Eucharistie : 28 mai 2023, Pentecôte

Pentecôte — Année A. Solennité



Souffle de Dieu, Souffle d’unité entre les personnes
et les peuples

 
Première lecture

Sept semaines après la Pâque qui évoquait la sortie d’Égypte, le peuple d’Israël célébrait la fête des (sept) semaines, « Chavouot » en hébreu, « Pentecôte », la « cinquantième (journée) » comme disaient les Grecs. On célébrait l’intervention de Dieu au mont Sinaï, le don de l’Esprit, le Souffle de Dieu pour renouveler le peuple et le tenir uni.

Et Luc, lorsqu’il parle de la naissance de la communauté chrétienne, revient sur la tradition juive. Le récit de l’Exode (19,16-18) mentionnait des coups de tonnerre, des éclairs, le tremblement de terre, le feu, la voix qui venait du ciel, des traits qu’on retrouve – au moins en partie – dans les Actes des apôtres.

Mais dans la même page, Luc rappelle aussi la première prédication de Jésus dans la synagogue de Nazareth. Jésus commençait en soulignant : « Le Souffle du Seigneur est sur moi » (Lc 4,18). Et c’est encore ce Souffle saint qui fait irruption le jour de la Pentecôte et qui fait parler les apôtres.

D’autre part, le discours de Jésus avait provoqué la surprise dans la synagogue de Nazareth : « tous étaient émerveillés pour les paroles de grâce qui sortaient de sa bouche » (Lc 4,22). Et on retrouve la même réaction le matin de Pentecôte, lorsque les apôtres parlent après avoir reçu le don de l’Esprit (Ac 2,7).

Enfin, une dernière remarque. La Pentecôte était, pour les Juifs, l’occasion de se réunir en provenant de différentes régions autour de la Méditerranée, du Moyen et Proche Orient. Et, dans cette circonstance, le message que les apôtres adressent aux Juifs peut donc atteindre les régions les plus lointaines. Le Souffle, qui fait irruption sur tous (vv. 1.4.7) les apôtres réunis, leur permet de rejoindre, par leur message, toutes (v. 5) les personnes venues des quatre coins du monde.

 

Lecture des Actes des apôtres (2,1-11)

1 Et, comme s’accomplissait le jour de la Pentecôte, ils étaient tous au même lieu, ensemble. 2 Et il arriva tout à coup du ciel un bruit comme d’un souffle violent qui faisait irruption et il remplit la maison tout entière où ils étaient assis. 3 Et ils virent apparaître des langues comme des flammes de feu qui se partageaient, et elles se posèrent une à une sur chacun d’eux. 4 Et tous furent remplis d’un Souffle saint et se mirent à parler en d’autres langues, comme le Souffle leur donnait de s’exprimer.

5 Or, à Jérusalem, résidaient des Juifs, hommes pieux venus de toutes les nations qui sont sous le ciel. 6 Et comme était arrivée cette voix, la foule se réunit et se trouvait en pleine confusion, parce que chacun individuellement les entendait parler sa propre langue. 7 Or, ils étaient hors d’eux-mêmes, ils étaient émerveillés et disaient : « Voici, tous ceux qui parlent ne sont-ils pas des Galiléens ? 8 Et comment chacun de nous peut-il les entendre parler dans sa langue, la langue dans laquelle nous fûmes engendrés ? 9 Parthes et Mèdes et Élamites, et ceux qui habitent la Mésopotamie, la Judée ainsi que la Cappadoce, le Pont et l’Asie, 10 la Phrygie ainsi que la Pamphylie, l’Égypte et les régions de la Libye du côté de Cyrène, et les Romains en résidence ici, 11 des Juifs et d’autres qui se sont convertis à la religion juive, des Crétois et des Arabes, nous les entendons annoncer dans nos langues les merveilles de Dieu ».

 Parole du Seigneur.

 

Psaume

Le psaume 104 chante le mystère de la création[1]. De ce psaume, nous allons lire trois strophes.

Dans la première, le poète – plein d’admiration – célèbre Dieu : Dieu est grand, Dieu est présent et se manifeste dans ses œuvres très nombreuses et dans tout ce qu’il fait[2].

La seconde strophe est un regard sur les vivants. Et ici le poète souligne une donnée fondamentale : la vie, à chaque instant, est un don de Dieu. Et, si Dieu “cache” son visage, c’est la peur ; si Dieu retire son souffle, « ils meurent et vers leur poussière ils retournent » (v. 29). Mais la strophe se termine par un regard positif : Dieu qui envoie son souffle et qui renouvelle sa création tout entière. Avec une phrase unique dans toute la Bible, le poète affirme : « tu renouvelles le visage de la terre » (v. 30).

