vécu là avec le petit groupe qui était avec lui. Et là, il était devenu une nation grande, puissante et nombreuse. 6 Mais nous ont maltraités, les Égyptiens, ils nous ont humiliés, ils nous ont soumis à un dur esclavage. 7 Alors, nous avons crié vers Yhwh, l’Elohim de nos pères, et Yhwh a entendu notre voix ; et il a vu notre humiliation, notre peine et notre oppression. 8 Et il nous a fait sortir, Yhwh, hors de l’Égypte, par sa main forte et son bras étendu, par un exploit irrésistible, par des signes et des actions extraordinaires ; 9 et il nous a fait venir vers ce lieu et il nous a donné ce pays, un pays qui déborde de lait et de miel. 10 Et maintenant, voici : j’apporte les premiers produits du sol que tu m’as donné, Yhwh ». Et tu les déposeras devant Yhwh ton Elohim, tu te mettras à genoux devant Yhwh ton Elohim. 11 Et tu te réjouiras, avec le lévite et avec l’immigré qui sont au milieu de toi, pour tous les biens que Yhwh ton Elohim t’a donnés, à toi et à ta maison.


Psaume

Du début jusqu’aux derniers versets, le psaume 91 évoque l’expérience de l’angoisse vécue devant des dangers qui se présentent inattendus. Comme nous-aussi le constatons, hélas trop fréquemment, chaque jour et de tout part peuvent jaillir des menaces qui risquent de nous bloquer. Mais à ces angoisses, le poète du psaume oppose sa conviction profonde : dans tous ces dangers, il y a un espace qui nous protège et nous sauve : c’est Dieu[5].

Déjà dans la première strophe (vv. 1-2), le poète déclare qu’il a mis en Dieu sa confiance[6]. Et il en parle à travers des images. D’abord Dieu comme abri : lorsque je suis en voyage, je peux passer la nuit chez une personne dans laquelle j’ai pleine confiance. Dieu est aussi un refuge, une forteresse qui protège la personne persécutée par un individu ou menacée par la guerre.

Dans une deuxième partie du psaume (vv. 3-8), un prophète ou un prêtre s’adresse au poète du psaume pour lui assurer que Dieu est un protecteur : il protège des maladies et aussi des ennemis.

Après cette partie qu’on ne lira pas ce matin, c’est encore un prophète ou un prêtre qui parle au poète. Le poète avait parlé à Dieu en disant : « (Tu es) mon refuge » (v. 2). Et maintenant, probablement au temple, on le rassure : « Parce que tu as dit : Yhwh est pour moi un refuge”, aucun mal ne t’arrivera » (vv. 9-10). Parce que tu as voulu venir dans le temple, dans la demeure du Très-Haut, même rentré chez toi, « aucun malheur n’approchera de ta maison » (v. 10). Et tu ne seras pas protégé seulement à la maison. Dieu te protègera même en chemin, partout, « dans tous tes chemins » (v. 11).

Dans l’avant dernière strophe (vv. 12-13), c’est toujours le prophète ou le prêtre qui rassure le fidèle venu au temple. L’accent est toujours sur Dieu qui protège le croyant. Mais l’action de Dieu dépasse tout ce que nous pouvons dire de lui. Mais, dans cette strophe, l’orateur ne mentionne plus directement Dieu, il évoque son action comme accomplie à travers ses messagers[7], les anges. Les anges « te porteront dans leurs bras pour que ton pied ne heurte contre une pierre » (v. 12). Et la protection de Dieu à travers ses anges te permettra de marcher « sans danger sur le lion et la vipère » (v. 13), et d’écraser même « le tigre et les serpents ».

Enfin la dernière strophe (vv. 14-15). Ici c’est Dieu lui-même à prendre la parole et à dire quelle peut être notre relation à lui. Elle peut être une relation intime : le fidèle peut s’attacher à Dieu. Et dans la Bible le verbe « s’attacher » peut être utilisé pour exprimer une relation intime, la relation d’amour entre un homme et sa femme. La même intimité est évoquée aussi dans le verbe suivant : « connaître ». Le vrai fidèle est donc celui qui « s’attache à moi » et qui « connaît mon nom ». Et ces deux verbes nous présentent la relation à Dieu comme une relation nuptiale[8].