Enfin, dans la dernière strophe, le poète souhaite que la « gloire » de Dieu, c’est-à-dire sa présence bénéfique et vivifiante, demeure pour toujours. D’autre part, et c’est le seul cas dans toute la Bible, le poète ose souhaiter que Dieu « se réjouisse dans ses œuvres » (v. 31). En terminant, le poète présente son poème comme une humble offrande à Dieu[3] : « Que mon poème lui soit agréable ». Et, comme Dieu peut se réjouir (v. 31) dans ses œuvres, de même le poète se réjouira (v. 34) en Dieu.

Et nous, aujourd’hui, fête de Pentecôte, en écoutant ce psaume, nous voulons revenir sur le don du Souffle, l’Esprit que Dieu envoie pour tout renouveler dans le monde. D’ici notre refrain :

Ô Seigneur, envoie ton Esprit
qui renouvelle la face de la terre !

 

Psaume 104 (versets 1ab.24ac, 29bc-30 et 31.34)

1ab Bénis Yahvéh, ô mon âme !

Yahvéh, mon Dieu, tu es si grand !

24ac Que tes œuvres sont nombreuses, Yahvéh !

la terre est remplie de tes créatures.

Refr. : Ô Seigneur, envoie ton Esprit
qui renouvelle la face de la terre !

 

29bc Tu leur enlèves leur souffle, ils meurent

et vers leur poussière ils retournent.

30 Tu envoies ton souffle, ils sont créés,

et tu renouvelles le visage de la terre.

Refr. : Ô Seigneur, envoie ton Esprit
qui renouvelle la face de la terre !

 

31 Que soit, la gloire de Yahvéh, pour toujours,

et qu’il se réjouisse, Yahvéh, dans ses œuvres !

34 Que mon poème lui soit agréable ;

moi, je me réjouirai en Yahvéh.

Refr. : Ô Seigneur, envoie ton Esprit
qui renouvelle la face de la terre !

 

Deuxième lecture

Dans la communauté chrétienne de Corinthe, il y a des conflits. Il y a des personnes qui ont des capacités, des dons, et – à cause de ça – ils prétendent être supérieures aux autres.

Devant cette situation, Paul réagit. Pour commencer, il souligne que ces capacités sont des dons, des dons différents, des services et des actions que les humains peuvent accomplir grâce à Dieu. Le fait de confesser Jésus comme Seigneur ne peut jaillir en nous, si nous ne sommes pas animé(e)s par l’Esprit, par le Souffle Saint (v. 3b). Et à la source de tous les dons que nous pouvons manifester au service des autres, « c’est le même Souffle » (v. 4), « c’est le même Seigneur » (v. 5), « c’est le même Dieu qui, en tous, met tout en œuvre » (v. 6). Et Paul termine cette considération en soulignant que chaque chrétien porte en soi une « manifestation » de ce Souffle de Dieu. Mais cette manifestation ne permet pas de se mettre au-dessus des autres. Au contraire, cette manifestation du Souffle est « pour le bien de tous » (v. 7).

Dans la seconde partie de sa page, Paul revient sur les différences qui caractérisent nos personnes. Et il s’explique à travers une comparaison : « Le corps forme un tout, et pourtant, il a plusieurs membres » (v. 12). Comme dans le corps, même dans une communauté il y a des différences, mais ces différences doivent former « un tout », une unité harmonieuse dans laquelle chaque membre se met au service de l’unité. Et Paul termine sa page faisant à nouveau référence à l’Esprit Saint, un « Souffle unique » dans lequel nous avons tous « été immergés, intensément »[4]. Cette immersion totale change entièrement notre vie : et le but de ce changement est « pour former un corps unique ». Et la dernière phrase revient sur le « Souffle unique ». Et cette fois avec l’image de la soif. Dans le désert, Dieu a apaisé la soif des pères avec de l’eau saine (Ex 15,22ss)[5] ; mais maintenant, dans la nouvelle alliance, toute ethnie confondue, « tous nous avons bu à la source de ce Souffle unique ».

 

De la Première lettre de Paul aux Corinthiens (12,3b-7 et 12-13)

Chers frères, 3b personne ne peut dire : « Jésus est Seigneur » s’il n’est pas animé par le Souffle Saint.