Et Dieu ? A une personne qui se lie à Dieu de cette façon, Dieu assure : « dans (sa) détresse, moi-même je serai avec lui » (v. 15).

Quant à nous, le fait de savoir que – déjà maintenant – Dieu est avec nous nous permet de vivre différemment nos angoisses. D’ici notre refrain à la fin de chaque strophe :

Dans ma détresse, tu es avec moi :

un grand merci à toi, Seigneur !

Psaume 91 (versets 1-2.9-11.12-13.14-15ab)

1 Comme celui qui est à l’abri auprès du Très-Haut

passe la nuit protégé à l’ombre du Tout-Puissant,

2 je dis à Yhwh : « (Tu es) mon refuge, ma forteresse,

mon Dieu en qui je mets ma confiance ! ».

Refr. :             Dans ma détresse, tu es avec moi :

un grand merci à toi, Seigneur !

 

9 Parce que tu as dit : « Yhwh est pour moi un refuge »

et tu as fait du Très-Haut ta demeure :

10 aucun mal ne t’arrivera,

aucun malheur n’approchera de ta maison.

11 Car pour toi il donnera l’ordre à ses anges

de te protéger dans tous tes chemins.

Refr. :             Dans ma détresse, tu es avec moi :

un grand merci à toi, Seigneur !

 

12 Ils te porteront dans leurs bras,

pour que ton pied ne heurte contre une pierre.

13 Tu marcheras sans danger sur le lion et la vipère,

tu écraseras le tigre et les serpents.

Refr. :             Dans ma détresse, tu es avec moi :

un grand merci à toi, Seigneur !

 

14 « Puisqu’il s’attache à moi, je le libère,

je vais le protéger car il connaît mon nom.

15ab Il m’appelle, et je lui réponds,

dans (sa) détresse, moi-même je serai avec lui ».

Refr. :             Dans ma détresse, tu es avec moi :

un grand merci à toi, Seigneur !


Deuxième lecture

Dans sa lettre aux Romains, et en particulier dans la page que nous allons lire ce matin, Paul discute sur la justice. Dans la religion juive, la justice est ce qu’on obtient en obéissant aux normes de la loi de Moïse. Mais Paul, ce matin, nous parle d’une autre justice, la justice qu’on obtient par la foi. Si une personne écoute la parole de l’Évangile et s’ouvre à la foi, cette personne se trouve dans une juste condition par rapport à Dieu. Voilà la justice qui vient de la foi.

Au début de cette page, Paul cite une phrase du livre du Deutéronome (Deut 30,14)[9] : « Tout près de toi est la parole, (elle est) dans ta bouche et dans ton cœur » (v. 8). Et Paul présente la parole comme la voix de l’Évangile[10] et de la prédication chrétienne : en effet, elle « est la parole de la foi que nous proclamons ».

Dans les deux versets suivants, Paul reprend les mots « bouche » et « cœur » du texte du Deutéronome. Et cette reprise lui permet de souligner le centre de la foi chrétienne : « Jésus est Seigneur » et « Dieu l’a réveillé d’entre les morts ». Voilà le message que nous accueillons dans notre cœur, voilà le message que nous annonçons avec notre bouche. Et ce message provoque un changement fondamental dans notre vie : « En effet, croire dans son cœur conduit à la justice et confesser de sa bouche conduit au salut » (v. 10). C’est en accueillant son message et en le communiquant aux autres que Dieu nous rend justes et il nous sauve.

Après ces considérations sur la parole à accueillir et à confesser, Paul s’arrête un moment sur les personnes qui peuvent accueillir cette parole du salut. Devant cette parole, les juifs et les non-juifs se trouvent sur un plan d’égalité[11]. Et cette égalité Paul la voit aussi dans le message d’Isaïe : « Tout humain qui croit en lui ne sera pas déçu» (Is 28,16). Oui, les juifs et les non-juifs doivent tout simplement s’ouvrir à Jésus qui est le Seigneur des uns et des autres. Ils doivent tout simplement faire appel à lui. En effet, le Seigneur Jésus « est enrichissant pour tous ceux qui font appel à lui » (v. 12).