4 Il y a diversité de dons – des dons de la grâce -, mais c’est le même Souffle qui les donne ; 5 il y a diversité de services, mais c’est le même Seigneur ; 6 il y a diversité d’actions, mais c’est le même Dieu qui, en tous, met tout en œuvre. 7 A chacun est donnée la manifestation du Souffle et cela pour le bien de tous.

12 Utilisons une comparaison. Le corps forme un tout, et pourtant, il a plusieurs membres. Malgré leur nombre, tous les membres du corps ne forment qu’un seul corps. Pour le Christ, il en est de même. 13 En effet, nous avons tous été immergés, intensément, dans un Souffle unique pour former un corps unique ; tous, juifs ou grecs, esclaves ou libres, tous nous avons bu à la source de ce Souffle unique.

Parole du Seigneur.

 

Séquence

Cette séquence, composée en latin au treizième siècle, est très vite entrée comme chant pour la Pentecôte. En elle, on demande à Dieu le don de l’Esprit Saint, l’Esprit qui nous soutient, nous encourage et nous accompagne jusqu’à la joie éternelle.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs

et envoie du haut du ciel

un rayon de ta lumière.

 

Viens en nous, père des pauvres,

viens, dispensateur des dons,

viens, lumière de nos cœurs.

 

Consolateur souverain,

hôte très doux de nos âmes,

adoucissante fraîcheur.

 

Dans le labeur, le repos ;

dans la fièvre, la fraîcheur ;

dans les pleurs, le réconfort.

 

Ô lumière bienheureuse,

viens remplir jusqu’à l’intime

le cœur de tous tes fidèles.

 

Sans ta puissance divine,

il n’est rien en aucun homme,

rien qui ne soit perverti.

 

Lave ce qui est souillé,

baigne ce qui est aride,

guéris ce qui est blessé.

 

Assouplis ce qui est raide,

baigne ce qui est froid,

rends droit ce qui est faussé.

 

À tous ceux qui ont la foi

et qui en toi se confient

donne tes sept dons sacrés.

 

Donne mérite et vertu,

donne le salut final,

donne la joie éternelle. Amen.

 

 

Alléluia. Alléluia.

Viens, Esprit Saint !

Emplis le cœur de tes fidèles !

Allume en eux le feu de ton amour !

Alléluia.

 

Évangile

En parlant de la résurrection, l’Évangile de Jean évoque deux moments différents : « très tôt le matin, lorsque la ténèbre était encore là » (v. 1) et « le soir » (v. 19). Le matin, c’est Marie de Magdala qui va chercher Jésus, et Jésus se manifeste à elle. Le soir, c’est Jésus qui va rencontrer les disciples.

Dans les deux cas, Jean souligne : nous sommes au jour le « premier » de la semaine (vv. 1 et 19). Il veut donc nous dire que la résurrection est un changement radical, une création nouvelle[6], une nouveauté qui doit se poursuivre dans la communauté des disciples. Pendant le repas d’adieu, Jésus avait annoncé : « D’ici peu vous ne me verrez plus ; puis, peu de temps après, vous me reverrez…et votre peine se changera en joie » (Jn 16,16-20).

Les disciples – nous dit l’Évangile – sont seuls : ils sont dans la peur à cause des autorités juives et ils ont fermé et verrouillé les portes. Mais, lorsque Jésus vient et il se tient au milieu d’eux, il leur souhaite la paix, la paix qui est liée à sa personne, la paix que Jésus avait mentionnée comme « ma paix » (14,27), la paix qui caractérise le monde nouveau.

En recevant le don de la paix, les disciples sont invités à reconnaître – dans la joie – que Jésus, avec lequel ils ont vécu avant la passion, est encore là, ressuscité : il garde, dans ses mains et son côté, les signes de sa passion. Et maintenant, celui qui est l’envoyé du Père, continue sa fonction d’envoyé… à travers ses disciples (v. 21). Et eux, ils seront soutenus par le « Souffle saint » (v. 22), c’est-à-dire, inimaginable, totalement nouveau. Et grâce à ce Souffle, les disciples permettront à tout être humain de recevoir le pardon et la vie en plénitude. Au contraire, si quelqu’un refuse ce Souffle nouveau, il va s’enfermer dans sa faute, sa solitude et son isolement.