Et Paul termine sa page en citant le prophète Joël. Le prophète parlait des juifs, mais Paul généralise : juifs et non-juifs, « tout humain qui invoquera le nom du Seigneur sera sauvé ».

 

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains (10,8-13)

Frères,8 que dit l’Écriture ? « Tout près de toi est la parole, (elle est) dans ta bouche et dans ton cœur » (Deut 30,14). Cette parole, c’est la parole de la foi que nous proclamons.

9 En effet, si, dans ta bouche, tu confesses que Jésus est Seigneur et si, dans ton cœur, tu crois que Dieu l’a réveillé d’entre les morts, tu seras sauvé. 10 En effet, croire dans son cœur conduit à la justice et confesser de sa bouche conduit au salut. 11 Car, l’Écriture dit : « Tout humain qui croit en lui ne sera pas déçu » (Is 28,16).

12 Alors, il n’y a pas de différence entre les juifs et ceux qui ne sont pas juifs. En effet, le même (Seigneur) est Seigneur de tous, lui qui est enrichissant pour tous ceux qui font appel à lui. 13 En effet, « Tout humain qui invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » (Joël 3,5).

 

Évangile

Au moment de son baptême, Jésus prend conscience de sa relation intime avec Dieu. En effet, Dieu lui dit : « tu es mon fils bien-aimé. En toi j’ai mis ma joie et mon plaisir » (Lc 3,22). On comprend donc pourquoi Jésus, après cette prise de conscience, a besoin de prendre son temps pour réfléchir. Il veut comprendre comment vivre pour correspondre à la joie et au plaisir de Dieu. Et ce temps de réflexion, Jésus le vit – conduit par l’Esprit Saint – dans la solitude, au désert.

Le désert est un endroit aride, un lieu ‘maudit’, où la personne humaine, laissée à elle-même, connaît l’épreuve, expérimente ses limites et est poussée à s’en remettre à la miséricorde de Dieu[12].

Dans le désert, même en ayant faim, Jésus reste fidèle à Dieu. Jésus refuse de mettre Dieu à l’épreuve en prétendant un miracle : prendre une pierre et la faire devenir pain. Le Fils de Dieu, au lieu de prétendre un miracle, doit lire correctement la Bible qui nous enseigne : « Ce n’est pas seulement de pain que l’humain vivra ».

Jésus refuse aussi la tentation du pouvoir : se prosterner, se mettre à genou devant le diable, devant celui qui nous sépare de Dieu[13]. Jésus refuse de se mettre à genou pour avoir le pouvoir, la gloire des royaumes de la terre habitée. Pour Jésus, l’essentiel est vivre une relation correcte avec Dieu. C’est Dieu la seule personne qu’on doit adorer, la seule personne à laquelle rendre un culte.

Jésus refuse aussi un miracle extraordinaire, éclatant : se jeter en bas, du sommet du temple, et prétendre être sauvé par Dieu. C’est la dernière tentation, celle qui naît d’une mauvaise interprétation de la Bible, du Psaume 91 que nous avons lu ce matin. Devant cette troisième tentation, Jésus réagit en prenant au sérieux la Bible qui nous enseigne : « Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu ».

Une dernière remarque. Luc termine son récit en faisant référence à un autre moment : un « moment fixé » (v. 13) : la passion et la mort de Jésus. En effet, au moment de son arrestation, aux grands prêtres, aux chefs de gardes du temple et aux anciens, Jésus dira : « Comme pour un bandit, vous êtes partis avec des épées et des bâtons ! Quand j’étais avec vous chaque jour dans le temple, vous n’avez pas mis la main sur moi ; mais c’est maintenant votre heure, c’est le pouvoir des ténèbres » (Lc 22,52-53)[14].

Pour terminer : du désert et jusqu’à la passion et à la mort, Jésus vit, jour après jour, en faisant confiance à Dieu. Toute sa vie est sous le signe de la fidélité à Dieu et à sa parole. Et c’est ainsi qu’il devient le point de référence, le modèle, pour chacune et chacun de nous.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (4,1-13)

1 Jésus, rempli d’Esprit Saint, revient du Jourdain, et il était conduit par l’Esprit (Saint) dans le désert. 2 Là, pendant quarante jours, il est mis à l’épreuve par le diable. Pendant ces jours-là, Jésus ne mange rien. Ensuite, quand ces jours sont achevés, il a faim.

3 Alors le diable lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain ». 4 Et Jésus lui répond : « Il est écrit, écriture définitive : “Ce n’est pas seulement de pain que l’humain vivra” (Deut 8,3) ».

5 Et, l’emmenant alors plus haut, le diable montre à Jésus – en un instant – tous les royaumes de la terre habitée 6 et lui dit : « Je te donnerai tout ce pouvoir avec la gloire de ces royaumes ; car c’est à moi qu’il a été livré et je le donne à qui je veux. 7 Si donc tu te prosternes devant moi, tout sera à toi ». 8 Et, répondant, Jésus lui dit : « Il est écrit, écriture définitive : “C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, et c’est à lui seul que tu rendras un culte” (Deut 6,13-14) ».

9 Alors le diable conduit Jésus à Jérusalem. Il le place au sommet du temple et lui dit : « Si tu es (le) Fils de Dieu, jette-toi d’ici jusqu’en bas ! 10 Car il est écrit, écriture définitive : “Dieu donnera à ses anges des ordres à ton sujet, afin qu’ils te gardent” (Ps 91,11) ». 11 Et encore : “Ils te porteront dans leurs bras pour que ton pied ne heurte contre une pierre” (Ps 91,12) ». 12 Et, répondant, Jésus lui dit : « Il a été dit, parole définitive : “Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu” (Deut 6,16) ».

13 Après avoir achevé de le mettre à l’épreuve de toutes les manières, le diable s’éloigna de lui jusqu’au moment fixé.

Prière d’ouverture

Esprit du Dieu vivant,

conduis-moi au désert sur les pas de Jésus,

pour mettre à l’épreuve ma connaissance de Dieu

et celle que j’ai de moi-même.

Apprends-moi les chemins de la liberté.

Liberté face à la séduction de la publicité

qui crée des besoins que j’ignorais.

Liberté face aux idées à la mode

qui paralysent ma propre réflexion.

Liberté face à moi-même lorsque je me prends

pour le centre de mon petit univers.

Liberté face aux images que je me fais de Dieu

et qui m’empêchent de le chercher sur des chemins neufs.

Esprit du Dieu vivant,

dans le désert où tu me conduis,

je me retrouve seul avec moi-même.

Fais que je retrouve sur ma route

la Parole qui nourrit ma vie intérieure

et oriente mes choix de vie.

Sois en moi la force qui me gardera fidèle

à mon identité de fils ou de fille de Dieu

me préservant contre les tentations

qui me pousseraient à oublier qui je suis[15].

Prière des fidèles

* La page du Deutéronome nous dit que les premiers fruits de la terre il faut les présenter à Dieu et les partager avec les pauvres. Seigneur, donne-nous la force de te présenter les fruits de nos engagements quotidiens, te les présenter en partageant ces fruits, si petits soient-ils, avec nos frères, surtout avec les pauvres qui sont au milieu de nous.

* Le Psaume nous a vraiment encouragé(e)s. A nous qui vivons fréquemment dans la détresse, Dieu ouvre un chemin nouveau : s’attacher à lui, vivre une relation intime avec lui. Si nous faisons ce choix, Dieu nous assure : « Puisqu’il s’attache à moi, je le libère, je vais le protéger ». Et notre vie, de jour en jour, sera un dialogue avec lui, lui qui nous assure : « Il m’appelle, et je lui réponds, dans (sa) détresse, moi-même je serai avec lui ». Et ces paroles nous permettront de vivre d’une façon totalement différente chaque souffrance. Nous ne serons jamais abandonné(e)s dans la solitude. Aide-nous, Seigneur, à vivre ce que le psaume nous a appris ce matin.