 

Lecture de l’Évangile de Jean (20,19-23)

19 C’était le soir, ce premier jour de la semaine ; et, par crainte des autorités juives, les portes de la maison où se trouvaient les disciples étaient fermées à clé. Jésus vint, il se tint au milieu d’eux et il leur dit : « La paix soit avec vous ». 20 Ayant dit cela, il leur montra ses mains et son côté. En voyant le Seigneur, les disciples furent remplis de joie. 21 Alors, à nouveau, Jésus leur dit : « La paix soit avec vous. Comme le Père m’a envoyé – action définitive – moi aussi je vous envoie ». 22 Et, ayant dit cela, il souffla sur eux et leur dit : « Recevez (le) Souffle saint. 23 Ceux à qui vous pardonnez les fautes, leurs fautes seront pardonnées, pour toujours. Ceux à qui vous refusez le pardon, ne l’obtiendront pas ».

Acclamons la Parole de Dieu.

 

Prière d’ouverture

Dieu vivant,

nous sommes parfois étrangers sur la terre,

déconcertés par les violences,

la dureté d’oppositions.

Comme une brise légère,

Tu souffles sur nous l’Esprit de paix.

Transfigure les déserts de nos doutes

pour nous préparer à être porteurs de réconciliation

là où tu nous places,

jusqu’à ce que se lève

une espérance de paix parmi les humains[7].

[Chant de la communauté de Taizé]

 

Prière des fidèles

* Le livre de la Genèse commence le récit de la création en évoquant le souffle de Dieu présent sur la surface des eaux. Et ce matin le livre des Actes revient sur l’image du vent, « d’un souffle » qui fait irruption sur les apôtres. Et ce souffle devient un symbole du Souffle saint, du Saint Esprit qui change les apôtres et leur donne la force d’annoncer à tout le monde « les merveilles de Dieu ». Donne aussi à nous, ce matin, ce Souffle qui nous permettra de découvrir et d’annoncer les merveilles que tu accomplis dans nos vies et dans notre communauté.  

* Le poète du Psaume s’adresse à Dieu en le louant pour ses œuvres présentes dans la création tout entière. En poursuivant son poème, il évoque l’esprit créateur de Dieu, l’esprit qui redonne vie et renouvelle le visage de la terre. Et, en terminant son poème, il nous parle de Dieu qui, du ciel, peut contempler, en se réjouissant, ses œuvres. Que Dieu puisse aussi se réjouir de chacune et de chacun de nous.

* Dans sa Lettre, Paul insiste sur « le Souffle », le Saint Esprit que nous avons reçu et qui donne à chacune et à chacun des dons et des qualités différentes. Ce Souffle suscite en nous des actions différentes. Mais – et Paul le dit très clairement – « A chacun est donnée la manifestation du Souffle et cela pour le bien de tous ». Que ton Souffle puisse nous guider, de jour en jour, pour réaliser ce projet commun : « former un corps unique », Seigneur !

* L’Évangile nous montre l’unité de tes dons : le don de la paix et le don du Souffle saint. Que ces deux dons nous donnent la force de pardonner, à nos frères et à nos sœurs, leurs fautes. Et que ce pardon, un pardon vraiment généreux, soit « pour toujours ». Seulement ainsi nous pourrons être une famille, une communauté dans laquelle ta présence pourra faire disparaître toutes nos peurs.

 

Prière eucharistique

Souffle le vent[8]

 

Hommes

Quel feu nous brûle

à toujours reprendre avec nos frères

les luttes de la vie,

et les chemins de la libération ?

 

Femmes

Quel vent nous emporte

quand jaillit la fête

dans nos rues et nos maisons

au-delà de la fatigue et du travail quotidien ?

 

Ensemble

Quel souffle nous prend

à garder vivante l’espérance

quand vient l’épreuve ou la nuit ?

Serait-ce ton Esprit, Seigneur ?

Serait-ce l’Esprit de ton Fils,

Jésus de Nazareth

alors qu’il marchait sur nos routes humaines ?

Un feu,

un vent,

un souffle qui n’attend

que de nous habiter

au-delà même de toute mort.

C’est grâce à ce souffle, à ce feu

que nous voulons chanter

Saint, saint, saint…

 

Hommes

Aujourd’hui et demain,

nous voulons ouvrir nos portes

à ton Esprit ;

aujourd’hui et demain

nous voulons accueillir parmi nous

Jésus de Nazareth,

lui qui est de chez toi comme de chez nous.

 

Femmes

Sa parole et ses gestes de délivrance,

sa mort et sa résurrection,

nous les acceptons aussi pour nous ;

et ce pain et ce vin

que nous prenons le temps de partager,

montrent bien notre espérance :

Christ est vraiment lumière !

 

Prêtres

Et voici devant nous

les marques de sa mort,

les signes de sa vie :

son corps et son sang ;

lui-même, en effet, au cours d’un repas avec ses amis,

prit du pain, proclama la prière de remerciement,

le rompit et le donna, en disant :

« Prenez et mangez-en tous,

ceci est mon corps livré pour vous ».

De même, vers la fin du repas,

il prit le vin, proclama la bénédiction,

et le fit passer, en disant :

« Prenez et buvez-en tous,

car ceci est la coupe de mon sang,

le sang de l’Alliance nouvelle et éternelle,

qui sera versé pour vous et pour la multitude

en rémission des péchés.

Vous ferez cela en mémoire de moi ! »

Il est grand le mystère de la foi.

Nous proclamons…

 

Hommes

Alors, pour notre compte,

nous reprenons le geste de l’offrande :

l’Esprit fait de ce pain et de ce vin

le corps de ton Christ,

et son sang !

L’Esprit fait de nous autres,

hommes de ce temps,

le corps de ton Christ,

peuple en marche vers la clarté de ton jour !

Que vienne ce jour-là !

 

Femmes

Il y a l’immense foule des continents,

des pays et des races,

avec ses richesses et ses pauvretés.

Il y a cette ville qui est la nôtre,

avec ses lieux de travail

et ses temps de rencontres ;

cette ville que nous bâtissons de nos mains,

de nos soucis ou de nos luttes.

Que vienne ce jour-là !

 

Hommes

Il y a le peuple de chrétiens que nous sommes,

fait de visages divers

mais portant avec lui

la force de ta Parole.

Il y a chacun de nous ici,

avec ses proches et ses amis

et tous ceux qui lui tiennent à cœur.

Que vienne ce jour-là !

 

Femmes

Oui, que vienne la clarté de ton jour,

aujourd’hui et demain ;

car, au bout de nos efforts,

au-delà de nos attentes,

brillent à l’horizon,

une terre, une ville :

la ville qui est tienne,

la terre qui est nôtre !

 

Ensemble

Nos anciens, nos amis,

y ont déjà pris place

avec Jésus, ton Fils,

ta fierté,

notre espérance à nous pour toujours !

Quant à nous, en suivant ce que ton Fils nous a appris,

nous voulons nous adresser à toi et te dire :

Notre Père…

 

Prière finale

Nous t’appelons avec des noms humains

Nous t’adorons, ô Souffle saint de Dieu,

tandis que, avec nos meilleures forces,

nous cherchons à deviner

qui tu es pour nous.

 

Nous t’appelons avec des noms humains,

avec des paroles humaines,

pour ne pas devoir nous taire.

Nous t’ouvrons notre cœur

pour t’accueillir et pour comprendre

de quelle manière, profondément,

sans être vu,

tu es présent partout.

Tu es l’air que nous respirons,

tu es l’absence que nous cherchons de nos yeux,

tu es l’espace que nous avons reçu en don.

 

Tu parles dans le silence,

toutes les langues te proclament,

tu es la vérité de chaque parole,

et de chaque parole tu es la substance[9].

[Huub Oosterhuis : théologien néerlandais: 1933-2023]

 

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[1] Cf. E. Zenger, Salmi. Preghiera e poesia, vol. 2. L’aurora voglio destare, Paideia, Brescia, 2013, p. 26ss.

[2] Pour le dernier mot du texte hébreu du v. 24, cf. L. Alonso Schökel (director), Diccionario bíblico hebreo-español, Editorial Trotta, Madrid, 1994, p. 664.

[3] Cf. G. Ravasi, Il libro dei salmi. Commento e attualizzazione. Vol. III (Salmi 101-150), EDB, Bologna, 2015, p. 128.

[4] En grec, le verbe « baptizo » est une forme intensive de « bapto » qui signifie immerger, plonger.

[5] Cf. G. Barbaglio, La prima lettera ai Corinti, EDB, Bologna, 1995, p. 668.

[6] Cf. J. Mateos – J. Barreto, Il vangelo di Giovanni. Analisi linguistica e commento esegetico, Cittadella, Assisi, 1982, p. 789. Cf. aussi M. Mazzeo, Vangelo e lettere di Giovanni. Introduzione, esegesi e teologia, Paoline, Milano, 2007, p. 305s.

[7] Le grand livre des prières. Textes choisis et présentés par C. Florence et la rédaction de Prier, avec la collaboration de M. Siemek, Prier – Desclée de Brouwer, Paris 2010, p. 259.

[8] La prière eucharistique numéro 29 du Centre Jeunes Kamenge.

[9] Pour une traduction en italien de cette prière, cf. A. Zarri, Il pozzo di Giacobbe. Raccolta di preghiere da tutte le fedi, Gribaudi, Torino, 1992, p. 206.