* Dans sa lettre, Paul nous parle de « la justice » qui vient de la foi. Pour vivre une relation juste envers Dieu, nous ne pouvons donc que mettre notre foi, notre confiance en lui, nous ouvrir à son action qui, à travers le Christ, nous sauve. Que notre vie, jour après jour, puisse devenir une ouverture à toi, Seigneur. Que notre confiance en toi puisse résister malgré la peur, très intense, qui nous habite.

* L’Évangile nous présente Jésus qui, au désert, fait confiance au Père sans prétendre des miracles : faire de la pierre un pain, faire une bêtise comme se jeter du temple et espérer de ne pas se casser la tête. Jésus fait confiance au Père et accepte sa souveraineté, au lieu d’accepter le ‘diable’ – celui qui nous sépare de Dieu – pour avoir le pouvoir. Donne-nous la force, Jésus, de faire un peu comme toi.

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[1] Cf. S. Paganini, Deuteronomio. Nuova versione, introduzione e commento, Paoline, Milano, 2011, p. 363.

[2] Pour la signification de cette expression, cf. M. Rose, 5. Mose. Teilband 2 : 5. Mose 1-11 und 26-34 : Rahmenstücke zum Gesetzeskorpus, TVZ, Zürich, 1994, pp. 360-362.

[3] Cf. G. Papola, Deuteronomio. Introduzione, traduzione e commento, San Paolo, Cinisello Balsamo (Milano), 2011, p. 285.

[4] Sur la connexion entre les pratiques religieuses et socio-humanitaires qui apparaît dans Deut 26, cf. F. García López, Comment lire le Pentateuque, Labor et fides, Genève, 2005, p. 314s.

[5] Ainsi E. Zenger, I Salmi. Preghiera e poesia, vol. 3. Il tuo volto io cerco, Paideia, Brescia, 2016, p. 119.

[6] Pour la traduction des vv. 1-2, cf. E. Zenger, Psalm 91, dans F.-L. Hossfeld – E. Zenger, Psalmen 51-100, Herder, Freiburg – Basel – Wien, 2000, p. 615ss.

[7] Cf. G. Ravasi, Il libro dei Salmi. Commento e attualizzazione, vol. 2. Salmi 51-100, EDB, Bologna, 2015, p. 915.

[8] Cf. G. Ravasi, Ibid, p. 916.

[9] Pour la relation entre la traduction grecque de Deutéronome 30,14 et Rom 10,8, cf. S. Légasse, L’épître de Paul aux Romains, Cerf, Paris, 2002, p. 649. D’autres remarques dans R. Penna, Lettera ai Romani, II. Rm 6-11. Versione e commento, EDB, Bologna, 2006, p. 312s.

[10] Ainsi M. Schoeni, Épître aux Romains, dans Le Nouveau Testament commenté, sous la direction de C. Focant et D. Marguerat, Bayard – Labor et fides, Paris – Genève, 2012, p. 685.

[11] Cf. G. Barbaglio, Le lettere di Paolo. Traduzione e commento. Volume 2, Borla, Roma, 1980, p. 423.

[12] P. Alarie – Y. Guillemette, Venez et voyez. Partages bibliques pour adultes. En compagnie de Luc, Novalis, Toronto, 2005, p. 42.

[13] C’est la signification du mot ‘diable’. Cf. J.-P. Prévost, Nouveau Vocabulaire Biblique, Bayard – Médiaspaul, Paris – Montréal, 2004, pp. 331ss.

[14] Pour cette référence, cf. S. Fausti, Una comunità legge il Vangelo di Luca, Nuova edizione, EDB, Bologna, 2017, p. 98.

[15] P. Alarie – Y. Guillemette, Venez et voyez. Partages bibliques pour adultes. En compagnie de Luc, Novalis, Toronto, 2005, p. 42.